03/02/2010
Les variations Bradshaw
"Elle admire les gens qui ne se conforment pas à ce qu'on attend d'eux."
Le couple central des Variations Bradshaw vient, depuis peu, d'inverser les rôles. Thomas a troqué un métier lucratif contre le statut de père au foyer. il en profite aussi pour prendre des leçons de piano. Sa femme, Tonie, à l'orée de la quarantaine, vient d'accepter un poste administratif dans l'université où elle enseignait auparavant, faisant ainsi le choix de se "délester du fardeau des émotions."
Autour d'eux le reste de "l'orchestre familial" joue sa partie ,avec ses tensions, ses épisodes comiques -en autres un hilarant départ en vacances- ou dramatiques.
Autant de couples, autant de configurations pour affronter ses désirs, ses émotions, ses ambitions, assumer ses choix, ses regrets.
Tout au long des 32 chapitres (autant que les variations Goldberg) Rachel Cusk se penche avec un humour décapant sur ses personnages de la classe moyenne qu'elle nous peint ,avec ce charme british que nous apprécions tant , dans leur intimité, leur quotidien qui parfois dérape. Une réussite qui nous fait largement oublier la déception d'Egypt farm et retrouver tout le plaisir éprouvé à la lecture d'Arlington park.
Les variations Bradshaw, Rachel Cusk, traduit d el'anglais par Céline Leroy, Editions d el'Olivier 2010. 281 pages pétillantes, orchestrées de main de maître.
06:00 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (24) | Tags : rachel cusk, échange des rôles, famille, humour anglais
05/05/2009
"L'essentiel était l'authenticité."
La mort de Peter Hansome va causer bien de la peine : à sa femme, à sa maîtresse et au bel iranien venu se réfugier chez la veuve officielle, Bridget.
Traité à la française ce point de départ donnerait au mieux un vaudeville sautillant, au pire une gaudriole grasse. A l'anglaise , cela nous donne un roman explorant toutes les combinaisons du chiffre trois, roman plein d'humour et de surprises où l'on rencontrera un ramoneur amateur de poésie, un spectre revenu discuter avec sa veuve, un artiste bourru, un pasteur lubrique et une voisine pleine de ressources.
Et si vous revez d'un bon crêpage de chignon entre l'a veuve et la maîtresse, passez votre chemin car "la simplicité constituait l'un des traits saillants de sa personnalité [il s'agit de Bridget], au point que certains la jugeaient brutale."
Au fil du roman, les couples se font et se défont, en combinaisons pas si improbables que cela, comme les pièces d'un kaléidoscope. Mon seul regret ? Que mon personnage préféré ne trouve pas la sérénité dans les bras de celui qu'elle aime...
Trois et caetera, Salley Vickers, Jean-Claude Lattès 2003, 348 pages pétillantes
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06:00 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (11) | Tags : trois et caetera, salley vickers, humour anglais, apparences, trois et plus si affintés