04/03/2014
Manger
"-On ne mange pas, on déjeune, on dîne, on soupe, on grignote, on ripaille, on fait collation ou medianoche, on déguste , on goûte, on dévore et, s'il le faut, on casse la croûte, mais apprend qu'on ne mange pas."
"En cas de spleen tenace, certaines femmes vont s'acheter des souliers, des parfums, n'importe quoi. Margot achetait de l'épicerie, des ustensiles de cuisine ou des gants."C'est dire si la nourriture et la cuisine tiennent une place importante dans sa vie. Et c'est d’ailleurs par ce biais que sont exposées ses relations avec les autres. Des textes articulés autour d'un plat constituent la trame de ce roman où se constituent par petites touches le portrait d'une jeune femme qui amadoue sa directrice avec des douceurs en pots mais nettoie aussi Javel après le passage d'un ami très cher , malade du sida. Le récit culmine dans une scène de genre pas piquée des hannetons, le repas familial de Noël avec différents points de vue (y compris , celui, très intéressant de l'employée de maison) qui se croisent, révélant les tensions et les petites ou grandes hypocrisies. C'est fluide, élégant et enlevé, ça donne faim. J'ai bien aimé.
L'avis de Cuné, moins emballée par ce roman que par les précédents de l'auteure.
06:00 Publié dans romans français | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : marie-odile beauvais