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19/02/2009

La curiosité est un charmant défaut...

Pas envie de vous mêler aux bandes  de jeun'squi vont voir le film  LOL? Si pourtant, comme moi, vous brûlez de curiosité, alors, sous prétexte d'inciter votre (trop)grande fille (qui vous dépasse d'une tête) à la lecture, procurez-vous d'urgence Mon journal Intime.
Lol y relate sa vie, ses amours, sa relation fusionnelle avec sa mère, relation qui se délite un peu, ce qu'elle regrette mais qui,  en même temps, lui permet de  prendre le large pour commencer sa vie amoureuse...
Sms, Facebook, MSN, comment faisaient les ados  pour survivre  quand tout ce monde  de communication virtuelle n'existait pas ? Pourtant , malgré ces  innovations technologiques, les jeux de l'amour sont toujours les mêmes, un peu plus durs parfois. Les sentiments sont toujours de mise, les préservatifs font partie du jeu mais certaines ados ont aussi  un comportement moins fleur bleue et une sexualité plus crue et détachée.510Ry2eiIdL._SL500_AA240_.jpg
Lisa Azuelos nous présente ici un joli portrait d'ado,frais sans être guimauve, qu'on lit le sourire aux lèvres, portrait qui se clôt par une lettre d'excuse très tendre d'une mère à sa fille...
A dévorer avant de l'offrir à qui vous savez !

 

Mon journal intime . Lisa  Azuelos. JC Lattès.142 pages illustrées de graffitis et de photos du film.

Une sarabande de questions

La neige, la  forêt, mes cailloux, l'école, les murs, la corde, la lucarne, un nuage, à quoi servent-ils ?  C'est à ces questions et à bien d'autres que répond  poétiquement Vénus Khoury-Gahata,  dont le nom est à lui seul déjà un régal.
Ouvrir son recueil  c'est entrer dans un monde à la Chagall, un monde  de fablesoù  l'âne peut avoir des ailes , un monde tout bruissant d'insectes et frémissant d'oiseaux, où le linge claque au vent et où les arbres sont migrateurs.
Un univers douillet, dominé par des figures maternelles et grand-maternelles qui prodiguent de savoureux conseils:511JtktkcrL._SL500_AA240_.jpg

"Ne tournez pas les  pages à l'envers criait la mère

Les mots inversés ont le  vertige

L'encre tourne comme du mauvais lait"

Une  poésie où le quotidien décolle soudain dans la fantaisie la plus folle et la plus tendre où  "la cuisson d'une étoile est affaire de  jardinier", un univers qui réchauffe le coeur et donne envie  de se plonger tout à trac  dans l'oeuvre de Vénus Khoury-Ghata.

 

A quoi sert la neige ? Vénus Khoury-Ghata. Le  cherche midi.56 pages à savourer.

18/02/2009

"Le lieu rappelait un navire qui coule"

Un père violent , qui se donne  des allures  de fanatique religieux mais  qui  est surtout un alcoolique  invétéré, une mère tout juste décédée, un petit frère, une petite soeur, qu'il  faut, tant bien que mal,  préserver, on pouvait rêver d'une adolescence plus riante pour Shell.Le tout dans une  Irlande très catholique.51TyPHDWhUL._SL500_AA240_.jpg
Pourtant l'ado arrive à tenir bon, même quand la vie s'acharne sur elle et qu'elle se retrouve au centre d'un fait-divers particulièrement sordide.
Le tout aurait pu être glauque et pathétique ou d'un optimisme forcé mais Siobhan Dowd réussit le pari de rendre cette histoire , inspirée de faits-divers, émouvante mais pas larmoyante.

Une auteure à suivre.

Sans un cri.Siobhan Dowd  Editions Scipto.358 pgaes.avril 2007

17/02/2009

"Ils ont une morale de serpents à sonnettes"

Nick Guest n'est même pas un Rastignac anglais. S'il loue une chambre  dans l'hôtel  particulier de la famille  du député  conservateur Gerald Fedden, c'est simplement parce qu'il est ami de ses enfants, Toby et Catherine. Ainsi  sera-t-il amené à fréquenter tout le gratin de la société londonienne et à devenir ami avec la jeunesse dorée -voire clinquante- qui s'ennuie élégamment entre  prises de coke et  parties fines.51k9IeqlwlL._SL500_AA240_.jpg
Avec un humour pince -sans -rire mais aussi corrosif, Alan Hollinghurst  nous peint ici le portrait d'un jeune homme tiraillé entre ses origines et le milieu qu'il fréquente, confronté à un monde dont il découvrira les coulisses mais auquel il n'appartiendra jamais  totalement. C'est aussi l'occasion de brosser le portrait de ces années 80 , les années fric, mais aussi les  années- Sida, ce qui donne au roman une tonalité  douce -amère au fur et à mesure de son avancée dans le temps.
Alan Hollinghurst réussit  à ne pas rendre  antipathiques des personnages qui au départ n'avaient rien pour me plaire , ces play-boys gays  et  oisifs qui n'osent pas assumer leur sexualité par exemple , ou ce député inamovible qui méprise ses électeurs mais réussira  toujours à se sortir de tous les chausse-trappes que le sort lui réservera, entre  un concours de lancer de bottes et un scandale financier.
Le style est chatoyant et alerte. 635 pages qui  se lisent sans faiblir.

Ce  roman a obtenu le Man  Booker Prize en 2004.

16/02/2009

Pour ceux qui aiment être déstabilisés

David Case, quinze ans, se sentant poursuivi par le destin, change d'apparence et d'identité et prend la fuite...Au fil de ses rencontres, david devenu Justin, plongera dans le plus profond désespoir mais saura aussi trouver de précieux alliés, réels ou imaginaires...
Je n'ai pas vraiment adhéré à Si jamais... , y trouvant trop d'invraisemblances et d'incohérences. Certes, Meg Rosoff trouve un subtil équilibre entre fantastique et réalisme, déstabilisant le lecteur pour son plus grand plaisir, mais cette fuite éperdue m'a paru trop longue. Le portrait de cet adolescent tourmenté est fouillé mais tourne un peu en rond. Restent les descriptions originales et pleines d'humour noir dont je me suis régalée.41dzyHuuvhL._SL500_AA240_.jpg
Ainsi , "David était peut être un de ces garçons qui trouvaient l'adolescence inconfortable. Ce n'était qu'une phase - une étape ponctuée de délires, d'incohérences, de hantises, d'insomnies dont il émergerait calmé et mûr pour réussir son bac, décrocher un bon boulot, rencontrer une chouette fille , acheter une maison, élever des enfants, prendre sa retraite, avoir une crise cardiaque et se réjouir d'une belle affluence à son enterrement."
La description de la rentrée des classes m'a également réjouie , j'ai apprécié aussi le vocabulaire parfois soutenu (effet de la traduction ? ) mais ces "morceaux choisis" ne m'ont pas empêché de déplorer un sentiment d'inachevé.

15/02/2009

Un texte incandescent

En quarante quatre chapitres, parfois très courts, qui vont de "Naître" à "Vivre" en passant par "eczéma", "littérature," féminité" ou "Himalaya", Lorette Nobécourt nous donne à voir son parcours. Un parcours exigeant, marqué par la souffrance, mais aussi par de très grandes joies. Tour à tour exaltée ou maîtrisée, l'écriture rend compte du travail de l'auteure sur elle même, sa réflexion inlassable, puisant aussi bien dans la psychanalyse que dans des traditions mystiques éclectiques, l'acculant parfois aux bords de la folie.
Passant d'un style limpide à des passages plus obscurs, d'une poésie charnelle aux réflexions philosophiques, Lorette Nobécourt sculpte à même la chair, sans pathos, sa douleur , parfois inextinguible.31IubDQ4OIL._SL500_AA240_.jpg
Alors, bien sûr, on pense à Marie Cardinal, à Marguerite Duras, mais jamais encore je n'avais ressenti une telle force, une telle pugnacité ,dans un texte aussi ramassé , traversé d'envolées et de brûlures intenses : "Car nous sommes habités par des forces  qui nous dépassent et nos comportements, apparemment extravagants, le sont si peu en comparaison des immensités que nous abritons."
A la sortie de ce livre, je suis restée un moment immobile, comme frappée de stupeur devant une telle énergie rageuse.
Il ne me reste plus qu'à relire ce texte et à découvrir d'urgence le reste de l'oeuvre de Lorette Nobécourt.

A éviter si l'on a envie de tiédeur ou de confort.

L'usure des jours. Lorette Nobécourt. 133 pages. Editions Grasset.2009

14/02/2009

Vient de sortir en poche

Billet ici! 41qAdhnScPL._SL500_AA240_.jpg

13/02/2009

"De battre mon coeur s'est arrêté..."

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Attirée par la couverture rouge de cet album sur la table thématique de la ma médiathèque, j'ai découvert un livre tout à fait charmant et de saison...

Jouant des expressions contenant le mot "coeur", Stéphane Delabruyère nous entraîne au fil des pages dans une réflexion pour répondre à la question initiale:

"Dans ma poitrine bat mon coeur

Pour qui pour quoi ? "

Les photos poétiques de Sylvia Schidge l'accompagnent . Cette artiste n'a pas son pareil pour dénicher des coeurs que ce soit dans des détails de la nature (pétale, caillou, feuilles...),dans des objets du quotidien (cintres, laisses ou tags). On l'imagine , le nez en l'air, traquant l'éraflure du panneau de signalisation, ou carrément au ras du sol, cherchant la trace en forme de coeur...De quoi nous donner envie de l'imiter.
Un joli moment de poésie pour tous.

 

12/02/2009

Le retour de Linley

Après le meurtre de son épouse et de l'enfant qu'elle portait, Thomas Minley accomplit un périple en solitaire le long  des côtes de Cornouailles. Au pied  d'une falaise, il sera le premier à découvrir le cadavre  d'un jeune grimpeur . D'abord soupçonné, Linley sera  enrôlé bien malgré lui pour mener l'enquête et ainsi aider l'inspecteur Bea Hannaford.  Ils ne seront pas de trop pour faire face aux  nombreuses personnes  susceptibles d'avoir souhaité la mort de la victime...51W13Qr9vsL._SL500_AA240_.jpg
Le rouge du péché nous permet avec bonheur de  renouer avec l'univers d'Elisabeth Geoge, plus britannique que jamais malgré sa nationalité américaine.Le duo Linley,Lord jusqu'au bout des doigts , Barbara Havers, fagotée comme l'as de pique mais d'une loyauté à toutes épreuves, se reforme mais seulement au tiers du livre. Nous découvrons avec plaisir  l'inspectrice atypique Bea Hanaford, qui , comme  toutes les femmes de ce  roman est dotée d'une forte personnalité. Elisabeth George nous introduit aussi dans l'univers du surf et nous mène par le bout du nez, multipliant les fausses pistes avec bonheur.Pourtant, bizarrement, il m'a fallu un temps de  réflexion pour vraiment apprécier ce roman.  Je l'ai lu d'une traite, certes, mais pas avec la même ferveur que les premiers , sans doute par ce que je l'avais trop attendu. Un bon cru cependant.

11/02/2009

La Belle au bois dormant revisitée

Geneviève Brisac, dans Je vois des  choses  que vous ne voyez pas reviste le mythe de la Belle au bois dormant mêlant habilement  références  au conte et thématiques  personnelles.  Ainsi , Belle se pique avec un stylo et sombre dans un mal-être qui est fortement lié à l'adolescence  et à l'anorexie (on retrouve ici quasiment mot pour mot une phrase de  son roman Petite : "Échappons à la chaîne alimentaire, c'est une chaîne comme les autres chaînes. La pire peut être."
L'héroïne sortira de son malaise  existentiel grâce à la rencontre d'une troupe de théâtre  plus que par le baiser de son prince charmant , innovation importante.517Esku2xVL._SL160_AA115_.jpg
Difficile de lire une pièce de théâtre, surtout quand celle-ci est entrecoupée  de chansons  (écrites par Alice Butaud) dont on ne peut qu'imaginer imparfaitement comment elles  s'intègrent  à l'action.pourtant ce texte est d'une lecture  agréable, d'autant que les illustrations  de Nadja habillant Belle d'un rouge somptueux,la reliant au monde du désir, concourent à notre plaisir mais rien ne vaut à mon avis la position de spectateur et non celle de lecteur.J'ai été en outre quelque peu gênée par l'accumulation de marques citées.  Pour les inconditionnelles de Genenviève Brisac.