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20/08/2015

Au paradis

"Le seul moyen de comprendre un tel mal, c'est de le réimaginer. Et le seul moyen de le réimaginer, c'est à travers l'art, ce que savait Goya. On ne peut pas en dresser un portrait réaliste."

Une centaine de personnes se rassemblent dans l'enceinte d' Auschwitz, à l'occasion du cinquantième anniversaire de la libération du camp, pour prier,méditer et témoigner.peter matthiessen
 Un des participants, Clements Olin,  universitaire américain, s'interroge sur l'utilité d'une telle démarche, entraînant plus de conflits, souvent absurdes,  entre les participants de confessions et de nationalités différentes, que de sérénité. La présence de nonnes catholiques (nous sommes au début de l’installation, très controversée d'un Carmel catholique dans l’enceinte du camp d'extermination) ne faisant qu'exacerber les tensions.
Progressivement, Clements Olin devra quitter sa position d'observateur , interroger sa propre histoire et ses origines polonaises, et s'impliquer bien plus qu'il ne le voulait au départ car "cet endroit l'a attendu toute sa vie, depuis les cauchemars de son enfance."
Le titre, éminemment ironique, donne le la de ce roman qui, nourri d'informations et de réflexions, multiplie les ruptures de ton afin de mieux déstabiliser et interroger son lecteur. Ses personnages ne sont jamais manichéens, ni donneurs de leçons , chacun étant renvoyé à ses propres limites devant l'indicible.  Un texte fort et intense.

Au paradis, Peter Matthiessen, traduit de l'anglais (États-Unis) par Johan-Frédérik Hel Guedl, Éditions des deux terres 2015, 248 pages piquetées de marque-pages.