19/03/2009
Refaire nos attaches
Avec Permis provisoire, Christine Stroobandt évoque sa propre enfance dans le Nord-Pas-de -Calais, dans l'immédiat après-guerre. Ce pourrait être misérabiliste la vie dans une cité "provisoire" avec un père français et une mère, tour à tour traitée de "boche" ou de "peau laque", comme l'entend la petite fille. Ce pourrait être larmoyant et c'est juste sensible et émouvant. Par séquences courtes, comme autant d'instantanés précis et fouillés (quelle mémoire !) renaissent sous nos yeux le samedi, jour du bain avec " des lessiveuses remplies d'eau mise à chauffer sur la cuisinière", car la baignoire, faute d'eau courante chaude"sert uniquement à faire tremper le linge".
Avec son regard d'enfant, la narratrice observe aussi des enfants qui "sont sûrement très riches :leur mère leur interdit de sortir du jardin."Une époque où les pauvres ont un souci d'éducation très stricte de leurs enfants avec "des tuteurs dans la tête pour maintenir leurs pensées sur la ligne de cequi doit être l'éducation."
Une évocation chaleureuse et touchante où se révèle une plume en apparence légère mais qui sonne juste et résonne longtemps en nous.
Prix littéraire 2008 La Voix du Nord, le Furet du Nord.92 pages .
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