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04/06/2010

Série Z

"Numérote tes escarres, ça va saigner."

Féru de films de série Z, Félix Zac, adolescent attardé et néanmoins père de famille, commence beaucoup de scénarios, sans jamais les terminer.Un jour pourtant, notre anti-héros achève L'hospice de l'angoisse qui se déroule dans une maison de retraite où cabotinent à qui mieux mieux de vieux acteurs n'ayant jamais accédé à la gloire. Hélas, la réalité va rattraper la fiction et les cadavres du scénario vont tout à fait correspondre à ceux des pensionnaires de la Niche saint-Luc , là où Félix avait précisément situé l'action de son film ...
"Auteur en roue libre, lecteur rend ton livre !" ,prévient , sentencieux, M. hubert C. de knokke-le -Zoute, qui, mis en abîme supplémentaire ,lit le roman en même temps que nous, mais heureusement lui même finalement ne suivra pas ce conseil car auteur en roue libre , livre hors calibre !51ht3igy4dL._SL500_AA300_.jpg
Un récit où les péripéties se succèdent en cascade, où les dialogues sont plein de verdeur (les retraités ne possèdent peut être plus leur dentition d'origine mais ils ont cependant la dent dure et même perclus d'arthrose sont dotés d'une énergie à toute épreuve!), où les clins d'oeil aux vedettes de la série Z se faufilent en douce aux coins des rues, où les titres mémorables titillent notre mémoire,ne peut que séduire le lecteur, entraîné dans un tourbillon qui ne l'essouffle même pas !
Félix, homme un peu falot au départ, noyé qu'il est dans un gynécée dont la plus jeune représentante, à savoir sa fille Zoé n'est pas la moins intrépide , va nous réserver bien des surprises. Animateur de blog pour les fondus de nanars , il analyse les thématiques de ces séries Z avec un angle à chaque fois original et hilarant. Qui aurait cru que Max Pécas était "le cinéaste français qui a le mieux su exprimer le carpe diem antique "? ou que "L'hystérie funésienne *reflète l'angoisse métaphysique de l'homme confronté à la disparition de ses repères et à la naissance d'une nouvelle société dont il se sent exclu, et qu'il identifie donc à al barbarie. Tout mais 68  est là, dans les tics de l'adjudant Cruchot devant une jeunesse qui dit merde à l'uniforme en exhibant ses blanches fesses . CQFQ." ?
On sent que l'auteur connaît lui-même par coeur ces films et qu'il éprouve pour eux et leurs acteurs une grande tendresse, tendresse qu'il nous fait partager tout au long de ces pages pleines d'humour et d'énergie. Un livre qui donne une folle envie de regarder cet été quelques uns des titres  gratinés évoqués dans Série Z !

* De Funès et ses fameux gendarmes !

Série Z, J.M. Erre Buchet-Chastel 2010 , 364 pages.

Merci à Guillaume et à Katya de Babelio et aux éditions Buchet-Chastel.ico_critique.jpg

Keisha a beaucoup aimé !

Brize aussi !

Pickwick en rit encore !

07/01/2009

...on n'a jamais fini de vous connaître, vous êtes comme le Bronzé d'Amposta."

Alexis, cinéaste en devenir et démiurge potentiel, s'acoquine avec Sammy, malfrat cinéphile qui veut faire de sa vie une oeuvre d'art à savoir  bien évidemment un film, quitte à modifier son existence  pour que le script "colle" mieux aux desiderata du réalisateur.Mais très vite, cette amitié se révèlera  encombrante , voire dangereuse, pour Alexis qui découvrira à ses dépens que la  réalité peut très rapidement dépasser la fiction...41-h6x8SPWL._SL500_AA240_.jpg
Entrer dans Le film va faire  un malheur c'est se laisser entraîner dans un récit au rythme endiablé, une mécanique de précision où chaque  détail a son importance  tôt ou tard, où  les personnages , évoluant tour à tour dans les milieux de la pub,  du cinéma, ou du crime ont comme point commun de chercher à manipuler, avec des  résultats souvent fort drôles, leurs prochains.
Alexis, qui souhaite entretenir avec les autres des "rapports intermittents et irresponsables" pourrait être  franchement imbuvable , mais le fait qu'il soit comme placé dans un shaker agité par un fou furieux du début à la  fin le rend finalement plus supportable.  Sammy , lui, s'échappe  très vite du stéréotype  dans lequelle  réalisateur voudrait commodément l'enfermer et fait craquer le vernis littéraire de son coach cullturel.  Quant à  Clara, "plan cul" ou "fiancée" suivant l'humeur d'Alexis, elle se révèle bien plus forte et équilibrée que les  hommes  qui l'entourent et elle  rendra coup pour coup car "La gentillesse  de Clara était ce  qu'elle avait de plus féroce."
Flirtant parfois avec le drame, le roman est néanmoins une comédie grinçante dont  le style alerte, truffé de formules qui font mouche (mon exemplaire en est sorti tout hérissé!) nous emporte dans une  frénésie intense .On se demande parfois comment Georges Flipo va s'en sortir mais il révèle ici une habileté diabolique et jamais son récit ne s'essouffle. A quand l'adaptation cinématographique ? !