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19/07/2014

à bientôt !

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16/07/2014

Comment se débarrasser d'un ado d'appartement

"Vous êtes au bord de la crise de mère. Maintenant, il faut que jeunesse se casse !"

Le film d’Étienne Chatilliez avait mis en scène un personnage devenu depuis représentatif  d'une génération d'étudiants au long cours accrochés comme des berniques au foyer parental, j'ai nommé Tanguy.

anne de rancourt


Le modèle évoqué par Anne de Rancourt ,dans cet essai tour à tour tendre et acidulé, est celui d'un  adulescent (mot-valise , contraction d'adulte et d'adolescent ).En effet,  si l'adolescence commence de plus en plus tôt, elle a une fâcheuse tendance à durer très longtemps. Le specimen imaginé  (ou pas ) par l'auteure est âgé de vingt-trois ans et il est à la (molle ) recherche du sésame de l'autonomie: un emploi.
ça grince un peu mais on sent bien que derrière les méthodes farfelues (et inutilisables, bien sûr) imaginées par l'auteure, il y a de l'amour mais aussi la volonté de voir l'oisillon prendre son envol et son autonomie devant l’œil embué de sa môman. Une manière de dédramatiser un peu ce phénomène de plus en plus d'actualité.

Comment se débarrasser d'un ado d'appartement, Anne de Rancourt, j'ai Lu 2014, 132 pages que j'aurais aimées un peu plus corrosives.

06:01 Publié dans Humour | Lien permanent | Commentaires (11) | Tags : anne de rancourt

14/07/2014

Patients

"Je découvre les joies de l'autonomie zéro, de l'entière dépendance aux humains qui m'entourent et que je ne connaissais pas hier."

A deux semaines de son vingtième anniversaire, Fabien heurte le fond d'une piscine pas assez remplie . Le diagnostic tombe: risque de paralysie à vie.
De cet accident de plongeon (deuxième cause de tétraplégie après les accidents de la route), à la réanimation où il a le temps d'observer consciencieusement la couleur du plafond et sa teinte, en passant par les centres de rééducation où il rencontrera de drôles de loustics, gais ou tristes , Fabien raconte avec humour et sensibilité, sans auto apitoiement, le passage brutal de sa condition de valide à celle d’handicapé.grand corps malade,fabien marsaud
Dans ces centres, le tragique côtoie l'humour volontaire  ou non,mais quand on a vingt ans , même en fauteuil roulant, c'est aussi l'âge des conneries, aussi limitées soient-elles ! Un récit plein de vie qui analyse avec lucidité le regard que l'on porte sur les handicapés:"Pour ceux qui n'ont pas l'habitude de le côtoyer, le statut d'handicapé (surtout en fauteuil roulant) est tellement marquant (effrayant, dérangeant ) qu’il masque complètement l'être humain qui existe derrière. On peut pourtant croiser chez les personnes handicapées le même genre de personnalités qu'ailleurs : un timide, une grande gueule, un mec sympa ou un gros con."

Patients *Grand Corps Malade, Points Seuil 2014, 166 pages enlevées.

*"Quand tu es dépendant des autres pour le moindre geste, il faut être pote avec la grande aiguille de l'horloge. la patience est un art qui s'apprend patiemment."

PS: je en connais pas bien les textes de slam de Grands Corps Malade, mais la personnalité sympathique de ce grand gaillard m'a donné envie de lire son récit et je ne le regrette pas .

 Pour continuer sur un thème identique, avec une écriture plus travaillée , on lira de Régine Detambel:Son corps extrême .clic

11/07/2014

Pas son genre, le film, le livre

Lui,  parisien, professeur de philosophie, en exil à Arras. Elle, coiffeuse et maman solo. Ils deviennent amants. Mais cette histoire improbable entre deux personnes que la classe sociale, les références culturelles, voire la géographie, opposent  inclut-elle les sentiments pour les deux parties en présence ? Tout n’est pas joué d’avance …philippe vilain
On pourrait évoquer ici un roman  un peu oublié, La dentellière, dont le personnage avait été incarné au cinéma par la toute jeune et déjà lumineuse, Isabelle Huppert. Mais l’originalité de Philipe Vilain, dans sa manière de traiter ce thème de la différence sociale dans une  histoire d’amour, est de laisser planer l’ambiguïté sur son héros masculin (qui décortique à l’envie ses attitudes mais semble incapable d’éprouver vraiment des sentiments, de se laisser aller), tout en laissant une échappatoire à son héroïne.
J’ai d’abord vu le film, pour son réalisateur, Lucas Belvaux et j’ai été enchantée par le jeu des acteurs, Emilie Dequenne, rayonnante, pleine de vie  d’énergie et d’intelligence, et Loïc Corbery, beau ténébreux qui réussit à conférer à la fois opacité et ambiguïté à son personnage. Le rythme est plein d’allant mais au final demeure cette question : l’aime-t-il, l’a-t-il aimée ou pas cette petite coiffeuse ?
Pour le savoir, j’ai enchaîné dans la foulée avec la lecture du roman de Philippe Vilain que j’ai trouvé plus cruel mais tout aussi ambigu. L’auto-analyse du personnage masculin est parfois pesante (de longs paragraphes comme autant de pavés) mais la fin du roman contrebalance la vision parfois cruelle du personnage féminin. Dans le film, Jennifer est beaucoup plus subtile autant dans sa manière de s’habiller que dans ses réflexions et l’on sent plus d’empathie de la part du réalisateur. Au final, je n’ai toujours pas tranché et la question reste posée…Un film et un roman à découvrir absolument.

10/07/2014

Moi, j'attends de voir passer un pingouin...en poche

Moi, j'attends de voir passer un pingouin, cette phrase qui m'habite et semble dépourvue de sens est un mantra pour desserrer l'étau. Entendant ou lisant ces syllabes absurdes, les hommes épris de sérieux, les représentants de l'ordre et de la loi, leurs amis, leurs alliés, les rédacteurs en chef, les directeurs financiers, les responsables de tout acabit haussent les épaules et passent leur chemin.
Nous voici tranquilles."

geneviève brisac

 

 

Une narratrice (serait-ce Nouk, une héroïne déjà rencontrée chez Genviève Brisac ?) non identifiée, qui "gagne sa vie en racontant des fariboles de petite ampleur", dans 13 petits textes nous livre des moments de sa vie. Une vie animée par une ribambelle d'animaux, par des dialogues avec son fils, Nelson, ou sa concierge, Céleste. Par des cours d'éducation populaire où elle exprime sa passion pour Rosa Luxembourg, cette révolutionnaire un peu trop oubliée.
Car c'est bien de révolte qu'il s'agit. Geneviève Brisac a choisi en effet d'illustrer ce thème, fondamental pour Pablo Picasso pour la collection Tabloïd de chez Alma éditeur.
Mais pas de révolte flamboyante. non,il faut comme elle l'indique dans son autoportrait  "Noter le passage du temps sur les êtres, observer une voile qui se gonfle, décrire les déceptions et les malentendus, la beauté des ciels et des amitiés, l'omniprésente bêtise , les injustices et les insoumissions Rendre réelle cette seconde vie cachée sous la vie officielle."
Il n'en reste pas moins que je suis restée un peu perplexe, accrochant ça et là quelques marque-page, séduite par le style lumineux et enjoué de Geneviève Brisac mais pas tout à fait rassasiée...

08/07/2014

Juin de culasse

"Ben si, le père pensait autrement. Outre que, le mal étant nommé, il se sentait un peu soulagé, il trouvait prodigieux, épatant, même, que le calendrier, la mécanique et la météo, que le grand beau temps et les quatre temps, que le moteur et la chaleur se fussent ligués, juste pour produire ce calembour calamiteux : juin de culasse. le père, des fois, il avait pas toute sa raison."

ça nous est tous arrivé au moins une fois: le coup de la panne en plein cagnard sur la route des vacances. Antoine Martin poursuivant son Histoire de l'humanité (commencée avec Le chauffe- eau clic) transforme une fois de plus en épopée hilarante nos p'tits et gros soucis de la vie quotidienne. On y retrouve son goût des mots , sa jubilation à mêler les registres de langue (et l'on voit bien que son narrateur a suivi des études classiques, le bougre: j'ai apprécié la fonction dictionnaire de ma liseuse !). Son portrait du garagiste d'autoroute, "cette came oléagineuse et rétive, cette tête de delcon", sorti d'un film d'Audiard (ou d'un roman de San Antonio) est délectable ! L'auteur pousse même le vice jusqu'à utiliser le champ lexical de la mécanique dans l'intitulé de chacun de ses chapitres ! Du grand art . J' attends déjà avec impatience le troisième volet !antoine martin

Juin de culasse, Antoine Martin, le Diable Vauvert 2014,56 pages, 5 euros version papier et encore moins version électronique !

07/07/2014

Mince, on est déjà le 7 juillet...

...et il y  a 8 ans, sur une impulsion, je lançais ce blog , en apparence stakhanoviste, en réalité fluctuant , mais qui pour l'instant perdure.

8 ans de découvertes, d'enthousiasmes, de coups de cœur, de déceptions aussi parfois, mais reste le plaisir alors, c'est reparti pour un tour !

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03/07/2014

Le liseur du 6H27

"Je n'ai pas de poireau disgracieux au menton ni de cheveu sur la langue mais je suis nanti d'un vrai nom à la con qui vaut bien à lui seul tous les poireaux et zézaiements du monde."

Guylain Vignolles travaille au pilon, un emploi qu'il abhorre. Alors, il s' arrange pour sauver discrètement des feuillets de la voracité de la machine et les lit à l'auditoire captif de son compartiment de RER de 6H 27.jean-paul didierlaurent,schtroumph grognon le retour
La découverte d'une clé USB va l'entraîner dans une autre quête, placée elle aussi sous le signe des mots.
J'ai lu jusqu'au bout ces 218 pages, appréciant au passage la variété et l'humanité des personnages secondaires mais plusieurs détails m'ont fait tiquer : une certaine complaisance dans la scatologie et des détails incongrus (qui irait déguster ses friandises préférées dans des toilettes, mêmes rutilantes, en faisant un moment privilégié ? ).  Quant au passage d'un livre se déroulant dans une cabine de routier, même si je suis bien consciente que ce type de littérature existe hélas, il a fait hurler en moi la féministe que je suis.
Il fallait bien un esprit grincheux pour mieux mettre en valeur tous vos éloges, les filles !

Le billet ,enthousiaste ,de Clara et  celui de Liliba

Celui de Séverine

celui, plus mitigé de Sylire

 

 

02/07/2014

Les gosses

"Il n'y a pas longtemps, j'ai été boire un coup avec une amie que je n'avais pas vue depuis cinq ans. Quand elle est arrivée et qu'elle s'est assise en face de moi, j'ai été sidérée par toutes les rides qu'elle avait autour des yeux et de la bouche. Elle avait pris un coup de vieux terrible.[...] Elle était peut être aussi joyeuse parce qu'elle me voyait à un stade avancé de délabrement  et se croyait épargnée.Je ne tenais plus sur ma chaise[...] Il me fallait un miroir d'urgence. [...] Les néons au dessus du lavabo ne m'épargnaient pas .ça ne faisait aucun doute, moi aussi j'avais pris un sacré coup de vieux."

"Un livre agréable, facile à lire et bien écrit, ça existe ?". Telle était la question que je posais il y a quelques temps à Cuné. Dans une mauvaise passe de lecture ,j'étais.  Et puis, j'ai déniché ,fraîchement sorti en poche, Les gosses qui remplit exactement les termes du contrat.valérie clô
ça sent le vécu mais sans lourdeur, on se retrouve  par petites touches dans le portrait de cette mère de famille fraîchement divorcée qui doit tout à la fois élever  un jeune adulte qui a une façon très particulière d'envisager le monde du travail , une grande fille, un pied dans l'adolescence, un pied dans l'enfance (qui a peur du noir mais a la dent dure pour critiquer sa mère) et la petite dernière, neuf ans au compteur, câline et adorable mais avec une fâcheuse tendance à ramener des animaux à la maison. Sans oublier une mère pot de colle et un voisin charmant. Le tout en bossant à la maison.
Un bon tempo, des personnages attachants, de l'humour et 141 pages qui se lisent d'une traite, que demander de mieux ?

Plein d'avis sur Babelio !

01/07/2014

Trop

"Nous sommes les enfants gâtés et gavés qui à Noël n'ouvrent plus leurs cadeaux."

Un titre court, efficace, en opposition avec l'avalanche de produits qui s'alignent sur les rayons de nos supermarchés, la multiplicité d'écrans que nous consultons, le flot continu d'informations auquel nous sommes soumis chaque jour. Sans oublier "Partout un fond musical, comme on dit un fond de sauce. La musique est utilisée comme sauce, une sauce insipide pour relever le goût insipide des choses, donner du goût à ce qui n’en a pas."Une sensation d'étouffement accentuée par ces pages intercalaire où court à l'infini cette antienne: "trop c'est trop".jean-louis fournierContre cette société du trop Jean-Louis Fournier s'insurge. En de courts chapitres, il souligne l'absurdité de notre propension à stocker de la culture dont nous n'aurons jamais le temps de profiter. L'humour lui-même n'est plus dans une relation d'humain à humain car les humoristes dans les salles gigantesques où ils officient s'adressent à la foule: "On est entre clients. Nos rires font le bruit d'une caisse enregistreuse."
Un panorama exhaustif et  grinçant où l’absurde se faufile souvent dans ces énumérations de nos aberrations quotidiennes( auxquelles nous sommes trop rompus pour y prêter encore attention), ainsi ce savoureux "Sel de hareng obtenu par lyophilisation de la sueur des harengs en nage." Salutaire.

 

Trop, jean-Louis Fournier, Éditions de la différence 2014, 181 pages.

le billet d'Yv qui m'a donné envie.

06:00 Publié dans Humour | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : jean-louis fournier