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02/07/2013

Leçons singulières

"Henry n'a jamais été très doué pour pdavid abbott,renoncements nécessairesrendre du bon temps.Il était toujours en train d'abandonner quelque chose. Quand ce n'était pas le vin, c'était le sucre ou la caféine et aujourd'hui c'est moi qu'il a laissé tomber."

Never explain,never complain. Henry pourrait reprendre à son compte la devise royale. Froid et détaché pour les uns,attaché à son image pour les autres, cet homme d'affaires intègre, soucieux de l'éthique et des investissements à long terme, se retrouve brutalement évincé de la société qu'il a contribué à créer.
Quand son ex-épouse, malade, lui demande de le rejoindre en Floride, Henry prendra-t-il conscience de la chance qui lui est offerte de réparer ses erreurs ?
Roman sur la perte et le deuil, Leçons singulières possède une structure parfaitement maîtrisée, qui, en bousculant la chronologie, évite tout pathos. D'emblée, l'auteur nous balance un uppercut et , le coeur serré, le lecteur ne peut que continuer à suivre cet itinéraire d'un homme qui affronte l'adversité avec une dignité sans pareille. Il est pourtant loin d'être un modèle ,mais Henry, par le portrait éclaté qui nous en est proposé, gagne en richesse,en profondeur et en humanité. Une psychologie subtile et un style tout en retenue font qu'on ne peut lâcher ce roman où la violence ordinaire est dépeinte avec une grande fidélité. à découvrir absolument.

Leçons singulières, David Abbott, traduit de l'anglais par Katel Le Fur, Rivages 2012, 295 pages poignantes teintées d'une touche d'humour so british.

Un grand grand merci à Cuné !

20/03/2009

"La nature n'était pas tendre."

Eté 1976, Paulette, la parfaite maîtresse de maison, son mari Franck et leurs enfants profitent de la demeure familiale de Cape Cod. Tout ce bonheur en apparence paisible va voler en éclat quand, en bon scientifique qu'il est , Franck découvre que leur fille, Gwen, est atteinte du syndrome de Turner : elle conservera à jamais son corps d'enfant.
Chaque membre de la famille va réagir à sa façon à ce coup du sort : Paulette se réfugie dans un premier temps dans le déni tandis que Franck conserve son attitude scientifique et cherche une solution au problème. Quant aux enfants, chacun d'eux évoluera de manière différente (et pas forcément plaisante pour leurs parents...) Il faudra attendre vingt ans pour que la famille soit à nouveau réunie dans la villa de Cape Cod.418Rv5jEOnL._SL500_AA240_.jpg
Jennifer Haigh, dans La condition alterne les points de vue des différents protagonistes,les faisant évoluer avec une grande vérité psychologique, nous laissant libres d'accepter les points de vue de chacun. Elle se penche avec une grande sensibilité sur les problèmes générés par le syndrome de Turner mais aussi sur les relations existant  entre les différents membres de la constellation familiale. Nous ne trouverons pas ici  le cliché "Nous sommes une famille et nous devons faire face ensemble à l'adversité" dont nous gavent allègrement les feuilletons américains. au contraire, tous les personnages revendiquent avec force leur individualité, quel que soit leur âge. J'ai particulièrement apprécié la justesse  et la beauté de ces portraits d' adultes vieillissants et leur manière d'appréhender les renoncements nécessaires auxquels les contraint le passage du temps. A noter aussi une superbe scène de plongée nocturne nous peignant "l'équipe de nuit" des fonds sous-marins. Un bon gros roman confortable.

 

Jennifer Haigh, la condition, Michel Lafon,  416 pages d'une grande justesse psychologique.

L'avis de Cuné. (à deux , c'est mieux,  lecture  tandem !)