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29/04/2013

Dressing

"Nous prêtons au vêtement la capacité de nous faire paraître autre."

 Vestiaire de Jane Sautière ne vise pas à la théorisation du vêtement mais entend "joindre, [...]laisser voir endroit et envers, le vêtement comme récit de son porteur."jane sautière,vêtements
L'aspect quelque peu décousu (en apparence) des textes ,courts et espacés, l'édition dans laquelle est publiée ce texte, me laissaient craindre le pire mais c'est le meilleur que j'ai trouvé. Passant en revue des vêtements portés , comme on ferait glisser des vêtements sur des cintres d'un dressing, Jane Sautière, qui travaille en milieu pénitentiaire, à mille lieues donc du monde de la mode, évoque avec une langue précise et poétique les liens qui unissent le vêtement et son porteur. Les réflexions sont à la fois précises, on n'arrête pas de se dire "C'est exactement ça" et sensuelles tant le style est au plus près de ce qu'il évoque.
à la fin de la lecture, les 147 pages sont , évidemment, toute bruissantes de marque-pages. Une très jolie découverte qui nous fera envisager d'un autre oeil nos relations , pacifiées ou compliquées, aux vêtements. On se love dans ce texte comme dans un vieux pull chéri...

Dressing, Jane Sautière; Verticales 2013.

Un extrait, juste pour donner envie "Habits, habiter, habitus, être là, vivre ici.  Et avoir un manteau. Je crois les avoir tous en mémoire, sans doute parce que leur achat était un geste lourd  dans mon enfance. un investissement resque "immobilier" , non seulement du fait de son prix élevé , mais bien parce que le manteau est bien une sorte de maison, un enclos, une hutte contre les froids de nos hivers, mais qui permet de sortir, d'être dehors , de devenir une passante. le manteau me rend passante dans les rues froides de la ville."