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12/01/2015

Au bonheur des ogres/Philomena

Pas vraiment envie de regarder l'adaptation du roman tant aimé de Daniel Pennac, Au Bonheur des ogres, mais bon, envie de me délester un peu de cette sidération qui nous a tous cueillis...
1985, (déjà ! ) date de parution du premier volume de l'épopée de la famille Malaussène, tendre, gaie et haute en couleurs, mais avec aussi un peu de noirceur dans le roman car dans ce grand magasin parisien a régné autrefois un ogre qui "dévorait" les enfants, ce que j'avais plutôt occulté.

Si j'ai aimé la représentation de la famille Malaussène (mention particulière au chien, Julius), si je n'ai rien à reprocher aux acteurs, il n'en reste pas moins que restituer en une heure trente la densité du récit et l'humour de Pennac était un pari perdu d'avance pour ceux qui, comme moi, ont lu le roman. Le film reste à la surface du texte et son côté "conte de fées" dans le visuel m'a plutôt gênée aux entournures. Il n'en reste pas mois que les hommes de la maison qui n’avaient pas lu le roman n'ont pas boudé leur plaisir.

Dans un tout autre genre, Philomena, de Stephen Frears, là aussi adapté d'un document (non lu mais qui semble  moins réussi que le film, d'après quelques avis).
Si je vous dis que ce film, basé sur des faits réels, raconte l'histoire d'un duo improbable  parti à la recherche d'un fils arraché à sa mère quarante sept ans ans plus tôt, vous allez soit fuir, soit sortir votre boîte de mouchoirs et vous aurez tort dans les deux cas.
Frears évoque ici, avec subtilité , émotion, humour et un grand sens du récit,un scandale ayant bouleversé l’Irlande: celui de ces filles-mères (de nos jours ont dit mères célibataires) enfermées dans des couvents dans les années cinquante et dont les enfants, s'ils survivaient aux accouchements sans aide médicale digne de ce nom, étaient adoptés, moyennant finance ,par des américains.

Philomena est une de ces mères et, au cinquantième anniversaire  de ce fils qui lui a été arraché alors qu'il avait trois ans, elle révèle son secret. Elle sera aidée  dans sa quête par un journaliste désabusé, déprimé et plutôt cynique. Si lui possède une intelligence aigüe, une culture pointue, Philomena qui lui apparaît plutôt fruste, va se révéler pleine de surprises et va surtout lui montrer l'importance de l'intelligence du cœur. Des personnages très nuancés, magnifiquement interprétés par Judi Dench et Steve Coogan. Pas de bons sentiments mais toute une gamme d'émotions qui rendent ce film indispensable à voir !

01/01/2015

Au Japon, ceux qui s'aiment ne disent pas je t'aime

Pour bien commencer l'année...

"Première fois
Au Japon, les choses que l'on fait pour la première fois de l'année, en janvier ont un nom. le premier rêve, la première visite au temple. la première flèche, le premier chant de nô, la première gorgée de saké après avoir suçoté une algue salée konbu, le premier signe que l'on calligraphie."

Sous le nom d'Elena Janvier se cachent trois jeunes Françaises ayant vécu au Japon. Sous forme d'abécédaire, elles ont collecté , avec délicatesse et humour, les idiosyncrasies japonaises et les ont confronté à nos habitudes françaises.elena janvier
C'est à la fois léger, (le dentifrice au melon) incongru (les stations services avec pistolets tombant du ciel) et très révélateur d'un mode de vie si différent du notre. Dévoré d'une traite car écrit de manière élégante et fluide.
De quoi satisfaire ma curiosité et confirmer ce que j'avais deviné intuitivement dans le si joli film Tel père, tel fils * (qui vient de sortir en DVD), en particulier concernant le bain que l'on "prend pour passer un moment privilégié avec les enfantas (parents et grands-parents se baignent avec les plus petits).

* qui se dit en japonais: les petits des grenouilles sont des grenouilles.

Le point de départ du film de Hirokazu Koreeda est le même que pour La vie est un long fleuve tranquille: deux bébés ont été échangés à la naissance. Les deux petits garçons ont six ans quand la situation est découverte. Tous deux sont extrêmement différents, tant par le caractère que par l'origine sociale et surtout par la relation qu'ils entretiennent avec leur père.

elena janvier


Le père architecte, ambitieux et fou de travail, ne se reconnaît évidemment pas dans l’enfant sensible et timide qu'il croit être son fils biologique. Il ne croit qu'à "la loi du sang "mais le rapprochement avec l'autre famille, moins policée, mais plus aimante, va le faire cheminer petit à petit vers un comportement plus affectueux.  Un film tout en délicatesse à ne pas manquer !
 Au passage, nous apprenons quelques informations  assez effarantes sur l'école privée japonaise où, dès l'entrée au primaire, les élèves sont soumis à une évaluation et doivent donc suivre des cours du soir !

31/12/2014

Bilan de décembre

Pas mal de série suivies et terminées en décembre, certaines avec passion, d'autres,beaucoup plus mollement.

Dans cette dernière catégorie, Scandal,où l'héroïne , de plus en plus grimacière, (gaffe aux rides) répète à l'envi certaines formules sensées évoquer des moments paradisiaques de carte postale à deux balles. Lassant.Le cliffhanger (clic) du dernier épisode nous a laissés de marbre.

Beaucoup plus de plaisir avec la saison 5 de la série française Engrenages, où l'héroïne  devient de plus en plus attachante, comme tous les personnages secondaires, d'ailleurs, qui ont une vraie densité et ne servent pas de faire-valoir. Une intrigue tortueuse à souhait,  des rebondissements, des liens police-justice éclairants et quatre ou cinq affaires en suspens pour mieux nous donner envie de repiquer au truc ! Yess ! Et c'est français !

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Plus familial mais ayant pris un sacré coup de jeune ,Fais pas ci, fais pas ça où les personnages se lâchent de plus en plus, laissent apparaître leurs failles et où on s'ancre davantage dans la réalité contemporaine (le mariage pour tous, des allusions transparentes au président...). Mention particulière à Valérie Bonneton (Fabienne Lepic) qui m'a définitivement ôté l'envie de me mettre au sport,

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ainsi qu'à Corinne Masiero, incarnant sa sœur dans la série qui, en quelques minutes d'apparition, fait exploser les codes du bon goût !

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Hautement réjouissant ! On en aurait bien pris quelques épisodes de plus !

Et enfin, la dernière saison en date de Homeland où la tension était telle dans certains épisodes, qu'on pouvait entendre les poutres craquer ! La fin est plus en demi-teinte mais bon ...index.jpg

Des séries où les femmes ne sont pas des potiches !

J'en profite pour vous souhaiter une bonne année 2015 ! Que tous vos vœux se réalisent !

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10/11/2014

Still the water

N'ayant lu en diagonale qu'une critique, c'est surtout l'occasion voir un film japonais en VO près de chez moi ( à ne pas rater) et le désir de voir l'océan qui m'ont décidée à aller voir Still the Water.
Un film que j'ai laissé décanter quelques jours, pour mieux en apprécier la beauté et essayé d'éclaircir quelques points non élucidés (j'aime quand l'auteure, en l'occurrence Naomi Kawase, ne se sent pas obligée d'éclaircir tous les mystères, faisant confiance à son spectateur).
Sur une île subtropicale japonaise une adolescente, Kyoko, se confronte simultanément à la mort annoncée de sa mère et à son éveil amoureux pour un lycéen de son âge, Kaito. Éros et Thanatos donc.
Still the water repose sur de nombreuses oppositions et sur les ponts que vont établir différents personnages pour les abolir.Les pères et grands-pères préparent ainsi les adolescents de manière apaisée aux changements auxquels ils sont confrontés.007118.jpg-r_160_240-b_1_D6D6D6-f_jpg-q_x-xxyxx.jpg
Quant à la nature, elle joue un rôle primordial, La mère de l'héroïne étant une chamane qui apprécie particulièrement un très vieux banian, arbre tortueux constituant à lui seul une véritable jungle. Quant à l’héroïne, c'est elle qui initiera Kaito simultanément à l'amour et à la mer.
Beaucoup de poésie, d'harmonie dans les images somptueuses qui ne font pourtant pas l'impasse sur la cruauté. Deux sacrifices d'animaux particulièrement pénibles sont ainsi filmés, remplaçant les deux morts venues troubler la sérénité insulaire. Quant au massacre d'arbres, broyés par une grue, sorte de dinosaure mécanique implacable, elle est tout aussi cruelle.
Beaucoup de fluidité, d’émotion dans des scènes familiales particulièrement réussies, une approche tout en harmonie de la mort, bref, une réussite !


 

11/09/2014

Gemma Bovery, le film

Même s'il m'a fallu un temps d'adaptation pour accepter Lucchini en éditeur reprenant la boulangerie familiale normande, le roman graphique de Posy Simmonds, épuré, allégé de quelques intrigues inutilement compliquées, gagne dans l'adaptation d'Anne Fontaine en luminosité et en sensualité.
Gemma Arterton, qui incarnait déjà  au cinéma une autre héroïne de Simmonds, Tamara Drewe, est parfaite dans le rôle de la "rose anglaise", beauté fraîche et en apparence naïve.51KsmL+h2qL._AA160_.jpgGemma_Bovery.jpg
Quelques coups de griffes , quelques pointes d'humour, on passe un excellent moment avec ce boulanger persuadé d'être un démiurge, un metteur en scène de cette Emma Bovary anglaise qu'il veut sauver malgré elle.
Entre le film et le roman graphique , je ne choisis pas , j'aime les deux ! :)

 

11/07/2014

Pas son genre, le film, le livre

Lui,  parisien, professeur de philosophie, en exil à Arras. Elle, coiffeuse et maman solo. Ils deviennent amants. Mais cette histoire improbable entre deux personnes que la classe sociale, les références culturelles, voire la géographie, opposent  inclut-elle les sentiments pour les deux parties en présence ? Tout n’est pas joué d’avance …philippe vilain
On pourrait évoquer ici un roman  un peu oublié, La dentellière, dont le personnage avait été incarné au cinéma par la toute jeune et déjà lumineuse, Isabelle Huppert. Mais l’originalité de Philipe Vilain, dans sa manière de traiter ce thème de la différence sociale dans une  histoire d’amour, est de laisser planer l’ambiguïté sur son héros masculin (qui décortique à l’envie ses attitudes mais semble incapable d’éprouver vraiment des sentiments, de se laisser aller), tout en laissant une échappatoire à son héroïne.
J’ai d’abord vu le film, pour son réalisateur, Lucas Belvaux et j’ai été enchantée par le jeu des acteurs, Emilie Dequenne, rayonnante, pleine de vie  d’énergie et d’intelligence, et Loïc Corbery, beau ténébreux qui réussit à conférer à la fois opacité et ambiguïté à son personnage. Le rythme est plein d’allant mais au final demeure cette question : l’aime-t-il, l’a-t-il aimée ou pas cette petite coiffeuse ?
Pour le savoir, j’ai enchaîné dans la foulée avec la lecture du roman de Philippe Vilain que j’ai trouvé plus cruel mais tout aussi ambigu. L’auto-analyse du personnage masculin est parfois pesante (de longs paragraphes comme autant de pavés) mais la fin du roman contrebalance la vision parfois cruelle du personnage féminin. Dans le film, Jennifer est beaucoup plus subtile autant dans sa manière de s’habiller que dans ses réflexions et l’on sent plus d’empathie de la part du réalisateur. Au final, je n’ai toujours pas tranché et la question reste posée…Un film et un roman à découvrir absolument.

26/06/2014

On a failli être amies

Carole (Emmanuelle Devos) étouffe dans son rôle multitâches d'épouse de chef étoilé. Elle vient donc en catimini consulter Marithé (Karin Viard) , chargée de réorienter les adultes . Une relation ambiguë s'établit entre les deux femmes car , tandis que Carole s'éloigne de son mari , interprété par le trop craquant Roschdy Zem, Marithé ne reste pas insensible aux charmes du cuisinier... Les deux femmes entament donc une relation qui, sous le couvert de l'amitié, s'avère plus intéressée et manipulatrice que prévu.anne le ny,karin viard,emmanuelle devos
Trop démonstratif, on nous répète à trois reprises que ces deux femmes sont à la croisée des chemins, frôlant parfois la caricature (Emmanuelle Devos  qui lance à Karin Viard qu'elle est "méchante" a pourtant quitté depuis longtemps la cour de l'école primaire), ce film  a juste failli trouvé le chemin de mon cœur , malgré une dernière partie beaucoup plus réussie car plus subtile. Pourtant  j'avais envie de l'aimer ce film ! En effet, ce n'est pas tous les jours qu'on bâtit un projet cinématographique reposant presque uniquement sur un duo féminin, dont l'interprétation, par ailleurs est  en toute en nuances.


21/06/2014

La ritournelle

 Deux quinquagénaires, ensemble depuis le lycée agricole, voient leur couple partir vers des voies différentes. Lui, gentleman farmer mâtiné de Charles Bovary, ronchonne à qui mieux mieux et ne semble s’éclater que lors des concours de taureaux . Elle, coiffée d'une toque de fourrure sur qui l'assimile plus à une héroïne russe, originale, curieuse de nouveautés, ouverte sur le monde, s’étiole un peu et exprime son stress à coup d’eczéma. Un bon prétexte cette dermatite pour deux jours d'évasion à Paris...

Comédie de remariage, La ritournelle se joue des clichés : non, tous les agriculteurs ne parlent pas patois. Ils sont cultivés, habillés avec élégance, stressés aussi et "montent" à la ville pour s'aérer l'esprit. Je me suis tout à fait identifiée à Brigitte (Isabelle Huppert tout à fait convaincante en éleveuse), riant de certaines scènes qu'on aurait pu croire tournée chez moi ! Les personnages ne sont pas caricaturaux, Darroussin n'est pas qu'un râleur atrabilaire, et comme toujours chez Fitoussi les personnages de femmes sont envisagés avec bienveillance , dans toutes leurs nuances, y compris la fantaisie. Bref , un pur régal !
Inutile de vous dire que je me suis extasiée devant les magnifiques charolais et que je me suis précipitée sur Le chevalier inexistant, d'Italo Calvino , roman révélateur dans le film .

L'avis d'Aifelle

01/03/2014

Avant que de tout perdre...

...court-métrage réalisé par Xavier Legrand, interprété par Léa Drucker et Denis Ménochet a emporté le César dans sa catégorie et concourt aussi aux Oscars !images.jpg

On souhaite le meilleur à ce film , court  mais  haletant, prenant, qui aborde tout en retenue le problème des violences conjugales et souligne l'importance de la solidarité.


 

31/01/2014

Bilan de janvier

Rien de transcendant apparemmment ce mois-ci, plutôt des coups de griffes contre

*Le(s)? scénariste(s) qui, à force de vouloir profiter du filon des personnages de Kate Atkinson (en particulier Jackson Brodie, le si craquant) ont versé dans le grand n'importe quoi dans cette saison 2. Un seul épisode correct , basé sur roman , Parti tôt , pris mon chien et les deux autres ...exaspérants au possible. à fuir.EMI_398738.jpg

 

* The Americans, série américaine mettant en scène un couple d'espions soviétiques installé aux Etats-Unis dans les années 80. Aux magouillages d'espions viennent s'ajouter les tensions entre les deux héros , appariés par leur état-major, qui ont eu deux enfants , symbolisant ainsi la famille typique américaine. Pour pimenter le tout, évidemment les enfants ne sont pas au courant  de la vraie profession de leurs parents et un membre du FBI vient s'installer avec sa propre famille juste en face des espions soviétiques !original_654956.jpg
La réalisation est mollassonne et comment croire qu'un homme affublé d'une perruque atroce , lui donnant l'air d'un psychopathe, puisse séduire une secrétaire , même en manque affectif ?

 

*Les programmateurs de DCI Banks, série classique mais efficace, qui n'ont rien trouvé de mieux que de programmer l'épisode pilote le 30 janvier. Du coup, nous connaissons d'avance le coupable car un épisode programmé précédemment y faisait référence. De l'art de se tirer une balle dans le pied.index.jpg

 

 

 

 

 * Heureusement, heureusement, nous sommes allés au théâtre voir Instants critiques,  une adaptation de François Morel et Olivier Broche d’après les échanges entre Jean-Louis Bory et Georges Charensol lors de l’émission Le Masque et La Plume sur France-Inter.images.jpg
 La mise en scène François Morel, pleine de rythme d'inventivité et de tendresse donne leur pleine mesure à ces échanges parfois musclés, mais toujours pleins d'humour entre les deux critiques de cinéma en apparence si opposés. D'un côté Jean-Louis Bory, plein de sensibilité , qui s'approprie les films "intellos" de Pasolini ou Godard. De l'autre, Charensol qui affecte aimer un cinéma plus commercial. Mais tous deux se rejoignent pour conspuer Alain Delon ou communier en chanson avec "Les parapluies de Cherbourg". Une magnifique complicité donc et de l'émotion tout à la fin du spectacle pour évoquer avec délicatesse la disparition de Jean-Louis Bory.
Je craignais un peu l'aspect statique de ces échanges mais Olivier Broche, Olivier Saladin et Lucrèce Sassella au piano, (car oui, autrefois un pianiste accompagnait les échanges de l'émission de France Inter) ,chantent, dansent,et font revivre avec sensibilité ces échanges quasi mythiques ! à ne pas rater !