12/05/2022
Fille...en poche
"La perte de chance, tu vois, c'est d'être une fille."
Dans ce roman, à forte connotation autobiographique, l'autrice interroge les mots liés à la féminité, plus particulièrement dans son histoire personnelle. Partout on été repris les mots de son père affirmant qu'il n'avait pas d’enfants car il n'avait que deux filles
Il n'en reste pas moins que l'autrice rappelle qu'en Inde "Dire "c'est une fille avant la naissance est passible de trois ans de prison et de dix mille roupies d'amende: on n'a plus le doit de demander ou de pratiquer une échographie pour voir le sexe de l'enfant et avorter en conséquence car trop de filles disparaissent; à force de les étouffer dans l’œuf, il y a des villages entiers d'hommes célibataires."
La malédiction de naître fille, d'être considérée comme quantité négligeable, comme "une pisseuse", si elle a nettement régressé dans les pays développés, n'en demeure pas moins prégnante dans beaucoup d 'autres parties du monde.
Camille Laurens revient donc sur les moments clés de sa vie et en particulier sur la mort de son premier enfant, épisode d'une violence inouïe quand elle comprend les circonstances qui ont abouti à cette tragédie.
Mais le roman se conclut de manière optimiste avec la jeune fille de l'autrice qui rebat les cartes de la féminité avec une belle énergie.
Un roman constellé de marque-pages.
06:00 Publié dans le bon plan de fin de semaine, romans français | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : camille laurens
13/10/2020
Fille
"La perte de chance, tu vois, c'est d'être une fille."
Dans ce roman, à forte connotation autobiographique, l'autrice interroge les mots liés à la féminité, plus particulièrement dans son histoire personnelle. Partout on été repris les mots de son père affirmant qu'il n'avait pas d’enfants car il n'avait que deux filles.
Il n'en reste pas moins que l'autrice rappelle qu'en Inde "Dire "c'est une fille avant la naissance est passible de trois ans de prison et de dix mille roupies d'amende: on n'a plus le doit de demander ou de pratiquer une échographie pour voir le sexe de l'enfant et avorter en conséquence car trop de filles disparaissent; à force de les étouffer dans l’œuf, il y a des villages entiers d'hommes célibataires."
La malédiction de naître fille, d'être considérée comme quantité négligeable, comme "une pisseuse", si elle a nettement régressé dans les pays développés, n'en demeure pas moins prégnante dans beaucoup d 'autres parties du monde.
Camille Laurens revient donc sur les moments clés de sa vie et en particulier sur la mort de son premier enfant, épisode d'une violence inouïe quand elle comprend les circonstances qui ont abouti à cette tragédie.
Mais le roman se conclut de manière optimiste avec la jeune fille de l'autrice qui rebat les cartes de la féminité avec une belle énergie.
Un roman constellé de marque-pages.
06:00 Publié dans Rentrée 2020, romans français | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : camille laurens
17/01/2019
La petite danseuse de quatorze ans ...en poche
"Sa statuette, qui emprunte aux techniques médicales et aux fabrications d'objets courants est donc aussi et avant tout une immense réflexion sur la puissance de la création et en particulier de la sculpture."
Nous avons tous en tête tous la sculpture de Degas, reproduite à de très nombreux exemplaires .Mais qui connaît l'identité de La petite danseuse de quatorze ans qui posa pour le sculpteur ?
Dans cette enquête, Camille Laurens s'attache à retracer la vie en en apparence "minuscule" de Marie van Goethem et, à travers elle,à brosser le portrait de toutes ces petites filles pour qui la danse représentait plus un moyen de survie ,via l'exploitation éhontée de leurs corps, qu'un art exaltant.
L'auteure s’attache aussi à la manière dont l’œuvre elle-même a été accueillie, de manière très violente au début, avant de connaître une renommée mondiale.
Très documentée , tour à tour émouvante et révoltante, cette enquête analyse aussi les relations entre l'artiste, son modèle et la manière dont une œuvre est reçue par le public. Un document passionnant qui se dévore comme un roman.
La petite danseuse de quatorze ans, Camille Laurens
06:00 Publié dans le bon plan de fin de semaine, romans français | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : camille laurens
30/08/2017
La petite danseuse de quatorze ans
"Sa statuette, qui emprunte aux techniques médicales et aux fabrications d'objets courants est donc aussi et avant tout une immense réflexion sur la puissance de la création et en particulier de la sculpture."
Nous avons tous en tête tous la sculpture de Degas, reproduite à de très nombreux exemplaires .Mais qui connaît l'identité de La petite danseuse de quatorze ans qui posa pour le sculpteur ?
Dans cette enquête, Camille Laurens s'attache à retracer la vie en en apparence "minuscule" de Marie van Goethem et, à travers elle,à brosser le portrait de toutes ces petites filles pour qui la danse représentait plus un moyen de survie ,via l'exploitation éhontée de leurs corps, qu'un art exaltant.
L'auteure s’attache aussi à la manière dont l’œuvre elle-même a été accueillie, de manière très violente au début, avant de connaître une renommée mondiale.
Très documentée , tour à tour émouvante et révoltante, cette enquête analyse aussi les relations entre l'artiste, son modèle et la manière dont une œuvre est reçue par le public. Un document passionnant qui se dévore comme un roman.
La petite danseuse de quatorze ans, Camille Laurens, Stock 2017.
06:00 Publié dans Essai, rentrée 2017 | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : camille laurens
18/05/2017
Celle que vous croyez...en poche
"C'est mystérieux, le désir. On veut de l'autre quelque chose qu'on n'a pas ou qu'on n'a plus."
Claire, quarante-huit ans, divorcée, crée un faux profil facebook, où elle se rajeunit allègrement et emprunte la photo d'une inconnue, pour surveiller son amant volage. C'est évidemment de ce faux profil que va tomber amoureux KissChris, un jeune homme qui se dit photographe.
Comment passer du virtuel au réel sans pour autant faire disparaître le désir ? Comment Christophe réagira-t-il en apprenant l'âge de sa belle ? à ses interrogations s'ajoute une mise en abîme du récit qui à chaque fois est envisagé sous une perspective différente, pour mieux brouiller les pistes et interroger les frontières entre réel et fiction, réel et virtuel.
à cela s’ajoute un magnifique portrait de femme quinquagénaire, sans concessions sur la place qui lui est réservée dans la société occidentale ; une femme qui entend bien ne pas s'effacer et revendique son désir.
Papesse de l'autofiction, Camille Laurens se joue ici des codes du genre et nous livre un roman brillant, plein d'énergie et de surprises...
J'avais beaucoup d'a priori sur cette auteure, ils ont été pulvérisés par cette première lecture !
Un grand coup de cœur !
06:00 Publié dans le bon plan de fin de semaine, romans français | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : camille laurens
04/02/2016
Celle que vous croyez
"C'est mystérieux, le désir. On veut de l'autre quelque chose qu'on n'a pas ou qu'on n'a plus."
Claire, quarante-huit ans, divorcée, crée un faux profil facebook, où elle se rajeunit allègrement et emprunte la photo d'une inconnue, pour surveiller son amant volage. C'est évidemment de ce faux profil que va tomber amoureux KissChris, un jeune homme qui se dit photographe.
Comment passer du virtuel au réel sans pour autant faire disparaître le désir ? Comment Christophe réagira-t-il en apprenant l'âge de sa belle ? à ses interrogations s'ajoute une mise en abîme du récit qui à chaque fois est envisagé sous une perspective différente, pour mieux brouiller les pistes et interroger les frontières entre réel et fiction, réel et virtuel.
à cela s’ajoute un magnifique portrait de femme quinquagénaire, sans concessions sur la place qui lui est réservée dans la société occidentale ; une femme qui entend bien ne pas s'effacer et revendique son désir.
Papesse de l'autofiction, Camille Laurens se joue ici des codes du genre et nous livre un roman brillant, plein d'énergie et de surprises...
J'avais beaucoup d'a priori sur cette auteure, ils ont été pulvérisés par cette première lecture !
Un grand coup de cœur !
Celle que vous croyez, Camille Laurens, Gallimard 2016.
Merci à Cuné qui m'a donné envie !
Clara est tout aussi enthousiaste !
Antigone aussi ! :)
06:00 Publié dans romans français | Lien permanent | Commentaires (17) | Tags : camille laurens