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17/09/2007

Les bandes-son de nos vies

Un nouveau Juke-Box vient de  sortir.  Recueil de nouvelles écrites par des auteurs différents ayant comme point commun la musique et l'influence qu'elle peut voir sur nos vies.11DcIiwZ8tL
Kéthévane Davrichewy (quels nom et prénom superbes!) sur fond de  Joe  Dassin écrit un texte espiègle sur l'image que l'on veut donner de soi quand on est ado (mais pas seulement!), Marie Desplechin nous raconte une adolescence dans les années 70 , adolescence qu'on peut supposer proche de la sienne,vision chaleureuse mais  se terminant sur une note plus grave...
Christophe Honoré se penche , un peu platement, j'ai trouvé , sur le phénomène  de la starification à tout crin. Nathalie  Kuperman nous fait entrer dans l'univers d'une bouchère raide-dingue de France Gall, le  tout pour le plus grand malheur/bonheur de sa fille.
N'aimant pas les contes, je ne suis pas du tout entrée dans celui de Martin Page évoquant le lien musique/rébellion.
Plus contemporaine, la nouvelle de Chloé Mary suit la structure d'un album de 68  tout en s'éloignant du contenu.  Si je n'ai pas réussi à entrer dans l'histoire, émaillée  de citations en anglais  (heureusement traduites), j'ai admiré le style de cette auteure que je  ne connaissais pas.

Des nouvelles donc pour se  replonger dans le monde de l'adolecence mais  aussi pour patienter en attendant des oeuvres d'auteurs déjà connus (Desplechin,  pour moi)et aussi pour en découvrir d'autres ( Chloé Mary et Kéthévane Davrichewy).

Attention , après la lecture de certains textes, difficile de se sortir de la tête certains refrains !

14/09/2007

Fantômes

En attendant de recevoir le roman de Maïté Bernard que j'ai commandé,j'ai patienté en empruntant à la  médiathèque sonpremier roman,   Fantômes.41W8XH4E7BL
Après avoir vécu six ans avec Benoît avant de l'épouser, Lisa se retrouve seule le lendemain de ses noces. Aidée par un frère et un  ex opportunément dans la police, ainsi que par une  fenêtre, opportunément laissée ouverte, elle  va remonter la piste de son époux disparu et se rendre compte que le passé, en l'occurence  ce qu'on appelait à l'époque "les événements d'Algérie" continuent à avoir des répercussions sur son présent.
Cette quête m' a laissé  des sentiments mitigés. Autant j'ai  aimé le style de l'auteure  et sa manière de revisiter l'histoire de la décolonisation algérienne ,autant j'ai  été sérieusement agacée par son héroïne.
Qu'elle soit narcissique , d'accord ,mais qu'elle soit sans cesse en train d'espérer le regard des autres devient à la longue exaspérant. Elle a fortement conscience d'incarner des stéréotypes et d'en jouer pour mieux manipuler ceux qu'elle croise mais cela ne s'arrête jamais. A la fin ,j'en arrivais à croire que Benoît, ce n'était pas le fait que son père soit lié aux troubles algériens des années 60 qui l'avait fait fuir mais l'attitude de son épouse !
Il n'en reste pas moins que l'héroîne a de l'énergie a revendre et que le style  pêchu de Maïté Bernard m 'a  totalement conquise.

13/09/2007

11 petits Indiens

Comme dans le classique d'Agatha Christie 10  petits nègres, les héros de Saveurs assassines vont se  retouver coupés du monde pendant quelques jours et...les meurtres vont pouvoir commencer !
Ajoutez à cela un problème de chambre close comme celui du Mystère de la chambre jaune, relevez d'une kyrielle de plats indiens fortement épicés qui font saliver,  de personnages variés et hauts en couleurs réunis pour passer un week-end de rêve (qui va bien évidemment tourner au cauchemar), une retraitée de la police flanquée d'une nièce apprentie écrivaine et vous obtiendrez un savoureux roman dont l'intrigue n'est pas forcément l'élément le plus intéressant .21ZsjnoV8SL
Kalpana Swaminathan prend le temps de mettre en place ses personnages, les croquant avec jubilation, le rythme d'abord un peu lent au départ s'accélère ensuite et l'on se confronte avec bonheur à une civilisation riche et variée.La cuisine étant un des éléments les plus importants, nous apprenons même à confectionner une mayonnaise en utilisant de  la glace, nécessaire, vu le climat !
Des problèmes,ceux des femmes mariéesou non, des réfugiés des Pakistans, sont effleurés,l'heure n'étant pas à la gravité mais libre à nous de les approfondir...
"Ce soir,je voulais qu'on mange avec ses doigts, comme des gens civilisés,mais Hilla tenait à l'argenterie. [...].Moi aussi je déteste quand la table ressemble à un chariot de salle d'opération"
Humour et émotion,le cocktail est réussi et on attend avec impatience la suite des aventures de miss Lalli !
De quoi se détendre agréablement entre deux "pavés".

12/09/2007

Chienne de vie !

Ah, elle n'était pas facile  la vie à la campagne pour les chiens , surtout durant la seconde guerre mondiale. Elle n'était pas facile non plus pour le petit Claude,tiraillé entre une mère, qui ressemble plus à celle de Jules Vallès ou à celle de Poil de carotte qu'à une maman affectueuse ,et un père rebuté par la vie aux champs et rebelle à tout embrigadement...11XSW09OJ6L
Pris dans le feu de leurs affrontements verbaux,le gamin en était donc réduit prendre le relais et à faire le seul boulot qu'aucun d'eux ne voulait assumer...
Heureusement, il y avait Rita , la chienne bonasse et bonne à  rien sauf à adoucir la vie de l'enfant. Les deux  étant englobés dans une sorte de fatalisme quant à leur  destin: "A la longue tout le monde s'était fait une  raison sur elle. On avait capitulé, question amélioration...Sur moi aussi-je grandissais".
La chienne de ma vie est donc le récit d'une amitié entre un chien et un enfant mais aussi le portrait encreux d'une enfance cabossée. Claude Duneton ne nous présente pas un portrait idyllique , il ne nous cache pas la trahison ni l'éloignement, mais son récit plein d'une émotion retenue saura vivre longtemps en nous.

L'avis de Clarabel

11/09/2007

"Un homme qui se refuse à la vie"

Loin des romans américains formatés,le premier roman policier de Françoise Guérin, A la vue , à la mort se joue des  conventions du genre et fait éclater la structure classique : mise en place, meurtre,enquête.
Quand le récit commence, deux meurtres ont déjà eu lieu mais l'événement le plus important est sans conteste que le Commandant et profileur Lanester, chargé de l'enquête ,est devenu soudainement aveugle.
Cette cécité n'ayant aucune cause pathologique, Lanester va entreprendre, bon gré ,mal gré, une enquête sur lui même en commençant une analyse, tout en poursuivant le meurtrier en série qui a la charmante habitude d'énucléer ses victimes.21yEJ5TI6fL
Rien de gore dans cette double enquête passionnante où l'on apprend au passage des trucs utilisés par les aveugles ainsi que quelques rudiments d'une technique de combat (ça peut toujours être utile). Autour de Lanester,évolue toute une faune de personnages pittoresques, que paradoxalement, ill n'apprendra à regarder que quand il sera aveugle...
Françoise Guérin écrit de manière fluide et nous fait partager son amour des mots.  Elle a su créer un univers et faire exploser les clichés du genre, c'est sans doute pour cela que son livre a remporté le prix du premier roman du festival de Cognac !

Le site de l'auteure

L'avis de Cuné

10/09/2007

Ah , mais lis vite !

Amélie donne des cours de français qui se transforment vite en amitié amoureuse...Amélie dévale à toute allure la pente du mont Fuji, possédée par l'esprit de Zarathoustra...Amélie ,devant des invités mutiques ,donne une simili conférence sur les bières belges pour le plus grand bonheur de ses "interlocuteurs"...51uUA0An7rL
Amélie Nothomb nous entraîne à toute allure dans ses aventures japonaises et n'est jamais aussi en forme que quand elle nous parle d'elle, ne nous épargnant ni ses enthousiasmes délirants ni les situations embarrassantes dans lesquelles elle se retrouve."Je jubilais. Non, Yamamba,je  n'ai pas l'âme d'une soupe, je suis une vivante et je le prouve, je  détale,tu ne sauras jamais  comment je suis mauvaise à manger". Amélie jubile et nous aussi.
Ni d'Eve ni d'Adam , dont la  majeure partie se situe avant ses hilarantes aventures de  Stupeur et tremblements nous relate aussi et surtout comment un jeune Tokyoïte, aussi bizarre quelle mais  dans un autre genre ,est tombé amoureux de notre auteure belge préférée ,et l'on se régale oscillant entre le sourire et l'émotion.

Merci à Cuné de m'avoir fait la surprise de me le prêter !

09/09/2007

Un test !

Trouvé chez Papillon

What color is your soul painted ?

Green

Your soul is painted the color green, which embodies the characteristics of youth, wealth, vigor, aggression, coldness, jealousy, greed, corruption, sincerity, hope, growth, stability, money, luck, prosperity, fertility, cooperation, employment, and healing. Green falls under the element of Earth, and symbolizes our planet's fertility as well as life itself.

En tout cas si mon âme est verte,  ma main, elle, ne l'est pas ....

07/09/2007

Les nouvelles femmes de Stepford ? *

Le roman de Rachel Cusk commence par un long travelling très maîtrisé qui survole la banlieue résidentielle d’Arlington Park, non loin de Londres .Le décor est planté , placé sous le signe d’une  pluie obstinée et agressive, presque voyeuriste,instaurant d’emblée un vague sentiment de malaise.Unité de lieu donc,Arlington Park,ses"bonnes "adresses et les autres ,où le mal est tenu à distance (le terrorisme est à Londres)mais où les allusions à l'enlèvement d'une petite fille qui reviennent en leitmotif signalent qu'il rôde quand même...

Unité de temps,vingt-quatre heures dans la vie de femmes au bord de  la crise de nerfs ,  voilà qui  donne un cadre au roman.

L’auteure s’intéresse donc à des habitants de cette banlieue, leur consacrant successivement un chapitre,en se focalisant davantage sur celles qui sont l’âme de ce lieu déserté la journée par les hommes.
Ces femmes dont une seule travaille (à mi-temps dans un lycée de filles) vont nous livrer leurs pensées les plus intimes, parfois mélancoliques,parfois pleines de ressentiment,l'une d'elle ayant le sentiment qu'elle a été assassinée par son mari, au demeurant le plus charmant des hommes, sorte de saint laïc.  Elle  se  sent "lourde" , "pleine du dépôt des jours gâchés", une  autre, sorte de Bree van de Kamp, se rendra comptedel'image qu'elleprojette et qui n'est pas  forcément celle qu'elle espérait.9782879295749
D'autres ,au contraire se rassurent en disant que le confort dont elles profitent, elles l'ont bien mérité même si la  seule  escapade quelles s'accordent est une virée au centre commercial le plus proche... Centre commercial où elles vont croiser celels qu'elles auraient pu devenir,du moins  pour certaines d'entr'elles  : des filles de seize ans déjà  mère de famille.
Les enfants,les leurs et ceux des autres, sont bien sûr au coeur de leurs réflexions mais c'est surtout sur elles mêmes,qu'elles se penchent, sans indulgence, essayant d'être au plus près de leurs vérités.

"C'était un endroit dangereux où vivre, une famille:  aussi tumultueux que la pleine mer sous un ciel traître, avec ses allégeances passagères, ses  rafales de cruauté et de vertu, ses grandes vagues d'humeur et de mortalité, son incessante alternance de tempête et de bonace" (p. 228). Ou bien encore 

"C'est ici que Maisie se sentait le plus éloignée de ses aspirations, voyait son mari et ses enfants comme les étrangers qu'ils étaient  de temsp  à autre. C'est ici qu'elle  sentait le plus souvent qu'il  étaient  dans une pièce de théâtre,et que ce n'était pas  une pièce de  théâtre qu'elle  appréciait"(p.214).

L'auteure ne stigmatise pas pour autant les hommes,ils sont souvent palins debonen volonté et mettent volontiers lamain ) la  pâte.

L'auteur se moque comme  d'une guigne du politiquement correct, les hommes, la famille et les valeurs de la plus ou moins petite bourgeosie sont joyeusement passées à la moulinette, le tout avec un style sensible, imagé et puissant. Rachel Cusk sait créer son propre univers et j'attends déjà avec impatience la traduction de ses autres romans.  Une vraie auteure.21PE3VQMH2L


* Roman d'Ira Levin dans lequel des femmes tout à fait normales  au départ se transforment mystérieusement en parfaites petites ménagères pour le plus grand bonheur de leurs époux....

La critique de Clarabel

06/09/2007

A bride abattue

Le titre de ce pavé dévoré en deux jours laissait craindre le pire :Les amants de ma mère. Deuxième livre de la sélection Fnac, ayant été quelque peu échaudée par le premier, je m'attendais à ne pas venir à bout du roman de Christopher Hope.
Et je me suis laissée embarquer par ce roman foisonnant aux personnages pittoresques,entre autres une mère pas du tout maternelle mais aventurière aussi bien en amour que dans les airs, puiqu'elel pilotait un avion et se baladait au gré de ses envies en Afrique du Sud.
La relation mère/fils,au coeur de ce roman ne pouvait donc être que perturbée mais elle s'avère relativement pacifiée et se déroule avec en toile de fond l'histoire de l'Afriquedu sud, nation tout à la fois haïe et adorée.
Un style vigoureux et enlevé qui emporte le lecteur au fil de ces 500 pages en un clin d'oeil ou presque.
Magnifique et indispensable, comme le prouve l'aspect tout hérissé de mon exemplaire par les signets improvisés signalant des passges remarquables (un vrai porc-épic !).

Sortie le 06 septembre.

05/09/2007

Déjà la fin !

Avec La reine dans le palais des courants d'air (titre énigmatique s'il en est) se clôt la trilogie du Millénium.
700 pages denses et efficaces qui tiennent en haleine au point que j'ai lu jusqu'à 1 h 30 mardi matin...
Pas pu résister !
Au début de ce roman,le rythme  est nettement ralenti car l'héroïne,Lisbeth, la prétendue psychotout -ce -que- vous -voulez avait quand même salement été amochée à la fin du volume deux et elle a beau avoir neuf vies commes les chats, un peu  de repos était nécessaire.
Cela donne aussi l'occasion à Stieg Larsson de  nous expliquer les rouages d'une histoire d'espionnage politique avant de mettre en place rebondissements tant dans la vie privée que dans le dénouement de la conspiration qu'il a su orchestrer avec brio.412rcVYsHWL
Mais"Tout compte fait, cette histoire n'a pas pour sujet principal des espions et des sectes secrètes dans l'Etat, mais la violence ordinaire exercée contre des femmes , et les hommes qui rendent cela possible" (p.651), ces hommes qui n'aimaient pas les femmes, thème  qui a couru tout au long  de ces trois volumes.
Nous craignons pour la vie de tous les personnages auxquels nous nous sommes attachés, en découvrons de nouveaux et continuons à explorer les rouages du journalisme, de la politique et de la police suédois.
Le procès (et le  revirement qui s'y opère )nous fait battre le coeur et nous refermons ce volume, un petit pincement au coeur,sachant que nous ne retouverons pas ceux auxquels nous nous étions attachés,l'auteur étant malheureusement décédé.