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26/09/2014

Les tendres plaintes

"Alors que je n'avais plus beaucoup de temps, eux restaient à l'abri dans un coin isolé du monde où le temps ne s'écoulait pas."

yôko ogawa

Fuyant les infidélités de son mari, Ruriko se réfugie dans un chalet en forêt. Là, elle poursuit son travail de calligraphe et tente de retrouver la sérénité.
La rencontre avec  Nitta, ancien pianiste devenu facteur de clavecin , son apprentie Kaoru et un vieux chien aveugle et sourd va l'entraîner vers une renaissance qui n'empruntera pas forcément les chemins attendus.
Ces personnages qui dissimulent des secrets marqués par la violence , au sein de la nature, cherchent leur demeure comme dirait S. Doizelet. Une quête où les cinq sens jouent un rôle essentiel mais que j'ai bien failli abandonner, agacée par les mots anglais non traduits ( un pug est un carlin) et par l'attitude parfois infantile de l'héroïne. J'ai néanmoins poursuivi ma lecture et j'ai bien fait car la dernière partie du livre, plus apaisée est nettement plus réussie. Lecture en demi-teinte donc et pas le meilleur roman de cette auteure à mon avis.

23/06/2014

L'annulaire

"-Ceux qui nous viennent nous voir sont toujours inquiets au départ à propos de leurs objets. C'est comme ça.Les spécimens sont là pour enfermer leur inquiétude".

Suite à un accident de travail qui l'a amputée d'une partie de son annulaire, la narratrice devient réceptionniste dans un laboratoire pour le moins étrange, sous la férule du non moins mystérieux M. Deshimaru. Ce dernier, non content de préserver et de conserver les souvenirs que lui confient des clients, exerce aussi son emprise sur la narratrice...yôko ogawa
Grâce à une offre estivale, j'ai renoué avec plaisir avec l'univers fascinant de Yôko Ogawa. Minimaliste tant dans l'écriture que dans le nombre de pages , elle distille une sourde inquiétude , créant avec poésie , délicatesse ,un univers à la fois quotidien et étrange où l'on peut tout à la fois conserver des os de moineau et une cicatrice... Un petit plaisir à (re)lire.

L'annulaire, Yôko Ogawa, traduit du japonais par Rose-marie Makino-Fayolle, Babel

02/04/2012

La bénédiction inattendue

"Quand j'écris un roman, j'ai toujours peur. J'écris chaque ligne d'une main tremblante, en retenant mon souffle. Comme si j'empilais les fruits l'un après l'autre dans le dos du vieil homme debout près de moi."

Dans ces courts récits s'ébauche le portrait éclaté d'une femme seule, de son fils et de son frère, décédé. La narratrice est écrivaine et s'interroge sur l'écriture, l'inspiration, relate de cette manière si particulière à Yoko Ogawa des événements qui pourraient être banals s'ils n'oscillaient soudain entre le réel et "l'autre côté" ,un univers poétique , surprenant,voire inquiétant. Le tout porté par l'écriture pleine de grâce et d'élégance de l'auteure de La piscine.Yoko Ogawa
De très jolies notations sur les mots et l'écriture : "Les mots étaient tous mes amis. ils donnaient une forme à tout ce qui était incertain, agaçant ou timide. Une forme de mot, rehaussée d'encre bleu nuit."

La bénédiction inattendue, Yoko Ogawa, récits trduits du japonais par Rose-marie Makino-Fayolle, Babel 2012, 188 pages "un tout petit peu décalée[s] par rapport à mon champ visuel".