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05/05/2009

"L'essentiel était l'authenticité."

La mort de Peter Hansome va causer bien de la peine : à sa femme, à sa maîtresse et au bel iranien venu se réfugier chez la veuve officielle,  Bridget.41D7ACF5N0L._SL500_AA240_.jpg
Traité à la française ce point de départ donnerait au mieux un vaudeville sautillant, au pire une gaudriole grasse. A l'anglaise , cela nous donne un roman explorant toutes les combinaisons du chiffre trois, roman plein d'humour et de surprises où l'on rencontrera un ramoneur amateur de poésie, un spectre revenu discuter avec sa  veuve, un artiste bourru, un pasteur  lubrique et une voisine pleine  de ressources.
Et si vous revez d'un bon crêpage de  chignon entre l'a veuve et la maîtresse, passez votre chemin car "la simplicité constituait l'un des traits saillants de sa personnalité [il  s'agit de Bridget], au point que certains la jugeaient brutale."
Au fil du roman, les couples se font et se défont,  en combinaisons pas  si improbables  que cela,  comme les pièces d'un kaléidoscope. Mon seul regret ? Que mon personnage préféré ne  trouve pas la sérénité dans les bras de celui qu'elle aime...

Trois et caetera, Salley Vickers, Jean-Claude  Lattès 2003, 348 pages pétillantes

Du même auteur : c'est ici !

23/02/2009

Un compagnon de cheminée

"Nous ne pouvons rendre heureux quelqu'un qui ne nous rend pas heureux."Telle est l'une des réflexions que se fait le Dr David Mc Bride lors d'un de ses entretiens avec l'une de ses patientes, admise dans son service après une tentative de suicide,Elizabeth Cruikshank. Cette dernière n'acceptera de lui livrer sa Part obscure qu'après une allusion à un tableau du Caravage. Commence alors une relation, où Elizabeth, jouant le rôle de catalyseur, va totalement bouleverser la vie du Dr Mc Bride.51Dx1fTTPgL._SL500_AA240_.jpg
Le roman de Salley Vickers, professeur de littérature et psychanalyste, est centré sur les entretiens entre le psychiatre et sa patiente, comme un foyer ardent autour duquel gravitent des personnages à la fois drôles et attachants, qu'ils soient patients eux aussi ou collègues. Les entretiens sont passionnants car ils abordent des thématiques qui nous parlent forcément : la difficulté que nous avons à changer de vie ,  à accepter la vérité de nos rapports avec les autres, la nécessité d'un regard extérieur pour comprendre ce qui nous unit aux autres... Il est plaisant de voir que le Dr Mc Bride, dans son désir de sauver les autres ,n'est pas capable de voir ce qui se passe sous son nez,mais la manière magistrale dont il réagira le fait encore grandir dans notre estime. Il ne se montre jamais borné mais profondément humain, jusque dans ses erreurs,et sait même reconnaître la supériorité d'un petit déjeuner roboratif sur n'importe quel traitement ou utiliser des maximes de la tante d'un de ses patients !
Alternant humour et émotion, La part obscure mène également une réflexion sur les rapports entre l'art et la vie, jamais de manière pédante ,mais toujours passionnante  et l'on se prend à envier aussi bien les élèves que les patients de cette auteure.
Mon exemplaire a battu le record de pages cornées et ce depuis les deux ans et demi d'existence de ce blog ! Un livre intelligent et qui résonnera longtemps en moi.