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30/10/2013

Etrange suicide dans une Fiat rouge à faible kilométrage

"S'il y a bien une chose qui me tape sur le système, c'est de commencer un nouveau chapitre et de m'apercevoir que ce con de narrateur a changé."

Et pourtant, évidemment Etrange suicide dans une Fiat rouge à faible kilométrage va user de cet artifice car il met en scène deux personnages principaux:Ethered Tressider, romancier polygraphe, créateur d'un personnage de policier qu'il ne maîtrise plus et son agent, l'encombrante Elsie qui déteste autant la littérature que les écrivains.l.c. tyler,humour british,polar
Tous deux vont se retrouver à mener une enquête ,chacun de leur côté et parfois ensemble, quand l'ex-femme de Ethelred va avoir la "bonne " idée de se suicider à quelques kilomètres de chez lui dans le véhicule mentionné dans le titre.
Nous avons ici un roman astucieux en diable , bourré d'humour british, où les mots jouent un rôle essentiel .Mais l'auteur ne fait pas le malin, ne prend pas son lecteur pour un imbécile et ne fait pas d'effets de manches. Un pur régal donc !

Déniché à la médiathèque et vient de sortir en poche. à se procurer sans hésitations.

11/05/2009

"Les arbres, ça vous réconforte toujours, après les gens."

"Treize ans, c'est un âge misérable." Surtout quand on bégaie, que vos  condisciples vous harcèle  et que vos parents se disputent, de manière feutrée certes,  mais bon, Jason n'est pas dupe :  " Les questions ne sont pas  juste des questions. ce sont des munitions." Heureusement  il y la poésie où  l'enfant peut exprimer exactement  ce qu'il veut et la forêt. Cette dernière prend parfois des aspects à la limite du fantastique et Jason y fait des rencontres tour à tour effrayantes, chaleureuse ou drôles  car il a le chic  pour  se fourrer dans  des situations délicates !51dVqLEuMwL._SL500_AA240_.jpg
Tout cela  pourrait être empesé de pathos mais David Mitchell, sait à la fois jouer sur le rythme haché du récit, utilisant l'ellipse ou arrêtant l'action juste au moment où elle pourrait devenir  trop poignante, et sur le style allègre. Les situations sont souvent fort drôles, même si la violence est présente, Jason entendant des  conversations intimes  bien involontairement mais n'étant pas toujours capable de les décrypter.Le tout sur fond de tubes des eigties  , kate Bush en tête, mais  aussi de politique Thatchérienne, dont les  échos rythment le récit.
L'auteur, parce que son alter ego est poète glisse aussi  quasi subrepticement  des  notations poétiques  qui sont autant de petites pépite qui illuminent  le roman: "Le feu c'est le soleil qui se dévide d'une bûche." Bref, David Mitchell confirme ici tout le bien que je pensais de lui après avoir lu Ecrits fantômes. (pas de billet).

 

David Mitchell, Le fond des  forêts, Editions de l'Olivier. 474 pages délicieusement britanniques.

Merci Cuné !