Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

18/03/2009

"Elle s'était demandé si quand elle n'aurait plus personne à qui parler, elle écrirait."

Une petite annonce  fonctionnant comme un aimant et  commençant par ces mots: J'aimerais tant te retrouver. Une bouteille à la mère lancée par un homme abandonné à sa naissance. Un  texte qui va attirer l'attention de deux femmes  très différentes et nouer les destins de ces trois personnages.
L'une de ces protagonistes est Rose-Marie, une femme  "naturelle" qui  vit en compagnie de chiens et de chevaux, sans oublier  un âne tonitruant et qui, ayant perdu l'homme  aimé ,affirme : "Je crois que je me suis davantage employée  à me suffire à moi même qu'à rencontrer quelqu'un."51MEE0Chm5L._SL500_AA240_.jpg
Jouant le rôle de la briseuse de solitude,Claire va débouler dans la maison et l'existence de Rose -Marie, pleine d'énergie et de vie  mais décidée à  faire une pause  dans sa série d'hommes- divorcés- avec- enfants, condition sine qua non car "Face à la maternité, [elle] était objecteur de  conscience."
Avec jubilation et tendresse, Fanny Brucker va tricoter les destins de ces trois personnages, destins qui se nouent autour des thèmes de la maternité et de la perte. Ces pertes nécessaires qu'il nous faut apprendre à accepter comme Rose-Marie"désormais habituée à  devoir  rendre à la mort des êtres qu'elle avait empruntés le plus longtemps possible à la vie, comme un livre de bibliothèque qu'on aurait aimé pouvoir garder toujours."
Evitant tous les écueils de la facilité, l'auteure réussit à établir un subtil équilibre entre ses personnages qui  ne se contentent pas  de subir ou de regimber contre leur destin mais apprennent à l'apprivoiser petit à petit.Parfois traversé de  violence, ce texte , bourré d'énergie et de tendresse jamais mièvre, nous fait souvent  frémir et même si la fin , un peu télescopée à mon goût, vient un tantinet gâcher notre plaisir, je le range sans hésitation dans la catégorie des romans confortables et sensibles. Un livre bien évidemment tout hérissé de marque-pages !

Fanny Brucker, J'aimerais tant te retrouver, Jean-Claude Lattès, 333 pages.

Billet sur le premier roman de l'auteur qui se déroulait aussi au bord de l'Atlantique, Far Ouest