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20/10/2015

Dix minutes par jour

"Parce que en effet, le meilleur de la vie est dans toutes les expériences intéressantes qui nous attendent encore : je suis en train de l'apprendre avec le jeu des dix minutes.
 Et donc, il réside aussi dans les livres que tout le monde alu mais, pour un quelconque motif, nous pas encore."

Chiara est un tournant de son existence: on a confié sa rubrique hebdomadaire à une gagnante de la téléréalité, son mari, qu'elle a connu très jeune, l'a quittée et, cerise sur le gâteau elle habite Rome où elle se languit de son village natal. chiara gamberale
Pour lui redonner de l'élan,sa psy lui demande de tenter chaque jour pendant dix minutes une nouvelle expérience. Chiara se prête au jeu de bonne grâce et, forte des liens qu'elle a su nouer avec tout un panel d'amis et de connaissances éclectiques et sympathiques, va repartie de plus belle et envisager sa vie sous un nouvel angle.
C'est plein de fraîcheur, léger mais jamais mièvre, et Chiara est diablement sympathique. Un petit plaisir qu'on ne se refuse pas !

Dix minutes par jour, Chiara Gamberale, traduit de l'italien par Élise Gruau, Michel Lafon 2015

L'avis de Cuné, qui m'avait donné envie !

19/10/2015

Recherche femme parfaite

"La folie, me dit-elle, c'est de faire toujours la même chose, mais en espérant qu'un jour il y ait un résultat différent."

Julie est une femme parfaite , mère, épouse , qui mène sa carrière tambour battant. Elle est profondément admirée par sa voisine, la narratrice,  photographe beaucoup plus bohème:"C'était insensé tout ce qu'elle était capable de faire en une seule journée. Avec gentillesse et l'air de ne pas faire d'efforts . Sans se plaindre . Et le sourire aux lèvres, s'il vous plaît!".
Mais un jour la belle mécanique s'enraye : Julie craque et se retrouve internée à Ste Anne. Diagnostic: "épuisement maternel aigu". anne berest
La narratrice commence alors une quête de femmes parfaites, cooptées par d'autres femmes, qu'elle photographiera en vue d'une exposition à Arles. Mais ce qu'elle trouvera au bout de sa recherche n'aura rien à voir avec le but attendu.
Avec humour et empathie, Anne Berest brosse le portrait de femmes de tous âges qui ont fort à faire avec leur féminité et la perfection qu'elles s’obstinent à atteindre, ou pas...Un roman joyeusement féministe, mené tambour battant , plein d'optimisme, de références et de conseils iconoclastes. Une galerie de personnages hauts en couleurs, (notamment une conseillère: Marie-Amélie Roussel,"sorte de psychanalyste concrète" qui vous donne son avis sur les choses" que j'ai tout particulièrement adorée) ,qui donne la pêche ! Un coup de cœur !

Recherche femme parfaite, Anne Berest, grasset 2015, 295 pages toniques

 

16/10/2015

Spectacles

"Je sais, j'ai un gros défaut, je lis beaucoup."

N'ayant jamais eu la chance de voir un spectacle de Valérie Lemercier, je me faisais une joie de découvrir les textes de ses spectacles , jamais enregistré ni filmés.valerie Lemercier
Hélas, à part les textes concernant "la Renardière" , mettant en scène des hobereaux campagnards gratinés, je suis restée de marbre, ne parvenant pas à imaginer comment elle pouvait les interpréter. Un flop. Pas grave, je lui garde mon capital sympathie intact.
En attendant, je me régale avec cette comique belge aux faux airs de Nadine Morano drôle . Véronique Gallo  clic.

valerie lemercier

06:00 Publié dans Humour | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : valerie lemercier

15/10/2015

Pattes de velours, oeil de lynx

"Mes enfants sont beaux et gras, les yeux ronds comme ceux d'un chat.Les voisins sont maigres et laids, les yeux fins comme ceux d'un chien." (proverbe suédois)

Sara et Björn, un jeune couple, sont ravis d'avoir quitté la vie citadine et l'immeuble, empli de voisins psychorigides et racistes ,où ils habitaient.
Ils emménagent à la campagne, un espace de liberté dont ils vont pouvoir aussi faire profiter leur chatte, Michka.maria ernestam
Las, leurs seuls voisins, au demeurant de prime abord fort sympathiques, ont un chat dominant qui entend bien rester le maître absolu de son territoire.Très vite, Sara et sa voisine, Agneta, vont entamer une guerre larvée où vont réapparaître les blessures du passé.
Partant d'une situation vécue, expliquée dans la postface, Maria Ernestam instille en une centaine de pages une atmosphère qui vire très vite à l'aigre et affirme le pouvoir de la nature sur toutes les entreprises humaines.
Un petit délice à ne pas manquer !

Chez Gaïa Éditions 2015, traduit du suédois par Esther Sermage. 9 euros

13/10/2015

La cour des secrets

"Si j'ai appris quelque chose aujourd'hui, c'est que les ados feraient passer le pire des criminels pour un enfant de chœur."

L' affaire- non élucidée-de l'assassinat d'un ado de seize ans trouvé dans l'enceinte d'un très chic collège catholique irlandais de filles est relancée par l’apparition d’une photo sur un panneau d'affichage indiquant "Je sais qui l'a tué".tana french
Les deux enquêteurs, issus d'un milieu modeste, ayant chacun des objectifs professionnel différents, ont fort à faire avec ces adolescents privilégiés, soumis à la pression scolaire et empêtrés dans des conflits de loyauté et des histoires d'amitié et d'amour.
Un brin de surnaturel, la magie d'une clairière, beaucoup de dialogues (un peu trop à mon goût) mais un grand sens de la psychologie font que j'ai beaucoup aimé ce roman de Tana French.

La cour des secrets, Tana French, Calmann-Levy 2015.tana french

12/10/2015

Ma mère du Nord

"Ma mère se méfiait de sa sensibilité, comme ceux qui en ont trop. Elle la gardait à l'intérieur."

"Dans [ses] livres, [il a ]donné des nouvelles de [sa] famille." et termine par sa mère car "C'est toujours chez leur mère que se réfugient les gangsters après leur dernier coup."
Jouant sur l'homophonie entre mère et mer, Jean-Louis Fournier file la métaphore de météorologie marine, ponctuant son roman de titres de chapitres s'y référant. Il nous précise aussi que sa mère "était froide seulement à l'oral." et brosse un portrait nuancé de cette femme qui dut élever seule ses enfants et tenir un ménage à bout de bras, amoureuse d'un médecin alcoolique, généreux ,mais capable d'oublier la sortie exceptionnelle promise à son épouse.jean-louis fournier
Fournier, à son habitude, a le sens de la formule mais on le sent très solitaire et ce roman d'un vieil enfant, qui reconnaît volontiers n'avoir pas été facile à vivre, est plein d'une tendresse dont on sent qu'elle s'exprime presque malgré lui.Émouvant.

Ma mère du Nord, Jean-Louis Fournier Stock 2015.jean-louis fournier

 

10/10/2015

Le grand & le petit

"Et leur rire fait fuir les bêtes de la nuit."

Sont-ils frères ou amis ? L'ambiguïté est maintenue et c'est très bien car ainsi chaque lecteur pourra s'identifier à ces personnages, l'un  GRAND, l'autre petit qui sont chacun persuadé que l'autre est le préféré, justement grâce à sa taille (ou son rang d'âge).
L'esprit de compétition fait son apparition, l'exaspération monte, et le grand finit par partir dans la nature pour éviter tout débordement de sa force.
Mais très vite, chacun d'eux va se rendre compte  que "C'est moins bien sans lui."et qu'il vaut mieux s'unir pour affronter l'obscurité.catherine leblanc,jean-françois martin
Avec des phrases en apparence simples, Catherine Leblanc nous fait partager une situation qui parlera à beaucoup d’enfants et explore ,avec délicatesse et justesse, les pensées intimes de ces personnages.
Quant aux dessins, ils jouent sur l'ombre et la lumière mais révèlent, quand on les regarde plus attentivement, une foule de détails délicats et poétiques.La typographie souligne aussi avec élégance l’opposition entre les personnages
Un ouvrage aussi agréable à lire qu'à regarder et qui, mine de rien, est tout à la fois poétique et utile. Une belle réussite !

 

Le grand & le petit, catherien Leblanc, Jean-François Martin, le Seuil 2015.

Merci à catherine Leblanc

09/10/2015

Les mots qu'on ne me dit pas...en poche

"Dans la famille, la vraie muette, c'est moi."

Véronique Poulain est la fille de deux sourds-muets.Elle même n'est pas sourde et , à sa suite, nous découvrons, parfois de manière un peu crue, parfois de manière enjouée, l'univers si particulier (et bruyant !) de ces parents hors-normes.véronique poulain
Plein d'informations, pittoresques et instructives ,mais aussi tout un panel d'émotions par lequel est passée l'auteure avant d’accepter fièrement ses parents et de leur écrire son amour dans ces 156 pages. Un texte qui porte un regard plein de justesse sur un handicap dont on ne parle pas souvent.

08/10/2015

Trop...en poche

"Nous sommes les enfants gâtés et gavés qui à Noël n'ouvrent plus leurs cadeaux."

Un titre court, efficace, en opposition avec l'avalanche de produits qui s'alignent sur les rayons de nos supermarchés, la multiplicité d'écrans que nous consultons, le flot continu d'informations auquel nous sommes soumis chaque jour. Sans oublier "Partout un fond musical, comme on dit un fond de sauce. La musique est utilisée comme sauce, une sauce insipide pour relever le goût insipide des choses, donner du goût à ce qui n’en a pas."Une sensation d'étouffement accentuée par ces pages intercalaire où court à l'infini cette antienne: "trop c'est trop". Contre cette société du trop Jean-Louis Fournier s'insurge. En de courts chapitres, il souligne l'absurdité de notre propension à stocker de la culture dont nous n'aurons jamais le temps de profiter. L'humour lui-même n'est plus dans une relation d'humain à humain car les humoristes dans les salles gigantesques où ils officient s'adressent à la foule: "On est entre clients. Nos rires font le bruit d'une caisse enregistreuse."jean-louis fournier
Un panorama exhaustif et  grinçant où l’absurde se faufile souvent dans ces énumérations de nos aberrations quotidiennes( auxquelles nous sommes trop rompus pour y prêter encore attention), ainsi ce savoureux "Sel de hareng obtenu par lyophilisation de la sueur des harengs en nage." Salutaire.

06/10/2015

Stations (entre les lignes)

"Ravis de tout, de rentrer chez soi, de faire une traversée de l'ordinaire, l'enfilage de la rémanence des scènes quotidiennes, ce que la traversée rend saillant et qui, sinon, ne serait qu'à peine perceptible."

Emprunter les transports en commun, quoi de plus banal ? Et pourtant, Jane Sautière nous donne à voir ceux que nous côtoyons sans les regarder vraiment, les paysages que nous traversons, plus ou moins hébétés, la façon dont notre corps s'adapte instinctivement aux corps des autres, à leurs sacs , à leurs odeurs. Elle capte les sensations, les infimes traces d'émotions et capture par son regard plein d'humanité ce qui donne du relief à la routine apparente.jane sautière
Son écriture précise nous emporte et aiguise aussi notre regard. On ne prendra plus les transports en commun de la même manière grâce à Jane Sautière.

Stations (entre les lignes), Jane Sautière, Éditions Verticales,  2015,137pages piquetées de marque-pages.

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Ptitlapin m'avait donné envie.

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