28/10/2008
"je somatise à fond les biscottes !"
Certains ont un poil dans la main, de l'urticaire, les jambes coupées, plus que marre, plein le dos, la tête comme une pastèque, une araignée dans le cerveau, ils sont sur les rotules, se font du mauvais sang, voient rouge, doivent échapper à la conspiration des casse-couilles; pour ne pas se retrouver la face perdue il faut garder les yeux en face des trous et tant pis si le coeur n'y est pas car quand la ville s'écoute , c'est la prise de tête assurée et les profiteroles seront difficiles à avaler ! Les bras m'en tombent pourrait s'exclamer Mauro sang et eau.
Vous l'aurez compris , dans le recueil de nouvelles Mots pour Maux (préface de Philippe Grimbert) des romanciers français se sont penchés sur les rapports parfois difficiles mais toujours passionnants qu'entretiennent les mots et les maux du corps.
Si certains ont choisi la forme fantastique,assez classique, il faut bien l'avouer mais toujours intéressante, d'autres ont opté pour des formules beaucoup plus innovantes. Martin Page nous offre ainsi un entretien d'embauche particulièrement jubilatoire quand on est une femme, Boualem Sansal un texte engagé, Delphine de Vigan une nouvelle pleine d'émotion sur la relation mère/fille, tandis que Léonora Miano se penche sur celles qu'entretiennent une grand-mère africaine et sa petite fille en France.
Qui dit mots dit écrivain et François Vallejo, Martin Winckler se sont fait le plaisir d'en mettre en scène dans leurs textes. Quant au romancier de la nouvelle de Dominique Sylvain, il devra affronter la conspiration des casse-couilles, texte très drôle , tout comme celui de Franz Bartelt où nous retrouvons les habitant d'une ville qui ressemble un peu à celle du Docteur Knock...
Un échantillon très diversifié de la littérature contemporaine française, une façon de découvrir ou de retrouver des auteurs chouchous.L'occasion aussi de se souvenir comme nous le rappelle Marie-Ange Guillaume dans sa fable : "pour apprécier le cadeau qui leur était fait, il leur manquait d'avoir connu la poisse, le chagrin, et les giboulées glaciales d'un printemps pourri."
Une excellente cuvée où je n'ai été déçue que par un seul texte.
Des mots pour les maux. Gallimard.292 pages.
Georges-Olivier Châteaureynaud, Marie-Ange Guillaume, François Vallejo, Mathieu Terence, Delphine de Vigan, Martin Winckler, Diane Meur, Boualem Sansal, Dominique Sylvain, Grégoire Polet, Michèle Fitoussi, Martin Page, Léonora Miano, Franz Bartelt, Anne Bragance, Vincent Delecroix, Sylvie Germain, Philippe Claudel
06:00 Publié dans Nouvelles françaises | Lien permanent | Commentaires (14) | Tags : philippe grimbert, mots pour maux, maladies psychosomatiques, fantastique, humour