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16/11/2011

L'indésirable

"Elle vous avale entièresarah waters,maisonment, si vous la laissez faire."

Deux cent quarante cinq pages pour que l'action commence à proprement parler. D'aucuns chicaneront : Et le bizarre incident du chien derrière le rideau ? Certes. Mais laisser une fillette remuante avec un chien, âgé de surcroît ,derrière un rideau (?!) ne peut qu'entraîner des ennuis...Nous sommes plus ici dans l'ordre de la normalité et il faut bien attendre toutes ces pages pour que la dimension fantastique de la demeure d'Hundreds Hall fasse son apparition.
L'action peine donc à se mettre en route et le personnage du docteur, garant tout à la fois de secrets professionnels (qu'il divulgue allègrement) et de la rationnalité ne m'a pas beaucoup convaincue non plus.
Autant je m'étais régalée avec Du bout des doigts qui revisitait magistralement les codes du roman à la Dickens, autant je me suis ennuyée ici. Jet d'éponge donc.

L'indésirable, Sarah Waters 10/18 2011,  traduit de l'anglais par Alain Fefossé ,646 pages, ah oui, quand même !sarah waters,maison

12/11/2010

La maison sur le divan

Que l'on soit casanier ou nomade, la maison est un lieu qui parle toujours à notre coeur. Patrick Estrade, psychologue, psychothérapeute et conférencier l'a bien compris et lui consacre un essai sous titré "Tout ce que nos habitations révèlent de nous." 517WnWVKdhL._SL500_AA300_.jpg
Comme il le reconnaît lui même la thématique est vaste et s'il fait référence à divres romans, de nombreux cas rencontrés lors de sa pratique thérapeutique voire de son expérience personnelle, ce qui donne une touche de vécu très appréciable, chacun ne retrouvera peut être pas LE problème que lui pose  sa relation à la maison mais récoltera néanmoins des pistes qui lui permettront sans doute de l'éclairer.
J'ai trouvé le traitement du sujet sympathique mais un peu léger, beaucoup de bon sens néanmoins dans la résolution des problèmes posés, pas de prêt à penser applicable à tous et un éventail très large des problèmes évoqués (des déménagements incessants à la cohabitation des familles recomposées). Un mezze où chacun pourra picorer avec plaisir.

La maison sur le divan, Patrick Estrade, Pocket 2010 , 373 pages qui invitent à tenir un carnet de route consacré à nos maisons.

Ps: selon Patrick Estrade les femmes auraient besoin de sécurité et les hommes d'...encouragement. Qu'en pensez-vous ?

 

22/04/2010

Si on rentrait

"Les bonnes maisons sont celles qui absorbent les joies, les peines, les disputes, les réonciliations, les souvenirs et les objets qu'on n'a pas choisis."

Un homme, jaloux de son voisin, qui ne supporte pas la nouvelle affectation des pièces de sa maison; une femme qui, mine de rien, se fait évincer de chez elle, une autre qui aime les maisons plus que leurs propriétaires et les investit un peu comme un bernard-l'ermite, phagocytant leurs souvenirs, tels sont quelques uns des héros qui peuplent le recueil de nouvelles, Si on rentrait
Tous ces textes ont en commun de mettre en scène, à des degrés divers, une maison, révélatrice des tensions ou des rêveries qui s'y donnent libre-cours.41b8MpFWCzL._SL500_AA300_.jpg
Maisons de famille enjeu de luttes sournoises ou franches, maison témoin de la générosité mal payée de retour, maison vitrine, toutes ont su parler à mon coeur, même si , léger bémol, je regrette l'aspect un peu mécanique de certaines nouvelles à chute.
Véronique M.Le Normand passe avec bonheur d'un univers à un autre, peignant toujours avec délicatesse et subtilité les errements des âmes et des coeurs. On part avec Karine au marché, on frémit à l'idée de rencontrer "l'amie des maisons", on sourit, on se réjouit ou on se reconnaît au passage et à peine a-t-on terminé ce recueil qu'on n'a qu'une envie: prolonger le plaisir en le relisant aussitôt. Ce que j'ai fait !

Si on rentrait, Véronique M. Le Normand, Editions Thierry Magnier 2010 , 107 pages pour les amoureux des maisons, et les autres ! Et hop, sur l'étagère des coups de coeur!

Noté chez Clarabel.

 

21/05/2009

La maison en chantier, éloge du plâtre, de la poussière et du pot de peinture

Allez savoir pourquoi le mot "éloge" (malgré  de nombreuses  déconvenues made in folio,2 euros) exerce sur moi  un attrait irrépressible.  Quand,  de  plus, lui  sont accolés  des mots aussi incongrus que "plâtre " et "poussière", ma curiosité est aussitôt mise en éveil et je craque bien évidemment!
Bien m'en a pris car si en matière de chantier (et non de bricolage ou rénovation, comme le précise l'auteure)  je ne fais que subir et non agir, j'ai  été totalement conquise par le texte de Christine Brusson.
Comme elle le souligne  "Rares sont les travailleurs manuels  qui  écrivent" et on pourrait ajouter :d'une manière aussi originale , poétique et iconoclaste qu'elle.
Parce qu'elle s'est elle même consacrée  à cet art du chantier après des études de lettres et d'architecture , l'auteure -qui a par ailleurs rédigé Rénovation intérieure de A à Z- a donc  toute  légitimité pour nous parler de manière  pratique (schémas à l'appui), mais  aussi vivante et charnelle des liens qui unissent le corps humain, la maison et le monde.
Dans ce court livre,  composé de 64 chapitres mêlant références littéraires-une petite sélection de livres clôt le texte-architecturales ,  poétiques , Christine Brusson  , balaie les  idées reçues,dédramatise  le  chantier, nous montre tout ce qu'il lui apprend et nous transmet son  "même amour passionné des  livres et des maisons".41SHeZiooPL._SL500_AA240_.jpg
Elle nous dit la matière (très belles  pages à la  fois instructives et poétiques sur le plâtre et la poussière), le rapport au corps  , à la vie, à tout ce qui s'inscrit dans les  maisons et en nous. "Mettez-vous au travail.  Commencez par planter un clou, puis  deux , puis dix. Vous verrez,  cela  ira de  mieux en mieux.  De mieux en mieux, je vous assure".  Et on a envie de la croire tant son énergie est contagieuse.
Un livre  total, où  l'humour et la  sensualité se faufilent, -qui aurait pensé que le  chantier donnait envie  de faire l'amour ?-,un livre où piocher citations à l'envi , tant sur la chantier que sur une pratique de vie et de liberté. Un livre charnel et puissant qui va m'accompagner longtemps, je le sens car après l'avoir lu et corné abondamment, je vais régulièrement y piocher  au hasard et recorner sans vergogne de nouvelles pages...

Christine Brusson,  La  maison en chantier,  éloge du plâtre et de la poussière et du pot de peinture.

Editions des Equateurs,  200 pages intenses.

 

A propos du mot chantier: "Il  évoque un lieu interlope empli de matériaux et d'outils,  où le corps, oublieux  de lui-même et du temps,  avec générosité, s'use et s'amuse."

"Les maisons ressemblent aux arbres. On s'y hisse pour s'y cacher.
On sent cela dans les romans : les maisons sont des personnages. Chez Dickens, par exemple, écrit l'architecte danois Rasmussen, "les maisons et les intérieurs  acquièrent de façon démoniqaue une âme correspondant à celle des habitants."
Oui, elles abritent une âme, ou quelque chose qu'on peut nommer ainsi, une conscience. Elle est  là, elle vous regarde dans les coins d'ombre, la lumière de midi, l'élégance des courbes où tremblent les rideaux de mousseline, le vent dans la cheminée, la présence et l'absence des gens aimés. On pense à ceux qui ont habité là avant nous.Parfois dans une pièce, d'où vient cette impression que q
uelqu'un nous regarde ? "

 

 

 

30/04/2009

"La maison ...? J'écris un livre sur la maisonoù la maison s'efface."

"Aujourd'hui la globalisation des échanges,  la facilité  des transports et le tourisme engendrent un nouveau nomadisme. Pour autant, le principe d'un habitat n'est pas  remis en cause. Il faut un terrier. Une adresse." Et puisque l'accès à sa maison de famille lui est interdit, Gilles Clément  se construit une cabane de pierres dans la campagne creusoise  dans les années 70. Cette habitation va lui permettre d'interroger les liens qui unissent l'intérieur et l'extérieur de la maison,ainsi que les rapports qu'elle entretient avec les plantes que les animaux, la manière dont s'inscrit la maison dans ce paysage. Il lui faudra  aussi  faire face aux règlements kafkaïens, qu'il  contournera avec aisance et habileté, sans conflits...51yxW1RrVwL._SL500_AA240_.jpg
De très jolis portrait de paysans viennent  émailler ce récit atypique. Atypique, tant par la vision de la maison qui nous est proposée que par la conséquence de  'achèvement de ce  "terrier". En effet, à peine l'habitation terminée, Gilles Clément est parti en voyage, renouant ainsi avec le nomadisme qui lui est cher...Une approche originale qui rompt totalement avec les précédents livres de cette collection.

Un grand merci à Ptitlapin et à Aifelle pour cette découverte !

02/09/2008

"C'est une maison dont l'aspect change selon nos besoins."

Cette maison, c'est La maison  des temps rompus. Une maison comme un havre . Pour  s'y blottir, s'y reconstruire. Voici  ce que  nous découvrons  dans la  première partie du roman de  Pascale Quiviger. Puis, alors que nous étions  confortablement lovés dans  cette villa de bord de mer, nous embarquons brusquement  dans d'autres récits qui vont patiemment tisser des liens entre passé et présent,  réel et imaginaire. La maison  va se peupler de voix féminines. Des femmes qui s'aiment d'amour ou d'amitié , qui sont traversées par le flux de la vie et celui de la mort.
"J'écris pour mes femmes aimées, celles qui participent  sans bruit à la transmission de menus savoirs à propos du courage et de la lenteur des nuits,  de l'étroitesse des jours, de leur lumière.  Elles sont présentes ou absentes de  la même  manière, celle de l'eau, du lait ou de la  chouette,  celle des horloges. Chacune  existe dans un corps temporel où  peut se  glisser la naissance ou la mort qu'elle contient."

Une écriture au plus près des sensations, qui parfois m'a  rappelée  celle de Chantal Chawaf par sa poésie et sa densité.  Un livre qui reste longtemps en mémoire.

Merci à Cuné pour l'envoi.

L'avis de  Clarabel , celui  de Joëlle.

Pas de photo de la couv' ,vraiment trop moche, ce qui  est un  scandale !