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28/02/2014

Février, mois très court...

Févier , mois de l'amouuuur ! En effet, depuis le 13 février ,les oiseaux ont entamé chez moi leur grande campagne de délimitation de territoire et de séduction de leurs belles : ils s'égosillent à tout va ! Pour rester dans l’ambiance, j'ai donc enchaîné  :

* Mariage à l'anglaise : du classique à ceci près qu'on passe très vite sur le coup de foudre et qu'on enchaîne illico sur le mariage d'un couple improbable . Leurs proches ne leur donnent pas un mois. Tiendront-ils un an ? D'autant qu'autour rôdent une ex et un bel homme qui a les traits de Simon 510uiG6AasL.jpgBaker...Pour Rose Byrne, toujours parfaite et pour l'humour british. Le meilleur ami du marié, genre de Gaston Lagaffe qui ne maîtrise rien de ce qu'il dit m'a fait m'esclaffer plus d'une fois.

*Happiness therapy : une romance parfois sombre entre un bipolaire aux yeux bleus (à éclipses) foudroyants et une veuve dépressive à la cuisse légère, qui, entre une discussion animée sur les mérites comparés des médocs et un entraînement de danse vont trouver le chemin de nos cœurs. Bien ficelé, bien joué, enlevé, émouvant et drôle.51rfIjfFBAL._AA160_.jpg

*Amour et turbulences. Le plus improbable pour moi car le personnage interprété par Nicolas Bedos semble très proche de ce que ce jeune homme donne à voir dans les médias : un gros con (c'est dit dans le film), goujat, dragueur invétéré et infidèle chronique. Et pourtant son duo avec la pétillante Ludivine Sagnier fonctionne parfaitement bien, les dialogues sont soignés, c'est rythmé et  Bedos semble se flageller avec le sourire (ou n'est-ce qu'une posture, susurre une eptite voix en moi).

*Lulu femme nue : un grand coup de cœur pour l'Homme et moi qui 529485.jpg-r_160_240-b_1_D6D6D6-f_jpg-q_x-xxyxx.jpgavions tous deux lu la BD et avons nettement préféré le film, plus optimiste pour le personnage féminin. Les personnages secondaires sont soignés avec une mention particulière pour les deux frères , sorte de Pieds nickelés à la petite semaine des plus sympathiques qui défendent  quasiment en dansant le personnage interprété par Bouli Lanners. Une réussite  ! Un film réconfortant et qui présente de très jolis portraits de femmes à différentes étapes de la vie .

*20 ans d'écart: sujet le plus casse-gueule mais la fraîcheur des interprètes emporte l'adhésion. Mention spéciale au personnage de la photographe odieuse interprétée par Blanche Gardin , à mille lieues de son personnage dans Working Girls (enfin dans la 3 ème saison, après un relooking extrême, ça bouge pour elle !:) )


*Henri : de et avec Yolande Moreau (dans un tout petit rôle). un film extrêmement visuel, qui prend son temps et ne privilégie pas les dialogues. Une approche sensible et juste du monde des handicapés mentaux, sans poésie ni niaiserie.21054873_20131105154123207.jpg Un univers bien particulier qu'il faut laisser le temps d'infuser.

Qui a dit que je n'aimais pas les love stories ? :)

Et enfin, la 4ème et  dernière saison de The big C où Cathy va devoir jeter l'éponge devant le cancer qui gagne du terrain, mais sans jamais se départir de son humour, de sa pugnacité et de sa volonté de tout organiser .Elle va même jusqu'à inscrire son mari sur un site de rencontres destinés aux veufs ! Toujours sur le fil du rasoir, à la fois explicite et délicat, sans jamais tomber dans le pathos et avec des personnages secondaires dont l’évolution est aussi intéressante que celle de l'héroïne.  Lucky me, conclut Cathy. Nous aussi de l'avoir rencontrée.index.jpg

27/02/2014

Pourquoi les clefs jouent-elles à cache-cache avec nous ?

"Pourquoi les footballeurs causent bizarre ? [...] Ils font des têtes, parfois la tête. on n'en fera jamais des têtes."

Marion Hirisnger est institutrice en maternelle, mais elle aime toujours les enfants."
Et comme elle est aussi très curieuse , elle s'est penchée sur tous les petits mystères de l'existence, un peu à la façon de Philippe Vandel, mais en privilégiant l'humour aux vraies réponses. Quoique...
Arec sa complice ,auteure de BD dans le civil et illustratrice, Cathy Karsenty, ce sont donc des énigmes du quotidien aussi variées que "Pourquoi les super-héros portent-ils le slip au dessus du collant ?", "Pourquoi est-il si doux de faire semblant de dormir ? "ou "Pourquoi l'avocat médiatique a-t-il le cheveu approximatif ?" qui sont ainsi passées au crible et explicitées avec un bel amour des mots, des gens et de la vie ! On en redemande !marion hirsinger,cathy karsenty

Pourquoi les clefs jouent-elles à cache-cache avec nous ? Marion Hirsinger, Cathy Karsenty, First éditions 2014.

26/02/2014

Le chat assassin s'en va

"Rentre vite à la maison que je puisse t'étrangler"

Se sentant trahi par Ellie, sa petite maîtresse, Tuffy, alias le chat assassin, décide théâtralement de quitter son foyer. à lui l'aventure ! Mais Tuffy aime son petit confort et n'est pas du tout prêt à se nourrir d'un oisillon qu'il n'a même pas tué:" "Ne sois pas si douillet! C'est de la viande.  Toute fraîche. c'est bon et traditionnel. Et tu as vraiment faim."
Hélas ! Mes amis, je suis encore loin d'avoir assez faim""anne fine
Il lui faudra donc se faire adopter et là les ennuis commencent, pour le plus grand plaisir des lecteurs grands ou petits ! Quel plaisir de retrouver Tuffy le roi de la mauvaise foi et toute sa petite famille ! Les dessins  pleins de malice de Véronique Deiss accentuent encore l'humour des aventures de notre chat préféré ! Un petite plaisir à (s) offrir sans faute !

 

Le chat assassin s'en va, Anne Fine, traduit de l’anglais par  Véronique Haïtse, École des loisirs 2014, pour les enfants qui aiment déjà lire tout seuls.126 pages et un final haut en couleurs !

06:00 Publié dans Humour, Jeunesse | Lien permanent | Commentaires (12) | Tags : anne fine

25/02/2014

Un an dans la vie d'une forêt

"Une expérience directe de la forêt nous donne l'humilité nécessaire pour replacer nos vies et nos désirs dans le contexte plus large qui inspire toutes les grandes traditions morales."

Pendant un an, le scientifique David G . Haskell a étudié "un espace d'un mètre de diamètre, équivalant en taille aux mandalas des moins tibétains"sur une pente boisée dans le sud-est du Tennessee.david g. h"askell
Ce pourrait être ennuyeux à mourir mais observer ce microcosme, en privilégiant  pour chaque journée relatée (i n'y en a pas 365 !) un de ses aspects permet d'étudier "la communauté écologique", d'établir les liens qui unissent de manière souterraine ou pas les différents éléments naturels, et de replacer l'homme dans une perspective différente. C'est passionnant, on apprend plein d'informations, l'auteur est un excellent vulgarisateur et , ayant fréquenté les ateliers d'écriture américains, il est doté d'un très joli brin de plume. On frémit quand on apprend qu'un petit mammifère est capable de maintenir ses victimes vivantes mais "droguées", on se passionne pour la lutte des arbustes pour grandir et on colle des marque-pages à tour de bras devant de telles notations: "Jeter un coup d’œil sous la surface du mandala, c'est comme se poser légèrement sur la peau et sentir la vie palpiter."
Un énorme coup de cœur dont j'ai fait durer la lecture pour mieux le savourer !

Un an dans la vie d'une forêt, David G  Haskell, traduit de l'anglais (E-U) par Thierry Pélat, Flammarion 2014,334 pages enthousiasmantes !

24/02/2014

Les complémentaires

"Ils étaient arrivés à un âge, David et elle, où l'on ne se développe plus, où l'on ne change plus. Le temps des regrets, parce qu'il n'y a plus grand chose à proposer, sinon de petits ajustements en terme de direction et de vitesse. Désormais, tout ne ferait que se répéter entre eux, les changements prendraient la forme d'éliminations imperceptibles, le travail patient de l'âge qui affaiblit le corps et le prépare à la tombe."

 Une croix gammée tracée sur sa boîte à lettres, en plein quartier bourgeois tranquille de Copenhague et la présentation du petit ami pakistanais de sa fille Zoé, font que les racines juives de David Fischer, avocat d’affaires , ressurgissent.L' installation vidéo de la jeune femme ne fera qu'accroître le malaise.jens christian grondahl
Peu d’événements dans ce roman de Jens Christian Grondhal mais une analyse fine et pleine d'empathie de ce couple marié depuis vingt-cinq ans où l'épouse, anglaise, a choisi de quitter son pays, sa langue et toute volonté d'exposer ses tableaux. Les retours en arrière nous permettent d'éclairer par petites touches ce couple où rien n'est aussi évident qu'il le paraît de prime abord. Un roman qui ne tonitrue pas et analyse finement ce que nos choix et nos origines font de nous.

 

Les complémentaires, Jens Christian Grondahl, traduit du danois par Alain Gnaedig, 236 pages doucement mélancoliques qui tracent leur chemin en nous.

Déniché à la médiathèque.

20/02/2014

Le journal secret d'Amy Wingates...en poche

"...à qui j'ai envie d'abandonner mon self-contrôle, le bon sens qui m'a étranglée depuis tant d'années, ma solitude , aussi, vide , aride."

Elle qualifie parfois son journal de "divagations psychologiques à la noix", dépréciant ainsi le contenu du texte qui l'aide à canaliser le flot de ses pensées et à satisfaire la curiosité du lecteur. Elle  ? Amy Wingate, prototype parfait de la vieille fille coincée . Du moins en apparence. Car la trop sage Amy qui analyse, sans concessions les liens qui l'unissent à sa riche et jeune amie un tantinet condescendante à son égard, qui use d'elle comme d'un faire-valoir, sait aussi se montrer impulsive et passionnée. willa marsh
Willa Marsh , avec un style parfois délicieusement suranné (qui fait encore des emplettes de Noël ? ) nous brosse ici un portrait à la fois plein de charme et de causticité. Un régal  dont j'ai savouré la lecture en la faisant durer le plus longtemps possible pour ne pas quitter trop vite cette Amy aux multiples facettes. Si délicieusement british !

19/02/2014

Bonne à (re)marier

"Quand la beauté s'évanouit, on se met à espérer une tête bien faite."

à peine vient-elle d'accoucher de leur second enfant que Sarah apprend que son mari la trompe. "Et me voici frappée d'une crise cardiaque qui laisse mon corps debout."
Divorce, garde alternée , tout ceci la frappe de plein fouet mais il faut faire face, d'autant qu'elle est une femme qui travaille dans un monde où l'apparence est reine: celui de la publicité. à la violence des faits correspond la violence de l'écriture, à la fois cash et plus introspective que dans ses premiers romans. Mais c'est dans la seconde partie du roman, celle où l'héroïne se voit offrir une deuxième chance, que j'ai retrouvé la sensibilité à fleur de peau de l'auteure .sylvie ohayon
Un roman nourri de l'expérience de Sylvie Ohayon, mais pas seulement, qui parle de souffrances exacerbées, d'amour et du bonheur de se relever comme un boxeur sonné.

 

Bonne à (re)marier, Sylvie Ohayon, Robert Laffont 2014, 251 pages.

18/02/2014

Muchachas

"Croupir dans un château en France, croupir dans une ornière à Aramil, c'est le même destin, le même manque d'amour de soi."

Dans Muchachas, Katherine Pancol se livre à une sorte de patchwork, alternant les passages consacrés à ses héroïnes déjà connues, Joséphine, Hortense et leur adjoignant une petite nouvelle, ferrailleuse de son état, Stella. On est bien loin de l'univers confortable de la mode et de la littérature !katherine pancol
Le propos se fait en effet plus grave, abordant la violence psychologique et physique faite aux femmes mais le ressassement des thèmes , les coïncidences arrivant bien trop opportunément , le lien  artificiel entre Joséphine et Stella font que je me suis retrouvée quelque peu partagée devant un roman que j'avais tellement envie d'aimer.

17/02/2014

Sanglier noir pivoines roses

"-J'irai cracher sur tes timbres, Annick ! Cette nuit ! Sur tes plus beaux. Cuba ! San Marino !"

Les ICT (Impasses Conjugales Totales), comprendre les sujets de discorde, ne les excitent plus, mais ces vieux couples interchangeables conservent leurs manies, leurs vies bien réglées où les habitudes tiennent lieu de repères. Les célibataires ne sont pas mieux lotis d'ailleurs...
Parfois un incident, sanglier empaillé, chat qu'on s'obstine à acquérir, fait déraper le cours des choses mais "Ma vie, c'est du papier sulfurisé. Rien n'accroche". Alors, entre piscine et mercerie, entre statue de la Semeuse et square Doctavy apparaissent des visions sanguinolentes qui parfois glissent d'une nouvelle à l'autre.gaëlle heureux
Se crée ainsi un territoire où la réalité, qui pourrait être la notre, fait un pas de côté, où la vision d'un chat donne lieu à une logorrhée hallucinante , où passent des potamochères, équipés ou non de rétroviseurs électriques, où les fleurs en disent long sur la souffrance. L'humour vire souvent au noir,mais le regard est toujours aigu et sensible , prompt à repérer le regard dont on a "extrait l'intérieur, le vivant, l'irrigué, le sensible", "La peau sous ses yeux [...]si fine, de la pâte humaine, translucide, ratatinée, dénutrie"et les mains qu'on aurait pu joindre "Comme un pont entre nous".
Un recueil dévoré d'une traite, un grand coup de cœur pour une écriture à la fois sensible et qui se laisse aller à une douce folie pour mieux dynamiter le réel ! 146 pages enthousiasmantes !

Sanglier noir pivoines roses, Gaëlle Heureux, La Table Ronde 2014.

Merci à l'éditeur et à Babelio !

Lu dans le cadre de Masse critique.gaëlle heureux

 

15/02/2014

Contrepoint...en poche

"Dans la boîte crânienne dominerait l'harmonie, rien que l'harmonie."

Une femme décrypte les variations Goldberg et, ce faisant , laisse affleurer à sa mémoire les souvenirs de sa fille, aujourd'hui disparue.anna enquist
Le pouvoir de la musique, celui des mots sont des thèmes chers à Anna Enquist qui les revisite ici avec une intensité très maîtrisée dans ce texte autobiographique. Et c'est cette maîtrise même qui , dans un premier temps ,m'a fait ruer dans les brancards . Pourquoi nommer les personnages "la mère", "la fille", les tenir  autant à distance ? Cette volonté de contenir l'émotion à tout prix correspond au cheminement de la mère qui , au fur et à mesure de ses interrogations sur l'interprétation des variations Goldberg cherche une restauration, une remise en ordre de son monde intérieur totalement bouleversé par cette catastrophe qu'est la mort de sa fille. Elle  établit aussi un pont par delà les années entre la vie de Bach , marquée par la douleur et la sienne.
J'avoue que toute une partie des interrogations concernant la musique m'est passé par dessus la tête mais l'émotion portée par l'écriture a su l'emporter et ce texte, tout corné qu'il est, je le relirai j'en suis sûre.

Anna Enquist, Babel 2014.