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16/10/2015

Spectacles

"Je sais, j'ai un gros défaut, je lis beaucoup."

N'ayant jamais eu la chance de voir un spectacle de Valérie Lemercier, je me faisais une joie de découvrir les textes de ses spectacles , jamais enregistré ni filmés.valerie Lemercier
Hélas, à part les textes concernant "la Renardière" , mettant en scène des hobereaux campagnards gratinés, je suis restée de marbre, ne parvenant pas à imaginer comment elle pouvait les interpréter. Un flop. Pas grave, je lui garde mon capital sympathie intact.
En attendant, je me régale avec cette comique belge aux faux airs de Nadine Morano drôle . Véronique Gallo  clic.

valerie lemercier

06:00 Publié dans Humour | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : valerie lemercier

15/10/2015

Pattes de velours, oeil de lynx

"Mes enfants sont beaux et gras, les yeux ronds comme ceux d'un chat.Les voisins sont maigres et laids, les yeux fins comme ceux d'un chien." (proverbe suédois)

Sara et Björn, un jeune couple, sont ravis d'avoir quitté la vie citadine et l'immeuble, empli de voisins psychorigides et racistes ,où ils habitaient.
Ils emménagent à la campagne, un espace de liberté dont ils vont pouvoir aussi faire profiter leur chatte, Michka.maria ernestam
Las, leurs seuls voisins, au demeurant de prime abord fort sympathiques, ont un chat dominant qui entend bien rester le maître absolu de son territoire.Très vite, Sara et sa voisine, Agneta, vont entamer une guerre larvée où vont réapparaître les blessures du passé.
Partant d'une situation vécue, expliquée dans la postface, Maria Ernestam instille en une centaine de pages une atmosphère qui vire très vite à l'aigre et affirme le pouvoir de la nature sur toutes les entreprises humaines.
Un petit délice à ne pas manquer !

Chez Gaïa Éditions 2015, traduit du suédois par Esther Sermage. 9 euros

13/10/2015

La cour des secrets

"Si j'ai appris quelque chose aujourd'hui, c'est que les ados feraient passer le pire des criminels pour un enfant de chœur."

L' affaire- non élucidée-de l'assassinat d'un ado de seize ans trouvé dans l'enceinte d'un très chic collège catholique irlandais de filles est relancée par l’apparition d’une photo sur un panneau d'affichage indiquant "Je sais qui l'a tué".tana french
Les deux enquêteurs, issus d'un milieu modeste, ayant chacun des objectifs professionnel différents, ont fort à faire avec ces adolescents privilégiés, soumis à la pression scolaire et empêtrés dans des conflits de loyauté et des histoires d'amitié et d'amour.
Un brin de surnaturel, la magie d'une clairière, beaucoup de dialogues (un peu trop à mon goût) mais un grand sens de la psychologie font que j'ai beaucoup aimé ce roman de Tana French.

La cour des secrets, Tana French, Calmann-Levy 2015.tana french

12/10/2015

Ma mère du Nord

"Ma mère se méfiait de sa sensibilité, comme ceux qui en ont trop. Elle la gardait à l'intérieur."

"Dans [ses] livres, [il a ]donné des nouvelles de [sa] famille." et termine par sa mère car "C'est toujours chez leur mère que se réfugient les gangsters après leur dernier coup."
Jouant sur l'homophonie entre mère et mer, Jean-Louis Fournier file la métaphore de météorologie marine, ponctuant son roman de titres de chapitres s'y référant. Il nous précise aussi que sa mère "était froide seulement à l'oral." et brosse un portrait nuancé de cette femme qui dut élever seule ses enfants et tenir un ménage à bout de bras, amoureuse d'un médecin alcoolique, généreux ,mais capable d'oublier la sortie exceptionnelle promise à son épouse.jean-louis fournier
Fournier, à son habitude, a le sens de la formule mais on le sent très solitaire et ce roman d'un vieil enfant, qui reconnaît volontiers n'avoir pas été facile à vivre, est plein d'une tendresse dont on sent qu'elle s'exprime presque malgré lui.Émouvant.

Ma mère du Nord, Jean-Louis Fournier Stock 2015.jean-louis fournier

 

10/10/2015

Le grand & le petit

"Et leur rire fait fuir les bêtes de la nuit."

Sont-ils frères ou amis ? L'ambiguïté est maintenue et c'est très bien car ainsi chaque lecteur pourra s'identifier à ces personnages, l'un  GRAND, l'autre petit qui sont chacun persuadé que l'autre est le préféré, justement grâce à sa taille (ou son rang d'âge).
L'esprit de compétition fait son apparition, l'exaspération monte, et le grand finit par partir dans la nature pour éviter tout débordement de sa force.
Mais très vite, chacun d'eux va se rendre compte  que "C'est moins bien sans lui."et qu'il vaut mieux s'unir pour affronter l'obscurité.catherine leblanc,jean-françois martin
Avec des phrases en apparence simples, Catherine Leblanc nous fait partager une situation qui parlera à beaucoup d’enfants et explore ,avec délicatesse et justesse, les pensées intimes de ces personnages.
Quant aux dessins, ils jouent sur l'ombre et la lumière mais révèlent, quand on les regarde plus attentivement, une foule de détails délicats et poétiques.La typographie souligne aussi avec élégance l’opposition entre les personnages
Un ouvrage aussi agréable à lire qu'à regarder et qui, mine de rien, est tout à la fois poétique et utile. Une belle réussite !

 

Le grand & le petit, catherien Leblanc, Jean-François Martin, le Seuil 2015.

Merci à catherine Leblanc

09/10/2015

Les mots qu'on ne me dit pas...en poche

"Dans la famille, la vraie muette, c'est moi."

Véronique Poulain est la fille de deux sourds-muets.Elle même n'est pas sourde et , à sa suite, nous découvrons, parfois de manière un peu crue, parfois de manière enjouée, l'univers si particulier (et bruyant !) de ces parents hors-normes.véronique poulain
Plein d'informations, pittoresques et instructives ,mais aussi tout un panel d'émotions par lequel est passée l'auteure avant d’accepter fièrement ses parents et de leur écrire son amour dans ces 156 pages. Un texte qui porte un regard plein de justesse sur un handicap dont on ne parle pas souvent.

08/10/2015

Trop...en poche

"Nous sommes les enfants gâtés et gavés qui à Noël n'ouvrent plus leurs cadeaux."

Un titre court, efficace, en opposition avec l'avalanche de produits qui s'alignent sur les rayons de nos supermarchés, la multiplicité d'écrans que nous consultons, le flot continu d'informations auquel nous sommes soumis chaque jour. Sans oublier "Partout un fond musical, comme on dit un fond de sauce. La musique est utilisée comme sauce, une sauce insipide pour relever le goût insipide des choses, donner du goût à ce qui n’en a pas."Une sensation d'étouffement accentuée par ces pages intercalaire où court à l'infini cette antienne: "trop c'est trop". Contre cette société du trop Jean-Louis Fournier s'insurge. En de courts chapitres, il souligne l'absurdité de notre propension à stocker de la culture dont nous n'aurons jamais le temps de profiter. L'humour lui-même n'est plus dans une relation d'humain à humain car les humoristes dans les salles gigantesques où ils officient s'adressent à la foule: "On est entre clients. Nos rires font le bruit d'une caisse enregistreuse."jean-louis fournier
Un panorama exhaustif et  grinçant où l’absurde se faufile souvent dans ces énumérations de nos aberrations quotidiennes( auxquelles nous sommes trop rompus pour y prêter encore attention), ainsi ce savoureux "Sel de hareng obtenu par lyophilisation de la sueur des harengs en nage." Salutaire.

06/10/2015

Stations (entre les lignes)

"Ravis de tout, de rentrer chez soi, de faire une traversée de l'ordinaire, l'enfilage de la rémanence des scènes quotidiennes, ce que la traversée rend saillant et qui, sinon, ne serait qu'à peine perceptible."

Emprunter les transports en commun, quoi de plus banal ? Et pourtant, Jane Sautière nous donne à voir ceux que nous côtoyons sans les regarder vraiment, les paysages que nous traversons, plus ou moins hébétés, la façon dont notre corps s'adapte instinctivement aux corps des autres, à leurs sacs , à leurs odeurs. Elle capte les sensations, les infimes traces d'émotions et capture par son regard plein d'humanité ce qui donne du relief à la routine apparente.jane sautière
Son écriture précise nous emporte et aiguise aussi notre regard. On ne prendra plus les transports en commun de la même manière grâce à Jane Sautière.

Stations (entre les lignes), Jane Sautière, Éditions Verticales,  2015,137pages piquetées de marque-pages.

Du même auteur: clic

Ptitlapin m'avait donné envie.

Clara a aimé aussi.

 

 

05/10/2015

Les Pêchers

"Il ne veut pas effacer l'autre, il veut la garder, elle et son chagrin, il ne veut rien perdre d'elle, même sa fureur. En fait, il l'aime entièrement, et il aime encore davantage le mal qu'ils se font. Cette douleur est à eux, aussi forte que l'amour. Et moi, je ne peux rien comprendre à tout cela puisque je suis hors-jeu."

Tamara, une femme prisonnière d'un tyran domestique qui veut à tout prix faire d'elle une épouse parfaite et une belle-mère acceptable pour sa fille, Esther.claire castillon
Aimée, la mère d'Esther qui a su partir à temps mais ne parvient pas à être une mère pour sa fille.
Esther, enfin qui glisse d'une famille à l'autre, tantôt manipulatrice, tantôt manipulée, victime sacrificielle en devenir.
Une seule histoire avec des personnages récurrents mais des points de vue qui alternent, une ambiance étrange et des personnages trop désincarnés pour vraiment nous toucher.

Les pêchers, Claire Castillon, Éditions de l'Olivier 2015, 203pages.

04/10/2015

Le mystère du hareng saur...en poche

"-ça fait toujours plaisir de se faire insulter par le fantasme de quelqu’un d'autre."

Branle-bas de combat dans le monde des livres ! Thursday Next a disparu et il faut la retrouver d’urgence pour éviter une guerre entre le Roman Grivois et la Littérature Féminine. Pas sûr que le conflit soit évité car celle qui est chargée de la retrouver n'est autre que la Thursday de fiction, qui interprète son rôle mais ne dispose pas des mêmes capacités que celles de son illustre modèle.jasper fforde
Flanquée d'un majordome mécanique, louvoyant entre les Hommes du Plaid et les trafiquants de fromage, Thursday aura fort à faire, d'autant que son p'tit cœur tout mou bat fort pour le mari de Thursday...
Quel bonheur de replonger dans le Monde des Livres ! Les e-books y sèment un peu de désordre et la Thursday de roman va s'employer à comparer le monde réel, fort chaotique à ses yeux ,et celui, plus policé en apparence ,de la fiction. Jasper Fforde a retrouvé une veine inventive qui fait plaisir à lire et même si l’intrigue est un peu légère, on prend beaucoup de plaisir à se balader dans le monde plein de références loufoques , de fausse logique et d'humour ! un vrai régal !

10/18