Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

22/04/2010

Si on rentrait

"Les bonnes maisons sont celles qui absorbent les joies, les peines, les disputes, les réonciliations, les souvenirs et les objets qu'on n'a pas choisis."

Un homme, jaloux de son voisin, qui ne supporte pas la nouvelle affectation des pièces de sa maison; une femme qui, mine de rien, se fait évincer de chez elle, une autre qui aime les maisons plus que leurs propriétaires et les investit un peu comme un bernard-l'ermite, phagocytant leurs souvenirs, tels sont quelques uns des héros qui peuplent le recueil de nouvelles, Si on rentrait
Tous ces textes ont en commun de mettre en scène, à des degrés divers, une maison, révélatrice des tensions ou des rêveries qui s'y donnent libre-cours.41b8MpFWCzL._SL500_AA300_.jpg
Maisons de famille enjeu de luttes sournoises ou franches, maison témoin de la générosité mal payée de retour, maison vitrine, toutes ont su parler à mon coeur, même si , léger bémol, je regrette l'aspect un peu mécanique de certaines nouvelles à chute.
Véronique M.Le Normand passe avec bonheur d'un univers à un autre, peignant toujours avec délicatesse et subtilité les errements des âmes et des coeurs. On part avec Karine au marché, on frémit à l'idée de rencontrer "l'amie des maisons", on sourit, on se réjouit ou on se reconnaît au passage et à peine a-t-on terminé ce recueil qu'on n'a qu'une envie: prolonger le plaisir en le relisant aussitôt. Ce que j'ai fait !

Si on rentrait, Véronique M. Le Normand, Editions Thierry Magnier 2010 , 107 pages pour les amoureux des maisons, et les autres ! Et hop, sur l'étagère des coups de coeur!

Noté chez Clarabel.

 

21/04/2010

White palace

"Il voulait se peletonner dans la chaleur de son aisselle et hiberner là tout l'hiver."

Max, vingt-sept ans , rédacteur publicitaire en devenir, veuf toujours éploré et abstinent, se retrouve il ne sait trop comment dans le lit de Nora, la quarantaine  débutante, serveuse au White palace, fast-food du pauvre.
Antithèse absolue de son épouse et de lui même, Nora se révèle quasiment impossible à définir par Max. Tout juste arrive-t-il à dire qu'elle est callipyge. Tout les oppose donc et surtout la honte de Max à l'idée de présenter cette femme pauvre, inculte et mal dégrossie à sa famille et ses amis. Et pourtant il lui est impossible d emettre un terme à cette love-story...
Histoire d'amour qui se joue des convenances White palace est un pur délice.Glenn Savan contourne avec adresse chaque écueil attendu (interprétatiuon psychanalytique sauvage, tentation de Pygmalion) et on en lâche plus ces deux héros qui se prennent le nez , en croisant les doigts pour que tout finisse bien.518oJFsNT+L._SL500_AA300_.jpg
L'auteur nous offre également un portrait décapant de la société de consommation américaine et du monde de la pub , particulièrement réjouissant. Une réussite à tous points de vue.

White Palace, Glenn Savan, traduit de l'américain par Isabelle Reinharez, Babel, 514 pages qui en paraissent moitié moins.

Merci Cuné , qui a su me forcer la main!

 

20/04/2010

Les pieds dans l'eau

"Vous n'avez jamais vu l'aube . La vraie. Pas celle du premier train de banlieue. Seul le pêcheur sait le goût exact du matin, le goût du pain et celui du café de l'aurore. il a , seul, ces privilèges exorbitants. Né subtil, il n'en parle pas. Il garde tout cela pour lui. C'est un secret entre le poisson et lui, l'herbe et lui, l'eau et lui."41YdajGuChL._SL500_AA300_.jpg

Délicieusement teintés de mélancolie, chauffés au soleil de l'amitié, les textes composant Les pieds dans l'eau réjouissent le coeur des lecteurs qu'ils soient ou non pêcheurs. Mêlant poésie, gouaille et coups de gueule, René Fallet nous livre ici un condensé de bonheur de lecture et de bonheur tout court.

René Fallet, Le cherche midi 2010 , 92 pages à lire Les pieds dans l'eau, ou pas.

L'avis enthousiaste de Cuné

Celui d'Amanda, tout aussi charmée.

19/04/2010

Tous à la campagne !

"Mettez autant de couches que possible . Puis rajoutez-en une."

Parce que son époux est tombé amoureux de l'idée de vivre à la campagne, plus précisément au fin fond du Northumberland, une journaliste cent pour cent londonienne, va quitter sa vie trépidante de mère- de- famille- qui- travaille- en -ville pour le grand plongeon dans l'inconnu rural.
Non content de l'y emmener, le charmant mari va le plus souvent la laisser se débrouiller seule -car bien évidemment son travail l'appelle souvent à la capitale- non sans avoir oublié au passage de faire le plein d'essence de la voiture familiale...
Déménagements à répétition, travaux qui vont la mener à cohabiter plus ou moins avec des artisans locaux, sans compter les difficultés d'intégration pour notre héroïne et l'un de ses enfants, les péripéties s'enchaînent pour le plus grand bonheur de la lectrice qui se reconnaîtra à coup sûr dans l'une des expériences de Judith o'Reilly qui , journaliste exilée, a tenu un blog avant de mettre en pages ses aventures.
On y apprendra au passage que pour faciliter la "rentrée des mamans", celles-ci se voient remettre un sachet de thé enrubanné, après avoir déposé leur chérubin à l'école ou qu'un "charmant jeune homme du National trust" peut venir inspecter votre projet d'extension pour vérifier que vous n'allez pas déranger quelques chauves-souris protégées...51HCwtdcozL._SL500_AA300_.jpg
Un livre qui ne révolutionnera pas la littérature mais qui est bien troussé, enlevé et tient toutes ses promesses: nous vider la tête et nous faire sourire !

Tous à la campagne, traduit de l'anglais par Isabelle Chapman, Belfond, collection mille comédies, 2010, 374 pages de pure détente.

16/04/2010

C'est dans la poche !

Pour vous , une Opale s'impose.51y6A4eRjeL._SL500_AA300_.jpg

4168OiDBYKL._SL500_AA300_.jpg

15/04/2010

Qu'elle aille au diable, Meryl Streep !

Jeune marié, le narrateur ne jouit guère de la présence de sa femme car celle-ci préfère vivre chez sa mère et ne lui accorde ses faveurs qu'avec parcimonie . Le fait qu'elle semble avoir des connaissances en matière de sexualité bien peu en rapport avec sa prétendue virginité ne semble guère troubler le benêt qui l'a épousée.Pas plus d'ailleurs que la grossesse déjà annoncée à demi-mots.
Ce mariage arrangé semble commencer d'une bien étrange façon mais le narrateur croit pouvoir tout arranger et décider sa femme à venir habiter dans leur nid d'amour-qu'elle compare à une tombe- en achetant un superbe téléviseur. Las, il n'en profitera que tout seul car sa femme le quittera dès qu'elle aura appris la tentative de viol de son époux sur la jeune couturière venue s'occuper des rideaux de l'appartement conjugal. Abandon qui se fera en présence de toute la famille braillarde et vengeresse de l'infortunée jeune fille.51aeiGB8nkL._SL500_AA300_.jpg
Et Meryl Streep dans tout ça ? Hé bien elle est la vedette de Kramer contre Kramer que le narrateur verra en Vo non sous titré.
J'en étais au tiers du livre et je n'avais pas souri une seule fois, j'ai donc planté là le benêt obsédé devant son téléviseur et j'ai abandonné sans remords ce qui était présenté comme une comédie sur le couple et la sexualité et tenait davantage de la farce lourdaude.

14/04/2010

Manazuru

"- le récit est censé être limpide et innocent, pourtant, on ne voit pas où il mène. Et dans l'ombre de certains passages, on découvre quelque chose !"

Une femme, dont le mari s'est évanoui brusquement dans la nature il y a plus de dix ans, se rend régulièrement dans la station balnéaire Manazuru. Qu'y cherche-t-elle ? Peut être juste à retrouver un lien possible avec son époux ou alors à prendre un peu de distance avec sa mère et sa fille qui vivent avec elle, juste pour bien prendre la mesure du temps qui passe et n 'épargne aucune génération , aucun sentiment.
Dans ce très joli roman, où la nature est très présente,  il est aussi question d'une tribu de trois femmes, d'une mère qui observe, fascinée, la métamorphose de son enfant en adolescente, comme on pourrait observer la métamorphose d'une chenille en papillon. La vie quotidienne coule, et son rythme est parfois brisé par l'irruption du désir féminin qui se vit sans culpabilité.51ZKnS92uAL._SL500_AA300_.jpg
Beaucoup d'ellipses, de glissements dans ce récit qui désoriente sciemment le lecteur, le fait douter de ce qu'il a lu précédemment, lui propose des visions qui seront bientôt mises en doute
Rien n'est stable en ce monde nous rappelle Hiromi Kawakami avec son style tout à la fois éthéré et charnel. L'écriture elle même ne peut capturer durablement ce qui nous échappe sans cesse. On sort de ce roman étourdi mais profondément charmé.

Manuzuru, KAWAKAMI Hiromi, traduit du japonais par Elisabeth Suetsugu, Picquier, 2009, 320 pages qui plairont à ceux qui aiment être désorientés.

De la même auteure j'avais beaucoup aimé Les années douces (sorti en poche) (non chroniqué)mais je n'avais pas été sensible à La brocante Nakano (sorti en poche également).

L'avis de Kathel

13/04/2010

Le second roman

Ah, ils n'ont pas l'air de s'ennuyer les primo-écrivains en Allemagne ! Papiers louangeurs, tournée des librairies agrémentées de moult bouteilles de vin...Voilà de quoi perdre la tête !519wwuFM+EL._SL500_AA300_.jpg
Mais il faut vite songer à ce fichu cap du fameux Second roman et là les choses vont se corser pour Martin Grue. Sans compter que sa vie familiale ,entre une tante à héritage lunatique et une soeur soudainement enceinte ,est pour le moins agitée...
Réjouissante farce sur les affres de la création et les expériences des écrivains prêts à tout, Second roman possède le juste tempo et le bon nombre de pages pour que le lecteur passe un bon moment et s'esclaffe régulièrement .

Second roman, Markus Orths, traduit de l'allemand par Nicole Casanova, Liana Levi 2010 , 158 pages.

Merci Cuné !

12/04/2010

Catalène Rocca suivi de L'homme au manteau de pluie

"Pour quelle raison n'est-elle pas une cliente comme les autres ? "

Des lecteurs, connus ou inconnus, l'amour des livres qui embaume le tout, une ambiance qui donne envie de pousser la porte de cette librairie réelle ou imaginaire...En quelques mots, le ton est donné, l'histoire file , fluide et sereine, et se l'on se retrouve charmé mais juste un peu sur sa faim au bout de ces 44 pages.41fNbWq6twL._SL500_AA300_.jpg

Vite, Jean-François Delapré donnez-nous en d'autres !

Catalène Rocca suivi de L'homme au manteau de pluie, la table ronde 2010, 44 pages , un très bel objet à glisser dans sa poche comme un grigri. 5 euros.

Merci à Dominique d'avoir signalé ce livre délicieux ainsi qu'à Cécile.

11/04/2010

De l'influence des polars suédois

9h 55: après avoir expédié les courses à toute allure et dans les placards, vous vous présentez à l'accueil de l'ophtalmo.

10 h: la secrétaire, qui a terminé sa conversation avec une patiente que visiblement elle connaît bien, daigne s'intéresser à vous  et vous signifie sans ménagement que non, vous  n'avez pas rendez-vous aujourd'hui à 10 h. Vous argumentez. Personne ne lâche prise. Elle finit par vous mettre en surnombre. Vous vous en fichez,  parée vous êtes : 558 pages d'un polar suédois.

12 h: la secrétaire s'enfuit à toutes jambes, prétextant un rendez-vous (chez son psy ?),devant les yeux éberlués d'un patient à l'accueil.

12h01 : l'ophtalmo et vous constatez de conserve que la peste a sciemment omis de signaler votre arrivée à 10 h à son patron. Il est furax, vous bizarrement très zen. Les effets du polar suédois sont surprenants. Comme vous n'êtes plus à une heure près, l'ophtalmo décide de vous faire non pas un fond d'oeil mais deux. Ne pouvant plus lire, vous avez un peu plus de mal à supporter les premières mesure du lac des cygnes du répondeur qui fonctionne en permanence car la Peste ne décroche jamais le téléphone, elle l'avoue sans aucun scrupule. Au bout d'un heure de ce régime, vous avez juste envie de voir si les cous des cygnes feraient de jolis noeuds mais tout va bien.

13 h: vous sortez et bizarrement la lumière se réfléchissant sur les jolis murs blancs du parking vous fait soudain éprouver un bref élan de sympathie pour les vampires surpris par les rayons du soleil levant. Votre voiture est facile à trouver,il n'ya plus qu'elle.

14h : la tête couverte de papillotes argentées, vous allez pouvoir vous détendre et retrouver figure humaine chez votre coiffeur préféré, votre fidèle polar suédois à vos côtés. Vous vous réjouissez d'avoir retrouvé l'usage de mes deux yeux.

14h 15 : entrée d'une nouvelle cliente dans le salon de coiffure : votre Pire Ennemie. Les jolis papiers argentés empêchent vos cheveux de se hérisser. Vous maudissez le sort in petto et envoiez des SMS  de détresse.Vous replongez dans votre polar dont  vous estimez le poids.

15 h 30 : vous devez passer au bac à shampooing. Là où croupit justement votre Pire Ennemie, les cheveux dégoulinant d'une substance verte et visqueuse. Vous vous levez, arrachez vos lunettes, adressez un superbe sourire à l'apprentie qui vous attend et vous dirigez, feignant une myopie grave ,  vers la seule place libre. Evidemment, juste à côté d'Elle. Vous vous ignorez royalement.

17 h:  vous arrivez juste à temps pour accueillir Monsieur votre fils qui vous assène sans ménagement :  "Pourquoi t'as une coiffure de vieille ? " .

Dernier recours: vous plonger dans votre polar suédois. Son titre ? "Comme dans un rêve".

Ceci est ma contribution au défi de Lou.