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28/10/2013

Chers voisins

"Ils étaient réunis sous le lustre central, les hommes discutant football et voitures pendant que les femmes bavardaient sur ce ton faussement intimes des gens qui ne s’aiment pas beaucoup et sont néanmoins obligés de se fréquenter."

Pepys Road, une rue de Londres d'un quartier autrefois peu élégant a maintenant grimpé dans l'échelle socio-économique. En décembre 2007, y résident aussi bien Petunia Howe, qui y a toujours vécu que des familles de traders où les enfants sont "gâtés mais négligés" ou encore une famille pakistanaise dure au labeur.. L'argent semble couler à flots dans Londres mais pas forcément pour tout le monde. Et dans Pepys Road ne font que passer des réfugiés apatrides, coincés dans d'inextricables situations john lanchester,so britishadministratives, des ouvriers du bâtiment polonais ou encore un petit génie du football sénégalais. Bref, un microcosme représentatif de la société londonienne dont la tranquillité va être mise à mal par de mystérieux courriers avertissant: "Nous voulons ce que vous avez"...
John Lanchester dans ce bon gros roman de 567 pages où alternent les points de vue nous dépeint avec acuité une société  sur le point de basculer. Des personnages attachants, une écriture sans fioritures mais efficace font qu'on ne s'ennuie pas une minute dans ce roman qui tient ses promesses, même s'il lui manque une pointe d'originalité. Idéal pour un dimanche d'automne.

Chers voisins, John Lanchester, traduit de l'anglais par Anouk Neuhoff avec la collaboration de Suzy Borello, Plon 2013.

05/01/2009

"J'aurais fait un petit garçon très acceptable, mais j'étais une fillette désespérante."

"Pour réussir un pique-nique, il faut prévoir six homards, un roulé de tête de veau, des feuilletés  à la confiture, , beaucoup de bière, des jeunes  gens, une vieille fille pour les surveiller, trois ou quatre enfants faciles, quelques messieurs mûrs,des ruines  à visiter (rien à voir  avec les messieurs mûrs),  des fraises à cueillir, un orage en fin de journée. Tante Janet avait pensé à tout ."Ambiance champêtre donc, du moins en partie, pour Miss Charity.La campagne  est vraiment l'endroit où  l'héroïne  de  Marie-Aude Murail prend vraiment  son envol, herborisant, recueillant des  animaux,  observant sans relâche et peignant "au plus près de la fontaine."Autant d'oasis  de bonheur dans une vie très morne entre un père laconique lâchant quelques "En effet",  lourds de sens et une mère possessive, tiraillée  entre la volonté de marier sa  fille et la peur panique de ne plus la régenter. On peut comprendre que dans une  atmosphère aussi réfrigérante "Prudence,  ma soeur aînée, avait renoncé  à vivre trois heures après être  née. Quant à Mercy, venue au monde deux ans plus  tard, elle n'avait pas  voulu tenter l'aventure plus d'une semaine."Charity, elle,  tient bon gâce à  une volonté sans faille  et trouve des dérivatifs  entre  son "zoo" et ses pièces de Shakespeare apprises  par coeur, passant ainsi pour une originale dans cette bonne société policée.41VZTDqaaKL._BO2,204,203,200_PIsitb-sticker-arrow-click,TopRight,35,-76_AA240_SH20_OU08_.jpg
Ambiance urbaine en partie aussi dans ce Londres  des années 1880, où une  gouvernante à demi- folle raconte des histoires horrifiques à Charity petite fille, où l'on croise aussi bien des personnages comme sortis d'un roman de  Dickens que les dramaturges Bernard Shaw ou Oscar Wilde.
Nous suivons Charity de son enfance à l'âge adulte avec un égal bonheur, partageons ses soucis et ses  joies,  la voyons prendre une indépendance toute relative mais ô combien choquante pour certains.On ne s'ennuie pas  une seconde car Marie-Aude Murail a  su s'imprégner de l'esprit anglais, pratiquant avec doigté l'humour britannique : "Mais  Albert, je crois que c'est  la  deuxième  fois qu'elle enterre sa mère.
-Auatnt que  les choses soient bien faites."

Les  illustrations  de Philippe  Dumas  ont su trouver l'esprit de  celles de Beatrix Potter-dont la vie a servi de  base à Murail- sans pour  autant les plagier et concourent à notre  plaisir de lecture.

A lire quand il fait moche  et froid, pour se réchauffer le coeur !

L'avis de Cuné qui vous enverra chez tous ceux qui l'ont  aussi beaucoup aimé !

 

Marie-Aude Murail. Miss  Charity.L'école des loisirs. Ne pas  se laisser impressionner par les 563 pages qui se lisent  d'une traite !