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03/04/2010

Le temps suspendu

"C'est moi qui n'étais pas au bon endroit au bon moment."

A quarante- deux ans, Maria rentre de la maternité les mains vides. "Si j'avais fait une fausse couche, j'aurais attendu le curetage, si j'avais eu un bébé, je l'aurais tenu dans mes bras. Je n'avais pas d'autres catégories à ma disposition."Née avec trois mois d'avance, la petite Irene est restée au service de néonatologie .
En même temps que les longues visites à l'hôpital ,commencent alors des allers-retours entre passé et présent, comme pour lutter contre ce Temps suspendu , entre mort et naissance. En toile de fond, la ville de Naples, tentaculaire, repoussante et fascinante à la fois, ses habitants qui se débrouillent vaille que vaille entre un barrage de dealers et des cours du soir, histoire de relever la tête  et/ou de trouver une place dans la société.41QJ9M7wKZL._SL500_AA300_.jpg
Valeria Parella nous embarque avec Maria dans ce voyage qui tangue entre rage et espoir. Pas de pittoresque à tout crin mais une Italie dont l'histoire se faufile dans la vie quotidienne, l'enlèvement d'Aldo Moro associé à une varicelle, les luttes et les déceptions du père, la volonté farouche de la narratrice de s'en sortir, de quitter la petite ville pour aller dans un établissement scolaire qui lui permettra de ne pas travailler dans la conserverie qui ronge les corps.
Cette géographie qui laisse son empreinte même dans la manière de s'exprimer, " Ce n'était pas dû au dialecte, mais au manque de temps."(...) c'était le temps qui avait manqué à mes élèves napolitains, ils s'étaient arrêtés au nécessaire et étaient allés travailler ou vendre de la cocaïne en renonçant aux nuances." Pas de misérabilisme mais une humanité chaleureuse et riche. Un très joli portrait de femme et une belle évocation de ville.

 

Le temps suspendu, Valeria Parrella, traduit de l'italien par Dominuqe Vittoz, Le seuil 2010, 154 pages à la fois denses et légères.

 

Merci à Suzanne de Chez les filles et aux Editions du Seuil.logo.jpg

18/03/2010

Les raisons du doute

"Les histoires, à bien y réfléchir, sont tout ce que nous posssédons."

Les hasards de la vie,-mais y a-t-il un hasard ?-font que l'avocat Guido Guerrieri est amené à à devoir défendre en appel celui qu'il identifie comme un ancien agitateur fasciste qui lui avait cherché des noises durant l'adolescence. Autre problème ,ce Fabio Ray-Ban pour l'instant inculpé de trafic de drogue mais se proclamant innocent, est doté d'une très jolie femme et d'une non moins charmante petite fille.  Pour un avocat qui vient d'être largué et qui rêve de devenir père, ces faits risquent d'interférer dans sa manière de travailler. Pour couronner le tout Guerrieri va devoir affronter un confrère peu regardant sur la légalité...41Papr0FqbL._SL500_AA300_.jpg
N'aimant qu'à faible dose et les romans italiens et les romans judiciaires, Les raisons du doute n'avait que peu de chance de me plaire. Et pourtant j'ai pris beaucoup de plaisir à la lecture de ce texte car le personnage de l'avocat malheureux en amour, qui ne joue pas ni les matamores ni les gros bras, mais fréquente une librairie tenue par un libraire insomniaque et utilise les références à l'art de l'écriture dans sa plaidoirie, a véritablement su me charmer. Quelques pointes d'humour et une ville haute en couleurs relèvent encore le tableau et font de ce roman un livre très agréable , sans l'aspect "pinailleur" que l'on trouve parfois dans les romans judiciaires américains .

Les raisons du doute, Gianrico Carofiglio,  traduit de l'italien par Nathalie Bauer,Seuil Policiers, 2010, 262 pages qui se tournent (presque) toutes seules.

Critiqué (un peu par hasard car je croyais qu'il s'agissait d'un poche qui ne ferait pas monter ma PAL !:)) dans le cadre de l'opération Masse Critique de Babelio.

 

Merci à Guillaume et aux Editions du Seuil.ico_critique.jpg