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14/03/2013

Maisons perdues

"Les maisons sont aussi des moments de nous-mêmes  en lesquels, parfois,  nous ne nous reconnaissons plus : leur perte nous fait grandir."

nathalie heinich,chercher sa demeure


Sociologue de formation, Nathalie Heinrich a choisi la fome plus intime du récit pour égrener, au fil de dix chapitres, Les maisons perdues., celles qu'elle a aimées, où elle a té heureuse .En filigrane, de 1950 à nos jours, se lit l'histoire d'une famille, l'évolution de la narratrice-auteure quant à sa volonté de trouver sa maison.
C'est aussi l'occasion de brosser des portraits tendres et chaleureux de ceux qui ont habité au sens fort du terme ces demeures et ont accompagné la narratrice dans son chemin de vie. Une écriture précise et sensible , une réflexion intéressante mais quelques longueurs dans les descriptions de ces maisons.

Maisons perdues, Nathalie Heinich, Editions Thierry Marchaise 2013, 123 pages.

Merci à Babelio et à l'éditeur !

nathalie heinich,chercher sa demeureMango a été touchée par ce livre : clic !

13/03/2013

Dictionnaires Desmarteaux

"amour: c'est pas avec des épinards, du chou et des endives qu'on nourrit correctement un enfant."

Les dictionnaires sont mon péché mignon, alors quand on m'en offre un deux- en- un, jugez de mon bonheur ! Surtout quand c'est Claudine Desmarteau (oui, l'auteure du Petit Gus, cher à mon coeur) qui s'y colle !claudine desmarteaux
En un seul volume ont donc été rassemblés: Le petit rebelle (un délice irrévérencieux de dictionnaire foutraque dont l'auteur prétendu a un pied dans l'enfance et l'autre dans l'adolescence, souffre d'un ego surdimensionné et affirme tout de go : "à la question  "Qu'est ce que tu veux faire quand tu seras grand ? Je réponds: "NON". ça a le mérite d'être clair.
Quant au Dictionnaire des synonymes , glissant d'un registre de langue à un autre dans une même phrase, il se propose tout à la fois d'enrichir le langage de son lecteur (explications discrètes à l'appui), tout en racontant l'histoire d'un pauvre garçon qui finira par avoir la bosse des maths d'une manière bien particulière, on s'en doute ! Que Claudine Desmarteau place dans un texte en principe destiné à  la jeunesse de savoureuses énumérations compilant "couards" ou "haridelle" à côté de "trouillards" ou "sac d'os", voilà qui a fait mon bonheur ! Les dessins sont à l'avenant , rageurs et tendres et l'on ne peut que sourire à la lecture de cet ouvrage ! à (s')offrir sans plus attendre !

12/03/2013

La femme qui décida de passer une année au lit

"Est-ce Mrs Eva Beaverqui respire au bout du fil ou bien un animal domestique ? "

sue townsend

 

Ses jumeaux , des surdoués imbuvables, partis pour l'université, Eva Beaver découvre qu'elle ne peut plus quitter son lit. Cela lui est physiquement impossible.  Syndrome du nid vide ? Egoïsme forcené? Immense fatigue ou envie de réfléchir sur sa vie ?  Chacun a son hypothèse.
En tout cas, la vie se réorganise tant bien que mal et prend parfois des directions fort imprévues...
Commencée sur les chapeaux de roues, cette comédie anglaise des plus sympathiques s'essouffle rapidement et tourne un peu à l'aigre. On regrettera aussi toute une réflexion scatologique parfaitement inutile et on se replongera avec plaisir dans la série des Adrian Mole qui avait fait connaître Sue Townsend en France.

06:00 Publié dans Humour | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : sue townsend

11/03/2013

Mourir est un art comme tout le reste

oriane jeancourt galignani

"Méfiez-vous des survivantes, des petites filles, des grosses pâlottes, de celles qui parlent toutes seules, des lectrices de romans,  ce sont celles qui vous feront clamser car le meurtre, bien qu'il n'ait pas de langue, trouve pour parler une voix miraculeuse."

Oriane Jeancourt Galignani , pour ce premier roman, revient sur les derniers jours de la poétesse Sylvia Plath. Elle choisit d'éclairer en outre la relation particulière qui unissait l'auteure d'Ariel à son père.
La langue est riche, imagée et inspirée mais ma lecture a pâtit du fait que c'était le troisième texte que je lisais sur le même thème...à réserver aux fans absolues de Sylvia Plath ou à ceux et celels qui n'auraient pas encore lu :

Les femmes du braconnier de Claude-Pujade Renaud

Froidure (nons chroniqué) de Kate Moses

 deux romans que je recommande chaudement .

 

10/03/2013

Keep calm ...

 Faute d'aller en Grande-Bretagne, la Grande -Bretagne est venue à moi, par l'intermédiaire d'un comptoir irlandais à ...Saint- Malo ! Je peux enfin déguster mon thé  Rose, c'est la vie dans ce mug que je lorgnais depuis un bon moment !186014-Zoom.jpg

Pour l'explication  du slogan, clic !

Bon dimanche !

09/03/2013

Le chapeau de Mitterrand ...en poche

Il avait triomphé de tous les obstacles, à la manière des héros de contes , qui traversent  royaumes, rivières, forêts et montagnes à la recherche d'une pomme d'or ou d'une pierre magique qui leur apportera la puissance et la gloire, ou tout simplement le sentiment du défi relevé."

Daniel Mercier, comptable,  s'approprie le chapeau du Président de la République que ce dernier a oublié dans un restaurant où leurs tables étaient voisines. Dès lors, hasard ou puissance de la projection qu'il fait sur cet emblème de pouvoir, la vie de ce français modeste va être transformée. Mais comme dans tout conte qui se respecte, l'objet magique va passer de propriétaire en propriétaire, influant sur leurs antoine laurainexistences et permettant de brosser au passage une réjouissante rétrospective des années 80. à noter d'ailleurs que seul le premier "utilisateur" du couvre-chef est au courant de l'identité du propriétaire réel, ce qui donne encore plus de saveur à la projection qu'ils vont faire sur cet objet, l'utilisant comme un déclencheur, un levier providentiel qui vient donner une nouvelle impulsion à leurs vies.
Ah on peut dire que j'ai pris mon temps pour me décider à lire  ce roman ! J'ai traîné des pieds mais, une fois commencé, je n'ai plus lâché ce Chapeau de Mitterrand ! Une vraie fontaine de jouvence qui m'a ramenée trente ans en arrière , m'a fait sourire jusqu'à la pirouette finale qui remet en perspective tout le roman !  Une fable réjouissante et un style enlevé, que demander de plus? !

08/03/2013

Les innocents

"Les contraintes sociales étaient sources de sécurité."

Adam vient juste de se fiancer avec Rachel, qu'il connaît depuis l'adolescence et qui appartient au même milieu social et à la même communauté juive que lui. Son avenir semble tout tracé quand Ellie la cousine de Rachel rentre en catastrophe des Etats-Unis. Ellie est l'exact opposé de Rachel physiquement et psychologiquement et , en plus d'être sexy ,traîne une réputation sulfureuse.
Craquera, craquera pas ? Adam choisira-t-il la voie toute tracée de la sécurité ou se hasardera-t-il sur des chemins de traverse? Le roman de Francesca Segal qui puise son inspiration dans le temps de l'innocence d'Edith Wharton va au delà de ces questions et propose une réflexion sur le thème de l'engagement nuancée et pleine de rebondissements.francesca segal,engagement
La peinture de la communauté juive londonienne est chaleureuse et attache une importance toute particulière à la nourriture (ah la description du buffet de brunch !). Quelques longueurs mais un texte attachant et maîtrisé qui a reçu le prix Costa du premier roman.

Les innocents, Francesca Segal, traduit de l'anglais par Christine Rimoldy, Plon 2013, 336 pages chaleureuses.

 

 

07/03/2013

Le tueur hypocondriaque

"Je suis une espèce de miracle de la médecine comme l'autopsie de mon corps le montrera  aux yeux stupéfaits du public dans un futur proche."

Affligé des maux les plus improbables, Le tueur hypocondriaque rate systématiquement sa cible. Il est vrai que loucher ne lui facilite pas la tâche. Pas plus d'ailleurs que d'autres infirmités qui se révèlent à l'improviste dans les circonstances les plus fâcheuses.juan jacinto munoz rengel
En effet, à ces divers maux s'ajoute une poisse tenace qui n'entraîne que de cuisants échecs. à deux doigts de mourir notre héros parviendra-t-il à accomplir sa dernière mission ?
J'avoue, si j'ai commencé cette lecture avec le sourire, je craignais un peu le comique de répétition, dont je ne suis pas friande. Mais l'auteur a su se jouer de cet obstacle en réservant bien des surprises à son lecteur . On passe donc un excellent moment, à la fois touchant et plein d'humour avec ce tueur dont nous partageons, il faut bien l'avouer quelques travers.
Un roman, qui, une fois commencé, ne peut être que dévoré !

 L'avis enthousiaste aussi de Clara !

Le tueur hypocondriaque, Juan Jacinto Munoe Rengel, traduit de l'espagnol par Catalina Salazar, Les escales 2013, 321 pages revigorantes !

05/03/2013

California dream

"Mais pour ceux qui, comme nous, se sont forgés dans le chaos, il n'y pas de retour possible. Pas d'échappatoire. Pour nous le chaos est une forme de normalité. Et la normalité- la vraie-se révèle éphémère et artificielle."

La nécessité de l'exil semble faire partie intégrante de la famille Prcic, puisque Ismet est le troisième à fuir un pays qui a changé plusieurs fois de nom au gré des aléas de l'Histoire: "Irfan avait fui le royaume des Serbes, des Croates et des Slovènes; Irfan avait fui la République socialiste fédérative de Yougoslavie; et moi, je fuyais le jeune État de Bosnie-Herzégovie."ismet prcic,guerre,bosnie,californie,exil
Jouant avec la chronologie, la mise en abyme (le narrateur, clairement donné comme un double de l'auteur rédige  en outre des textes de fiction qui présentent une autre vision de la réalité), California Dream est un roman qui se donne les apparences du chaos . En fait, il reflète surtout l'histoire d'une famille dont les déplacements ne sont pas toujours explicités et dont les émotions reflètent les bouleversements d'un pays. Pas de descriptions de combats ou de massacres, non, le récit d'une tourmente dans laquelle sont pris des gens ordinaires dont la vie quotidiennes est chamboulée et qui tentent de s'en sortir au quotidien.
Quant à Ismet, son exil ne sera pas forcément un rêve californien. Un roman dans lequel il faut accepter de se perdre parfois pour mieux en savourer l'intensité.

California dream, Idmet Prcic, traduit de l'anglais (E-U) par Karine Reignier-Guerre, Les Escales, 2013, 421 pages.

04/03/2013

Je trouverai ce que tu aimes

"Jusqu'à présent, la mort de Betty avait masqué la façon dont c'était arrivé."


Betty, 9 ans  a été renversée par un chauffard. La narratrice, sa mère, revient sur les faits et, émergeant peu à peu de la douleur, en vient à envisager l'idée de vengeance . D'où le titre Je trouverai ce que tu aimes ,complété par Et je te l'enlèverai.louise doughty,schtroumpf grognon le retour
L'aspect psychologique m'intéressait mais j'aurais dû faire attention au bandeau intégré à la couverture: "Une romancière rare, à découvrir absolument" signé Douglas Kennedy. Danger aurait dû clignoter en rouge dans mon esprit !!!
En effet, la narratrice avant de se pencher sur le cas du chauffard, dont le statut du point de vue judiciaire est peu clair, revient sur son divorce qui a eu lieu juste avant l'accident , et ce dans les moindres détails. Une autre intrigue apparaît ensuite en filigrane, bien sordide. Du coup, elle m'a perdue en route. Quelques sondages plus avant ont confirmé l'atmosphère de plus en plus glauque et un enchaînement de péripéties  morbides et bourrées de clichés jusqu'à la gueule... La conclusion s'imposait : inutile de perdre davantage son temps: Louise Doughty n'a pas trouvé ce que j'aimais.