Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

« 2013-11 | Page d'accueil | 2014-01 »

31/12/2013

Bilan de décembre

 J'ai

* renoué avec Woody Allen grâce à Blue Jasmine et à une Cate Blanchet toujours sur le fil !

* été émue par cette quête d'identité sexuelle, sans esprit revanchard, qu'est Les garçons et Guillaume à table ! (même si la mise en scène et le parti-pris des retours sur la  scène de théâtre ne m'ont pas totalement convaincue) ;

* été fascinée par Le tunnel, série policière franco-britannique qui a su exploiter l'atmosphère si particulière des espaces industriels,  titiller les antagonismes latents entre nos chers voisins et nous (policiers français et britanniques sont tenus de collaborer un cadavre ayant été trouvé dans le tunnel sous la manche, juste à la limite des deux pays) et surtout mettre en valeur tout le talent de Clémence Poésy. à voir impérativement en VO ! Le-Tunnel-decouvrez-le-premier-episode-avec-Clemence-Poesy_visuel_article2.jpg
Comme souvent, j'ai plus été intéressée par la manière dont sont dépeints les enquêteurs que par la résolution de l'enquête : l'un , anglais, riche d’humanité et donc faillible, so british dans son humour, l’autre, française,incarnée par Poésy, qui se refuse à toute émotion, parfait petit soldat à la recherche de la vérité. Tous deux vont évidemment s'enrichir au contact de leur collègue.

* été séduite par le machiavélisme classieux de House of cards. Kevin Spacey et Robin Wright sous des abords souriants sont des monstres d'ambition de la politique et des lobbies américains. Fascinant.images.jpg

*été déçue par la dernière saison de Luther, caricaturale au possible ! le coup de la femme tétanisée qui se réfugie dans un placard, non merci !

* hâte de retrouver le si craquant Gilbert Melki dans la nouvelle saison de Kaboul Kitchen !

Mais en attendant je vous souhaite une excellente année 2014 ! Qu'elle vous soit douce ,fertile en découvertes et coups de cœur !

30/12/2013

Marilyn désossée (féérie iniatique)

"En 25 années, j'ai acquis toutes sortes de métiers dans les mains: écrire, boucherie,  librairie, jouer la comédie, maquiller le chanteur Kristophe, vendre des bières, conduire des trams , fabriquer des chapeaux , faire des tartes, garder des mouflets,  chanter en anglais...; cet éventail de sachant qui sait faire me permet  d'aller ci et là sans obligation de m'atteler à un leu de travail fixe. Nomadisme."

Marilyn 6-8 ans ce serait un peu Zazie sans son métro mais avec une aussi belle vigueur dans le maniement de la langue, un regard aigu sur le monde qui l'entoure et une formidable déclaration d'amour anticipée à l’homme qu'elle aime(ra). C'est aussi une découverte du plaisir amoureux et de formidables scènes de classe hallucinées et hallucinantes d'énergie débridée.isabelle wéryMarilyn 25 ans, le rythme ne faiblit pas, l'héroïne se glisse dans toutes sortes de formes de vie et les ruptures stylistiques, poésies qui se glissent de manière impromptue, déformations orthographiques, jeux sur les sons, nous mènent à un train d'enfer vers la troisième étape de ce "road movie traversant la vie d'une fille": Ici et maintenant où Marilyn se lancera dans l'écriture et découvrira sous un autre jour les gens qui l'entourent. Émotions garanties et formidable déclaration d'amour à la Belgique .
Marilyn désossée est un roman joyeux qui pulse, ne s’embarrasse d'aucune contrainte, où l'on sent une véritable passion pour la langue, triturée, malaxée, débridée, un Objet Littéraire Non Identifié qui donne la pêche et l'envie de découvrir d'autres textes de cette jeune auteure, Isabelle Wéry !

Un grand Merci à Libfly pour la découverte de cette pépite explosive toute hérissée de marque-pages, sélectionnée pour le prix Rossel 2013 !

Marilyn désossée, Isabelle Wéry, Maelström Reevolution (merci à eux aussi !)isabelle wéry

 


28/12/2013

Les gens heureux lisent et boivent du café

Un titre qui sonne presque comme une assertion : pour être heureux, lisez et buvez du café. Attirant, donc pour qui remplit ne serait-ce qu’une de ces deux conditions.

En fait, il s'agit d'un café-librairie dont s'occupe vaguement l'héroïne, Diane, avec son meilleur ami, Félix. Elle s'en occupera encore moins après le décès simultané de son mari et de sa fille dans un accident de voiture.agnès martin-lugand,schtroumpf grognon le retour
Diane déprime sévère- on la comprend- et décide de partir là où son mari aurait voulu se rendre : en Irlande. Et là, devinez-quoi, braves gens, elle va se prendre la tête avec son voisin, plus mal embouché tu meurs (euh de mauvais goût mais j'assume !) , diablement séduisant quand même. Bien sûr. Rajoutez par dessus des cuites, un comportement immature en diable, un quiproquo qui prend la forme d'une Irlandaise rivale qui réapparaît juste au moment où..., rajoutez quelques clichés concernant le meilleur ami gay, une héroïne plus tête à claques  qu'émouvanteet vous obtiendrez un roman paru d'abord en version numérique en auto-édition, puis qui, vu le succès , a été repéré par un grand éditeur , été édité version papier et acheté par 18 pays.  Tant mieux pour l'auteure.

Merci à A & F. pour le prêt.

27/12/2013

Cette vie ou une autre

"On peut être n'importe qui."

Lucy, tout juste majeure ,fuit un destin médiocre aux côtés de son charismatique professeur. Miles recherche depuis dix ans son jumeau à la personnalité trouble. Quant à Ryan,  à l'aube de ruiner tous les espoirs de sa mère, il découvre à l'âge de quinze ans l'identité de son père biologique. Ils n'ont rien en commun mais leurs destins vont s'imbriquer implacablement.dan chaon
D'univers créés en identités volées, d'argent transféré en quelques clics en liasses bien réelles, les personnages naviguent entre monde réel et virtuel. Tous les possibles semblent offerts mais la confrontation entre les deux univers s'avère souvent brutale...
 Roman virtuose, tant par l’écriture que par la construction, Cette vie ou une autre nous entraîne à la suite de personnages denses aux identités fluctuantes. L'auteur se joue de la chronologie pour rendre son récit encore plus efficace et ce jusqu'à la révélation finale. Le lecteur se fait avoir en beauté et en redemande! Une œuvre magistrale et un grand coup de cœur !

Cette vie ou une autre, Dan Chaon, traduit de l'américain par Hélène Fournier (que je remercie pour cette suggestion, élément déclencheur d'un désir amorcé par le billet de Clara)  ), Points Seuil.

 

 Un auteur à découvrir pour Kathel

Le billet de Clara qui vous mènera vers plein d'avis variés.

Déniché à la médiathqèue.

26/12/2013

Un homme effacé

"Une menace pesait sur son identité. Quelque chose de visqueux prenait possession de lui. Ce suintement infiltrait ses veines, épaississait son sang, engluait jusqu'aux battements de son cœur."

Des images pédopornographiques ayant été trouvées sur son ordinateur Un homme effacé, professeur de philosophie dans un université cossue est embarqué par la police. Tout (paroles, comportement photographie banale) va alors être réinterprété à charge et bien que se sachant innocent, Damien North en viendra à plaider coupable sur les conseils de son avocat.alexandre postel
Cette première partie est déjà passablement effrayante (elle m'a fait penser aux premières images du film évoquant l'affaire d'Outreaux, "Présumé coupable") mais l'affaire se corse encore quand le roman envisage ce qui se déroule ensuite...
Mensonge, vérité, tout est ambigu dans ce roman à la mécanique implacable  où le héros en vient à douter de lui-même mais qui pêche un peu par son style trop neutre. Un bon début néanmoins !

 

Prix Goncourt du premier roman.

Le billet de Cuné, la tentatrice.

Déniché à la médiathèque.

24/12/2013

Au moins, il ne perdra pas ses épines !

Joyeux Noël à tous !

IMG_0444.JPG

23/12/2013

Esprit d'hiver

"Leur fille était venue sans héritage. Elle était si belle et si parfaite qu'elle n'en avait pas besoin."

Treize ans plus tôt, jour pour jour, Holly et son mari découvraient pour la première fois dans un orphelinat russe leur fille adoptive ,Tatiana. Mais, aujourd'hui, en ce matin de Noël, tout semble conspirer pour que la fête familiale soit gâchée et que les relations mère/fille tournent à l'aigre. laura kasischke,relation mèrefille,adoption
Huis-clos oppressant et hypnotique par le ressassement de phrases que Holly voudrait absolument noter, Esprit d'hiver a su me ferrer et ce dès la première page où une indication m'a donné une partie de l'explication. Les indices sont nombreux, autant de cailloux blancs qu'Holly a refusé de voir pendant toute l'enfance de sa fille et avec lesquels son esprit joue en repoussant sans cesse la vérité.
Le roman familial d'Holly explique en partie cette attitude dans une société où les gènes semblent si importants.
Roman du déni et de la frustration, Esprit d'hiver m'a permis de renouer avec bonheur avec l'univers de Laura Kasischke. Un bel exercice de style qui prend tout son sens à la dernière page.

 Des avis très différents: Clara, Cuné , Galéa, Kathel, Papillon

traduit de l'anglais (E-U) par Aurélie Tronchet,

21/12/2013

Les invisibles

Ils ont entre 60 et 90 ans, ce sont des hommes , des femmes , en couple ou non et ils sont homosexuels. Sébastien Lifshitz les a rencontrés et, avec beaucoup d'empathie il a filmé ces sept personnes aux parcours forts et lumineux.61dO2+h81TL._SL1200_.jpg
Balayant les clichés réducteurs, Les invisibles est un film joyeux, qui ne cache rien pour autant des luttes, des difficultés que  beaucoup ont eu à assumer dans leur travail, dans leur famille, mais qu'il sont parvenus à surmonter. Pour certains, cela a pris du temps, beaucoup de temps pour affirmer leur singularité, d'autres l'ont comprise très vite.
Homo des villes ou des champs, issus de milieux sociaux variés, ils évoluent dans des univers très différents mais toujours photogéniques. Jamais ennuyeux, souvent passionnant, ces héros du quotidien témoignent aussi de la permanence de l'amour, de la tendresse et du désir chez les personnes âgées. Un film qui a trouvé un public varié (homo, hétéro, jeunes, vieux) aux dires du réalisateur , et ce n'est que justice.

César du meilleur film documentaire 2013 et en sélection officielle, hors compétition à Cannes .

Ps: ne pas tenir compte de la couverture du DVD , pas vraiment représentative du contenu.

17/12/2013

L'homme idéal (en mieux)

"Si tu es sarcastique, je suis rassurée, c'est que tu n'es pas à l'article de la mort."

Entre sa fille, ses copies, sa copine libraire chez qui elle squatte, Émilie, 35 ans, n'a pas une minute à elle. Elle trouve quand même le temps de siroter des cocktails aux noms évocateurs (je vous laisse le plaisir de les découvrir !) avec ses copines aussi délurées qu'elle et de débattre avec elles de celui qu'elle vient de rencontrer, Samuel Winterfield. Craquera ou pas ? Mais voilà que son ex, Diego, sentant le vent tourner, décide de faire le siège de celle qu' il avait quittée...angela morelli
Haute en couleurs, pétillante, Émilie est une jeune femme ultra attachante qui a un système de classement de livres bien à elle, un appétit de vivre qui fait plaisir à voir et un humour sans faille ! On ne peut qu'aimer ce personnage qui semble avancer tambour battant mais qui révèle aussi bien des failles. Mais notre Émilie est loin d'être une sainte n'y touche (manquerait plus que ça à notre époque !) et cela nous vaut quelques scènes waouh qui savent être précises sans tomber dans le ridicule ou le vulgaire. Du grand art !
Angéla Morelli sait créer un univers bien à elle, sa narration est fluide, dynamique, bourrée d'humour et saupoudrée de quelques jurons qui ont fait mes délices par leur originalité Comment ne pas craquer  ?!

Dévoré d'une traite, un coup de cœur !

Le billet aussi enthousiaste de Cuné qui a eu la chance de participer à la création !

Du même auteur : clic !

16/12/2013

La nostalgie heureuse

"Je suis une aspirine effervescente qui se dissout dans Tokyo."

Chaque rentrée littéraire nous apporte un nouvel opus de notre Belge préférée: Amélie Nothomb. S'en suit une avalanche de reportages, critiques, billets, interventions de la dame dans des émissions les plus improbables et la sensation pour le lecteur, même aficionado, de ne pouvoir échapper à la folie Amélie Nothomb.amélie nothomb
J'ai donc laissé reposer un peu tout cela avant de dévorer d'une traite La nostalgie heureuse. Je n'aime jamais autant cette auteure que quand elle se raconte sans fard, avec une lucidité qui force l'admiration et un humour toujours présent. J'avais vu le reportage sur France 5,  qui avait entrainé son retour au Japon, son pays de prédilection, et j'ai découvert ici ce qui se cachait derrière les images: la rencontre avec l'ancien fiancé, Rinri et le maelström de sentiments que ce voyage a occasionné. Une plongée dans l'intimité de ce personnage hors du commun qu'est Amélie Nothomb.
J'aime quand elle va au cinéma avec son bonzaï moribond, Swfit , et que la projection d'Hugo Cabret ressuscite la plante  : "Martin Scorcese l'a libéré de son envoûtement de petitesse."  ou quand les Carabosses tokyoïtes se moquent d'elles  : "Les mémés se régalent de ma déconfiture. Elles calculent qu'à mon âge, j'en ai encore pour une trentaine d'années à être polie.Après, je pourrais péter les plombs comme elles."Voilà une auteure qui assume tous les aspects de sa riche personnalité  ! Un coup de cœur !

Déniché à la médiathèque.

 

 Plein d'avis sur babelio !