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12/04/2016

Effacer sa trace

"Nos bonnes manières et nos diplômes ne pouvaimalika wagnerent remplacer le lien essentiel , susceptible d'orchestrer, à partir de mélodies disparates, une symphonie harmonieuse."

"Un homme peu fréquentable" ,ainsi est intitulée la première partie du roman. Un homme qui , durant toute l'enfance de la narratrice s'est institué en juge du comportement de ses enfants, est resté pour eux une énigme, énigme qui les rattrape quand leur père est emmené à l’hôpital ,puis meurt.
Se pose alors le problème du rapatriement du corps dans le pays natal paternel, pays jamais nommé mais qui peut être identifié comme étant l'Algérie.
Issus d'un mariage mixte, ayant explosé il y a des années, la fratrie va devoir se confronter à un pays, une famille dont ils ignorent quasiment tout, si l'on excepte pour deux d'entre eux, un premier séjour à l'adolescence, choc culturel particulièrement violent.
En plus de ce récit du retour loin de toute idéalisation, j'ai particulièrement aimé dans ce roman l'importance accordée aux mots, que ce soit le jargon du monde professionnel de la narratrice  où "Sans remettre en cause ma valeur professionnelle, ils avaient souligné mon manque de personnalité et, peut être, d'authenticité, qui ne correspondait pas à leur démarche." (comprendre que se basant sur le prénom de la narratrice, seule de la fratrie à ne pas l’avoir francisé, la marque Nourlouda s'attendait à ce qu’elle les renseigne sur les pâtisseries les plus appréciées lors des fêtes musulmanes),ou le vocabulaire usité dans les hôpitaux par exemple.
Un roman qui décrit très bien la difficulté des relations entre un père qui tente une dernière approche de ses enfants (il s'intéresse ainsi à la bibliothèque de la narratrice) et une fratrie qui se débrouille chacun à sa façon pour trouver sa place dans ce biculturalisme.

Effacer sa trace, Malika Wagner, Albin Michel 2016, 179 pages.