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17/01/2011

Le rêve d'Amanda Ruth

"Que faire à Fengdu un dimanche ?"

Une croisière d'une dizaine de jours sur le Yangzi Jiang, le fleuve dont Amanda Ruth rêvait en Alabama et qu'elle ne verra jamais car elle a été assassinée à l'âge de dix-huit ans. Ce périple, c'est sa meilleure amie, Jenny ,qui l'entreprend quatorze ans plus tard, autant pour disperser les cendres de celle qu'elle chérissait, que pour tenter de donner une dernière chance à son mariage avec Dave, le sauveteur professionnel.410t+1W7O5L._SL500_AA300_.jpg
Sur ce canevas somme toute assez conventionnel au premier abord, Michelle Richmond va, comme dans son premier roman, s'éloigner des sentiers battus, aussi bien du point de vue narratif, ménageant de nombreuses surprises au lecteur par sa capacité à éviter les clichés et les situations attendues, que par son style, toujours aussi poétique et précis.
Par delà l'espace et le temps vont se tisser des liens entre la Demopolis River d'Alabama et le fleuve sur lequel la Chine veut à tout pris construire un barrage qui détruira non seulement la faune et la flore mais aussi des villages où des hommes et des femmes vivaient depuis des générations.
On glisse en compagnie de Jenny sur les eaux boueuses du Yanggzi Jiang, on partage ses émotions , on retarde le plus possible le moment de quitter ces personnages avec lesquels on a partagé tout à la fois souvenirs et découverte d'une Chine parfois factice, celle qui est imposée aux touristes, mais aussi celle que Jenny parviendra à comprendre par delà les mots dans un dernier chapitre d'une beauté et d'une force incroyables. A dévorer et savourer tout à la fois.

Le rêve d'Amanda Ruth, Michelle Richmond, traduit de l'américain par Sophie Aslanides, Buchet-Chastel 2011, 294 pages fascinantes.