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23/08/2023

#Western #NetGalleyFrance !

"Si le western est un genre, c'est le féminin. Il articule en un seul trajet l'idée du destin, l'idée du tragique de la condition humaine à celle de la plus fascinante liberté.C'est quoi, tout ça en une seule forme, sinon une femme."

 

Alexis Zagner, comédien en vogue,  alerté d'un vague danger qui le menace, a disparu à quelques jours de la première de Dom Juan, dont il incarnait le rôle titre.
Nous découvrirons peu à peu les raisons de sa cavale, qui ont beaucoup à voir avec son attitude avec les femmes.
Quelques mois plus tôt, Aurore qui élève seule son fils Cosma , a appris le décès de sa mère, et ,bombardée "coordinatrice chargée des paramètres humains détachée à l'adaptation aux ressources digitales à cent pour cent de télétravail" (sic), a décidé de déménager à l'ouest, dans la maison maternelle, située sur  un causse.
Évidemment, nos deux héros ne pourront que se rencontrer, mais pas forcément dans les circonstances que nous pourrions imaginer. maria pourchet
Faire cohabiter dans un roman le personnage de Dom Juan de Molière et le genre du western voilà qui paraît quelque peu iconoclaste. Mais cela fonctionne très bien et permet de dézinguer au passage le fonctionnement de notre société  avec un humour acide.
Maria Pourchet analyse aussi avec férocité ,par le biais des Fragments d'un Discours Amoureux de Roland Barthes, l'avalanche de messages dont Alexis avait accablé une apprentie comédienne dont il croyait être tombé amoureux.
Alternant les temporalités, Maria Pourchet imprime à son récit un rythme vif et multiplie les rebondissements mais néglige peut être au passage ses personnages qui manquent un peu d'épaisseur. Je suis restée parfois perplexe devant certaines de leurs réactions mais il n'en reste pas moins que Western marquera sans doute cette rentrée 2023.

 

Merci à l’éditeur et à Netgalley.

 

Stock 2023.

29/08/2022

Avancer...en poche

" Avec des vues pareilles, les antécédents qu'on lui connaît et s'il n'est pas  d'ici là dérouté par des amours stériles ou la passion délétère des sports d'équipe, le Petit fera certainement personnage historique."

Sur son balcon, Victoria (alias Marie-Laure la feignasse, suivant l'identité que la narratrice endosse pour se parler à elle-même), jeune femme peu pressée d'entrer dans la vie professionnelle, contemple le monde et attend "La voie royale". Dans l'appartement, Marc-Ange, son ancien professeur de sociologie , homme de bonne composition , cherche le thème de son prochain ouvrage tout en tentant de s'adapter à son  fils de dix ans, le Petit, enfant précoce qui tient à donner son avis sur tout ou presque. Le Petit d'ailleurs semble bien plus mature que bien des adultes qui l'entourent...maria pourchet
En bas de l'immeuble, un trou gigantesque , fonctionnant un peu comme un aimant et qui va drainer toute une faune intrigante. Se met ensuite tout un concours de circonstances qui va bouleverser l'existence de Victoria et la fera Avancer mais pas forcément dans la direction prévue...
Plus que l'histoire, c'est le style et les personnages qui font toute la saveur de ce premier roman enlevé et drôle.
Adresses au lecteur, sociologie sauvage hilarante d'une rencontre au café, découverte de toute une population pittoresque, des bobo au petits arnaqueurs, on entre avec délices dans un monde décalé et plein de fantaisie. Un régal !

27/08/2021

Toutes les femmes sauf une...en poche

Il faudrait pardonner à ce vieil enfant essoufflé criant depuis soixante ans qu'on le tire du froid, ignorant que c'est fait. Je ne pardonne pas , je n'ai pas assez d'orgueil. Au maximum, je comprends. Et encore, pas sûr."

Sa fille, tout juste née, ne s'appellera pas Marie comme toutes les femmes de sa famille avant elle, mais Adèle. Avec énergie, avec colère, avec passion, la narratrice raconte à sa fille, son enfance tiraillée entre une mère qui aurait voulu tour à tour l"emmener sous l'eau avec elle, tour à tour sauver", qui souhaitait simultanément que sa fille s'élève socialement et ne maria pourchetle supportait pas car, elle-même , qui aurait pu devenir institutrice, avait été retirée de l'école trop tôt.
Elle dit la soumission, la langue "domestique",  le"vocabulaire émacié de votre langue", qui justifie la vie bridée, finie avant d'avoir même commencé ; cette langue qui s'inscrit en italiques dans le texte et au fer rouge dans la mémoire, devient un vivier où puiser des formules toutes faites pour justifier les vie brisées et l'amour qui ne peut circuler.
La narratrice évoque aussi la violence larvée de la maternité où le personnel n'est pas toujours tendre avec la primipare qui refuse de se plier aux règles implicites, d'où des mesures de rétorsion larvées.
Alors, oui ,on est bien loin des relations apaisées entre mères et filles, mais ça fait un bien fou de lire ce texte rageur et libre qui fait fi de toutes les convenances. Un grand coup de cœur.

24/09/2020

Les impatients...en poche

"Une voix enthousiaste généreuse en qualificatifs dit ce qu'on voit: une femme de tête, femme d'intérieur, femme d’affaires, femme de chiffres, femme d'avenir, femme de pouvoir, femme de terrain, femme de goût. C'est fou  tout ce qu’une femme doit être pour qu'on en parle, s'étonne à cinquante kilomètres la Reine Mère assistant à la pimodiffusion, c'est moi ou on n'avance pas ? "

A trente-deux ans, Reine entame sa deuxième vie. Après avoir suivi jusqu'à présent un parcours sans faute où,  passant par une école de commerce, elle a jeté son dévolu sur un de ses professeurs, devenu un compagnon  avisé mais vaguement ennuyeux, la jeune femme choisit de délaisser le salariat et de devenir entrepreneuse.maria pourchet
Qu'elle ait rencontré Marin, spécialiste des algues n'y est pas pour rien, mais le jeune homme ne sera pas de l'aventure: le voilà voguant vers l'Antarctique dans la cadre d'une mission professionnelle.
Pas grave, Reine qui vit à 200 pour cent, on découvrira vers la fin du roman pourquoi, aura à ses côtés son meilleur ami, Étienne. Issu de le la classe ouvrière, le trentenaire rêve de devenir calife à la place du calife, comprendre : remplacer le PDG increvable de sa boîte.
Le roman de 188 pages file à toute allure, comme ses personnages, décortiquant au passage avec acuité les rouages d'un monde qui se donne l’illusion d'être sans cesse en réinvention, mais qui reste néanmoins très codé.
Combinant avec tendresse et humour, la romance et la sociologie, Les Impatients est un roman à la fois drôle et caustique qui demande une seconde lecture afin de mieux le savourer.
La narration englobant avec le "on" ou le "vous" le lecteur, le prenant souvent à témoin, fonctionne parfaitement mais nous laisse un peu frustrés: on en reprendrait bien encore un peu (beaucoup).
Gallimard 2019

Et zou sur l'étagère des indispensables !

22/12/2019

Champion...en poche

"J'ai appris cette année qu'on pouvait vivre sans mère, sans second degré, sans manger, sans cours, sans Étienne, sans information, sans innocence, sans faute, sans aimer Hélène, sans mémoire, et parfois sans réaction. Imaginons que ça vaille aussi pour le CO2, je serais l’auteur de la découverte du siècle. Un, deux, trois."

Fabien, quinze ans, doit raconter par écrit les événements qui l'ont conduit dans ce centre de repos. tel est le marché passé avec la thérapeute qui s'occupe de cet adolescent à fleur de peau, mal embouché, qui porte sur les autres et surtout sur lui-même un regard acéré.maria pourchet
Très vite, façon Petit Poucet, Fabien laisse à notre disposition des indices pour nous permettre de recomposer ce qu'il nous présente comme son passé, marqué par l'impossibilité d'un deuil et la culpabilité. Masi ce narrateur est-il vraiment fiable vis à vis de ses lecteurs, voire de lui-même ?
Un roman d'une extrême sensibilité, bourré d'un humour vachard, riche en formules percutantes qui vous déchirera le cœur.

De la même autrice : clic , clic

reclic

rereclic.

05/08/2019

Les impatients

"Une voix enthousiaste généreuse en qualificatifs dit ce qu'on voit: une femme de tête, femme d'intérieur, femme d’affaires, femme de chiffres, femme d'avenir, femme de pouvoir, femme de terrain, femme de goût. C'est fou  tout ce qu’une femme doit être pour qu'on en parle, s'étonne à cinquante kilomètres la Reine Mère assistant à la pimodiffusion, c'est moi ou on n'avance pas ? "

A trente-deux ans, Reine entame sa deuxième vie. Après avoir suivi jusqu'à présent un parcours sans faute où,  passant par une école de commerce, elle a jeté son dévolu sur un de ses professeurs, devenu un compagnon  avisé mais vaguement ennuyeux, la jeune femme choisit de délaisser le salariat et de devenir entrepreneuse.
Qu'elle ait rencontré Marin, spécialiste des algues n'y est pas pour rien, mais le jeune homme ne sera pas de l'aventure: le voilà voguant vers l'Antarctique dans la cadre d'une mission professionnelle.
Pas grave, Reine qui vit à 200 pour cent, on découvrira vers la fin du roman pourquoi, aura à ses côtés son meilleur ami, Étienne. Issu de le la classe ouvrière, le trentenaire rêve de devenir calife à la place du calife, comprendre : remplacer le PDG increvable de sa boîte.maria pourchet
Le roman de 188 pages file à toute allure, comme ses personnages, décortiquant au passage avec acuité les rouages d'un monde qui se donne l’illusion d'être sans cesse en réinvention, mais qui reste néanmoins très codé.
Combinant avec tendresse et humour, la romance et la sociologie, Les Impatients est un roman à la fois drôle et caustique qui demande une seconde lecture afin de mieux le savourer.
La narration englobant avec le "on" ou le "vous" le lecteur, le prenant souvent à témoin, fonctionne parfaitement mais nous laisse un peu frustrés: on en reprendrait bien encore un peu (beaucoup).
Gallimard 2019

Et zou sur l'étagère des indispensables !

De la même autrice:clic, clic

et reclic.

Keisha aussi est fan: clic .

25/06/2019

Rome en un jour...en poche

Contrairement à ce qu'affirme le proverbe, "ils avaient fait Rome en un jour, toujours main dans la main, et au soir Paul avait demandé celle de Marguerite dans une trattoria...". Leurs amis attendent toujours le faire-part et surtout 10 ans plus tard, que Marguerite arrive à extraire Paul de leur appartement pour l'anniversaire surprise (et tardif) qu'ils lui ont concocté.81i6JyW77gL._AC_UL436_.jpg
Même si Marguerite est convaincue "qu'on ne peut détruire Rome en une seule fois", il ne faudra bel et bien qu'une soirée pour mettre à bas leur couple, déjà bien miné, on va s'en rendre compte au fil du récit alterné entre les scènes (dans tous les sens du terme) se déroulant à l'appartement et l'attente des invités sur le toit d'un hôtel.
C'est à une comédie acide que nous convie Maria Pourchet avec Rome en un jour, mettant à jour tous les faux-semblants des relations humaines, grattant là où ça fait mal , soulignant la solitude qui mine les êtres et les moyens parfois pathétiques qu'ils mettent en place pour s'en sortir.
Sous des dehors bien policés, la violence couve car "Certains sentiments parce que trop longtemps contenus par les conditionnements sociaux et la règle comportementale, sont susceptibles de se manifester de manière inopinée dans un mouvement aussi souverain que destructeur, avec une intensité d'expression tout à fait inhabituelle."
Un roman dévoré d'une traite car d'une noirceur réjouissante.

De la même autrice : clic. et reclic.

24/09/2018

#ToutesLesFemmesSaufUne#NetGalleyFrance

"Il faudrait pardonner à ce vieil enfant essoufflé criant depuis soixante ans qu'on le tire du froid, ignorant que c'est fait. Je ne pardonne pas , je n'ai pas assez d'orgueil. Au maximum, je comprends. Et encore, pas sûr."

Sa fille, tout juste née, ne s'appellera pas Marie comme toutes les femmes de sa famille avant elle, mais Adèle. Avec énergie, avec colère, avec passion, la narratrice raconte à sa fille, son enfance tiraillée entre une mère qui aurait voulu tour à tour l"emmener sous l'eau avec elle, tour à tour sauver", qui souhaitait simultanément que sa fille s'élève socialement et ne le supportait pas car, elle-même , qui aurait pu devenir institutrice, avait été retirée de l'école trop tôt.maria pourchet
Elle dit la soumission, la langue "domestique",  le"vocabulaire émacié de votre langue", qui justifie la vie bridée, finie avant d'avoir même commencé ; cette langue qui s'inscrit en italiques dans le texte et au fer rouge dans la mémoire, devient un vivier où puiser des formules toutes faites pour justifier les vie brisées et l'amour qui ne peut circuler.
La narratrice évoque aussi la violence larvée de la maternité où le personnel n'est pas toujours tendre avec la primipare qui refuse de se plier aux règles implicites, d'où des mesures de rétorsion larvées.
Alors, oui ,on est bien loin des relations apaisées entre mères et filles, mais ça fait un bien fou de lire ce texte rageur et libre qui fait fi de toutes les convenances. Un grand coup de cœur.

17/09/2012

Avancer

 " Avec des vues pareilles, les antécédents qu'on lui connaît et s'il n'est pas  d'ici là dérouté par des amours stériles ou la passion délétère des sports d'équipe, le Petit fera certainement personnage historique."

Sur son balcon, Victoria (alias Marie-Laure la feignasse, suivant l'identité que la narratrice endosse pour se parler à elle-même), jeune femme peu pressée d'entrer dans la vie professionnelle, contemple le monde et attend "La voie royale". Dans l'appartement, Marc-Ange, son ancien professeur de sociologie , homme de bonne composition , cherche le thème de son prochain ouvrage tout en tentant de s'adapter à son  fils de dix ans, le Petit, enfant précoce qui tient à donner son avis sur tout ou presque. Le Petit d'ailleurs semble bien plus mature que bien des adultes qui l'entourent...maria pourchet
En bas de l'immeuble, un trou gigantesque , fonctionnant un peu comme un aimant et qui va drainer toute une faune intriguante. Se met ensuite tout un concours de circonstances qui va bouleverser l'existence de Victoria et la fera Avancer mais pas forcément dans la direction prévue...
Plus que l'histoire, c'est le style et les personnages qui font toute la saveur de ce premier roman enlevé et drôle.
Adresses au lecteur, sociologie sauvage hilarante d'une rencontre au café, découverte de toute une population pittoresque, des bobo au petits arnaqueurs, on entre avec délices dans un monde décalé et plein de fantaisie. Un régal !

Avancer, Maria Pourchet, Gallimard 2012, 222 pages très agréables.