12/08/2014
Le silence de Saida
" Saida avait compris peu à peu qu'elle avait reçu pour mission de commettre des actes dont les autres étaient incapables."
Risto , pour cause de crise familiale, abandonne sa femme et sa maison, enfourche son vélo pour renouer avec son enfance, sur la côte finlandaise.
Il s'installe dans la vielle maison de sa grand-mère Saida, celle qui l'avait élevée mais dont il s'était éloigné à cause de la jalousie de son épouse. Là, vivant avec le strict minimum, il va découvrir, en même temps qu'un grand pan de l'histoire de son pays, les secrets d'une femme hors du commun, Saida.
Alternant passé et présent, le roman de Leena Lander rend particulièrement vivants ses personnages. Il ne s'agit pas ici d'une reconstitution historique empesée mais d'un récit plein de sentiments, dont tous les acteurs nous deviennent proches. L'auteure fait la part belle aux femmes de ce pays, qui ont obtenu, bien avant les françaises, le droit de vote et rend hommage à celles qui ont su traverser beaucoup d'épreuves ,dont celle de la guerre civile de 1918 qui divisa la population finlandaise, à la suite de la révolution russe et de la première guerre mondiale.
Même si comme moi vous n'appréciez pas spécialement les romans historiques, vous serez sensibles, j'en suis sûre, à ce portrait riche et sensible d'une femme qui alliait douceur et caractère. un bon moment de lecture !
Le silence de Saida,Leena Lander, traduit du finnois par Jean-Michel Kalmbach, Actes Sud 2014,398 pages prenantes.
Du même auteur:clic
06:00 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : leena lander
17/09/2008
"Un diabolique complot du passé pour sauver un membre de la famille qui n'est pas encore né."
Surtout ne pas lire la quatrième de couverture du roman de Leena Lander, Vienne la tempête: il s'en dégage une atmopshère de noirceur et de pédanterie du plus mauvais aloi, qui en peut qu'inciter qu'à reposer l'ouvrage.
Ce serait vraiment dommage car l'histoire d'Iris, journaliste qui remonte le passé pour découvrir à travers l'histoire de ce coin de Finlande, non loin de la frontière russe, celle de sa famille est proprement palpitante.
"connaissant mon imagination et mon penchant pour les histoires cruelles et tumultueuses, ils [ses ascendants] m'ont nourrie de noirs appâts, de fils d'amorce peut être reliés à des explosifs, ont jeté sur moi des hommes noirs avec des voitures noires et des coffres noirs à tiroirs...", Ainsi parle la jeune femme, qui , en plein désarroi conjugal, se sent aidée par les survivants d'une très belle histoire d'amour mais aussi , d'une certaine façon par ses ancêtres disparus.
Il faut accepter de voir s'éclaircir progressivement tous les mystères laissés en jachère, de se frotter à des personnages aussi âpres en apparence que les paysages finlandais , mais qui , comme les pierres, recèlent " Des accumulations de contraintes qui finissent par se libérer d'une façon ou d'une autre. En effondrements soudains. En explosions, même." A découvrir absolument.
Du même auteur, j'avais beaucoup aimé il y a quelques années La maison des papillons noirs (pas de billet)
06:00 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (16) | Tags : leena lander, vienne la tempête, finlande