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21/12/2010

Une année avec mon père

"Nous serrons les dents, nous serrons les dents."

Seul rescapé de l'accident de voiture qui a vu périr son épouse, un père  âgé, accompagné par sa fille,  se remet ,bien trop lentement à son goût !51pKba7lKpL._SL500_AA300_.jpg
Quel personnage que ce père juif, intraitable et charmant ! Comme le roseau de la fable, il semble plier mais ne pas rompre, et cette dernière année de vie, racontée par sa fille est à la fois touchante et drôle.
Tendresse et brusquerie alternent entre les deux protagonistes, le père défendant farouchement sa volonté d'indépendance  et de liberté , même quand sa mémoire commence à défaillir et son corps à lâcher prise...Difficle d etrouver la bonne distance, d'établir de nouvelles relations...
L'auteure puise dans les mots la force de résister à l'insensibilité de l'administration et des hôpitaux face à la souffrance et au deuil mais se retire avec pudeur quand la souffrance se fait trop aigüe : "...mourir fait autant de mal que naître." Un récit qui dit l'indestructible et le précaire .

Une année avec mon père, Geneviève Brisac, Editions de l'Olivier 2010, 178 pages qui m'ont réconciliée avec G. Brisac !

Emprunté à la médiathèque.

20/12/2010

Dis-moi un poème qui espère

Bon sang, encore un recueil de chez Rue du Monde qui me plaît  !

J'adore leur format à l'italienne, la richesse et la variété des auteurs rassemblés, sans compter ici une mise en page et une illustration qui renforcent le thème abordé : l'espoir .51FANGWBC4L._SL500_AA300_.jpg
En effet,à de magnfiques photos en noir et blanc qui insistent sur le côté parfois grisaille de la vie , répondent en vis à vis des illustrations pleines de vie et de couleurs tranchées de Laurent Corvaisier.
 Certaines pages se déplient même, révélant ainsi des textes et illustrations "cachés" formant un panorama surprenant . Une totale réussite à lire et relire quand

"ll faut s'asseoir sur la margelle

du puits de l'ombre

pour y pêcher avec patience

la lumière qui s'y perdit."

 

Pablo Neruda

Emprunté à la médiathèque.

19/12/2010

Yourcenar n'a pas gagné le Tour de France






17/12/2010

Plein Nord

"C'est quand ils sont trop faibles que les gens commettent le pire."

Allison, vingt-deux ans au compteur, mais des expériences douloureuses plein la tête et le corps, file à Reno pour échapper à l'emprise de son petit copain, un salopard de première, brutal et raciste.
Par faiblesse, elle a gâché le début de sa vie et se dévalorise à foison, même si les dialogues imaginaires qu'elle mène avec son idole de toujours, Paul Newman, l'aident à sortir la tête hors de l'eau.
Allison est le prototype de la fille qui , lâchée dans une pièce , ira de manière imparable vers l'homme qui va la faire souffrir.51fYl+62vAL._SL500_AA300_.jpg
On pourrait la trouver pitoyable ou exaspérante , mais non. En effet, Willy Vlautin a su trouver le ton juste pour décrire sans pathos ni voyeurisme ces éclopés auxquels la vie n'a pas fait de cadeau. il sait dire la souffrance , par petites touches , par exemple celle d'une obèse qui subit les regards désapprobateurs quand elle s'offre une glace à quatre boules. Mais aussi tous ces petits gestes qui font encore croire en l'humanité , même dans les quartiers les plus défavorisés. Pas de démonstration, pas de rédemption garantie sur facture, Allison , qui donne parfois l'impression qu'elle traverse la vie en somnambule pour mieux pouvoir la supporter, aura au moins entendu de la bouche de Paul Newman que "...les endroits où se réfugier, ça n'existe pas. [...]Partout, tu te heurteras à toi même." Peut être parviendra-t-elle à en faire bon usage... L'intensité dramatique est obtenue de manière feutrée, sans effets de manches mais tout vous revient soudain en pleine face et vous laisse le coeur et les poing serrés.
Un roman au style très visuel, mélancolique comme le film de Wim Wenders Paris-Texas.

Plein Nord, Willy Vlautin, traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Davis Fauquemberg, Albin Michel 2010, 240 pages qui se gravent en vous.

16/12/2010

C'est jeudi, c'est poésie

"L'impossible,
nous ne l'atteignons pas,
il nous sert de lanterne."

René Char

Oeuvres complètes, Gallimard, cité in  Dis-moi un poème qui espère, Jean-Marie Henry, Alain Serres, illustrations de Laurent Corvaisier, Editions Rue du monde 2004.

Emprunté à la médiathèque

(j'en parle plus longuement demain).

06:00 Publié dans Extraits | Lien permanent | Commentaires (6)

15/12/2010

Le rap des rats

Faites gaffe, le rap, c'est contagieux ! La preuve :51QBYCHWS0L._SL500_AA300_.jpg

Fi des Ratatouilles
Et des Rapetout
Les rats se radinent
Et râlent un p'tit coup !

Des villes ou des champs
Ils veulent leur ration
De blé, d'affection !
Ras l'bol du poison !

Michel Besnier et
Henri Galeron
Rappent pour ceux qui
Sont pas rabougris.

Ils veulent sans ratés
nous rabibocher
Avec les ratons
Tout ravigotés !

Signé cathulu .

Plein de tendresse et d'humour ! à ne pas rater !

Editions Motus ,2000

Emprunté à la médiathèque.

 

 

 

 

14/12/2010

Tout près le bout du monde

"Fais pas la gueule, mamie, je rajouterai des courgettes calcinées pour te faire plaisir !"

Trois jeunes , aux parcours très différents, sont envoyés dans une maison de vie, perdue au milieu des champs. Là, Marlène, une femme presque aussi cabossée qu'eux, va avoir l'idée de leur faire tenir un journal. Ce sont ces pages ,aux voix très distinctes ,que nous donne ici à lire Maud Lethielleux.
Et ça fonctionne très bien. Les parcours de Malo,le plus jeune, à la mère si particulière, de Jul, qui s'est perdue dans un amour mortifère, de Solam, le plus déluré mais pas le moins sensible, se révèlent peu à peu et s'organisent sous nos yeux. Leur évolution se lit à la fois dans ce qu'ils révèlent mais aussi dans leur aisance et l'apaisement que leur apporte l'écriture. La violence n'est ici pas niée mais tenue à distance , évoquée mais jamais montrée directement. Ce qui évite à la fois édulcoration et voyeurisme, reproches que l'on peut souvent faire aux texte destinés à la jeunesse .51M5DSLE+gL._SL500_AA300_.jpg De l'humour (parfois vachard) et beaucoup de tendresse retenue allègent l'atmosphère de cette maison où va bientôt se créer une drôle de famille mais une famille quand même,partageant un art de vivre  qu'on devine cher à Maud Lethielleux.
L'auteure s'est visiblement très impliquée dans l'écriture de ce texte et même si, parfois, j'ai trouvé un peu trop affectée l'écriture de Jul, j'ai lu d'une traite ce roman chaleureux et généreux.

Tout près le bout du monde, Maud Lethellieux, Flammarion 2010, 509 pages qui se tournent toutes seules et réchauffent le coeur.

Leiloona  a aussi beaucoup aimé.

Saxasoul aussi.

13/12/2010

Un Noël en famille

"Blablabla, répéta-t-telle. Blablabla."

Victime d'un accident de voiture, Henry, la cinquantaine sur le déclin, souffre de pertes de mémoire. Et au vu de son lourd passif, on ne peut que juger finalement providentielle cette amnésie partielle.
Gravitent autour de lui une mère joyeusement indigne dont l'excentricité tend de plus en plus à ressembler à de la démence sénile, une ex-femme qui va affronter avec un flegme sans pareil tout un tas de révélations plus choquantes les unes que les autres à grands coups de verre de vin pour "se réchauffer le coeur", sans compter des frères amoureux de la mauvaise personne, ou de la bonne , va savoir.
Pimentez le tout de subterfuges tout droit venus de Marivaux, agrémentez de citations de Shakespeare qui tournent en boucle, sans compter les paroles de chansons reprises en choeur, ou pas.51vJNq6TWwL._SL500_AA300_.jpg
Comme mes petits nélèves, Jennifer Johnston a compris que les dialogues permettaient d'atteindre plus vite le nombre de lignes demandé, le pire étant qu'ici ces paroles sonnent totalement faux.
Le lecteur n'a qu'une hâte venir à bout au plus vite de ce pensum où les personnages ingurgitent des quantités de Whiskey (la  vieille mère), de thé (un peu), de café et de vin et ce dès le matin. On se pochtronne allègrement  sous n'importe quel prétexte et , bizarrement personne ou presque ne travaille mais tout le monde habite dans de superbes maisons. Il est vrai qu'on évolue au sein de la  bourgeoisie bohème (architecte, éditeur ou peintre). Tout est bâclé, y compris les plates descriptions du paysage irlandais. Un parfait gâchis. Aucun piquant, aucun humour, des dialogues alternant cajôleries gnangnan (ma pauvre cocotete, mon coco !) et vacheries soudaines...Rien à sauver.

Ayant par le passé apprécié à plusieurs reprises les romans de Jennifer Johnston (je possède , hélas , une excellente mémoire pour cela), malgré quelques déceptions plus récentes, je me suis laissée tenter par cette couverture et ce titre, comptant sur ce roman pour me laisser (enfin) gagner par l'esprit de Noël !
Echec à tous les étages ! Ah non, c'est la première étape irlandaise de mon défi Voisins, Voisines  organisé par Kathel !voisins1.jpg

 

11/12/2010

Hymnes à la haine...en poche !

Déniché par hasard sur les rayons d'une librairie au format poche , alors que j'en parlais il y a peu ...

A offrir, à se faire offrir, ça défoule et ça fait un bien fou  !

Au hasard un extrait  à propos des belles-soeurs:41PIbyCn9cL._SL500_AA300_.jpg

"Les seules choses qu'elles ne disent pas sur votre compte

Sont celles qu'elles ne peuvent pas dire, faute de vocabulaire ."

Seul regret : pourquoi nous avoir privé de la photo de l'auteure ?

10/12/2010

Un mariage en décembre

"Nier la réalité, apprenait-elle peu à peu, n'était pas seulement efficace , mais parfois primordial."

Un mariage ? Rien de tel pour générer stress et révélations en tous genres. Anita Shreve l'a bien compris et elle rassemble non pas deux familles mais une bande d'amis autour de mariés ayant décidé de célébrer leur union dans une auberge cosy des Berkshires.51etersmZIL._SL500_AA300_.jpg
  Tous faisaient partie de la même bande au lycée. La vie ne les a pas épargnés, et vingt ans plus tard, chacun a évolué de son côté, accentuant ou pas les défauts de l'adolescence . Bien évidemment ils sont unis par un secret dont seuls quelques- uns détiennent la clé.
A part quelques insipides pages de description de match de baseball, Un mariage en décembre est un roman bien équilibré et calibré qui ne déçoit pas sa lectrice et lui apporte une bonne dose d'émotions et de sentiments. On s'attache aux personnages et si on frôle parfois le pathos, Anita Shreve parvient toujours à redresser la barre.
Un roman anti prise de tête qui remplit son contrat : nous distraire. L'équivalent d'un bon téléfilm.

Un mariage en décembre, Anita Shreve, traduit de l'américain par Michèle Valencia, Pocket 2010, 409 pages confortables.

Ps: après la lecture de ce roman on ne laissera jamais son conjoint aller seul à une rencontre d'anciens élèves !