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02/01/2009

La ronde des jours


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20/11/2008

Quand tu seras mort Tu me donneras un souvenir ?

Le temps qui passe, la disparition , la vieillesse mais aussi la fraîcheur de l'enfance et les liens qui unissent petits -enfants et grands-parents, tels sont les thèmes  qui courent au sein du recueil de Jean Rivet, Le soleil meurt dans un brin d'herbe.
Avec des mots simples, des mots de tous les jours, le poète dit le quotidien "Soucoupes blanches et fêlées (...)Et toi   / Dans l'hypermarché",la beauté de la nature, dont les feuilles mortes se mêlent à celles d'un livre...livre15.jpg
Il m'a  fallu relire ces poèmes pour bien en apprécier la beauté faussement naïve, prise  que  j'étais dans un premier temps par les illustrations d'Aude Léonard.  Jamais  redondantes, ces  photos montages transportent  le lecteur dans un univers onirique où chaises et chaussure se promènent à leur guise, où les mots du poète s'affichent en liberté...

Encore une réussite des éditions Motus !

Le soleil  meurt dans un brin d'herbe. Editions Motus. Jean Rivet. Illustrations d'Aude Léonard.

 

Un coup de coeur pour Brize !

 

17/10/2008

Des vaches dans les nuages...

Grâce à Bellesahi qui m'avait envoyé ceci, j'ai découvert les  Editions Motus. En me baladant sur leur site, je ne pouvais que craquer sur  Une vache dans ma chambre .
Avec des mots en apparence très simples,Dominique Cagnard nous entraîne dans un monde à la fois onirique et très ancré dans la réalité :

"ETINCELLE

Elle mâche en dormant

et dort en se frottant à la lune.

Penchée

sur le livre de la prairie

Elle se laisse écrire par le vent."

En vis à vis de chaque texte, un photo montage en dégradés de noirs et blancs, qu'il faut prendre le temps d'observer pour ne rien rater des détails qu'y a semés Aude Léonard.
Dès la couverture d'ailleurs nous entrons  dans une autre dimension (j'ai d'abord cru que le titre avait été imprimé à l'envers avant de me  rendre compte que c'était le reflet d'une vache (invisible sur la berge) qui se donnait à voir dans l'eau :))livre18.jpg
Quant au papier , épais juste ce qu'il faut et visiblement recyclé, il contribue à ce magnifique travail d'édition.

Dominique Cagnard aux mots et Aude Léonard aux images ont concoté une pure merveille, aussi bien pour les  amateurs de poésie que pour  les amoureux des vaches !

Un extrait du livre ici.

26/06/2008

8 Millions de lecteurs dans le monde .

J'avais envie de poésie et bien en vue dans le rayon,il y avait  L'anniversaire de la salade , titre qui  avait tout pour plaire à l'épouse de l'Homme qui ne conçoit pas un repas sans salade, et un bandeau encore plus intriguant, surtout pour de la poésie. En lisant la  postface du traducteur, nous apprenons que ce recueil s'est vendu à trois millions d'exemplaires au Japon dont un million le premier mois.Je me demande bien dans quel pays on peut atteindre de tels chiffres avec un livre de poèmes...Le décalage entre l'image que nous avons du Japon, pays des robots qui vont bientôt remplacer l'homme (voir ici) et cet engouement fabuleux pour un recueil de tankas contemporain (paru il est vrai  au  Japon  il y a une vingtaine d'années) est assez vertigineux.51SY2SD3FtL
J'ai commencé  ce recueil par la postface et je vous engage à faire de même car le traducteur,Yves-marie Allioux, nous explique très bien les  problèmes  de traduction et les  choix qu'il a dû  faire pour se rapprocher au plus près de l'esprit de ces vers de ces cinq séquences rythmiques 5-7-5-7-7 qui normalement s'écrivent sur une seule ligne verticale.
Mais  plus encore, il est peut être utile de lire ces  poèmes dans la continuité car s'y lisent des fragments d'histoires d'amour, des débuts, étincelants à la fin plus morne. Libre ensuite à  nous d'y picorer et de  revenir sur nos tankas préférés.
Tawara Machi  avait une vingtaine  d'années quand elle a rédigé ces textes mais elle fait preuve d'une grande maturité pour saisir ces instants de vie si fugaces et si lumineux.

Quelques exemples parmi mes préférés:

"Emmaillotant les senteurs du soleil
je plie ces serviettes de  toilette Pour moi aussi
le jour viendra sans doute où je serai mère"

"D'un claquement j'ai étiré la chemise
et tandis qu'elle sèche mon coeur au soleil
devient transparent de blancheur"

"Il n'y a pas de quoi en faire un drame Posée
sur ma  main droite toute ma vie solitaire
dans ce citron pourri"

Mon livre de chevet.

 

06:05 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (15)

20/03/2008

Meuh non, j'avais pas oublié ...

j'attendais juste le  printemps  (du calendrier !) pour poster ce rouleau envoyé par Bellesahi !419WQ3JhuXL

"Je me suis lové
Dans le nid d'un haïku.
Printemps de poète."

Paul Bergèse

Et un autre pour lui faire écho :

"Dans la fente intime
  de la forêt en fleurs
un souffle de branchies"

Yagi Mikajo

Extrait de Haïku du XXème  siécle ;  Le poème court japonais d'aujourd'hui,  collection Poésie/Galliamrd

06:00 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (4)

19/03/2008

Telles sont les questions...

D'abord la couverture. Un hameçon comme un point d'interrogation inversé, des poissons intriguant et attirant le regard (il m'a fallu plusieurs jours pour identifier les manches de pinceaux !), un pêcheur juste au dessus du titre que j'identifierai plus tard comme étant l'auteur : Pablo  Neruda.51ZQ9Yg8D7L
La main est irrésistiblement attirée par Le livre des questions.L'illustrateur,  Isidro Ferrer  nous convie à une balade où nous ne suivrons pas un lapin blanc mais  un chien de bois sculpté, un fois passée la première page où deux mains enfantines tiennent un livre grand ouvert sur une serrure en forme de point d'interrogation... La  clé vient juste après ...
72 poèmes sous forme de questions. Koans échappés du zen ? Herrin Hidalgo, dans la  postface, évoque tour à tour des aphorismes ou le Livre de Job comme  source d'inspiration de Neruda mais nous laisse libre  de choisir. L'heure n'est pas à la réponse mais au questionnement. Il affirme  également que la couleur jaune domine ces poèmes. Certes mais ce n'est que pour mieux s'opposer à la noirceur de certains textes évoquant par exemple le sort d'Hitler en enfer...
Les illustrations utilisent tour à tour le collage et de photos d'objets créés par Isidro Ferrer (des crayons constituent ainsi une chaise), et racontent elles aussi leur histoire interrogative: on se perd dans un labyrinthe mais la lettre A nous sert de balise...
Un magnifique objet à feuilleter tant pour les textes que pour les images, un livre où l'on revient comme  aimanté...

Juste un poème pour la route :

Dis-moi, la  rose est-elle nue
ou n'a-t-elle que cette robe?

Pourquoi les arbres cachent-ils
l'éclat somptueux de leurs racines?

Qui tend une oreille  aux remords
de l'automobile, cette criminelle?

Est-il plus triste chose au monde
qu'un train arrêté sous la pluie ?

 

06:02 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (8)

14/03/2008

Initiation à la poésie

Mes 66 plus belles poésies , anthologie parue chez Gallimard jeunesse, regroupe des poèmes d'auteurs classiques  (dont Desnos, mon chouchou) ou contemporains (comme  Roubaud que j'aime beaucoup aussi).51R4_qsd4aL   Beaucoup d'humour et de tendresse , en particulier avec "J'aime l'âne" de Francis Jammes,  poème que je  ne savais pas aussi long  car il  est toujours présenté tronqué,  grâce  aux texte bien sûr mais aussi grâce  aux  illustrations particulièrement réussies. Il me semble que Gallimard a opéré une sélection parmi sa collection jeunesse consacrée à un auteur en particulier, qui  est aussi réussie.
Dommage que  le lecteur ne puisse  attribuer un nom aux illustrations, l'éditeur ayant choisi de  lister les illustrateurs à la fin sans préciser qui a fait quoi. Une mention particulière à  l'auteur des dessins plein d'humour des fables del a Fontaine : la tortue menant la  course en trottinette tandis que le lièvre s'échine à la rattraper sur son vélo  , ou bien encore la  fourmi en peignoir tenant en laisse un roquet hargneux  revisitent avec originalité des texte hyperconnus. Un régal !

Un petit poème pour la route :

"La souris

Merci chère souris
d'avoir abandonné
le fouillis  du grenier
pour la douce chaleur
de mon ordinateur

Ainsi tous mes papiers
ne sont plus grignotés
et je peux voyager
dans les mots et cliquer
sans souci ô souris"

Joël Sadeler   Les animaux font leur cirque

06:05 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (6)

22/02/2008

Pour vivre

Pour vivre  est un très bel objet qui se présente un peu comme un coffret fermé par un ruban rose et d'où s'échapperaient des poèmes écrits par Bernard Friot et mis en matière par Catherine Louis. 51P8252E90L
Beaucoup de couleurs sourdes pour accompagner ces textes en  demi-teintes qui jouent avec l'espace  de la double page. Un texte juste pour vous donner envie :
poser sa tête
    sur l'oreiller
          sur une épaule
             au creux d'une main

           un geste pour la vie
                sommeil
                       caresse
                             abandon

           reposer le trop- plein de pensées
                                               d'émotions
                                                 de souffrances

                                                 poser sa tête
                                                            ou la perdre

06:02 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (7)

03/02/2008

Quand le cinéma guimauve mène à la poésie

Dans son Manuel de  poésithérapie, Jean-Joseph Julaud se proposait avec beaucoup d'humour et d'érudition  de  guérir les maux de notre vie avec les mots des poètes.3189G60MS3L
Je doute fort que les  scénaristes de In her shoes ait lu  ce manuel mais ils ont utilisé cette idée de manière caricaturale dans le film, un poème d'Elisabeth Bishop guérissant en un rien de  temps la  dyslexie du personnage interprété par Cameron Diaz.
J'ignore si  les ventes de cette poétesse ont grimpé , mais j'ai trouvé ce procédé assez malhonnête quand on sait la difficulté à traiter la dyslexie  et les souffrances qu'elle peut entraîner.
Néanmoins, le poème est très beau,le  voici:

L’art de la perte

 

L’art de la perte n’est pas dur à maîtriser,

tant de choses sont d’un naturel si fuyant,

que leur perte n’est pas une calamité.

 

Perdez quelque chose chaque jour .Acceptez la contrariété

de la disparition de vos clés, d’un moment absent.

L’art de la perte n’est pas dur à maîtriser.

 

Puis habituez-vous à perdre, perdez, perdez :

les endroits , les noms, et même la clé des champs.

Rien de cela ne sera une calamité.

 

J’ai perdu la montre de ma mère. Eh, tiens ! pas la dernière mais

l’avant-dernière de trois maisons que j’aimais pourtant.

L’art de la perte n’est pas dur à maîtriser.

 

J’ai perdu deux villes, très jolies. Sans compter

des royaumes que je possédais, deux fleuves, un continent.

Ils me manquent, mais ce ne fut pas une calamité.

 

-Même ta perte (la voix moqueuse, un geste aimé)

ne saurait me faire mentir, c’est évident

l’art de la perte n’est pas trop dur à maîtriser

même s’il apparaît comme (écris-le !) comme une calamité.

 

08:39 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (9)

02/01/2008

Petit bonheur de début d'année

Il ne vous suivra pas (vu son poids et ses dimensions) dans tous vos déplacements mais si vous aimez la poésie, cet Agenda du (presque) poète , il vous deviendra vite indispensable, vous le feuilleterez chaque jour car c'est une mine !51H5Kvdj4eL
Mine de citations, mine de manipulations, de jeux avec l'espace, les mots, le rythme, les gestes, Bernard Friot, (oui, celui des Histoires pressées  !) nous régale avec cette année entière en poésie.
Fourmillant d'adresses internet, cet ouvrage s'avérera vite indispensable , tant pour les enseignants que pour ceux qui aiment jouer avec les mots, les sons et les images.
La poésie ici n'est pas intimidante, elle est quotidienne, familière, gourmande et farceuse...Elle donne envie de se lancer à la découverte de nouveaux textes,de nosveaux auteurs et parfois même on a des fourmis dans les doigts et des mots qui sonnent dans la tête , n'attendant plus que d'être notés...
Les illustrations d'Hervé Tullet, à la façon cahier de brouillon d'écolier, jouant avec des couleurs franches et gaies, contribuent à donner un air pimpant à ce très bel objet littéraire.51K5Q0BS08L

Petit rappel : dans la même collection, paru en 2005 , le fameux Agenda de l'apprenti écrivain, de Susie Morgenstern, lui aussi une Bible !

Et pour commencer l'année en poésie, une citation choisie (presque) au hasard :
"Les poèmes sont des cadeaux
des cadeaux  pour ceux qui sont attentifs." Hans Bender

06:13 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (23)