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08/01/2011

Le cercle littéraire des amateurs d'épluchures de patates...en poche

Quelque chose en eux d'Elisabeth

"Peut être les livres  possèdent-ils un instinct  de  préservation secret qui les  guide jusqu'au lecteur idéal.  Comme il serait délicieux que ce soit  le cas." Ainsi s'exprime  Juliet , romancière en mal d'inspiration , que le destin va mener sur les traces du Cercle  littéraire des amateurs de patates et par la  même occasion sur cellles de son inspiratrice, Elisabeth.51Xrp7k-omL._SL500_AA300_.jpg
Nous sommes en Grande-Bretagne, dans l'immédiat après guerre . Le pays panse ses paies et Juliet, qui a su remonter le moral de ses concitoyens grâce à ses chroniques pleines d'humour va découvrir quelle  était la vie de la petite ïle de Guernesey durant l'occupation allemande.
Les lettres qu'elle échange, tant avec son éditeur qu'avec les  difffrents membres, fort pittoresques,  de ce cercle littéraire sont tantôt graves, tantôt émouvantes mais surtout pleines de vivacité.  Ce roman épistolaire  arrive très rapidement à nous faire oublier l'aspect répétitif qu'ont trop souvent les romans empruntant cette forme.
Les personnages sont croqués  avec saveur , l'histoire est fertile en rebondissemnt, on y trouve cette excentricité si délicieusement anglaise  qui fait valser les théières dans les airs ou fabriquer des brouets de sorcière, le  tout avec  avec un flegme imperturbable. Concentrer l'action  dans ce microcosme insulaire confère densité et profondeur à  ce qui  n'aurait pu être qu'une bluette.
Seul regret:  que  Mary Anna  Shaffer  (qui a reçu l'aided'Annie  Barrows) n'ait pas vu le succès que son livre ne saurait manquer d'obtenir. On espère cependnat que son éditeur ait pu lui écrire ce ci : "Très chère, je  ne peux te  promettre ni l'opulence , ni la prospérité, ni même du beurre, mais tu sais que tu es l'auteur le plus cher au coeur de Stephens & Stark."

07/01/2011

Saison de lumière

"Aussi froide que le verglas qui l'avait naguère couverte, la terre gelait le coeur de Jennet, mais lui donnait de l'espace pour respirer."

Itinéraire d'une artiste, Jennet, qui dès l'enfance manifeste un don certain pour le dessin, Saison de lumière retrace aussi l'histoire d'une femme qui dut tout à la fois concilier sa vie amoureuse avec un peintre assuré de son talent, voire de son génie, avec sa vie de mère et la pratique exigeante de son art.41t6-X1DI4L._SL500_AA300_.jpg
La cohabitation entre les deux peintres ne sera pas de tout repos car David, son époux malgré lui, gaspille son talent et sa vie en une quête éperdue de plaisirs, tandis que Jennet, à force de compromis et de réflexion parvient , mue par une énergie inébranlable à contourner les obstacles et à affirmer sa puissance créatrice, même si cela doit lui demander du temps. Mais comme l'écrit Francesca kay : "Ses sentiments pour David, comme pour à peu près tout , étaient aussi changeants que l'eau , ils confluaient constamment , tel un estuaire à marée basse sans barrage pour séparer l'eau douce de l'eau de mer."Pas de manichéisme donc et Jenett n'est pas la sainte et martyr qu'on pourrait croire.  C'est une femme qui souffre, qui aime et qui avance, irriguée par le désir, tendue vers l'épure et la lumière.
Son héroïne ayant 40 ans dans les années 60 , l'auteure en profite pour évoquer de manière très vivante ces années novatrices jusqu'à l'excès.
Mais plus que tout c'est le style à la fois précis , lumineux et poétique qui fait l'enchantement de ce roman. Rien de plus difficile en effet que d'évoquer des tableaux que le lecteur ne verra jamais mais ici le miracle opère et je peux assurer que je les ais vus les tableaux de David et Jenett, tout comme j'ai souffert avec eux, (ah le coup bas de l'artiste teutonne !) partagé leurs élans et leurs frustrations,voire atteint une forme de sérénité à la fin du roman. Un livre bien évidemment tout hérissé de marque -pages et qui vibrera longtemps en moi. Et zou sur l'étagère des indispensables !

Un premier roman époustouflant par sa maîtrise.

Une mentions particulière à la traductrice , Laurence Viallet  .

Mon premier coup de coeur de 2011.

Saison de lumière, Francesca Kay, plon 2011, 241 pages somptueuses.

 

06/01/2011

C'est votre vrai nom ?

"On ne fait rire qu'avec des choses vraies, ou qui pourraient être vraies."

Sylvie Joly égrène ses souvenirs, ce n'est pas à proprement parler une biographie, et on la suit ainsi, de manière parfois une peu hachée, de son "enfance délicieuse" où ellle montre déjà un bel aplomb, affirmant dès l'âge de trois ans, parce qu'elle a peur de la mort "Je n'aime pas le bon Dieu, il fait des cadeaux pourris." aux coulisses des théâtres où elle s'épanouit enfin après avoir fuit une carrière d'avocat.41scrJnUB+L._SL500_AA300_.jpg
Généreuse, elle partage avec nous ses rencontres mais aussi certains textes de ses auteurs favoris (ainsi les remerciements que lui avait écrits son frère Thierry En cas de Molière) ou son hilarant Quasi-questionnaire de Proust.
Le tout se termine sur une note à la fois plus noire mais pleine d'énergie quand apprenant qu'elle est atteinte d'un syndrome parkinsonien, elle s'exclame -Ah c'est quand même une belle merde !"
Un portrait mosaïque plein d'un charme un peu désuet (j'ai noté au passage quelques savoureuses expressions que j'ignorais totalement) et d'un humour parfois vachard ,qui donne envie de rééecouter certains classiques de notre si Joly Sylvie.

Merci Cath !

 

 

 

05/01/2011

Les petits

"...c'est une chose à la fois triste et gaie, nous ne décidons pas des élans de notre coeur, Paul, mais un jour, sans qu'on sache pourquoi, le chagrin s'en va."

Petits, ils le sont par l'âge ou la condition sociale. Mais toujours on leur enjoint de plier, soit par la force brute, soit de manière plus feutrée, sournoise, voire validée par l'ensemble d'un groupe social. Leur bonheur, aussi modeste soit-il, ne peut qu'exaspérer :"...sa politesse,  sa douceur même , devenaient à leurs yeux une marque de condescendance inacceptable." La violence , quelle que soit sa forme,  toujours, rôde.51SdnAe18RL._SL500_AA300_.jpg
On frémit, on retarde même la lecture de certains textes, car on le sent , à un moment donné Sélim subira le pire parce qu'il aura franchi une invisible frontière, Isabelle sera forcée de se délester de ce qu'elle a de plus cher et de surcroît d'en subir les conséquences...
Les atmosphères, les milieux sociaux varient mais il faudra attendre la dernière nouvelle pour qu'un peu d'humour féroce vienne insuffler un courant d'air bienvenu dans cette galerie de portraits acides  et cruels ,mais qui sonnent toujours justes.
La douleur est présente mais elle est exquise, dans tous les sens du terme. Un style tour à tour ferme ou poétique que Frédérique Clémençon manie avec une précision de scalpel.

Les petits, Frédérique Clémençon, L'olivier 2011, 200 pages à déguster à petites doses pour éviter d'avoir el coeur broyé, mais au final on en redemande !

04/01/2011

La traversée

"entreÉvidemment qu'on peut être constitué de deux pierres différentes."

Délaissant bien malgré elle la France , son soleil et ses campings, Margot part en vacances en Islande en compagnie de sa mère et du énième amoureux de celle-ci, Bjarni.51hpsHo8FVL._SL500_AA300_.jpg
Et ce séjour va s'avérer bien plus surprenant que prévu. Déjà parce qu'embarquer pantalon de pluie, pulls et bonnet en plein été (le temps est très changeant dans ce pays !) n'est pas vraiment du goût de la pré ado. Ensuite parce que, bizarrement Margot va vraiment aimer ce paysage lunaire , entrecoupé de rivières omniprésentes qu'il faut sans cesse traverser à ses risques et périls. Enfin, encore plus surprenant, elle va même beaucoup apprécier, pour une fois, le compagnon de sa mère. Mais les adultes ont une manière vraiment bizarre de se comporter et l'amour n'est pas une chose facile...
Aventure et humour sont au rendez-vous dans ce roman de Marjolijn Hof. Cette dernière ne se permet jamais de juger ses personnages et leur comportement . Elle prône juste le parler vrai entre parents et enfants, chacun se débrouillant le mieux possible pour faire face à ses contradictions.
Inutile de vous dire que j'ai savouré ce voyage-trop court- en Islande , prolongé -excellente initiative  !- par un Guide de prononciation de l'islandais qui permet de mieux prendre conscience de la difficulté de cette langue (certaines lettres ses prononçant différemment en fonction de leur place dans le mot !).

La traversée, Marjolijn Hof, traduit du néerlandais par Emmanuèle Sandron, Seuil jeunesse 2009.126 pages seulement !

03/01/2011

Un festin de cochon

"Toi et moi, cochon, nous ne serons appréciés qu'après notre mort."(Jules Renard)

Tantôt honni, tantôt considéré comme un symbole de richesse (et donc valorisé en tant que porte-bonheur) ou de débauche, le cochon est un animal intelligent, assez semblable physiologiquement à l'homme.51WA9CNJHWL._SL500_AA300_.jpg
Tout est bon dans le cochon : la peau pour les greffes sur les grands brûlés, les valvules de son coeur pour les implants cardiaques, entre autres utilisations médicales. Mais bien sûr, c'est en cuisine, une cuisine, terrienne et roborative que cette expression se vérifie pleinement comme nous le montrent Sophie Brissaud et Jean-Luc Péchinot. Des oreilles à la couenne en passant parl a joue, ce sont toutes les parties du porc qui sont déclinées dans ces recettes ( mettant l'eau à la bouche) non seulement françaises mais aussi asiatiques ou caribéennes.
Une somme tout à a la fois historique, culinaire et culturelle dont le seul défaut est de ne plus être disponible (sauf à un prix prohibitif).

Un festin de cochon, Editions du Chêne, 1998.

Le gratin de couenne aux haricots me tennnnnnnnnnnnnnnte!

 

Emprunté à la médiathèque.

02/01/2011

L'oiseau canadèche

"-Nous refusons absolument tout ce qui sort de l'ordinaire.
Jake explosa:
- Eh ben, ça doit vous faire une petite vie bien merdeuse et salement étroite , non ? "

Un grand-père qui a collectionné les mariages (foireux), perdu quelque peu le sens des réalités et qui est persuadé d'être immortel grâce à une infâme gnôle dont un vieil Indien lui a transmis la recette , n'écoute que ses tripes et élève à sa façon totalement foutraque un petit fils qui lui est tombé du ciel.
Quant à L'oiseau canadèche qui donne son titre à ce très court texte, il a été trouvé ...dans la terre et a échappé de peu à un sanglier qui deviendra l'obsession de toute la famille, l'équivalent terrestre de la fameuse Moby Dick.31ozM8-attL._SL500_AA300_.jpg
Amoureux de l'ordre et de la vraisemblance passez votre chemin ! Pour les autres réjouissez-vous et précipitez-vous pour découvrir ces 106 pages tour à tour hilarantes (mention spéciale à la cane qui sait si bien exprimer ses sentiments !), poétiques, tendres, truculentes, qui parlent de la vie, de la mort, avec une apparente simplicité qui fait toute sa force et décrivent un univers où les gens hors-normes ont encore leur place.
Ne ratez pas non plus la savoureuse et éclairante postface de Nicolas Richard.

L'oiseau Canadèche, Jim Dodge, Traduit de l'américain par Jean-Pierer Carasso, Editions Cambourakis 2010.

Merci à Dominique qui nous a signalé cet oiseau canadèche ! (qui est allé se nicher directement sur l'étagère des indispensables !)

01/01/2011

Pour bien commencer l'année...

Que 2011 vous soit douce !

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Nan, ce n'est pas un nichoir à oiseaux, ni une BAL mais une petite maison table de chevet , joliment mise en scène et expliquée ici !