27/05/2019
Une fille formidable
"- Une cuillerée de brandy lui ferait peut-être du bien, dit Robert. S'adonner à la lubricité est extrêmement débilitant à son âge."
Junon, dix-sept ans, fraîchement déniaisée par deux cousins dont elle est amoureuse , mais pour qui elle fait partie des meubles, comme l’indique le titre original, fuit tout à la fois le blitz de Londres et un éventuel départ pour le Canada où elle est supposée rejoindre sa mère.
Des circonstances un peu rocambolesques l'amènent donc en Cornouailles où elle se fraie vite une place au sein d'un domaine agricole. Là, Robert Copplestone, le maître des lieux, va lui proposer de l'héberger jusqu'à la fin de la guerre et la prendra même en charge quand la jeune fille se découvrira enceinte.
Si Junon est extrêmement naïve par certains côtés, être élevée par une mère pudibonde et mal aimante ne facilite guère les choses, elle est cependant très débrouillarde et vive. Mary Wesley, qui se soucie comme d'une guigne des conventions et de la morale, lui laissera même le mot de la fin , manière de prendre sa revanche sur l'un de ceux qui l’avait traitée avec désinvolture.
L'auteure en profite aussi pour égratigner au passage la société de son époque et mène tambour battant une comédie dont les personnages sont hauts en couleurs. Un plaisir à ne pas se refuser !
Traduit de l’anglais par Sylviane Lamoine, éditions Héloïse d'Ormesson 2019, 346 pages pleines d'entrain.
06:00 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : mary wesley
23/06/2015
Sucré, salé, poivré
"Les vipères font de très bonnes mères."
Paru en Grande Bretagne en 1985, sorti pour la première fois en France en 1993, Sucré salé, poivré fait partie depuis cette date de mes romans chouchous de Mary Wesley .
Hébé, mère célibataire, un sacré défi à l'époque, choisit d'assurer sa subsistance de manière originale et audacieuse, faisant fi des convenances . De quelle manière ? Je vous laisse le plaisir de le découvrir dans ce roman délicieusement amoral !
Un pur délice british qui envoie valser avec jubilation les codes de la bonne société !
Les éditions Héloïse d'Ormesson font œuvre de salubrité publique en rééditant ce roman !
06:00 Publié dans l'étagère des indispensables, romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (11) | Tags : mary wesley
14/06/2013
La resquilleuse/souffler n'est pas jouer ...en poche
"-Quelle drôle de vieille bonne femme !"
Veuve depuis trois ans, Matilda , sans attaches, même animales, a décidé de mettre fin à ses jours après un dernier pique-nique épicurien. Las ! Un matricide maladroit va lui mettre des bâtons dans les roues, empêchant ainsi son funeste projet.C'est à une expérience bizarre que je me suis livrée en (re) lisant ce roman de Mary Wesley. Je l'avais dévoré il y a une dizaine d'années, m'attachant surtout au côté impertinent et cocasse de cette "vieille dame" (elle a abordé les rives de la cinquantaine , arbore fièrement des cheveux blancs, dénigrant avec une belle ardeur ses fesses fripées mais s'autorisant néanmoins un bain de soleil entièrement nue sur la plage ) , parangon de la vieille anglaise excentrique et charmante.
Me rapprochant désormais de cet âge considéré comme canonique apparemment dans les années 80 (ce roman a été paru pour la première fois en grande Bretagne en 1983), j'ai davantage été touchée par cette femme qui avoue brutalement des faits de l'ordre de l'intime et qui découvre au fil de quelques semaines que son mari n'était sans doute pas celui qu'elle croyait. S'est-elle voilé la face comme le suggère l'un des personnages ? En tout cas sa franchise concernant ses relations avec ses grands enfants est décapante et en choquera plus d'un.
Mary Wesley, comme à son habitude s'amuse à destabiliser son lecteur, le faisant passer du rire à l'émotion en un clin d'oeil et , bien évidemment, on en redemande !
06:00 Publié dans le bon plan de fin de semaine, romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : mary wesley
14/06/2011
La Resquilleuse / souffler n'est pas jouer
"-Quelle drôle de vieille bonne femme !"
Veuve depuis trois ans, Matilda , sans attaches, même animales, a décidé de mettre fin à ses jours après un dernier pique-nique épicurien. Las ! Un matricide maladroit va lui mettre des bâtons dans les roues, empêchant ainsi son funeste projet.
C'est à une expérience bizarre que je me suis livrée en (re) lisant ce roman de Mary Wesley. Je l'avais dévoré il y a une dizaine d'années, m'attachant surtout au côté impertinent et cocasse de cette "vieille dame" (elle a abordé les rives de la cinquantaine , arbore fièrement des cheveux blancs, dénigrant avec une belle ardeur ses fesses fripées mais s'autorisant néanmoins un bain de soleil entièrement nue sur la plage ) , parangon de la vieille anglaise excentrique et charmante.
Me rapprochant désormais de cet âge considéré comme canonique apparemment dans les années 80 (ce roman a été paru pour la première fois en grande Bretagne en 1983), j'ai davantage été touchée par cette femme qui avoue brutalement des faits de l'ordre de l'intime et qui découvre au fil de quelques semaines que son mari n'était sans doute pas celui qu'elle croyait. S'est-elle voilé la face comme le suggère l'un des personnages ? En tout cas sa franchise concernant ses relations avec ses grands enfants est décapante et en choquera plus d'un.
Mary Wesley, comme à son habitude s'amuse à destabiliser son lecteur, le faisant passer du rire à l'émotion en un clin d'oeil et , bien évidemment, on en redemande !
La Resquilleuse,( Jumping the Queue) traduit de l'anglais par Michèle Albaret, paru chez Flammarion en 1994 sous le titre Souffler n'est pas jouer, Heloïse d'Ormesson 2011, 286 pages acidulées.
06:00 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : mary wesley, nan la cinquantaine c'est pas vieux!
26/06/2010
Rose sainte nitouche
06:00 Publié dans le bon plan de fin de semaine | Lien permanent | Commentaires (11) | Tags : mary wesley
10/08/2009
Rose sainte-nitouche
"A priori, le chien du jardinier ne manque de rien."
Parce qu'au fond elle a besoin de sécurité, parce qu'elle est très jeune aussi, Rose épouse Ned alors qu'elle est tombée follement amoureuse de Mylo. Eternel triangle qui se révèle en fait à géométrie plus complexe car Mary Wesley , à son habitude, va tout au long de son roman, éclairer d'un jour nouveau ses personnages en apparence si respectables mais si profondément attachés à jouir pleinement de la vie .
Les personnages féminins de Mary Wesley, en particulier Rose , sont d'une modernité extrême pour l'époque (la Grande-Bretagne de la 2nde Guerre mondiale). Comme les hommes elles s'octroient le droit d'avoir des amours contingentes, de vivre une vie sexuelle épanouie. Pour rien au monde Rose ne voudrait ressembler à sa mère qui, suppose-t-elle, n'a jamais connu d'orgasme et a vécu sa grossesse dans le dégoût de son corps. Cette femme qui ne s'épanouira que , quand elle sera -enfin- devenue veuve. Un bon mari est un mari mort.
Cet aspect corporel,, Wesley en parle de manière franche mais sans jamais tomber dans le graveleux ou la trivialité. La contraception, ou plutôt son absence est-elle aussi évoquée mais le milieu social dans lequel évolue Rose facilite bien la vie, même dans certaines circonstances qui pourraient devenir dramatiques.
Là où Mary Wesley innove aussi c'est qu'elle suit son personnage de son extrême jeunesse à une vieillesse déjà bien avancée. L'amour et le temps ne font souvent pas bon ménage, les contes de fées s'arrêtent là où la vie conjuguale commence, mais Mary Wesley qui a commencé à écrire à l'âge de 70 ans, entend bien nous montrer que les personnes âgées ne sont pas quantité négligeable, y compris dans le domaine amoureux.
L'évolution psychologique de Rose est-elle aussi très intéressante, de jeune fille timide elle devient peu à peu une femme qui sait manipuler son mari , riposter de manière efficace à l'égoïsme forcené et au sans gêne de prétendus amis , prend de l'assurance, s'émancipe ,comprend au fil du temps "qu'on peut fonctionner sur plusieurs plans à la fois", car "qu'elle fût trop docile pour être au-dessu sde tout soupçon l'horripila, lui mit en tête des idées qui n'y étaient pas avant, des idées qu'elle allait ensuite mettre en pratique."
L'auteure nous montre aussi avec beaucoup de franchise et parfois de crudité les moindres pensées de ses personnages,pas de bons sentiments !, mais tout cela est contrebalancé par un humour souvent féroce, une insolence chic et un dynamisme contagieux ! Vite, laissez-vous séduire par Rose !
Rose, Sainte-nitouche, Mary Wesley, editions Heloïse d'Ormesson, traduit de l'anglais par Michèle Albaret, 463 pages so british !
Un grand merci à Clarabel pour le prêt !
Du même auteur, sorti en poche, La pelouse de camomille, tout aussi savoureux !, Billet ici.
Ilne reste plus qu'à espérer que seront bientôt réédités trois autres romans dont je vous parlais rapidement ici !
06:00 Publié dans Les livres qui font du bien | Lien permanent | Commentaires (18) | Tags : mary wesley, follement amorale, intensément revigorant
10/07/2006
Sucré, salé, poivré...
Ainsi s'appelle l'un des trois romans de Mary Wesley que je relis chaque été. Les deux autres sont Une expérience enrichissante et Souffler n'est pas jouer. Peut être aurez-vous un peu de mal à les trouver (vive internet! (et les bibliothèques)) mais ils en valent vraiment la peine. Dans la série des anglaises impertinentes et totalement politiquement incorrectes, Mary Wesmey est la reine. Oser écrire sur le suicide, la mort d'un compagnon et d'un enfant, ou d'une femme qui fait commerce de ses charmes et de ses talents de cuisinière, le tout avec humour et malice n'est pas à la portée de tout le monde. D'autant que l'auteur a le don de croquer ses personnages et de nous les rendre attachants. Un vrai bonheur de lecture !
15:14 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : mary wesley