09/07/2010
La Bar-Mitsva de Samuel
Titre à lire à distance des repas, je vous aurais prévenus.
"Elles étaient tellement vieilles que la seule jeunesse qu'on pouvait voir en elles, c'était en les imaginant en pouponnières à asticots".
Je croyais apprécier l'humour noir et l'ironie mordante mais La Bar-mitsva de Samuel vient de me démontrer que j'avais des limites.
En effet, ce récit de la vie d'une jeune juif français exilé contre son gré au Canada entre une mère qui ne l'aime pas (mais a su l'enlever à son père , resté en France) et un beau-père des plus effacé ne m'a laissé aucun espace pour respirer.
C'est un univers d'une noirceur quasi absolue, où la violence est banalisée (en particulier celle faite aux femmes) très cru, avec un langage ordurier (les femmes ne sont que des c...et on les espère vicieuses dès le plus jeune âge), où les personnages ne semblent capables d'aucune empathie.
Quant à la vision du Canada, elle est au diapason de ce qui précéde. On me dira que c'est ici la vision outrée d'un adolescent torturé par ses hormones mais bon, désolée, je ne compatis ni ne ris une minute.
06:00 Publié dans Lâches abandons, romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : david fitoussi, humour très très noir
29/04/2009
"à la maison, l'atmosphère était vénéneuse."
"Quand Sylvia ouvrait son sac à main, on ne savait jamais ce qui allait en sortir. Ce pouvait être un tract, aussi bien qu'un revolver." On pourrait en dire autant de chacun des personnages du roman d'Hilary Mantel, La locataire, car chacun d'eux agit selon une logique faussée.Et quand Muriel Axon, après un séjour de dix ans dans un hôpital psychiatrique, rentre dans dans sa petite ville des environs de Londres, bien décidée à récupérer sa maison et à se venger de ceux qui sont intervenus dans sa vie des années auparavant, cela ne pourra que virer à l'aigre...
Dans le premier tiers du livre, le malaise règne car nous subissons la vision d'une personne, Muriel, qui , complètement coupée de la réalité dans sa jeunesse a appris, au fil du temps, à se grimer et à simuler des sentiments. Heureusement, ce point de vue est contrebalancé par la vie à la fois banale et pleine d'humour de la famille dans laquelle Muriel va s'introduire et où elle va semer, à petits pas, la désolation...On hésite un peu, balançant entre l'inconfort et la gêne, puis on se laisse aller et on apprécie pleinement l'humour très noir et l'atmosphère vénéneuse à souhait de ce roman. Quiproquos, rebondissements, surprenants, le lecteur est à la fête car lui seul peut , avec Muriel, relier et donner du sens à tout ce qui perturbe la vie d'une poignée de personnes tout à fait ordinaires au premier abord.
On parle souvent dans le livres de psychologie de ces personnalités nocives, hé bien , à elle seule, Muriel les bat tous à plates coutures ! Un livre réjouissant pour tous les amateurs d'humour très noir !
La locataire, Hilary Mantel, Editions Joëlle Losfeld, taduit de l'anglais par Catherine Richard.295 pages vénéneuses et réjouissantes à la fois.
Merci à Clarabel pour le prêt !
06:00 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : la locataire, hilary mantel, humour très très noir, vénéneux à souhait