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30/04/2012

Le blues du braqueur de banque

"Quand on aime la saucisse rouge et qu'on respecte la loi, mieux vaut ne pas savoir comment l'une et l'autre sont élaborées."

Max, spin doctor du premier ministre danois, a assassiné son employeur. Peut être parce que ce dernier ne souhaitait plus être seulement une marionnette ...
C'est à un fameux challenge que va devoir s'atteler l'homme de l'ombre : se tirer d'une situation politique compliquée et rejeter la responsabilté du crime sur un autre. Tout irait pour le mieux, car Max est un petit génie,si une scoute un peu cruche ne venait jouer les mouches du coche .Max aura donc fort à faire en vue de la manipuler.flemming jensen
Commencé comme un épisode de Columbo, nous connaissons déjà le coupable, le roman de Flemming Jensen va se révéler plus roué que prévu ,même si l'intrigue policiere n'est qu'accessoire ici.
Le meurtre est en effet  le prétexte à une double manipulation: celle du lecteur qui ne découvrira qu'à la toute fin la signifiacation du titre et celle de Signe, la scoute, à qui Max inflige une rhétorique iconoclaste et faussée. C'est donc à une joyeuse satire de la politique, parfois un tantinet trop bavarde , que nous invite Flemming Jensen , un auteur découvert grâce à cette couverture joliment mélancolique.

Un choix conforté par le billet d'Hélène.

Le blues du braqueur de banque, Flemming Jensen, traduit du danois par Andréas saint Bonnet, Gaïa 2012, 190 pages malines et bon enfant.

26/04/2012

London Boulevard, le film

Il sort de prison, où il a sans doute suivi un stage  de mannequina car il arbore un visage impassible (une expression et demi à son actif) et des costards taillés sur mesure.
Elle est censée être au crépuscule de sa vie et de sa carrière , elle est interprétée par la frêle, fraîche et diaphane Keira Knightley (je file acheter des bas de contention pour me pendre), dont les portraits s'affichent en 4 par 3 sur les murs de la ville.
Lissé, aseptisé, vidé de tout son charme et de son énergie le roman de Ken Bruen. Le réalisateur n'en a gardé que la violence crue . Insupportable. J'ai tenu dix minutes.

25/04/2012

Luther

Voilà bien longtemps que je ne suis devenue accro à une série, surtout policière ! Et pourtant c'est le cas avec Luther ! Dès le premier épisode, j'étais cuite !luther
Nos amis Grands-Bretons sont vraiment des as ! Alliant psychologie, violence, personnage principal en proie à ses démons et jouant au chat et à la souris avec une tueuse( surdouée et insensible ), le tout  dans une Ville théâtralisée, tour à tour crasseuse et hyper clean, cette série ne peut être qu'addictive !
Remarquons au passage que le héros est un Black absolument craquant, époux d'une femme blanche (et même pas blonde !, bye bye clichés!), ce qui montre bien que les anglais sont moins frileux quant aux minorités visibles, comme on dit si bien par chez nous.
Le silence c'est fait dans le salon alors qu'auparavant l'ambiance était plutôt agitée...La preuve, s'il en était besoin que cette série est véritablement captivante !


06:00 Publié dans je l'ai vu ! | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : luther

24/04/2012

La main droite du diable

"Un état mental que l'on ne peut décrire que comme reflétant la violence pure, dans les textes sur la guérison que l'on utilise pour parler de l'alcoolique sobre. Triste, mais vrai."

A peine sorti de l'hôpital psychiatrique, Jack Taylor peine à se réadapter à une Irlande en pleine mutation , à la fois économique et culturelle. Pas facile en outre de rester sobre dans un pays où les pubs et les ennuis pullulent pour celui dont les amis ont une fâcheuse tendance à se retrouver au cimetière.
La preuve qu'il va mal : au début du roman, il ne pense même pas à ouvrir un livre pour se remettre en selle.ken bruen
Mais une enquête sur les victimes d'un prêtre pédophile retrouvé décapité va lui permettre de renouer avec son ancien travail et même de se trouver un fils spirituel. Bienvenue en enfer, Jack !
On se replonge toujours avec bonheur dans un roman de Ken Bruen, la preuve la multitude de marque-page qui hérissent les 376 pages de ce roman qui a obtenu le Grand prix de Littérature policière 2009 ! à consommer sans modération !

La main droite du diable, Ken Bruen, traduit de l'anglais (Iranlde) par le talentueux Pierre Bondil, folio policier 2011.

23/04/2012

Forêt noire

Tout au long de Forêt noire  Valérie Mréjen égrene des récits de morts violentes, soudaines, accidentelles, des suicides inattendus. Sans transition aucune, ces récits plutôt courts génèrent tout à la fois, malaise, fascination et réflexions.
Malaise car l'auteure choisit un thème bien évidemment dérangeant ; fascination car l'accumulation de ces morts n'engendre jamais de voyeurisme, tel est le mystère du style de Valérie Mréjen qui sait trouver la juste distance et le ton juste pour évoquer la mort.41zTKuOcOZL._SL500_AA300_.jpg
La mort surgit là où on ne l'attendait pas et les fantômes ne nous quittent jamais vraiment,il faut s'en accommoder. Ainsi une balade avec un spectre prend-il une allure tout à fait banale et engendre une réflexion sur les nouveautés que la morte n'avait pu connaître et la manière dont elle pourrait les appréhender.
On croise  aussi certains personnages plusieurs fois, et en particulier un couple mère-fille, relation complexe et très finement analysée, respiration entre deux récits où nous pourrons aussi identifier certaines personnalités publiques jamais nommément citées.
Une écriture sur le fil du rasoir, d'une trompeuse simplicité , qui réussit le pari improbable de nous faire relire ce livre à peine l'avons-nous terminé.

Juste un extrait pour vous donner envie:

"        Dans l'entourage de son nouvel ami, on se demande comment se rendre utile, quels mots consolants prononcer , quelle dérisoire brindille ajouter au barrage qu'on aimerait bien contribuer à bâtir en vain pourtant contre un raz de marée de tristesse dont la puissance nous échappe forcément: rien d'autre à faire sans doute que d'envoyer sporadiquement des signes de présence en espérant que cette douleur finisse avec le temps par s'estomper et lui laisse un peu de répit."

Forêt noire, Valérie Mréjen, P.O.L 2012, 124 pages qui vont forcément se faufler sur l'étagère des indispensables. Mais écoutez plutôt l'auteure :


20/04/2012

Close up

"Ensuite, on verra s'il faut prolonger le bmichel quintail, aller jusqu'à vendredi, ce foutu vendredi 13..."

Une vengeance qui va se doubler d'une chassé-croisé amoureux, déjà lu. Mais l'intrigue s'avère moins classique que prévu et l'atmosphère miteuse du cabaret lillois où officie Miranda dans un numéro de Close-up est très savoureuse. On aurait  aimé en dire autant de la description de ce monde de grands-bourgeois où évolue le personnage masculin, pièce rapportée qui fait un peu-beaucoup tâche.
Un avis en demi-teinte donc mais un roman qui donne une irrésistible envie de passer un peu de temps ici (prévoir un solide budget !:))

 

Close-up, Michel QuintEditions la Branche 2012, 207 pages 100/100 lilloises !

Merci Cuné !

Clara a aimé !

19/04/2012

Cuisine tatare et descendance

"Les gens aimaient qu'on leur retourne les tripes. Je n'avais jamais compris pourquoi."

Quand sa fille , dans un rare sursaut de révolte lui balance à la figure qu'elle est méchante et tyrannique, Rosalinda n'en revient pas ! Elle , méchante? ! Elle qui ne veut que le bien de sa famille et s'y emploie de toute sa volonté et de toute son énergie ! Même Dieu, selon elle, lui obéit, c'est dire !
Ce que cette Tatare haute en couleurs oublie juste d'admettre c'est qu'elle veut le bien des siens selon ce qu'elle a décidé . alina bronsky
Cette volonté de toute puissance ,boostée par un narcissisme exacerbé, trouvera cependant ses limites quand sa petite fille, Aminat ,ouvrira les yeux sur le comportement de sa si singulière grand-mère...
Portraits de plusieurs générations de femmes dans une U.RSS en pleine crise, ce roman vaut par l'énergie qui s'en dégage et la vision faussée que nous offre jusqu'au bout Rosalinda. On pourrait la détester mais son aplomb et sa pugnacité la rendent non pas sympathique mais terriblement captivante ! Une réussite !

Merci  Cuné !   

Cuisine tatare et descendance, Alina Bronsky, traduit de l'allemand par Isabelle Liber, Actes Sud 2012, 330 pages qu'on ne lâche pas !

17/04/2012

Let go

62 petites pages pour dire "la dernière semaine de l'homme qu'[elle] aime. La vie sans lui. Et la vie qui recommence."chloé mons
Un récit à l'image que j'ai de son auteure: cash, sensible, poétique et au plus près des émotions. Une jolie façon de dire l'amour qui dure et de retrouver celui qui n'est jamais nommé que par son prénom, Alain.

Merci Cuné.

Let go, Chloé Mons, Fetjaine 2012.


06:00 Publié dans Récit | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : chloé mons

16/04/2012

Quand nous serons heureux

"Alors voilà, aujourd'hui, c'est toi qui entres dans ma vie, et je te préviens, pas de coup bas, je mise tout sur toi, t'as intérêt à assurer, t'entends ? "

C'est quand le bonheur ?, demandait il y a quelques années Cali. Les héros des nouvelles de Carole Fives  ont déjà compris qu'il était loin d' eux, le bonheur normatif vanté dans les magazines. Mais ils essaient tant bien que mal de le trouver, en déployant des stratégies balbutiantes  (tout annuler, même les annulations !, par exemple), vouées à l'échec ou à la souffrance.carole fives
Certains sont dans le déni, d'autres doivent affronter des discours dénués d'inhibition qu'ils subissent sans répondre directement, ce qui en accentue encore la cruauté mais aussi l'humour noir. Car de l'humour il y en a dans ces nouvelles, aussi bizarre que cela puisse paraître ! J'ai beaucoup souri en lisant ces textes qui pourraient être plombants mais dont j'ai aimé le côté désabusé/fataliste- mais- on -tient- le- coup- quand -même.
Certains personnages réapparaissent fugacement dans d'autres textes et un Vernissage permettra même de voir leur évolution au fil des paroles glanées, mettant ainsi une touche finale au monde créé par Carole Fives au fil de ses textes.
Quant aux dernières pages,sobrement intitulées Tes nouvelles, elles constituent une mise en abîme réjouissante où une amie "bien intentionnée" ne peut s'empêcher de critiquer le côté "si noir, si glauque" des "machins" que nous venons de lire, s'efforçant même de donner à l'auteure des conseils pour réussir comme "Lucia Espagnolita" ou Paulo Coehlo...Une manière particulièrement originale d'anticiper les reproches mais aussi de refuser les conseils (comme le personnage féminin de Tandis que vous ) et de se positionner loin des stratégies de certains auteurs...

Quand nous serons heureux, Carole Fives, Le passage 2010, 158 pages qui m'ont donné la pêche  !

Ps: j'ai eu la chance récemment d'entendre Carole Fives au Bateau-Livres à Lille. Elle nous a lu un poème inédit intitulé Cancer et c'est cette tonalité si particulière qui m'a donné envie de découvrir son univers ! Une  réussite !

Ce roman a reçu le Prix Technikart 2009, présidé par Alain Mabanckou.

L'avis , plus mitigé, de Clara.

 

13/04/2012

Freaky fridays

"Il s'écroula en maud31uuKzBsW4L._SL500_AA300_.jpgissant les nouveaux seniors."

Témoin du massacre d'une famille entière, ses voisins, Mamie Hélène est bientôt poursuivie par les tueurs. Malheureusement pour eux (et heureusement pour nous !) cette sexagénaire va, autant par plaisir que par nécessité, renouer avec son passé et leur en faire voir de toutes les couleurs !
On pardonnera volontiers à Brigitte Aubert les heureux hasards- un peu trop nombreux -mais on admirera sa capacité à nous entraîner avec enthousiasme dans cette folle cavale où elle se joue des clichés concernant les sexagénaires !
Mamie Hélène est formidable et l'on ne peut qu'espérer la retrouver bientôt !

Freaky Fridays, Brigitte Aubert, Editions la branche 2012, 220 pages trépidantes !

Merci Cuné !