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06/12/2016

Bureau des spéculations...en poche

"Mais mon agent a une théorie. Elle dit que chaque mariage est bricolé. Même ceux qui ont l'air raisonnables du dehors sont maintenus au-dedans par du chewing-gum, du fil  de fer et des bouts de ficelle."

Imaginez une histoire d'amour des plus banales en apparence: rencontre, mariage, bébé, difficultés du quotidien, usure du couple, sentiment d'insatisfaction, infidélité, couple qui vacille.jenny offill
Du vu et revu ? Certes. Mais la narratrice qui prend ici en charge le récit le fait de façon parcellaire, mêlant informations scientifiques collectées pour un travail d'appoint, maximes littéraires, souvenirs, bribes de chanson et de conversations. L'ellipse règne en maître, omettant tous les passages obligés d'un roman d'amour (la rencontre, par exemple), faisant confiance au lecteur pour combler les trous et deviner ce qui advient.
Que la narratrice ait écrit un roman et enseigne à l'université n'est évidemment pas un hasard, mais chacune d'entre nous se reconnaîtra dans les émotions qu'elle partage, en particulier avec sa fille nouvelle-née.

Un portrait de femme impressionniste qui ne manque pas d'humour.

D'abord un peu déroutée, j'ai dévoré avec enthousiasme ces 156 pages sensibles. Un roman qui m'a sortie, au moins provisoirement, d'une panne de lecture qui dure ! :)

Bureau des spéculations, Jenny Offill, traduit de l'américain par Edith Ochs, Livre de poche 2016.

 De la même autrice : clic.

 

04/11/2016

Le livre des songes

"Dans la lumière faiblarde, son visage paraissait étrange. Un instant, j'eus l'idée qu'elle pouvait être quelqu’un qui faisait semblant d'être ma mère et pas ma vraie mère du tout."

jenny offill

Grace Davitt, huit ans, la narratrice de ce singulier roman, nous entraîne dans le monde onirique qu'elle s'est construit.
Son père, professeur de chimie, tente d'instiller un peu de rationalité dans l'esprit de sa fille, mais ne peut lutter contre son épouse , Anna, ornithologue qui nourrit Grace de récits fabuleux. Il finira par fuir le domicile conjugal.
Ne fréquentant plus l'école, la petite fille suit sa mère dans son univers, sans se rendre compte immédiatement que celle-ci s'enfonce progressivement dans la folie.
Vue à travers les yeux d'une enfant qui manque de points de repères pour jauger efficacement l'attitude de sa mère, le récit captive le lecteur et le trouble.
Si la fin est un peu décevante, l’expérience n'en reste pas moins à tenter.

Le livre des songes, Jenny Offill, traduit de l’anglais (E-u) Par Édith Odis, Calmann-Levy 2016.

jenny offill