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01/11/2017

Quatuor...en poche

"Nous avançons tous les deux le long de l'abîme comme si tout allait bien, pensa Jochem."

Quatre amis de longue date, évoluant dans le domaine de la culture et de la santé, se réunissent régulièrement pour pratiquer la musique en amateur, histoire d'évacuer le stress de leur travail ou de leur situation personnelle compliquée.

anna enquist

Mais l'irruption dans le dernier tiers du livre d'un élément perturbateur, assez prévisible, va remettre en question cette belle harmonie.
La quatrième de couverture nous précise que nous sommes "dans un avenir proche", "dans une ville, jamais nommée qui ressemble à Amsterdam". Si Anna Enquist nous avait habitués à une peinture psychologique très fine, que l'on retrouve avec plaisir ici, cette volonté de pousser le curseur vers un avenir juste un peu plus lointain n'a en vérité pas grand intérêt. Seule la paranoïa d'un vieil homme, pouvant être mise d'ailleurs plus sur le compte d'une inquiétude bien légitime sur la crainte d'être promis à une mort accélérée s'il quitte sa maison, plutôt que sur la volonté délibérée des autorités compétentes peut nous faire croire à cette volonté d'anticipation modérée.
Quant au "suspense", il n'a guère d’utilité...

Bilan en demi-teintes donc et une légère déception pour une auteure dont j'ai lu tous les romans et nouvelles traduits en français.

De la même autrice :clic

08/03/2016

Quatuor

"Nous avançons tous les deux le long de l'abîme comme si tout allait bien, pensa Jochem."

Quatre amis de longue date, évoluant dans le domaine de la culture et de la santé, se réunissent régulièrement pour pratiquer la musique en amateur, histoire d'évacuer le stress de leur travail ou de leur situation personnelle compliquée.

anna enquist


Mais l'irruption dans le dernier tiers du livre d'un élément perturbateur, assez prévisible, va remettre en question cette belle harmonie.
La quatrième de couverture nous précise que nous sommes "dans un avenir proche", "dans une ville, jamais nommée qui ressemble à Amsterdam". Si Anna Enquist nous avait habitués à une peinture psychologique très fine, que l'on retrouve avec plaisir ici, cette volonté de pousser le curseur vers un avenir juste un peu plus lointain n'a en vérité pas grand intérêt. Seule la paranoïa d'un vieil homme, pouvant être mise d'ailleurs plus sur le compte d'une inquiétude bien légitime sur la crainte d'être promis à une mort accélérée s'il quitte sa maison, plutôt que sur la volonté délibérée des autorités compétentes peut nous faire croire à cette volonté d'anticipation modérée.
Quant au "suspense", il n'a guère d’utilité...

Bilan en demi-teintes donc et une légère déception pour une auteure dont j'ai lu tous les romans et nouvelles traduits en français.

07/02/2016

Les endormeurs...en poche

"Une perte  réveille la souffrance de pertes anciennes  et on peut se demander si on est en mesure de résister à tout cela."

à la mort de sa femme, Drik, psychanalyste voit sa constellation familiale se réorganiser.Sa sœur, Suzanne, endosse le rôle d'aînée pour soutenir cet homme qui avait mis sa profession entre parenthèses pour accompagner les derniers mois de son épouse. Elle-même reprend aussi son travail d'anesthésiste, ce qui lui permet d'oublier un peu que sa fille, Rose, a choisi brutalement de quitter le domicile familial, événement que son mari, Peter, accepte plus facilement.anna enquist
Si Suzanne accomplit ses tâches avec aisance, il n'en est pas de même pour Drik placé par un patient retors dans un conflit d'intérêts inextricable.
Roman sur la perte, Les endormeurs permet aussi à Anna Enquist, elle-même psychanalyste d'explorer deux univers en apparence antinomiques. Comme elle le précise en conclusion: "Dans ma profession, la psychanalyse, nous partons du principe que, dans la plupart des cas, le patient gagne à savoir ce qui se passe en lui, que cela lui est salutaire.[...] Quand le refoulé peut s'exprimer, on accède au symbolique, le refoulé s'apaise et les symptômes disparaissent. L'anesthésiste, lui, épargne les sensations douloureuses à son patient, il considère qu'il a bien fait son travail si le patient n'est absolument pas conscient de la souffrance qu'on lui a infligée pendant l'intervention."
Très documenté sans jamais être pesant, ce roman nous donne l'occasion de visiter les coulisses de deux univers passionnants , de nous remémorer que tous ceux à qui nous confions nos corps et/ou nos âmes sont faillibles, eux-aussi. 361 pages à laisser infuser.

Anna Enquist, Babel 2016

 

15/02/2014

Contrepoint...en poche

"Dans la boîte crânienne dominerait l'harmonie, rien que l'harmonie."

Une femme décrypte les variations Goldberg et, ce faisant , laisse affleurer à sa mémoire les souvenirs de sa fille, aujourd'hui disparue.anna enquist
Le pouvoir de la musique, celui des mots sont des thèmes chers à Anna Enquist qui les revisite ici avec une intensité très maîtrisée dans ce texte autobiographique. Et c'est cette maîtrise même qui , dans un premier temps ,m'a fait ruer dans les brancards . Pourquoi nommer les personnages "la mère", "la fille", les tenir  autant à distance ? Cette volonté de contenir l'émotion à tout prix correspond au cheminement de la mère qui , au fur et à mesure de ses interrogations sur l'interprétation des variations Goldberg cherche une restauration, une remise en ordre de son monde intérieur totalement bouleversé par cette catastrophe qu'est la mort de sa fille. Elle  établit aussi un pont par delà les années entre la vie de Bach , marquée par la douleur et la sienne.
J'avoue que toute une partie des interrogations concernant la musique m'est passé par dessus la tête mais l'émotion portée par l'écriture a su l'emporter et ce texte, tout corné qu'il est, je le relirai j'en suis sûre.

Anna Enquist, Babel 2014.

03/02/2014

Les endormeurs #8

"Une perte  réveille la souffrance de pertes anciennes  et on peut se demander si on est en mesure de résister à tout cela."

à la mort de sa femme, Drik, psychanalyste voit sa constellation familiale se réorganiser.Sa sœur, Suzanne, endosse le rôle d'aînée pour soutenir cet homme qui avait mis sa profession entre parenthèses pour accompagner les derniers mois de son épouse. Elle-même reprend aussi son travail d'anesthésiste, ce qui lui permet d'oublier un peu que sa fille, Rose, a choisi brutalement de quitter le domicile familial, événement que son mari, Peter, accepte plus facilement.
Si Suzanne accomplit ses tâches avec aisance, il n'en est pas de même pour Drik placé par un patient retors dans un conflit d'intérêts inextricable.anna enquist,anesthésie,pschychanalyse
Roman sur la perte, Les endormeurs permet aussi à Anna Enquist, elle-même psychanalyste d'explorer deux univers en apparence antinomiques. Comme elle le précise en conclusion: "Dans ma profession, la psychanalyse, nous partons du principe que, dans la plupart des cas, le patient gagne à savoir ce qui se passe en lui, que cela lui est salutaire.[...] Quand le refoulé peut s'exprimer, on accède au symbolique, le refoulé s'apaise et les symptômes disparaissent. L'anesthésiste, lui, épargne les sensations douloureuses à son patient, il considère qu'il a bien fait son travail si le patient n'est absolument pas conscient de la souffrance qu'on lui a infligée pendant l'intervention."
Très documenté sans jamais être pesant, ce roman nous donne l'occasion de visiter les coulisses de deux univers passionnants , de nous remémorer que tous ceux à qui nous confions nos corps et/ou nos âmes sont faillibles, eux-aussi. 361 pages à laisser infuser.

Les endormeurs, Anna Enquist, traduit du néerlandais par Arlette Ounanian, Actes Sud 2014.

Du même auteur : clic

 PS: surtout ne pas lire la quatrième de couv' qui relate presque entièrement le roman !

18/10/2010

Contrepoint. Anna Enquist #7

"Dans la boîte crânienne dominerait l'harmonie, rien que l'harmonie."

Une femme décrypte les variations Goldberg et, ce faisant , laisse affleurer à sa mémoire les souvenirs de sa fille, aujourd'hui disparue.51xwPvXQC+L._SL500_AA300_.jpg
Le pouvoir de la musique, celui des mots sont des thèmes chers à Anna Enquist qui les revisite ici avec une intensité très maîtrisée dans ce texte autobiographique. Et c'est cette maîtrise même qui , dans un premier temps ,m'a fait ruer dans les brancards . Pourquoi nommer les personnages "la mère", "la fille", les tenir  autant à distance ? Cette volonté de contenir l'émotion à tout prix correspond au cheminement de la mère qui , au fur et à mesure de ses interrogations sur l'interprétation des variations Goldberg cherche une restauration, une remise en ordre de son monde intérieur totalement bouleversé par cette catastrophe qu'est la mort de sa fille. Elle  établit aussi un pont par delà les années entre la vie de Bach , marquée par la douleur et la sienne.
J'avoue que toute une partie des interrogations concernant la musique m'est passé par dessus la tête mais l'émotion portée par l'écriture a su l'emporter et ce texte, tout corné qu'il est, je le relirai j'en suis sûre.

Contrepoint, Anna Enquist, traduit du néelandais par Isabelle Rosselin, Actes Sud 2010, 228 pages fortes et sensibles.

14/08/2009

Le retour. Anna Enquist #6

"Vas-tu jamais trouver la tranquillité parmi les maisons et les rues ? "

J'ai longtemps hésité à lire Le retour , consacré à la femme du Capitaine Cook.  En effet, les romans historiques ne sont pas vraiment ma tasse de thé, j'ai toujours eu horreur des  textes qui ne nous épargnent pas le nombre de boutons de guêtres, sous prétexte d'exploiter à fond une documentation bien fournie. En outre, je m'attendais à  une femme soumise, cachée dans l'ombre du grand homme, cet explorateur célèbre, un genre grillon du foyer quoi ...et là, en quelques pages anna Enquist a balayé d'un revers de  mains mes a priori et mes réticences: cette femme qui se prépare au retour  de son mari en rangeant la  grande table de  la salle à manger était intensément moderne. Cette femme qui sait lire et écrire , elle rédigera en partie le récit des voyages de son mari, fait tourner la maisonnée  en son absence (deux, trois ans à chaque voyage d'exploration), affronte les deuils qui assombriront toute sa  longue vie ,est aussi capable d'analyser finement ses émotions et celles de son époux.
Tout en  restant obstinément fidèle tant à l'homme tant qu'à ses idées, elle n'est pas dupe des aspects angoissés du personnage public qu'il est devenu : "Un puits sans fond, se dit-elle.  jamais il n'en aura assez. on y jette des cargaisons de reconnaissance et de louanges, mais cela ne sert à rien."51GkozDfc8L._SL500_AA240_.jpg
La mort de Cook- qui accomplit d'une certaine manière la destinée  contenue dans son nom- donne lieu également à  une quête obstinée de la part de cette femme qui veut absolument savoir ce que recouvre l'expression "les restes" désignant la dépouille de son mari, et qui obtiendra gain de cause  en dépit de  tous les officiels  qui veulent s'en tenir à une version plus édulcorée.
Portrait de  femme qui souffre mais se relève à chaque fois, pas une femme parfaite pour autant, consciente de ses limites, magnifié par le style d'Enquist :  "C'était un combat contre  son corps. elle perdit. Ses os,  ses muscles  et ses  organes de 53 ans fêterent la victoire,  endommagés , mais intacts. Elizabeth se  leva, s'habilla et sortit."

 

Quant à savoir la part d'invention et de réalité , elle est précisée  dans la postface de l'auteure :  "Lors de la composition de  ce roman, je me suis tenue,  dans la mesure  du possible , aux faits historiques [...]Dans les  interstices  de ces données  fixes, l'histoire a été tissée."

A noter que le personnage de Cook intéressait depuis longtemps Anna Enquist puiqu'elle fait visiter son musée par des personnages de son roman Le chef d'oeuvre !

Le retour,  Anna Enquist,  Pays-Bas 2005,  actes Sud 2007 ,  babel 2009, traduit du néerlandais par Isabelle Rosselin, 474 pages captivantes!

11/08/2009

Le saut. Anna Enquist #5

Même si la couverture indique" Nouvelles", ce sont bien six monologues , destinés à être joués,  qui sont regroupés sous le titre Le  saut.51XZQF5DT6L._SL500_AA240_.jpg
Autant vous le  dire d'emblée, je n'ai pas accroché totalement à  ces six textes,probablement  parce les indications de mise en scène rappellent constamment la nature véritable de ces  textes et que le théâtre lu n'aura jamais la même force que le théâtre joué. Nonobstant, nous retrouvons ici les thèmes chers à Anna Enquist: la  supériorité de la musique sur les mots : "Quand on ne peut pas parler, il  faut écouter de  la musique. la musique parle  sans les mots. Un morceau d emusique peut exprimer des  sentiments qui  sont trop  vagues ou trop  douloureux pour être pris au piège des mots. Ou trop  terribles.", la seconde  guerre mondiale, situation extrême et ses conséquences sur le comportement des gens ordinaires, la  lente descente dans la folie...
Par contre, nouveauté, Anna Enquist fait preuve dans la  premier texte d'un humour vachard et totalement irrévérencieux vis à vis de Malher. Reprenant la  figure emblématique de la femme artiste étouffée dans l'oeuf par le  pouvoir masculin, à  savoir Alma Malher qui  devra mettre  sous le  boisseau son talent  de compositrice  pour obéir à son génie de mari, Enquist, s'appuyant sur  des  faits historiques (la lettre de vingt pages dans laquelle le compositeur la somme de ne se  consacrer qu'à lui, si elle décide  de l'épouser !) éclaire d'un jour nouveau la  situation, la  montrant nettement moins caricaturale et plus complexe. Quant aux descriptions physiques  de  Malher, elles sont tout à fait  réjouissantes ! Un recueil à emprunter rien que pour ce  texte !
Quant à la quatrième de  couverture, une nouvelle fois, elle vous permet en quelques minutes de  connaître le  déroulement quasi  complet des six textes (soupir !).

Le saut, Anna Enquist, Pays-bas, 2003, Actes Sud, 2006.Traduction  de Annie Kroon.

06/08/2009

Les porteurs de glace. Anna Enquist #4

"Je veux de l'efficacité . Supprimer les choses superflues et vaines." Ainsi s'exprime Nico, qui vient  d'obtenir la direction d'un hôpital dont il a  entrepris de changer l'organisation, ce qui ne va pas sans heurter. Maîtriser, rationaliser le monde  extérieur, pour ne pas se laisser rattraper par le désordre, les émotions.  Voilà  sa manière de  lutter contre ce qui le submerge et qu'il tait.
Unie avec lui dans le silence, son épouse, Lou." Elle avait connu ses pensées, ses sentiments. il lui manquait." Lou qui tente  d'interroger leur relation à la langue pour éclaircir la situation.Mais ce "fardeau  froid", ce "secret glacé" les handicape et les enferme chacun dans sa bulle de détresse.4136GARJPSL._SL500_AA240_.jpg
Bien évidemment toutes ces énergies bridées n'attendent que la plus petite étincelle pour mettre le feu aux poudres...
Histoire d'un couple, histoire d'un secret,  d'un échec, Les  porteurs de glace est aussi un roman, dense et puissant qui interroge notre besoin de "bâtir une histoire", donner de la cohérence quand nous ne sommes que "débris".

Très court,  ce roman d'Anna Enquist  est à la  fois le plus accessible et l'un des plus riches par les thèmes qu'il aborde. La  quasi sécheresse de la langue y est tempérée par l'attention scrupuleuse et sensuelle aux éléments naturels et au plus petites variations des sentiments des  personnages, dépassant ainsi ce que l'intrigue pourrait avoir de convenu. A se procurer sans hésiter !

Deux reproches cependant :  la 4 ème de couv' dont la  lecture est à proscrire, sauf à vouloir connaître le déroulement complet du roman, et un "policlinique" qui a heurté mes yeux...

Les porteurs de glace,  Anna Enquist,  paru aux Pays-bas en 2002,  chez Actes sud en 2003,  chez babel en 2006. traduction de  Micheline Goche.

L'avis de Clarabel

L'avis de  AL

 

 

04/08/2009

La blessure. Anna Enquist #3

La blessure est un recueil de nouvelles parfaitement clos sur lui même. En effet, Anna Enquist réussit le  tour de force de partir d'un fait authentique, un père et ses deux fils qui ont erré sur un bloc de glace pendant quatorze  jours au 19 ème siècle "la traversée", de nous parler de relations familiales plus contemporaines, de  football, de l'organisation de  la cuisine d'un hôpital, de tableau retrouvé, pour terminer par un texte qui  nous donne, mine de rien, en passant, des nouvelles de personnages évoqués précédemment, dans un paysage d'une luminosité, une blancheur absolue, équivalente à celle inaugurant le  recueil. Armature solide donc.
Point commun à tous ces personnages, qu'ils soient adultes ou enfants ? Une blessure, une fragilité,"Je me sens comme  un tache mal délimitée" qui va soudain les faire basculer , un peu -ou plus - dans un état de bouleversement qu'ils affronteront avec des armes variées. Ce peut être la politesse car "La politesse est un poignard en or",  la connaissance: Jacob qui est le seul à savoir nager et lire dans cette famille de pêcheurs, veut à tout prix s'en sortir, alors que son père et son frères, plus frustes, s'abandonnent aux éléments...
Anna Enquist souligne les ambivalences  de ses héros, ainsi une adolescente qui ment à ses parents pour aller rejoindre  celui dont elle  croit être amoureuse : "Pourquoi ne sait-elle pas ce que je fais,  pense Hanna,pourquoi est-ce que je me mets à pleurer,  pourtant je ne veux surtout  pas qu'elle le sache."41eWqLUiieL._SL500_AA240_.jpg
L'auteure excelle à nous montrer, sans pathos,  l'hystérie qui s'enflamme soudain dans une communauté vivant en quasi autarcie, ou celle qui couve à bas bruit dans le cerveau d'un excellent gestionnaire, plus apte à la déceler chez les autres qu'à la reconnaître chez lui.  La description de toutes les stratégies qu'il met en place inconsciememnt  pour la  tenir  à  distance est proprement époustouflante. Quant à celle,  hallucinée ,des relations d'un couple hollandais dans un camping français à la veille  d'un match de foot , elle vaut aussi tous les romans."Les  vacances se passent à laver.De la vaisselle,  des  vêtements, des corps.Tout est enduit de  savon et maintenu sous un filet d'eau. Pendant ce temps, il faut crier comme dans une conversation en plein ouragan.
"Je  voudrais être morte.
-Je n'arriverai pas à me débarrasser de cette tache de gras.
- Ce soir je vais me pendre
-J'aimerais faire des rognons. "
Et cetera.Tout se perd dans le vent."
C'est en effet avec une grande  économie de moyens, mais avec beaucoup d'empathie,  qu'Anna Enquist relate ces instants , sans jamais céder à la facilité de la nouvelle à chute, préférant évoquer des atmosphères, raconter de manière simple , nette et efficace. Ainsi en deux phrases  : "Le morceau de  glace remonte en basculant à la surface.  Pas père." Du grand art .

 

La  blessure, Anna Enquist.1999, édité chez Actes Sud en  2005, chez Babel en 2007.Traduction du néerlandais par Isabelle Rosselin267 pages infiniment  justes.

Un énorme merci à  Cuné qui  m'a offert ce livre,  me permettant ainsi de découvrir cette auteure !