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24/09/2009

Loving Frank

"Quelle perte cela aurait été de ne pas  l'avoir rencontré ou de ne pas  avoir connu son amour ! pensa Mamah."

Quand Mamah Borthwick Cheney quitte son mari  et ses enfants pour vivre son amour avec l'architecte Frank Lloyd Wright,  lui même marié et père de six enfants, c'est le scandale. La presse s'en donne à coeur joie et l'Amérique puritaine se repait de ces articles outranciers. La vérité est toute autre: les amants sont certes emportés par la  passion mais aussi taraudés par la culpabilité. Le tout se terminera  d'une manière tragique et brutale,  presque invraisemblable.9782283023952.gif
Rien n'a beaucoup changé entre  le début du XXème siècle et notre époque. la presse  est toujours à l'affût des histoires d'amour lucratives et semble toujours prête à tout pour  vendre  ses feuilles de choux. Mais c'est surtout le portrait , tout en nuances, que brosse ici Nancy Horan dans cette fiction historique de  Martha  (dite Mamah) Borthwick Cheney qui a retenu toute mon attention. Trilingue dès la maternelle, ayant fait de solides études,  ayant enseigné,  dirigé une bibliothèque, cette femme disposait d'un potentiel et d'une personnalité que son mariage semble avoir complètement mis sous cloche. Pourtant comme le lui dira sa soeur  "Tu avais tout. Un mari fantastique qui t'adorait, deux beaux enfants en bonne  santé. La liberté. Aucun souci financier. Une gouvernante et une bonne. Tu n'avais pas  besoin de travailler et Edwin n'exigeait jamais rien de  toi. As-tu conscience  de tout ce  que tu as abandonné pour Fank Wright ? Le genre d'existence dont rêvent la plupart des  femmes, y compris les féministes !".
Mais à vouloir vivre  selon ses convictions , Mamah, en tant que femme et en tant que mère, devra payer le prix fort, car être la  compagne d'un génie de l'architecture ne va pas sans contreparties négatives...
Un livre puissant , plein de vie, mais aussi très pessimiste...

les  avis enthousiates d 'AmandaCuné, Fashion.

un coup de coeur pour Esmeraldae !

20/09/2009

Un copain de plus

Tout le  troupeau  est en émoi et se prépare avec fébrilité :trois nouveaux moutons vont arriver !Mais les réjouissances  tournent  court quand chacun  se rend  compte que les nouveaux-venus sont...noirs ! Seul Robert , l'agneau, ira à la rencontre d'Olga car il espérait trouver un nouveau copain et même si elle "n'est qu'une fille", il ne sera pas déçu par les aventures dans lesquelles  l'agnelle  va l'entraîner !517dHFzXUJL._SL500_AA240_.jpg
Réussir à  traiter d'un seul coup du racisme et du féminisme ,  sans pour autant tomber dans le didactique ennuyeux, voilà qui  n'est pas donné à tout le monde et Agnès Laroche gagne son pari haut la main! Ses personnages sont malicieux et astucieux et les dessins pleins d'humour et de fraîcheu de Philippe Bucamp accentuent  l'aspect délicieusement champêtre de l'histoire.

A lire sans hésitation avant de l'offrir à un petit lecteur ! (5/ 7 ans).

Un copain de plus,  Agnès Laroche,  Philippe Bucamp, Editions Talents hauts, collection Livres et égaux.

Le  blog de l'auteure.

31/03/2009

"Féminisme", un mot qui dérange ?

Sans langue de  bois, de manière vivante et imagée, c'est tout un pan de l'histoire des  femmes qui revit dans Les machos expliqués à mon frère.
Honte à moi  qui croyait connaître les  grandes dates des avancées féminines : j'avais totalement  zappé l 'importance de la  loi sur le viol : " Avant cette loi de 1980, le viol n'était pas reconnu comme un crime. Pour une  raison simple : il n'y avait pas de définition du viol. Du coup, dans l'écrasante majorité des cas, les  viols n'étaient pas  jugés aux Assises mais requalifiés  en délits de coups  et blessures  ou d'outrages à la pudeur, et jugés dans les  tribunaux correctionnels. Les peines étaient  donc  ridicules  au regard de la gravité des  faits." cela paraît impensable...51d5qXDaOML._SL500_AA240_.jpg
Non être féministe n'est pas dépassé. Tout n'est pas acquis comme nous aimerions le croire et Clémentine  Autain nous rappelle au passage que certes l'avortement est légal en France  mais que  les centres qui le pratiquent  sont d  emoins  en moins nombreux...
elle fait aussi le bilan -souvent mitigé- des différentes lois  qui sont censées  défendre l'égalité de salaire  entre hommes et femmes  ou favoriser la place de ces dernières en politique, remarquant que"tout cela  avance au rythme de l'escargot,  c'est navrant."
Dans ce dialogue avec son frère l'auteure  se montre à la fois claire et précise,  sans jamais jargonner, et on ne peut qu'espérer qu'ils seront nombreux et nombreuses à lire cet ouvrage plein d'énergie.

Les machos expliqués  à mon frère, Clémentine Autain, Seuil, 100 pages nécessaires.

07/10/2008

Femme en mouvement

Benoîte Groult est un électron libre plein d’humour et c’est pour cela qu’on l’aime, cette charmante vieille dame aux yeux pétillants.

Elle n’a jamais appartenu à un part politique, jamais fait partie d’un groupe féministe, on ne lui a même pas demandé de signer le fameux manifeste des « 143 salopes » , comprendre le manifeste où des femmes reconnaissaient publiquement avoir avorté à une époque où l ‘IVG était interdite, et pourtant elle était concernée !51Nf5HE9HkL._SL500_AA240_.jpg

Non, elle ne rentre pas dans le moule, ses romans font scandale auprès des vieux barbons machistes mais connaissent un succès formidable car les femmes se rectrouvent dans ce qu’elle écrit. Quand j’entends un ministre proposer de revenir aux couches lavables pour bébés, j’ai envie de le renvoyer à le lecture des Vaisseaux du cœur où Benoîte Groult fait une description proprement apocalyptique de la quantité de travail que représentait ces couches aujourd’hui « écologiquement correctes »..

Dans son autobiographie, Mon évasion, elle revient ,sous une forme éclatée (récits mais aussi entretiens avec Josyane Savigneau, où l’on sent que s’établit une réelle complicité entre les deux femmes) sur ce qui l’a amené à prendre conscience de sa réelle personnalité, de ses réels besoins, dans une société encore lourdement misogyne.

Jamais amère, elle revient à la fois sur ses mariages , ses combats (la lutte contre l’excision, le droit à mourir dans la dignité) et nous propose aussi un récit la montrant à la fois en grand-mère indigne et tendre. Elle ne se pose jamais en modèle, mais on a diablement envie de l'imiter,en espérant être comme elle à  son âge !