01/01/2023
Bonne année et plein de bonnes lectures !
12:23 | Lien permanent | Commentaires (10)
24/12/2022
Joyeux Noël
Non, je ne suis pas transformée en marmotte, mais dorénavant ma présence sera plus sporadique.
Cela ne m’empêchera de vous suivre avec attention.
Bonne fêtes de fin d'année et plein de bises !
06:00 Publié dans Bric à Brac | Lien permanent | Commentaires (12)
15/12/2022
La paix des ruches
"Je suis aussi ignorante de ce qui peut lui déplaire en moi, qu'il me semble l'être de ce qui m'irrite tant de sa part. C'est là le drame du couple, ces feux croisés qui s'affrontent, se pulvérisent mutuellement, signaux incompréhensibles à celui à qui ils sont adressés et les reçoit en aveugle. feux ne distribuant aucune lumière, mais seulement un lourd et sourd malaise dont les intéressés ne distinguent pas l'origine. "
Paru en 1947 , ce roman d'Alice Rivaz est d'une folle modernité par les thèmes abordés, ce que souligne très justement dans sa préface Mona Chollet : "la relation complexe des femmes à la beauté et à la mode; la peur panique de vieillir [...]; leur rapport à l'espace domestique. "
Et que dire de l'incipit qui tombe comme un coup de hache: "Je crois que je n'aime plus mon mari. " Constat clinique, sans affect qui va donner le ton de ce roman où une femme, secrétaire dans un bureau, analyse avec lucidité les relations hommes/femmes dans une société où l'homme pérore et la femme se tait. Autre point encore problématique de nos jours: la volonté de ne pas avoir d'enfant, mais ici au moins les deux époux étaient d'accord.
Seul le plaisir féminin n'est pas évoqué, même si on devine que la narratrice a eu une aventure extra-conjugale.
Un roman âpre et dense, où les collègues et/ou amies de l'héroïne parlent des hommes avec beaucoup de désinvolture, peut être pour oublier tous les rêves de liberté qu'elles avaient étant plus jeunes...
A (re) découvrir sans plus attendre grâce aux Éditions Zoé.
Dans la foulée, je me suis procurée le recueil de nouvelles Sans alcool , recueil qu'un éditeur japonais a refusé de faire traduire, le jugeant trop triste...
06:00 Publié dans romans suisses | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : alice rivaz
13/12/2022
Un Psaume pour les Recyclés Sauvages
" On a du mal à concevoir que les constructions humaines sont conquises sur la nature, qu'elles s'y superposent , que les lieux humains existent dans les interstices de la nature et non l'inverse. "
Dex, un.e moine de thé (il se déplace de village en village pour apporter du réconfort moral via les tisanes qu'il concocte) ressent l'impérieux besoin de tout laisser en plan. Il se dirige vers un édifice religieux au sein d'une forêt où les humains ne mettent pas les pieds depuis des siècles.
Dans cet univers inconnu et potentiellement dangereux, il rencontre un robot, Omphale, qui s'est donné comme mission d'étudier les mœurs humaines. D'abord chaotiques, les relations entre les deux êtres vont leur permettre de confronter leurs points de vue sur la relation à la nature, sur le sens de la vie , le robot étant beaucoup plus pragmatique et moins tourmenté que le moine.
Je suis entrée avec délice dans cet univers apaisé, où l'on devine néanmoins des souffrances anciennes, un monde où le recyclage est de mise, que ce soit pour la vie quotidienne ou la création de robots.
J'attends déjà avec impatience la suite de ce voyage initiatique tout en douceur et riche d'humanité.
Merci à Brize pour la découverte.Clic
Becky Chambers, l'Atalante 2022, traduit de l’anglais par Marie Surgers
06:01 Publié dans Science-Fiction | Lien permanent | Commentaires (8)
12/12/2022
Happy Fucking Christmas, chère Janet !...en poche
"Le bonheur ne fait pas partie de mes priorités. Je veux autre chose. Avoir un minimum de contrôle sur ma vie et mon corps, pour commencer. Pouvoir passer une journée sans avoir l'impression que ce que je fais est mal. Je veux sentir mes émotions, pas les ravaler. Et si ce sont elles qui finissent par me bouffer, eh bien tant pis. "
Le titre original, Sad Janet , a le mérite d'être clair : Janet est triste . Et elle veut qu'on lui fiche la paix avec ça. Pourtant le monde entier conspire contre sa tristesse, d'autant plus que Noël approche.
Noël ? Sa bête noire. Elle préfère encore se faire bouffer le bras par un chien du refuge où elle travaille que faire du shopping de cadeaux avec sa mère , c'est dire.
Néanmoins Janet va finir par se laisser convaincre et va tester un traitement spécialement destiné à lui faire supporter Noël...
Bourré de mauvais d'esprit, d'humour noir, ce roman ne nous épargne rien quant aux humeurs de sa narratrice misanthrope, corrosive et directe. Toutes celles qui, sur la foi de la couverture et du titre auraient ouvert ce roman en croyant lire une romance de Noël risquent d'avoir un choc. Mais j'ai beaucoup aimé Janet, sa lucidité, ,sa volonté de résister à la société qui veut araser toutes les souffrances psychiques à coup de pilules. Reste que tant de noirceur, éclairée par un lueur d'espoir néanmoins à la fin se doit de ne pas être dévorée d'une traite.
Traduit de l’anglais par Karine Lalechère.
06:00 Publié dans Humour, le bon plan de fin de semaine, romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : lucie britsch
24/11/2022
Transcription...en poche
"Est-ce qu'ils élevaient ces filles dédaigneuses dans un incubateur spécial quelque part ? "
Kate Atkinson dans Transcription continue d'explorer la période de la 2 nde guerre mondiale , cette fois sous l'angle de l'espionnage. Son héroïne, Juliette Armstrong, en apparence naïve, est recrutée par les services secrets britanniques pour participer au démantèlement de la cinquième colonne, ces sympathisants locaux du nazisme.
Rien de bien glorieux car il s'agit dans un premier temps de retranscrire leurs propos, souvent obscurs, voire ennuyeux. Tout cela paraît assez bon enfant jusqu'à ce qu'enfin, les événements s'emballent et que Juliette ne soit amenée à devenir une espionne comme elle le rêvait.
Entremêlant à son habitude avec virtuosité les époques, parsemant son texte de touche d'humour et nous gratifiant d'un revirement final assez efficace, Kate Atkinson, n'a pourtant pas réussi à me captiver comme elle le fait d'habitude.La tension dramatique n'est pas suffisamment efficace et l'intrigue un peu trop paresseuse à mon goût.
Gageons que ce n'est que partie remise ! J'attends déjà avec impatience les nouvelles aventures de Jackson Brodie.
06:00 Publié dans le bon plan de fin de semaine, romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : kate atkinson
23/11/2022
Hiver...en poche
Invité pour Noël chez sa mère avec qui il entretient des relations distantes, Art n'a rien trouvé de mieux que de louer les services d'une jeune fille d'origine étrangère rencontrée dans la rue pour jouer le rôle de Charlotte, sa petite amie qui vient de briser leur relation.
Le roman commence donc sous les auspices d'un ressort de comédie romantique mais va bientôt prendre un tournant plus dramatique quand les jeunes gens vont se rendre compte que la mère d'Art, Sophia, est plutôt confuse et ne s'alimente guère. Art appelle donc à la rescousse Iris, la soeur de sa mère. Voilà trente ans que , séparées par des visions du monde radicalement différentes, les deux femmes ne se sont pas revues...
Les souvenirs se mêlent au présent, un secret de famille sera révélé, mais pas forcément au principal intéressé dans cette famille qui semble ne pouvoir communiquer que par le truchement de tiers. Un roman qui peut dérouter mais dont les personnages n'en demeurent pas moins attachants.
06:00 Publié dans le bon plan de fin de semaine, romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : ali smith
15/11/2022
Porté Disparu
" Il s'est passé le meilleur, le vif, le brillant, le sensible, l'intelligence pure, il s'est passé le courage, la liberté, la générosité, mais aussi la fougue du désespoir, et c'est ce dont je me souviens. "
Par le truchement d'un exposé sur Magnus Hirschfeld, un médecin juif allemand qui militait pour l'égalité entre hommes et femmes et les droits des homosexuels, Livio va faire voler en éclats les certitudes et provoquer un beau remue-ménage au sein de la classe. Cela n'ira pas sans hostilité et le jeune homme à l'issue de cet exposé est porté disparu.
Reprenant ses personnages du roman Un jour de Courage, Brigitte Giraud revient sur les répercussions intimes de différents protagonistes: les camarades de Livio, ses parents, sa professeure d'histoire-géographie.
Sans manichéisme, elle peint des adultes et des adolescents souvent désemparés qui n'ont pas su ou pu faire face à ce que Livio avait révélé en sous-texte de son exposé. Une manière sensible et délicate de prolonger la lecture et/d'amener de plus jeunes lecteurs (mais pas que) à faire l'enrichissante connaissance de Livio.
Éditions École des Loisirs 2022.
06:00 Publié dans romans français | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : brigitte giraud
14/11/2022
#Unehistoirenaturelledelamouretdelamort #NetGalleyFrance !
" Il m'a fallu beaucoup d'audace pour me réclamer de l'écolittérature malgré ma grande ignorance de la nature sauvage; mais le bon côté de l'ignorance est l'émerveillement, et je m'émerveille avec brio. "
Margaret Renkl, en de courts chapitres alternant souvent passé et présent, évoque tout à la fois les habitants sauvages de son jardin, mais aussi les membres de sa famille. La mort, l'amour sont au cœur de ses observations minutieuses- deux faces d'une même pièce de monnaie -et elle ne s'épargne pas, soulignant ses failles et ses erreurs, étant parfois trop interventionniste dans sa volonté d'aider les oiseaux de passage dans son jardin.
J'ai souvent pensé à Colette (et parfois à Sue Hubbell) en dévorant ces textes évoquant la nature de l'Alabama , le même amour de la nature, la même précision et le même attachement à sa famille. Une lecture attachante et prenante.
Traduit de l’anglais (E6U) par Cécile Hermellin. Julliard 2022.
06:00 Publié dans Autobiographie, romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : margaret renkl
12/11/2022
Impossible...en poche
"L'obsession d'être déclaré important par les autres ne me concerne pas. J'ai fait partie d'une génération qui a agi au nom du collectif. Je considère donc insignifiantes les individualités, les personnalités. "
Un duel verbal, en huis-clos, entre un juge et un accusé. Ils ne sont pas de la même génération, ne possèdent pas la même vision de la politique ou de la justice, mais le jeune juge veut selon l'accusé "fermer une parenthèse restée ouverte jusqu'à aujourd’hui. Car aucun de ceux qui ont trahi leurs propres camarades n'a été atteint par une vengeance. Le plateau de la balance reste incliné."
Quelle était en effet la probabilité pour que l'accusé, ancien révolutionnaire italien, signale la chute mortelle en montagne d'un homme qui se révélait être l'ami qui l'avait trahi quarante ans plus tôt ?
Les interrogatoires, parfois biaisés, souvent "sortis du sujet et du rituel", ainsi que les lettres d'amour (non envoyées) permettent d'explorer en profondeur le parcours à la fois politique et psychologique d'un homme resté fidèle à son idéal, tout en maintenant jusqu'au bout la tension dramatique. Du grand art.
Traduit de l'italien par Danièle Valin
06:00 Publié dans le bon plan de fin de semaine, romans italiens | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : erri de luca