Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

19/10/2010

Plage

"Mais samedi existerait-il ?"

Une femme encore jeune attend sur une plage bretonne l'homme marié et en âge d'être son père qui a promis de la rejoindre dans une semaine.plage-1.jpg
"Encombrée par [ses] souvenirs", Anne observe les gens autour d'elle et leur comportement, leurs paroles font écho et la renvoient à sa situation de petite fille tiraillée entre un père, aimant mais volage, et une mère aigrie et mal aimante.Le temps de l'attente sera finalement celui de la réflexion et quoi qu'il arrive, Anne aura enfin grandi, se sera frottée aux autres et aura pris la mesure de ses possibilités.
Il ne se passe presque rien en apparence mais jamais le lecteur ne s'ennuie en suivant le parcours de cette femme en dormance qui va peu à peu explorer son univers mental et s'ouvrir aux autres, délaissant les romans , aux titres évocateurs, qu'elle avait emportés...
Le style, tout en précision de Marie Sizun accompagne cet éveil sans tambour ni trompettes mais avec beaucoup de  délicatesse. Une très jolie découverte !

Plage, Marie Sizun, Arléa 2010, 262 pages sensibles et balayées par les embruns.

L'avis de Sylire qui vous mènera vers d'autres (le froid me rend paresseuse...)

Ps: comme Sylire, la couv' ne me plaît pas du tout car elle fait verser le roman vers la guimauve, ce qui n'est absolument pas le propos du texte de Marie Sizun.

23/02/2010

Les chaussures italiennes

"Il n'était jamais trop tard pour prendre la photo manquante"

En un peu plus d'un an, la vie de de Fredrik Welin , soixante-six ans, va être totalement bouleversée.Lui qui vivait reclus en compagnie d'une chatte et d'une chienne âgées sur une île suédoise voit un jour arriver une femme qu'il a autrefois aimée et abandonnée.mais Harriet "...était porteuse de nouvelles de la vie-pas seulement de la mort qui viendrait bientôt la cueillir."Et Fredrik va devoir revenir sur les erreurs commises, se plonger dans ce qu'il avait fui avec obstination en se limitant à une vie quasi mécanique: lui-même. En effet, comme le lui confiera le vieux cordonnier de génie qui lui confectionnera ses Chaussures iltaliennes : "Il est aussi facile de se perdre à l'intérieur de soi que sur les chemins des bois ou dans les rues des villes."51th4FgNLqL._SL500_AA240_.jpg
Roman sur la vieillesse, la solitude, le temps et l'amour, cet opus de Mankell est aussi l'occasion de se pencher sur le désarroi de certains jeunes, qu'il soient suédois ou étrangers ayant du mal à s'insérer dans la société(l'auteur adresse même un clin d'oeil à un de ses personnages , héroïne d'un autre roman, Tea-bag), nous montrant bien qu'il est possible d'établir des liens entre ces deux pôles de la vie.
Une psychologie fouillée mais sans pathos qui réussit tout en délicatesse à nous amener parfois au bord des larmes sans pour autant être déprimante, un roman chaleureux qui nous prend par la main et qu'on ne lâche plus.

 

Les chaussures italiennes, Henning Mankell, traduit du suédois par Anna Gibson, 341 pages réconfortantes.

L'avis de Dominique.