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10/08/2023

La valse des petits pas...en poche

"Le restaurant est mieux qu'un théâtre se dit-il. Chaque soir , ils interprètent un vaudeville différent. "

Au menu de cette brasserie parisienne : une farandole d'histoires d'amour à différents stades de maturation, une tablée empestant la testostérone et la servilité, des hésitations, des points de vue alternés, des surprises (pas forcément du chef) et, en fil rouge, la relation en pointillés qui s'ébauche entre le barman et la jolie serveuse. claire renaud
Unité de temps (une soirée), de temps et d'action pour un ballet parfaitement agencé par l'autrice, fine observatrice de ses contemporains. Un bon moment de lecture qui vous donnera  l'envie de tendre l'oreille quand vous irez au restau...

Pocket.

09/08/2023

Bienvenue aux Bergeronnettes

"- Quatre Épingles, sachez que rien n'est facile dans le mariage. C'est comme un sport pour lequel on n'aurait pas suivi l'entraînement adéquat et où on  commencerait directement par les Jeux olympiques. "

La dernière lubie de Maguy ? Transformer leur logis en maison d'hôtes pour artistes. Voilà donc le jardin bichonné par son époux , Germain Germinal, envahi par des "saltimbanques" qui semblent tous détenir un secret.
C'est pourquoi, quand le maire du petit village est assassiné , juste derrière "les Bergeronnettes", les soupçons se portent aussitôt sur les résidents. coralie caujolle
"Cosy Mistery" Bienvenue aux Bergeronnettes respecte toutes les règles du genre mis en y insufflant beaucoup d'humanité, d'humour et de bienveillance.
Si les personnages peuvent de prime abord frôler la caricature et leur comportement loufoque  sembler quelque peu exagéré, ils gagnent au fil du texte en densité, grâce à la révélation progressive de leurs failles respectives.
Quant au crime, j'avoue avoir été surprise quant à son mobile.
L'écriture est fluide et enjouée. Un très bon moment de lecture estivale.

 

Un grand merci à Cathy pour cette découverte.

 

Eyrolles 2023.

22/06/2023

#Sexebombe #NetGalleyFrance !

"Ils trouvent génial de rencontrer des râleurs, même en dehors de Paris. C'est culturel, c'est folklorique, c'est la France. "

Comme dans la chanson interprétée par Jacques Dutronc, Eddy, coiffeur reconverti en toiletteur pour chien, aime les roses fanées, comprendre les femmes d'âge mûr "car elles sont aventureuses et captivantes, elles n'ont plus d'interdits ni de tabous." Il emmène donc certaines de ses clients du salon de toilettage canin au septième ciel, c'est à dire chez lui, au premier étage, juste au dessus de son lieu de travail. nicolas robin
Sa routine, comme sa réputation, sont bien établies dans cette ville thermale de Dax où curistes et habitantes du cru se refilent la bonne adresse. Jusqu'au jour où débarque Maryse, ancienne speakerine, veuve, mais pas trop, flanquée de sa fille Chloé. Un très lourd contentieux oppose les deux femmes et Eddy pourrait bien malgré lui, être entraîné dans une histoire qui virerait au noir...
Le souvenir d'une lecture réjouissante ( Roland est mort) m'a incité à entamer ce nouveau roman de Nicolas Robin et je ne le regrette pas. En effet, les personnages sont hauts en couleurs, parfois outrés, mais c'est le jeu. Ils n'en révèlent pas moins des failles qui les rendent sinon attachants, du moins profondément humains. Le récit cavale à toute allure et l'on se surprend à sourire plus d'une fois en tournant les pages de ce bon roman de détente.

Fayard 2023nicolas robin

 

 

 Du même auteur: clic

05/06/2023

#Cinqarticlesmaximum #NetGalleyFrance !

"Tout ce tissu pour envoyer les signaux indispensables et témoigner du fait que j'ai compris les codes , je m'habille comme il faut, incorporez-moi dans votre groupe, j'ai tout acheté pour en faire partie, j'ai la panoplie. Alors qu'il suffit d'être humain pour avoir sa place. "

Nous sommes à Niort, mais nous pourrions être dans n'importe quel magasin de vêtements dont les chaînes  occupent les centres-villes un peu partout en Europe.
Un lieu où les femmes de tous âges viennent, seules ou en bandes, flanquées ou non de leur compagnon , mais toujours de leurs névroses. claire renaud
Car oui, s'acheter un vêtement quand on est une femme n'a rien d'anodin et ce n'est pas Juliette,  la vendeuse qui sert de lien à toutes les saynètes qui se déroulent dans ce microcosme, qui nous dira le contraire.
Claire Renaud brosse ainsi  une galerie de portraits , parfois acides, parfois très drôles,  mais toujours justes et remplis d'humanité. Elle nous dévoile aussi l'envers du décor et l’écœurement  de Juliette face à cette masse de vêtements : "Je suis ivre de ces marchandises, saturée, comme une cuite quotidienne qui donne la nausée puis fait vomir. "
Un roman bien moins léger qu'il y paraît, que j'ai surligné à tour de bras et qui se révèle une excellente surprise.

Éditions Fleuve 2023claire renaud

30/05/2023

#Rétrécissement #NetGalleyFrance !

"Au malaise de me sentir si physiquement ténu, s'ajoute la détestable vision de mes contemporains qui me jettent au visage leur épanouissement."

frédéric schiffter

Baudouin Villard enseigne la philosophie dans un lycée catholique. Il a commis quelques essais qui ne lui ont guère valu de notoriété, ce qui le dévalue sérieusement aux yeux de sa seconde épouse qui attendait de lui un plus grand retour sur investissement.
Le voilà donc chassé de chez lui et entamant  ce qu’il croit être une crise de la quarantaine mais va s'avérer beaucoup plus grave. En effet, se nourrissant de quelques amandes, Baudouin va progressivement maigrir et , malgré une amitié avec un vieux voisin et bientôt une liaison avec la fille de ce dernier, va ressentir des sensations de plus en plus inquiétantes. 
Nous suivons avec fascination, mais  aussi détachement, ce parcours  d'un personnage dont nous ne savons jamais si ce qu'il affirme est vrai, car ne disposons que de son point de vue. La quatrième de couverture, trop détaillée, évoque Maupassant, avec raison, mais le roman de Frédéric  Schiffter reste davantage dans le domaine psychiatrique que fantastique.  La toute fin apporte une touche d'humanité bienvenue. frédéric schiffter

 

Le Cherche Midi 2023

18/04/2023

Les grandes occasions...en poche

"Dans la famille, il n'y a pas d'affection. On ne sait pas se toucher. Le corps est absent. Aussi absent que les espoirs. La même peur de décevoir. La même peur du rejet, de l'énervement formidable si on s'approche trop. Chacun doit rester en soi. Se maîtriser. Ne pas donner aux autres la responsabilité de s'aimer. "

Esther, par cette journée caniculaire , veut à tout prix réunir cette fratrie qui se délite autour d'elle et de son mari Reza. Deux garçons, deux filles , leurs enfants aussi, qui, comme d'habitude, sont en retard, voire trouveront des prétextes pour ne pas se retrouver autour de celle qui, patiemment a noué, métaphoriquement, les fils d'un tapis qu'elle espère solide et durable.
L'attente est aussi le prétexte pour revenir sur le passé, les mille et une histoires de cet amour empêché au sein de cette famille.
Je l'avoue, j'ai bien failli abandonner ce récit majoritairement composé de phrases juxtaposées (pour mieux rendre l'absence de liens entre les protagonistes ?) qui ressassait trop à mon goût cette métaphore du tapis.alexandra matine matine
Mais J'aurais eu tort de me laisser gêner par ce défaut mineur qui disparaît ensuite au premier tiers du livre , pour mieux fouiller les portraits des différents protagonistes, leur donner de l'épaisseur et davantage faire confiance au lecteur, en ne lui donnant pas forcément toutes les réponses.
Un roman qui fouille les plaies, procure parfois une sensation d'étouffement ,mais brosse un portrait de groupe criant de vérité. Un premier roman  non exempt de défauts ,et c'est normal ,mais qui augure bien de l'avenir de cette romancière.

Les Avrils 2020 , 249 pages écrasées de soleil.

13/04/2023

Deux femmes et un jardin ..en poche

De Mariette nous ne saurons pas grand chose. Quelques indices nous laissent deviner une vie fruste, sans joie, au service des autres. Quand elle hérite de ce qu'elle qualifiera de "maison de poupée"-un logis passablement délabré au fin fond de la campagne, entouré d'un jardin qui a repris sa liberté, elle peine à y croire. Pourtant, elle s'y rend- une véritable expédition- et entreprend de s'approprier les lieux, tout en respectant la sauvagerie du jardin.anne guglielmetti
Petit à petit va également se nouer une relation avec une adolescente, en vacances dans le bourg voisin et qui va apprivoiser Mariette, sans pour autant percer son quasi mutisme. La relation s'étiolera au fil du temps mais restera marquante pour la jeune femme.
Un titre simple , à l'image de ce récit qui fait le choix de ne pas trop en dire, et c'est tant mieux, avec une autrice qui peint avec délicatesse autant les femmes que les plantes. Un grand coup de cœur.

12/04/2023

Sainte Marguerite Marie et moi...en poche

"En m'obligeant à la prendre au sérieux, en m'imposant ce parti-pris résolument bienveillant , l'éditrice a sauvé Marguerite-Marie de mes griffes ; et, à la place m'a livrée à elle. Ses inconforts, ses doutes, ses ambiguïtés, moi aussi je suis maintenant forcée de les habiter. "

Rien ne prédisposait une écolo-végétarienne, féministe, capable de réciter la première page de Harry Potter, mais pour qui le Notre Père reste lacunaire ,car agnostique et non baptisée , à écrire sur une sainte, même un peu gore.
Rien, sauf le fait que Marguerite-Marie Alacoque est apparentée à Clémentine Beauvais. De plus, l'autrice de  Brexit Romance  est enceinte et prend conscience de l'importance de la mémoire. Enfin, le père de son enfant est très catholique,(c'est elle qui souligne) et, par son intermédiaire, elle va devenir amie avec une éditrice d’une maison d'édition très catholique qui va lui suggérer ce projet un peu fou.clémentine beauvais
Ce livre est donc le récit d'un work in progress, émaillé des réflexions souvent très drôles de Clémentine Beauvais, mais aussi de ses tiraillements car,trouver l'angle juste, le ton juste , ne vont pas de soi quand on ne possède pas les codes d'un univers qui nous est totalement étranger ou presque.
Sans doute parce qu'on sent une grande sincérité, de la part des intervenants , comme de l'autrice, on ne tombe jamais dans une vision trop figée ou au contraire trop "décoiffante" de la sainte en question.
Si l'on m'avait dit que je dévorerais un ouvrage portant sur Sainte Marguerite-Marie, j'aurais bien ri. Et pourtant c'est le cas. Un petit "miracle "dû à Clémentine Beauvais.

30/03/2023

Manger Bambi...en poche

"Bambi prend tout, demande plus, et n'avale jamais rien, met tout soigneusement de côté pour maman, qui a besoin de sommeil et de tranquillité. Tandis qu'elle-même a besoin de lucidité, de force et de courage. La haine, c'est bon, elle a déjà ce qu'il faut."

Bambi a tout du faon aux pattes grêles, l'innocence apparente, la jeunesse (elle a seize ans) et  la beauté, mais pas question de jouer les proies. C'est elle qui harponne, sur les sites dédiés aux sugar daddies , ceux qui vont devenir ses proies. Gare à ceux qui pleurnichent et l'énervent ,elle ne supporte pas. Et là, elle peut se déchaîner et devenir complètement guedin. Une Bambi armée d'un Sig Sauer, seul legs paternel, ça peut faire du dégât !
Mais un jour la belle mécanique s'enraye et Bambi va se trouver prise au piège de ses propres mensonges...41PxXHcTb3L._SY346_.jpg
Avec une langue drue, rapeuse, empruntée aux jeunes, Caroline de Mulder brosse le portrait d'une adolescente tour à tour violente,mais douce avec sa mère, qui refuse d'être une victime, qui se ment parfois à elle-même mais sait aussi manipuler les autres. Bambi possède une multitude de facettes et l'autrice sait nous la montrer en pleine transformation, se donnant les apparences d'une pauvre petite fille fragile (qu'elle est aussi parfois), se prenant parfois elle-même à ses propres comédies, ou devenant folle de rage. Une chose est sûre: Bambi ne se laissera pas manger par qui que ce soit sans lutter jusqu'au bout..
La tension règne dans ce texte qui ne cède pourtant jamais au piège du voyeurisme. On est chahuté, bouleversé, et on sort un peu groggy de la lecture de ce roman dévoré d'une seule traite.

29/03/2023

On noie bien les petits chats ...en poche

Cet enfant tombé de ton ventre, c'est par tes bras, ton regard, ta parole, qu'il consent à advenir. "

 

Renvoyée chez elle par une sage-femme violente tant en paroles qu'en gestes, Betty va accoucher sur le palier de son appartement dans des conditions atroces.   Son enfant et elle ne devront la vie qu'à un chauffeur de taxi, père de famille nombreuse , qui aura su garder son sang-froid. françoise guérin
A la maternité, la jeune femme a tout oublié de ces événements dramatiques, mais le cauchemar ne semble pas fini pour autant. En effet , son mari reste injoignable, mais son enfant a été baptisé Noé par un inconnu qui prétend être le père auprès du personnel hospitalier.
Transférée dans un unité spécifique pour aider les mères à nouer une relation avec leur enfant, Betty va peu à peu lever le voile sur des traumatismes réveillés par cette naissance et surtout par le prénom de Noé.
Si j'ai apprécié l'intrigue, riche en rebondissements  et anxiogène à souhait, j'ai encore plus aimé la description fine, pleine d'empathie et de bienveillance , autant pour les soignants que pour les soignés, de cette unité mère-bébé. On se doute que l'expérience professionnelle de l'autrice y est pour beaucoup et qu'elle nous fait partager sa vision pleine d'espoir et d'humanité. Une lecture haletante.