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14/05/2010

Maria avec et sans rien

"Dans le monde entier, il n'y avait pas autant de calmants qu'il y avait de périls imminents."

Maria a tout perdu : son réalisateur de mari, Carter, parti tourner sans elle dans le désert; sa fille de quatre ans, Kate, internée. Maria, actrice de seconde zone, veut se battre pour récupérer Kate mais dérive dans un monde factice, vide, où les amours et les amitiés sont instables et fugitives, celui de la bourgeoisie intellectuelle de la côte ouest. Alors elle roule sur les autoroutes, tentant vainement d'instaurer une sorte de cadre, ne serait-ce qu'horaire , à sa dérive.41gERw4XZ6L._SL500_AA300_.jpg
Il faut accepter de perdre parfois ses repères pour accompagner Maria dans ces 80 scènes brèves  qui nous la peignent de manière à la fois sensible et détachée. Un livre fascinant.

Maria avec et sans rien, Joan Didion,traduit de l'américain par Jean Rosenthal, pavillons poche Robert Laffont, 233 pages .

L'avis de Joëlle.

21/11/2009

L'année de la pensée magique

"Lis,apprends, révise, va aux textes.Savoir, c'est contrôler"

Toute sa vie, la romancière Joan Didion a ,de son propre aveu, mes croy"développé une technique pour tenir à distance toutes mes pensées, toutes mes croyances, en les recouvrant d'un vernis de plus en plus impénétrable". La mort soudaine de son mari va tout remettre en question et Joan Didion va mettre une année complète à remettre en question "toutes les convictions que j'avais jamais pu avoir sur la mort, sur la maladie,sur la probabilité et le hasard, sur les bonheurs et les revers du sort, sur le couple, les enfants, la mémoire, sur la douleur du deuil, sur la façon dont les gens se font et en se font pas à l'idée que la vie a une fin, sur la précarité de la santé mentale,sur la vie même."
L'année de la pensée magique est donc le récit sans fard de cette recherche sur elle même, de sa manière de refuser la mort de son mari puis de l'apprivoiser petit à petit grâce à l'écriture et à la lecture,car elle cherche sans cesse à comprendre dans les plus petits détails les raisons de cette mort subite.418Vh2Sdw1L._SL500_AA240_.jpg
Elle prend conscience de la différence entre la douleur et le deuil : "La douleur était passive. La douleur survenait. Le deuil, l'acte de faire face à la douleur, demandait de l'attention."
Elle devient moins dure vis à vis des réactions des autres face à la mort : "Je me souviens de mon dédain, de ma sévérité envers sa façon de " s'apitoyer" de "geindre" de "s'appesantir" (...)Le temps est l'école où nous apprenons".
J'ai beaucoup aimé l'écriture de Joan Didion (je vais évidemment lire ses romans) et sa ténacité à vouloir faire face, à vouloir mettre des mots sur ses sentiments et ses croyances les plus irrationnelles.
Un texte magnifique qui a obtenu le prix Médicis essai 2007.

Sorti en poche !

L'avis de Cathe