Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

23/05/2018

Avec un peu de chance

"Mieux vaut parfois que certaines choses ne viennent jamais frapper à la porte."

 Colombie 2003. Une adolescente seule dans la maison familiale entend frapper à la porte. Nonobstant toutes les recommandations maternelles, alors qu’une insurrection a eu lieu, elle noue un dialogue avec l'homme qui lui demande de le suivre. Retranchée dans la demeure, jusqu'à quand tiendra-t-elle ?
 Ainsi commence, de manière très angoissante, le premier roman de Julianne Pachico, qui multiplie les points de vue, juxtapose les époques, effectue des retours en arrière, semblant abandonner certains de ses personnages pour mieux les retrouver au détour d'une phrase.julianne pachico
  Ainsi s’élabore le portrait éclaté d'un pays et d'une époque troublée dont le bilan se fera dans le dernier chapitre, dix ans plus tard .
Nous passons de l'univers ultra protégé,en apparence,de fillettes aisées fréquentant une école privée, fillettes que nous retrouverons à différents âges de la vie, à celui des  bonnes qui les élèvent, ayant laissé leurs propres enfants au loin, ou à celui, beaucoup plus brutal des personnes enlevées, détenues dans la jungle colombienne.
 Pour autant, la violence n'est jamais abordée de manière frontale, ce qui la rend sans doute encore plus efficace.
On retrouve aussi, par petites touches, le réalisme magique des auteurs sud-américains quand l'auteure, par exemple, donne la parole à des narrateurs inattendus.
Julianne Pachico ne perd jamais son lecteur en route et son art de la composition atteint la perfection. En quelques détails, bien choisis, elle croque ses personnages, suggérant de manière efficace leurs rancœurs, leurs douleurs. Un grand coup de cœur !

Plon 2018, traduit de l’anglais par Séverine Weiss.