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21/09/2017

Le couple d'à côté

"Le crime n'est pas son truc, visiblement,et pourtant il s'enfonce encore, il persiste à creuser."

Quoi de plus d'anxiogène que l'enlèvement d'une adorable petite fille de six mois ? Quoi de plus culpabilisant pour les parents que, la baby-sitter leur ayant faut faux-bond au dernier moment, de s'être rendus malgré tout à l’invitation de leurs voisins, sans leur bébé ? Visiblement le fait d'aller la voir toutes les demi-heures et la surveillance du baby-phone n'auront pas été suffisants.shari lapena,policier,suspense
Ravagés par la douleur, Marco et Anne voient débarquer dans leur maison si cossue la police qui ne va pas tarder à révéler bien des fêlures et des mensonges...
Avocate dans une première vie, Shari Lapena nous offre ici une intrigue riche en rebondissements et manipulations qui tiennent en haleine le lecteur, mais le laissent aussi un peu dubitatif. à trop vouloir montrer son savoir-faire narratif, le récit perd  un peu en émotion.
 En outre,les personnages frôlent la caricature, le style est à l'emporte pièces et les dialogues sonnent souvent faux. Autant de défauts expliquant mon jugement en demi-teintes.  Un roman trop formaté à mon goût.

Le couple d'à côté, Shari Lapena, traduit de l'anglais (Canada) par Valérie Le Pouhinec, Presses de la cité 2017.

Déjà paru chez France Loisirs.

 

Lu dans le cadre du grand prix des lectrices de Elle.

 

27/02/2017

Les filles des autres

"...les gens étaient prêts à tout accepter, sauf la vérité."

Julie Whitaker, 13 ans, se fait enlever  sous les yeux de sa sœur. Huit ans plus tard, une jeune fille blonde et amaigrie s'évanouit à la porte de la famille Whitaker.C'est Julie. Ou pas. Car d'emblée le doute s'instille dans l'esprit de la mère de famille, et donc dans le notre car c'est ce personnage qui prend en charge la partie essentielle de la narration. L'autre est assumée par des narratrices qui remontent le temps et traversent bien des épreuves. L’alternance des deux évite de plonger trop dans le pathos et déroute assez le lecteur dans un premier temps, avant que tout ne s'éclaire à la toute fin du roman.amy gentry,suspense
L'aspect policier reste quasi anecdotique, le récit étant davantage centré sur les relations mère/fille et sur les mensonges au sein d'une famille passablement ravagée par cette disparition.
Mais plus que l'aspect psychologique, d'ailleurs plutôt réussi, c'est le côté manipulateur de ce roman qui m'a séduite. En effet, il n'y a en apparence que deux solutions possibles au problème initial: soit l'enfant enlevé est bel et bien revenu (effusions, bla bla bla), soit c'est un imposteur (qui ? pourquoi ?).
Amy Gentry opte pour une solution médiane, sans pour autant frustrer son lecteur. En dépit  de quelques longueurs, le texte est bien écrit, fluide et nous ferre d'emblée. Il y a longtemps que je n'avais été captivée par un tel suspense !

Les filles des autres, Amy Gentry, traduit de l’américain par Simon Barril, Robert Laffont 2017.amy gentry,suspense

14/06/2010

13 heures

"Elle était forcément en sécurité avec quelqu'un qui aimait les livres."

Benny Griessel a senti dès son réveil que cette journée ne serait vraiment pas bonne. Effectivement. Chargé de superviser de jeunes flics du Cap, il va être confronté  au meurtre d'une jeune américaine et à celui d'un ponte de la musique, tout en luttant contre une irrésistible envie de replonger dans l'alcool.La tension sera à son comble quand les policiers découvriront que les meurtriers de la touriste traquent maintenant son amie.41mnBTDZTSL._SL500_AA300_.jpg
Scandées par les indications horaires, ces Treize heures ordinaires d'un flic sud-africain se révèlent particulièrement intenses. Deon Meyer nous plonge dans les embouteillages, la chaleur, les pannes de courant qui paralysent la ville et entravent les policiers. Avec un montage saccadé, il frustre sciemment son lecteur, passant d'une affaire à une autre, multipliant les points de vue en nous faisant partager au passage les tiraillements qui agitent les différents groupes ethniques composant cette fameuse nation arc-en-ciel. L'apartheid a disparu mais l'harmonie ne règne pas pour autant. Les personnages sont bien croqués et le roman est haletant. Prévoir une longue plage horaire pour déguster ce roman d'une seule traite !

13 heures, Deon Meyer, Seuil policiers 2010, traduit de l'anglais(afrique du sud) par Estelle Roudet., 460 pages scotchantes.

Emprunté à la médiathèque.

A noter que le précédent vient de sortir en poche. Billet ici.

 

10/12/2009

Les visages

"Mais vous ne pourrez jamais tout à fait comprendre à quel point cet hiver m'a changé en profondeur, car encore aujourd'hui je ne le comprends pas moi-même."

Ethan Muller, directeur d'une galerie d'art ignore qu'en révélant au public une seérie de dessins  à proprement parler géniaux, il va mettre en branle toute une mécanique qui bouleversera totalement sa vie, le mettant sur la piste d'un tueur d'enfants.
Plus qu'un énième roman sur un serial killer, Les visages traite à la fois du monde de l'art et des secrets familiaux. le narrateur, il le reconnaît lui-même, n'a rien d'un détective traditionnel et son récit pointe du doigt avec humour les principaux écueils du genre, entraînant une distanciation des plus heureuses.41ZhHLb2AML._SL500_AA240_.jpg
Un roman qui alterne passé et présent, avec des personnages à multiples facettes et qui n'est jamais complaisant. Un style agréable et élégant pour passer un bon moment de lecture.

Les visages, Jesse Kellerman; Editions Sonatine, 472 pages  traduites de l'anglais(Etats-Unis) par Julie Sibony.

Merci à Amanda et

à Cuné !

03/08/2009

La bouffe est chouette à Fatchakulla

Bienvenue à Fatchakulla, petit comté tranquille , entouré  de marécages brumeux à  souhait.  Comme il ne se  passe rien, ou presque, on y boit sec, on chasse ,on pêche et on chouchoute des matous un peu hors-normes : "Quant à l'heureux propriétaire  de cet être hors pair, un chat à six doigts, à grosse tête,atteint  de  strabisme,  il pouvait compter sur toute une vie de félicité." Alors  quand " le  plus fieffé  salaud du canton de  Fatchakulla", j'ai  nommé  Oren Jake Purvis  qu'on soupçonnait de  faire  disparaître certains de ces matous -entre autres forfaits - est retrouvé mort , il ne s'est pas trouvé grand monde pour le pleurer.
Mais les victimes s'accumulent, éparpillées un peu partout , façon puzzle, comme aurait dit Audiard, et les esprits s'échauffent, d'autant plus que certains morceaux sont portés manquants...51vfFbTVgXL._SL500_AA240_.jpg
La  bouffe  est chouette à Fatchakulla est un divertissement  très réussi, à la croisée du Lézard lubrique de Melancholy cove et de Fantasia chez les  ploucs.On y sourit, on y frissonne et  très souvent en le lisant me sont venues  des images tirées des Mystères de l'Ouest (la série ,pas le film, grandguignolesque  et boursouflé), pour  ce qui  concernait l'élucidation du mystère...

Un grand  merci à Cuné !

Ned Crabb, La bouffe est chouette à  Fatchakulla, Folio policier, 267 pages , seulement !

23/01/2009

"Une récompense car il est sage depuis longtemps."

D'abord  un groupe  de filles , indifférencié, comme "une volée d'oiseaux", dont la  fraîcheur et l'innocence  attirent l'attention d'un homme.
Au fil du  récit, chacune  de ces cinq soeurs  va prendre la parole, acquérant ainsi pour le lecteur une personnalité et une identité propres. Se trace aussi en pointillés le portrait d'une famille  où les parents ont quelque peu perdu pied.En parallèle  le prédateur  va affiner sa connaissance de chacune d'entre elles  et progressivement faire son choix...51BGu245YwL._SL500_AA240_.jpg
Le montage en parallèle  des prises de parole de Beauty, Mim, Faithful, Fancy et Autum avec les révélations de plus en plus inquiétantes sur le voyeur fait monter savamment l'intensité dramatique du récit.
Norma  Fox Mazer semble parfois brider sa  narration pour ne pas la rndre trop inquiétante pour son lectorat adolescentmais, néanmoins, on frôle souvent l'insoutenable, rappelant ainsi la  tension des premiers romans de  Patricia Cornwell.
L'auteure se  glisse  avec autant d'aisance   dans la peau de chacune des soeurs que dans celle du pervers et la  construction hors-pair  de  son récit ne fait qu'ajouter à l'angoisse qui  étreint  le lecteur. A la fois  chaleureux par la peinture du groupe sororal et glacial par la menace qui se précise peu à peu, ce roman est une sorte d'"omelette norvégienne "comme on les aime ! attention à ne pas commencer trop tard la lecture de ce roman qu'on ne peut lâcher !

L'avis de Clarabel

Le courage du papillon.Norma Fox mazer Albin Michel.286 pages.

25/09/2008

"Aller chez François et voir les gens mourir."

Après La nuit interdite et Peur ,avec  Agônia, Thierry Serfaty explore une autre facette des émotions humaines. On retrouve dans cet opus le couple de policiers rencontrés  dans les précédents volumes ainsi que le centre destiné à lutter contre les phobies .Mais c'est surtout le personnage de  Léa qui est ici approfondi car la  fillette va se trouver au coeur de l'action.51g6useP8lL._SL500_AA240_.jpg
J'ai retrouvé sans déplaisir l'atmosphère inquiétante des précédents romans de  Serfaty mais cette fois je suis un peu restée sur ma faim, ayant trouvé l'action trop répétitive.  En outre, j'ai eu la même réaction qu'à la vision de certains films d'horreur quand un personnge agit exactement comme il ne le faudrait pas, de manière tout à fait illogique, suscitant ainsi  envie de lui crier dessus... Baisse de régime donc.  La série s'essoufflerait-elle ?

Merci à Lily pour l'envoi.

L'avis de Laure

 

28/08/2008

Rambo poète?

Il n'a pas l'air commode sur la photo de 4 ème  de couverture, Howard Mac Cord. Et le héros de  L'homme  qui marchait sur la lune non plus.
La" lune" est une "montagne de nulle part. Elle est délaissée par ceux qui y vivent à portée de vue, comme par ceux qui,à différents moments, peuvent être  fascinés par son isolement et sa difficulté.(...) ses charmes (...) ne sont pas évidents et ne se dévoilent qu'à de rares marginaux."
Embarqué à la suite du narrateur dans une balade dans cette montagne en plein coeur du Nevada, le lecteur  se  dit d'abord qu'il va se  régaler d'une ode à la nature, lyrisme et petits oiseaux à la clé.Que nenni !Il part surtout à la découverte progressive d'une personnalité hors du commun, au passé plein de violences et qui a une drôle de façon d'engager la conversation avec celui qui, on le découvre progressivement, le poursuit...51gf6I6uRmL._SL500_AA240_.jpg
Epris  de liberté, le narrateur se définit comme bougon, loin des montagnes  et "[il ] ne tolère pas  facilement la présence  d'une barrière entre [lui] et la courbe infinie de l'univers." Nous avons ici un homme  qui "maîtrise la monotonie", maîtrise de soi acquise par le tir ,et cette tension se , retrouve également dans la narration car petit à petit c'est dans un récit  entremêlé de souvenirs réels ou imaginaires que le narrateur  se dévoile et nous ne le lâchons plus, estomaqué par des découvertes que je vous laisse le plaisir de lire. Noces d'une nature âpre et d'un marcheur-escaladeur , "une constante  en mouvement, jamais vraiment évident  à définir par l'observation."
Le  rythme s'accélère à la fin et le roman se termine sur les chapeaux de roues. Vous restez le  souffle  coupé.
Même si on peut rester  dubitatif par rapport à  certaines  idées exprimées par le personnage, mais qui sont forcément en adéquation avec sa logique particulière, on ne peut qu'être séduit par ce texte qui rudoie  le lecteur, le happe et le fascine.

Merci à Cuné pour l'envoi.