27/03/2010
Ne voulant pas mourir idiote...
...j'ai déjà lu des S.A.S (reliquat d'une biblio dans une location), des Delly (dans ma folle jeunesse) mais jamais de San Antonio. Quel titre me conseilleriez-vous ?

06:04 Publié dans Bric à Brac | Lien permanent | Commentaires (25) | Tags : san antonio
26/03/2010
Les amours de Lola
"Dans les bars, elle restait toujours seule dans son coin, à l'écart, à regarder sa serviette."
Est-ce parce que je m'éloigne de plus en plus des rives de la trentaine, mais il m'a fallu un peu de temps pour me glisser dans l'univers typiquement américain et principalement féminin des nouvelles d'Amanda Eyre Ward. C'est avec le texte "Ciels changeants" et sa côte exposée de manière incongrue sur la cheminée que l'auteure a su me toucher et me convaincre.
J'ai souri à cette vision improbable d'une mariée "western" faisant son entrée à l'église à cheval "Enveloppée d'un bouillonnement de taffetas et de tulle, elle fait penser à une barbe à papa auréolée de crème chantilly. En plein hiver Jenni arbore un teint d'un bel orangé , des dents d'une blancheur éclatante et des paupières bleu antigel" et j'ai éprouvé une tendresse teintée d'un peu de nostalgie pour ces héroïnes fragiles qui vacillent souvent mais continuent toujours d'avancer. Un beau moment de lecture.
Merci à Amanda pour le prêt. Cuné a aimé aussi.
Les amours de Lola, Amanda Eyre Ward, traduit de l'américain par Anne-marie Carrière, Buchet-Chastel, 2010, 178 pages tendres.
06:00 Publié dans Nouvelles étrangères | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : amanda eyre ward, trentenaires
25/03/2010
Fakirs
"Un monde d'hommes se tenant maladroitement debout sur des tapis de clous, courant et se fuyant les uns les autres."
Un lieutenant,Guérin,flanqué de son fidèle stagiaire, Lambert,tous deux honnis par le restant de leurs collègues, sont chargés d'enquêter sur les suicides. Loin de se plaindre de la situation , nos deux anti-héros barbotent la-dedans quasiment avec bonheur, ce qui ajoute encore à la répulsion des autres policiers.
La mort en direct d'un "fakir" américain qui donnait en spectacle ses souffrances sur une scène parisienne spécialisée dans le sado-maso va amener à paris un franco-américain retranché à la campagne dans un tipi, Alan Mustgrave. Fatalement les trajectoires des trois hommes vont se croiser , surtout quand Guérin et Lambert vont trouver des similitudes à toute une vague de suicides soigneusement mis en scène...
Ne vous fiez pas à la couverture ni à la quatrième de couv': Fakirs n'est pas du tout un énième roman policier glauque . Même s'il y est question de suicide, de torture, ce n'est jamais présenté de manière malsaine, l'auteur ayant le chic pour balancer, mine de rien , quelques assertions déroutantes: "Un chien peut-il faire interner son maître ? " ou donner à toute une liste de suicidés les identités d'auteurs de romans policiers ( Sylvie Granotier ou J. B Pouy, entre autres). Autant de clin d'oeils qui détendent- un peu -l'atmosphère.
Avec son "Columbo", tout aussi dégarni que son ara Churchill, nanti d'un imperméable jaune , qui prend frénétiquement des notes et balance sa vérité au moment où on s'y attend le moins, Antonin Varenne nous donne un personnage paradoxalement falot et haut en couleurs. Beaucoup d'humanité et d'empathie dans un texte qui ne ménage pas ses rebondissements. Un grand bonheur de lecture.
Fakirs, Antonin Varenne, Viviane Hamy éditions, 2009, 284 pages .
Emprunté à la médiathèque.
06:00 Publié dans romans français | Lien permanent | Commentaires (11) | Tags : antonin varenne, suicides
24/03/2010
Bestiaire universel du professeur Revillod
Une couverture délicieusement désuète, rappelant un peu celles de Hetzel, un carnet solidement relié par des anneaux, Le bestiaire universel du professeur Revillod, doublement sous-titré: L'almanach illustré de faune mondiale, mélange de curiosités pour s'instruire en se distrayant et vice versa est d'emblée un régal.
L'ouvrir c'est prolonger le plaisir car bien vite, en plus des gravures fourmillant de détails cocasses, accompagnées de légendes gentiment pompeuses, on trouve aussi des découpes en trois parties permettant de créer 4096 espèces différentes (dont une non nommée) et hautement improbables.
Tout se raccorde à merveille, illustrations et textes et l'aspect scientifique décalé provoque sourires en cascades. l'institut Revillod propose en outre pour conclure une série de questions et de propositions qui ouvrent de nouvelels perspectives de jeux.
Ferdi et moi attendons déjà avec impatience le second volume du bestiaire.
Emprunté à la médiathèque.
Texte de Miguel Murugarren, illustrations de Javier Sàez Castàn, traduction de l'espagnol (Mexique) par Françoise de Guibert,Editions autrement 2008, 40 pages .
06:00 Publié dans Jeunesse | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : l'amanach illsutré de la faune mondiale, livre jeu, splendeur
23/03/2010
Comme dans un rêve
"Les moulins de la justice tournent lentement."
Le meurtre en pleine rue du premier ministre suédois Olof Palme ,en 1986 ,avait été un véritable choc. Jamais élucidée cette affaire reste l'échec le plus cuisant des forces de l'ordre locales. Vingt ans plus tard Lars Martin Johansson ,haut responsable de la police, celui qui "voit derrière les coins" décide de rouvrir discrètement l'enquête. Ses collaborateurs devront donc en premier lieu affronter les montagnes de documents ,pas vraiment organisés ,qui les attendent.
On baîlle d'avance à l'idée de se coltiner la poussière et l'ennui qui devraient se dégager de ses 558 pages (j'ai mis une semaine avant de me décider à entamer ce pavé) mais l'humour et les personnages parfaitement croqués nous font avancer sans une once de lassitude. Les dialogues, immédiatement suivis des pensées des personnages, souvent très décalées par rapport au message explicite, la manière d'esquiver les ennuis par les politiques,surprennent à chaque fois et même si on peut juste regretter que nous ignorions au final tout des motivations de l'assassin, on se retrouve à la fin du roman sans vraiment s'en être rendu compte.
L'auteur, criminologiste et profiler renommé, donne toute crédibilité à cette enquête qui sonde les coulisses d'une police pas vraiment irréprochable, qui inflige des stages de rééducation aux policiers machos, mais se montre parfois nettement moins regardante sur les procédures utilisées. Alors fiction ou réalité ? En tout cas, le roman s'avère passionnant.
Comme dans un rêve, Leif G W Persson, traduit du suédois par Esther Sermag, payot-rivages2009.
Emprunté à la médiathèque.
06:00 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : leif gw personn, suède, olof palme
22/03/2010
A l'ombre de la fête
"Dans sa famille, on cultive la pudeur des sentiments comme une fierté à la boutonnière."
A l'ombre de la fête rassemble six nouvelles concernant les membres d'une famille qui s'apprêtent à fêter les quatre-vingts ans du patriarche. De la fête nous n'aurons que les échos des préparatifs et des répercussions de la révélation que fera l'aïeul. Nous resterons dans les coulisses, la part d'ombre des sentiments et des parcours des différents personnages que l'auteure accompagne avec beaucoup d'empathie.
Adolescents en rebellion, femmes qui cherchent à vivre au mieux leurs multiples vies, l'auteure les regarde évoluer, établissant , comme la narratrice mystrérieuse de la nouvelle "Pauline""une correspondance d'âmes".
L'écriture, fine et sensible, esquive avec adresse les deux pièges des nouvelles: l'aspect parfois trop mécanique de la nouvelle à chute ou celui des nouvelles privilégiant l'atmosphère au détriment de l'intrigue. Il y a ici une véritable tension dramatique mais l'auteure parvient toujours à éviter la chute, tout en laissant résonner en nous les échos de l'émotion.
A l'ombre de la fête, Marie-France Versailles, nouvelles, 127 pages, Editions Quadrature, 2010
06:00 Publié dans nouvelles belges | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : marie-france versailles, famille, frères, soeurs
21/03/2010
Best Love Rosie
A rater sous aucun prétexte, avec une très jolie couv' de surcroît ! Billet ici !
06:00 Publié dans le bon plan de fin de semaine | Lien permanent | Commentaires (11) | Tags : nuala o'falain
20/03/2010
Couleur femme
Juste quelques notes pour vous signaler au passage trois livres de chevet (et/ou de sac) qui m'accompagnent en ce moment et viennent de paraître:
*Quelqu'un plus tard se souviendra de nous qui de Sapphô à Kiki Dimoula en passant par Emily Dickinson ou Sylvia Plath, regroupe des "tranches" d'oeuvres poétiques écrites par des femmes, parues aux Editions Gallimard. Rien de bien neuf donc mais un aperçu permettant de donner envie d'aller plus loin dans la lecture.
*Couleur femmes, bien plus intéressant car présentant des auteures francophones contemporaines dont certaines ont confié des inédits. Des textes écclectiques montrant la force et la diversité des écritures. Une très intéressante biobibliographie pour poursuivre la découverte. Un indispensable.
Poèmes de 57 femmes et une préface de Marie-Claire Blanquart, au Castor Astral.
* Pas revoir suivi de Neige rien de Valérie Rouzeau aux éditions de La petite Vermillon. Des textes très abordables qui disent la mort du père sans aucun pathos, en disloquant les phrases, en triturant les mots mais en livrant une émotion intacte.
Valérie Rouzeau a traduit Sylvia plath et a écrit des textes pour Indochine.
06:00 Publié dans challenge des saisons, Poésie | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : printemps, femmes, poésie
19/03/2010
Pensées
Parfois caustique, "Je pense que j'ai surestimé votre intelligence, je dis à tout le monde que vous êtes à moitié demeuré" , souvent misogyne, flirtant avec l'absurde et l'auto-dépréciation, insaisissable et désopilant, tel est Groucho Marx qui se taille la part du lion dans ces Pensées, maximes et anecdotes des Marx Brothers.
On ne sait où donner de la tête pour choisir une citation, tant est riche ce volume de la collection des Pensées. j'avoue avoir une certaine préférence pour cet avertissement que Groucho envoya au Confidential magazine :
"Messieurs,
Si vous continuez à publier des articles diffamatoires à mon sujet, je me verrai dans l'obligation d'annuler mon abonnement.
Sincères salutations,
Groucho Marx"
Et en ces temps de quasi dictature du bien-manger , un repas dont l'énoncé fait frémir: "Hier soir, je me suis offert le dîner type anti-cholestérol : courge bouillie, lait écrémé et gélatine saccharinée . Je suis convaincu que ça n'allongera pas ma vie, mais je sais que ça la fera sembler plus longue." (Groucho). En tout cas, en compagnie des Marx Brothers, le temps file à toute allure ! A (re) découvrir de toute urgence !
06:00 Publié dans Humour | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : marx brothers
18/03/2010
Les raisons du doute
"Les histoires, à bien y réfléchir, sont tout ce que nous posssédons."
Les hasards de la vie,-mais y a-t-il un hasard ?-font que l'avocat Guido Guerrieri est amené à à devoir défendre en appel celui qu'il identifie comme un ancien agitateur fasciste qui lui avait cherché des noises durant l'adolescence. Autre problème ,ce Fabio Ray-Ban pour l'instant inculpé de trafic de drogue mais se proclamant innocent, est doté d'une très jolie femme et d'une non moins charmante petite fille. Pour un avocat qui vient d'être largué et qui rêve de devenir père, ces faits risquent d'interférer dans sa manière de travailler. Pour couronner le tout Guerrieri va devoir affronter un confrère peu regardant sur la légalité...
N'aimant qu'à faible dose et les romans italiens et les romans judiciaires, Les raisons du doute n'avait que peu de chance de me plaire. Et pourtant j'ai pris beaucoup de plaisir à la lecture de ce texte car le personnage de l'avocat malheureux en amour, qui ne joue pas ni les matamores ni les gros bras, mais fréquente une librairie tenue par un libraire insomniaque et utilise les références à l'art de l'écriture dans sa plaidoirie, a véritablement su me charmer. Quelques pointes d'humour et une ville haute en couleurs relèvent encore le tableau et font de ce roman un livre très agréable , sans l'aspect "pinailleur" que l'on trouve parfois dans les romans judiciaires américains .
Les raisons du doute, Gianrico Carofiglio, traduit de l'italien par Nathalie Bauer,Seuil Policiers, 2010, 262 pages qui se tournent (presque) toutes seules.
Critiqué (un peu par hasard car je croyais qu'il s'agissait d'un poche qui ne ferait pas monter ma PAL !:)) dans le cadre de l'opération Masse Critique de Babelio.
Merci à Guillaume et aux Editions du Seuil.
06:00 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (16) | Tags : gianrico carofiglio, avocat, italie