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17/11/2014

Chemins de croix

"J'étais tellement soulagé de le savoir vivant que 'javais envie de le tuer. Peut-on trouver plus irlandais que ça ? "

Jack Taylor ne boit plus, avale encore quelques pilules au passage mais juste pour  se sentir "détendu, un concept qui [lui ] était aussi étranger que la gentillesse".ken bruen
Taraudé par la culpabilité, il veille au chevet de son fils spirituel , entre la vie et la mort. Trop de deuils ont assombri l'ancien garda et pour le détourner de ses démons, son amie Ridge lui demande d'enquêter sur un crime horrible commis à Galway : la crucifixion d'une jeune homme.
Même si les ans se font de plus en plus sentir sur le détective déjà passablement amoché, son auteur est en pleine forme et nous régale d'une festival de remarques acerbes et incisives. Jack déambule dans une ville de moins en moins irlandaise et de plus en plus touchée par la mondialisation, vitupère contre les prêtres actuels , conduit son enquête à son rythme (très lent d'abord, accéléré ensuite) et à sa sa manière si particulière.
Il nous régale d'emblée avec une liste haute en couleurs : "Beaucoup de crimes figurent dans le lexique des actes étranges qui, au Royaume Uni, ne mériteraient même pas une mention, mais qui , ici, frôlent l'impardonnable",liste qui débute par "Le silence ou la réserve. Il faut être capable de parler de tout et de rien, de préférence sans désemparer. Que le discours  se tienne n'entre même pas en ligne de compte."
 Sa bibliothèque s'épure et, par la force des choses,  il nous gratifie d'une seule référence d'auteur : Craig Mc Donald, dont il affirme " Il a écrit sur la souffrance un roman à vous arracher les dents de la mâchoire" mais sans le titre du livre en question  ! Même Pierre Bondil, le traducteur, pourtant prodigue en notes éclairantes n'a pu assouvir la frustration du lecteur. Mais bon, pas grave, l'écriture est splendide et le livre se dévore à belles dents ! Un régal ! Ken Bruen  parvient toujours à me remettre en selle quand tout me tombe des mains !

Jack Taylor, la série, récapitulatif

 1. Delirium Tremens (Mai 2006 en Folio). clic
2. Toxic Blues (Mai 2007 en Folio)clic
3. Le martyre des Magdalènes (Folio, 2008) clic
4. Le dramaturge (Oct 2007) clic
5.La main droite du diable clic
6.Chemins de croix. clic
7. En ce sanctuaire clic
8.Le démon clic
9.Sur ta tombe clic

 

17/10/2013

Sur ta tombe

"-Jack, ce qui vous terrifie, ce n'est pas l'idée du bonheur, c'est celle de causer le malheur d'autrui."

Une bande de gothiques a décidé de "nettoyer" les rue de Galway de tous les "marginaux, handicapés, démunis, tocards  et autres miséreux." Pas de bol pour notre ami Jack Taylor, détective aussi bien porté sur la bibine que sur la littérature, passablement éclopé et même pas riche d'illusions.ken bruen,jack taylor
Si l'on ajoute qu'un prêtre s'est fait tabasser, qu'un autre s'est enfui en emportant la caisse , voici de quoi brosser un tableau bien peu réjouissant de la situation en Irlande !
Pourtant Jack Taylor, de plus en plus éclopé, parviendra comme d'hab' à faire pencher la balance du bon côté et à ramener un semblant d'ordre dans la ville à défaut de trouver un peu d’harmonie dans sa vie.
Bonne nouvelle : si Jack Taylor semble sombrer de plus en plus, son humour noir est toujours au rendez-vous et  Ken Bruen se montre ici au mieux de sa forme . Mauvaise nouvelle : il s'agit de l’avant dernier opus de la série !
Pour se consoler d'avance, on pourra toujours noter les multiples références de romans citées par Jack dont celle-ci : "Je me suis  aussi pris du Carol O' Connell. Peu importe ce que pensent les gens, sa Kate Mallory  a eu une influence indéniable sur Stieg  Larsson." Tout à fait d'accord , la  Lisbeth de Millenium a un air de famille avec Kate Mallory.

Sur ta tombe, Ken Bruen, Fayard 2013,  307 pages qu'on peut lire indépendamment, mais c'est mieux de suivre la série. (Bon, j'ai loupé un épisode précédent et je m'en suis sortie quand même ! )

1. Delirium Tremens (Mai 2006 en Folio). clic
2. Toxic Blues (Mai 2007 en Folio)clic
3. Le martyre des Magdalènes (Folio, 2008) clic
4. Le dramaturge (Oct 2007) clic
5.La main droite du diable clic
6.Chemins de croix.
7. En ce sanctuaire clic
8.Le démon clic

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

13/05/2013

Le démon

 " - Que Dieu te garde, Jack!
Il faut bien que quelq'un s'en charge."

ken bruen

à Ken Bruen je peux tout pardonner: les énumérations notées de façon verticale, qui reviennent régulièrement et qui sentent un peu trop l'écrivain paresseux tenant à obtenir le compte de pages dû à son éditeur, les intrigues à la fin télescopée,  les flopées de cadavres que Jack Taylor provoque bien malgré lui. Et même dans cet opus l'intervention d'un démon au crâne tantôt lisse tantôt à la chevelure abondante. le Mal existe nous rappelle Bruen à longueur d'auto-citations. Oui, je peux tout lui pardonner car il a un style bien à lui et une manière de toujours reconstituer la bibliothèque de Jack Taylor régulièrement dévastée (et de nous fourguer par la même occasion toute une liste d'auteurs à découvrir). Mine de rien, même avec ses intrigues allégées , Bruen parvient à redonner le goût de lire, à nous remettre en selle quand tous les livres nous tombent des mains. Comment fait-il ? Mystère.
Mais là où le bât blesse c'est quand on nous change de traducteur, pire quand on nous en inflige deux. je n'ai en effet pas retrouvé la voix de Jack Taylor dans cet opus où alterne argot désuet et parler djeun's dans un mélange cacophonique. Pourquoi aussi nous traduire "une boutique genre Emmaüs"ce qui à l'origine devait être "Oxfam"? Un parti pris dérangeant ... Rendez-nous Pierre Bondil !

Déniché à la médiathèque.

24/04/2012

La main droite du diable

"Un état mental que l'on ne peut décrire que comme reflétant la violence pure, dans les textes sur la guérison que l'on utilise pour parler de l'alcoolique sobre. Triste, mais vrai."

A peine sorti de l'hôpital psychiatrique, Jack Taylor peine à se réadapter à une Irlande en pleine mutation , à la fois économique et culturelle. Pas facile en outre de rester sobre dans un pays où les pubs et les ennuis pullulent pour celui dont les amis ont une fâcheuse tendance à se retrouver au cimetière.
La preuve qu'il va mal : au début du roman, il ne pense même pas à ouvrir un livre pour se remettre en selle.ken bruen
Mais une enquête sur les victimes d'un prêtre pédophile retrouvé décapité va lui permettre de renouer avec son ancien travail et même de se trouver un fils spirituel. Bienvenue en enfer, Jack !
On se replonge toujours avec bonheur dans un roman de Ken Bruen, la preuve la multitude de marque-page qui hérissent les 376 pages de ce roman qui a obtenu le Grand prix de Littérature policière 2009 ! à consommer sans modération !

La main droite du diable, Ken Bruen, traduit de l'anglais (Iranlde) par le talentueux Pierre Bondil, folio policier 2011.

01/04/2012

Toxic blues

"La joie est une chose tellement aléatoire qu'il faut la prendre par petites doses."

Je sais, je sais, j'aurais dû lire la série des Jack Taylor dans l'ordre , pour mieux suivre l'évolution de cet ex-flic de la Guarda , police irlandaise, toxico, alcoolo, féru de littérature et qui attire la violence et les ennuis avec une belle constance !51cSNPl2tFL._SL500_AA300_.jpg
 Mon parcours a été quelque peu erratique, j'ai même annoncé que j'arrêtais de le lire ( !), mais les romans de Ken Bruen sont hautement addictifs  et Jack Taylor sauvagement séduisant malgré sa cinquantaine quelque peu déglinguée !
Cette fois, il va aider un tinker, irlandais non sédentaire et fortement ostracisé par les autochtones , à identifier celui qui tue en toutes impunité des jeunes hommes du clan. Jack a sa manière bien à lui de traiter l'affaire, semblant quasiment s'en désintéresser, avant de se décider à faire appel à des connaissances pour l'aider à régler le problème entre un rail de coke, une biture et quelques bouquins . Quelques surprises déroutantes aussi bien sûr au détour d'une page car ce cher Jack a l'art de surprendre même ses amis les plus chers...Un roman comme je les aime, âpre et rugueux, cynique et drôle mais fichtrement confortable quand même !

Toxic blues, (the killing of the tinker), traduit de l'anglais (Irlande) par Catherine Cheval et Marie Ploux, avec quelques notes explicatives mais pas assez à mon goût !, folio policier 2007.

La série dans l'ordre :

26/01/2012

R & B Blitz

"Il n'y a pas d'endroits paisibles. Il n'y en n'a plus. Si tu veux la paix, porte un flingue. "

Les héros récurrents de Ken Bruen,les policiers londonniens Brant et Roberts au début de ce nouvel épisode de leurs aventures ne sont pas au mieux de leur forme, c'est rien de l'écrire ! Pourtant, il va bien falloir qu'ils se remuent car un serial killer des plus frustes, a décidé de s'en prendre aux flics...
C'était mon premier R&B et , même si j'ai l'habitude du cynisme et de la violence de Jack Taylor*, ici, ça dépote encore plus ! L'intrigue cavale à toute allure, ne s'embarrasse pas de fioritures, les personnages sont dessinés apparemmment à gros traits , mais de manière efficace ,et même si au début on est un peu sonné, on prend vite le rythme et même on se régale !41WTWYNTXcL._SL500_AA300_.jpg
Il y a beaucoup d'humour, souvent noir, voire très noir, ainsi cette description brève mais des plus efficaces: "Mme Fox avait le visage affable que les thérapeutes  en formation apprennent à se composer. Il disait : "j'ai tout entendu et rien ne me choque. mais surtout, je vous aime, sale ordure.""
Le tout est évidemment très politiquement incorrect et si "Brant ne tenait pas compte des règles et s'en sortait.", hé bien, de temps en temps, ça fait du bien...  à lire !

R&B Blitz, Ken Bruen,  traduit de l'angalis (Irlande) par Daniel Lemoine,Série Noire Gallimard 2007, 272 pages qui revigorent ! le tout émaillé de citations éclectiques et iconoclastes au début de chaque chapitre .

Déniché à la médiathèque !

*autre héros récurrent de Ken Bruen.

Ken Bruen, efficace en cas de panne de lecture !

29/05/2011

London boulevard

 ken bruen

"Avec du pèze, je serais carrément dangereux."


London boulevard,  pastiche du film de Billy Wilder, Sunset Boulevard, met en scène un homme qui sort de prison et qui, malgré quelques accrocs, essaie de se tenir du bon côté de la loi. Flanqué d'une soeur déjantée et d'une patronne , ancienne star du théâtre qui vit dans un univers totalement protégé et factice, il a fort à faire pour satisfaire ces deux femmes jusqu'au jour où la machine va s'emballer...
"Il peut arriver que ce qu'on a pris pour un minuscule événement isolé déclenche une série d'événements qu'on n'aurait même jamais imaginés. Nous croyons faire des choix, alors qu'en réalité nous ne faisons qu'assembler des bribes de conclusions préfabriquées." Nous ne pourrons pas dire que nous n'étions pas prévenus mais tout l'art de Ken Bruen est de nous plonger dans un univers confortable, dans la mesure où nous retrouvons des figures déjà rencontrées :le repris de justice qui sort de prison, le vendeur de journaux aux pieds froids (même pas le temps de lui acheter de chaussettes rouges comme ici) et paf, au moment où nous sommes bien anesthésiés, Bruen nous envoie un uppercut (ou pire).
Musiques de jazz, palanquées de références de romans policiers-nous croiserons même James Ellroy venu faire une lecture de son dernier roman- accompagnent le héros dans sa quête d'un univers un peu plus chaleureux, même s'il feint de de ne pas y attacher d'importance...
Le style est incisif, efficace et rapide. Ce roman se dévore et vous remet le pied à la lecture !

Sur nos écrans en juin.

21/02/2011

En ce sanctuaire

"Je sais, oui, la miséricorde semble une denrée rare, au même titre que l'eau potable."

Chic, revoilà Jack Taylor, notre claudiquant ex-policier, ex-abstinent devenu sourd d'une oreille (dans un épisode que j'ai loupé, que fait la médiathèque? !) préféré .ken bruen,irlande,bonne soeur,bitures,baston et cie
Comme toujours l'enquête est quelque peu délaissée au profit de l'humour et des remarques caustiques de notre Irlandais favori , qui mine de rien, semble se départir quelque peu de sa solide réputation de cynique et fait de plus en plus preuve d'humanité, quoi qu'il s'en défende.
Mention spéciale pour les personnages secondaires, un ex-dealer devenu adepte du zen qui sirote des tisanes et un obèse qui en deux apparitions réussit à marquer nos esprits et nos coeurs. Le tout dans une Irlande en pleine déliquescence - selon notre ronchon chouchou- mais où les nouveaux millionnaires sont à la fête.
A noter que pour apprécier à sa juste valeur l'évolution du personnage récurrent mieux vaut lire les différents épisodes dans l'ordre...

En ce sanctuaire, Ken Bruen, Série noire Gallimard 2010, 200 pages traduites comme toujours de main de maître par Pierre Bondil qui relève toutes les références culturelles (citations entre autres) qui auraient pu nous échapper. Un régal à ne pas rater.

L'avis de Dasola

ken bruen,irlande,bonne soeur,bitures,baston et cie

26/01/2010

Le martyre des Magdalènes

"- Je n'ai pas oublié le café, mais le seul résultat que ça donne, c'est un ivrogne bien réveillé."

Jack Taylor a replongé de plus belle dans l'alcool et les drogues, ce qui ne le rend pas très performant pour mener de front deux enquêtes. L'une sur "l'ange des Magdalènes", une femme qui, contrairement aux Soeurs du couvent du même nom, faisait preuve de compassion pour ces jeunes filles mises au ban de la société, que les religieuses torturaient à loisir. L'autre sur une jeune épouse dont le vieux mari aurait un peu trop précipitamment passé l'arme à gauche.51JXYkrjoYL._SL500_AA240_.jpg
Même s'il met davantage de conviction à se fiche en l'air qu'à enquêter, notre détective amateur de littérature préféré survivra à la destruction de sa bibliothèque et bouclera son boulot de manière brutale et efficace. De la belle ouvrage.
A noter le travail de bénédictin du traducteur, Pierre Bondil, qui, non content de nous fournir les références culturelles ainsi que celles des ouvrages mentionnés tout au long du roman, éclaire aussi notre lanterne sur les allusions littéraires ! Grâces lui soient rendues !

Le martyre des Magdalènes, Ken Bruen, Folio policier, traduit de l'irlandais par Pierre Bondil, 366 pages toniques.

L'avis de Cuné.