13/01/2015
Quand tout est déjà arrivé
"Nous vivons à ras de terre, à hauteur d'homme, et pourtant -et par conséquent-nous aspirons à nous élever . Créatures terrestres, nous pouvons parfois nous hisser jusqu'aux dieux. Certains s'élèvent au moyen de l'art; d'autres de la religion; la plupart, de l'amour. Mais lorsqu'on s'envole, on peut aussi s'écraser. Il y a peu d'atterrissages en douceur. On peut rebondir sur le sol assez violemment pour se casser une jambe, entraîné vers quelque voie ferrée étrangère. Chaque histoire d'amour est une histoire de chagrin potentielle. Sinon, sur le moment, alors plus tard. Sinon pour l'un, alors pour l'autre. parfois pour les deux."
Quel est le rapport entre Nadar et ses photographies aérostatiques, objet du premier récit, les amours de Sarah Bernhardt ,thème du deuxième et enfin, dans le dernier, la femme décédée de Julian Barnes ?
Chacun de ces textes nous place à une hauteur différente, montre la volonté de l'homme de s'élever et la chute inéluctable.
Si les deux premiers textes sont à la fois cultivés, vivants ,pleins d'humour et d 'humanité, le dernier est bien évidemment beaucoup plus touchant. Écrit a postériori et non "à chaud", ce texte analyse avec une franchise bien anglaise les réactions des proches face à la mort d'un être cher.
Quand tout est déjà arrivé a fait partie de ma liste de souhaits, suite au billet tentateur de Cuné, en est sorti lors d'un désherbage et finalement, sa sortie en poche (et son petit format (148 pages) )ont fait qu'il a sauté dans ma main. Et je l'ai dévoré et constellé de marque-pages ! Un texte intelligent, bien écrit et touchant, que demander de plus ?
Il m'a même donné envie de découvrir plus avant la vie de Sarah Bernhardt !
L'avis de Clara !
06:00 Publié dans le bon plan de fin de semaine, Récit | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : julian barnes
11/06/2013
En vrac...
parce que tout le monde en a parlé...parce que ma pile à chroniquer me file le vertige...parce que c'est la fin de l'année et que la fatigue pointe le bout de son museau.
Et un spécial Merci Cuné !
*Une fille qui danse, Julian Barnes. des pages cornées, un roman astucieux, bien écrit, mais dont il ne me restera au final que cette affirmation: "Tu ne piges pas, hein? Tu n'as jamais pigé et tu ne pigeras jamais." Je ne suis pas loin de croire qu'elle s'applique aussi à moi.
Merci Cuné !
Plein d'avis sur Babelio
Celui de Clara.
Celui de Keisha, qui n'en dit pas trop !
**Immortelle randonnée, mon premier texte de Jean-Christophe Rufin.Un chemin de Compostelle par procuration, la fatigue et les pieds qui puent en moins. Un cheminement plus tourné vers l'intérieur que celui d'Alix de saint André. à laisser infuser.
Merci Cuné !
***Les lisières, Olivier Adam, vient de sortir en poche. Ce roman avait agité la blogospère à sa sortie. J'ai laissé retomber l'écume afin de le lire sans a priori. Olivier Adam m' agace souvent. Le côté malouin buriné par le vent et les embruns, coiffé à la diable, son côté ours mal léché quand même content de passer à la télé, tout ça très peu pour moi.
Pourtant, son double de papier a le mérite de ne pas se présenter sous son meilleur jour. J'ai beaucoup aimé son analyse du retour aux sources, du décalage entre l'image qu'il donne et la façon dont il vit cette insertion dans le monde intello parisien dont il ne sent pourtant pas partie intégrante. Ce malaise également décrit par Annie Ernaux des gens issus de milieu modeste qui ne se sentent plus à leur place ni dans leur ancien monde ni dans leur nouveau territoire.L'impression d'être partout un imposteur. Un roman qui plonge souvent dans le malaise mais que je ne regrette pas d'avoir lu , loin de là !.
Merci Cuné !
L'avis de Clara.
06:00 Publié dans Je l'ai lu ! | Lien permanent | Commentaires (14) | Tags : julian barnes, olivier adam, jean-christophe rufin
15/02/2013
Pulsations
Pourquoi le cacher ? C'est dans un premier temps la couverture excentrique et so british qui a d'abord attiré mon attention . La quatrième de couverture a fait le reste : "Nous avions parlé de bonus, de banquiers et des problèmes persistants d'Obama, avant de passer à un autre sujet : le nouveau plan de travail en érable de Joanna . Devait-elle l'huiler souvent ?
- Une fois par jour pendant une semaine, une fois par semaine pendant un mois, une fois par mois pendant un an et ensuite quand on en a envie.
On dirait une formule pour le sexe conjugal".
Le ton , tranquillement caustique, était donné .
Mais au fil des nouvelles, mettant en scène des Anglais appartenant à la classe moyenne qui pratiquent la marche, un peu pour le sport, beaucoup pour draguer, jardinent et règlent leurs conflits par bacs de fleurs et/ou arrachages de buissons interposés, l'émotions affleure, contrebalancée par un humour discret mais ô combien savoureux.
Julian Barnes n'hésite pas non plus à user d'ellipses, voire à sembler traiter de sujets décousus mais ce n'est que pour mieux renouer le fil de son récit et entraîner son lecteur dans son analyse si fine des relations humaines. Un mélange subtil d'émotions et d'humour et quelques textes poignants tout en retenue. Un bon cru.
06:00 Publié dans Nouvelles étrangères | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : julian barnes, couples, séparations