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10/10/2015

Le grand & le petit

"Et leur rire fait fuir les bêtes de la nuit."

Sont-ils frères ou amis ? L'ambiguïté est maintenue et c'est très bien car ainsi chaque lecteur pourra s'identifier à ces personnages, l'un  GRAND, l'autre petit qui sont chacun persuadé que l'autre est le préféré, justement grâce à sa taille (ou son rang d'âge).
L'esprit de compétition fait son apparition, l'exaspération monte, et le grand finit par partir dans la nature pour éviter tout débordement de sa force.
Mais très vite, chacun d'eux va se rendre compte  que "C'est moins bien sans lui."et qu'il vaut mieux s'unir pour affronter l'obscurité.catherine leblanc,jean-françois martin
Avec des phrases en apparence simples, Catherine Leblanc nous fait partager une situation qui parlera à beaucoup d’enfants et explore ,avec délicatesse et justesse, les pensées intimes de ces personnages.
Quant aux dessins, ils jouent sur l'ombre et la lumière mais révèlent, quand on les regarde plus attentivement, une foule de détails délicats et poétiques.La typographie souligne aussi avec élégance l’opposition entre les personnages
Un ouvrage aussi agréable à lire qu'à regarder et qui, mine de rien, est tout à la fois poétique et utile. Une belle réussite !

 

Le grand & le petit, catherien Leblanc, Jean-François Martin, le Seuil 2015.

Merci à catherine Leblanc

17/09/2015

Ma mère, le crabe et moi

"Depuis la maladie de maman, je n'avais plus peur de me faire mal."

La mère tient un blog où elle dépeint une vie quasi idyllique, remplie de lectures et de petits plats,mitonnés avec amour pour une famille parfaite. La réalité est toute autre: elle est divorcée et vit seule avec sa fille, Tania, quatorze ans ,férue de "trucs un peu glauques, un peu sombres, voire carrément gothiques", Tania qui rue un peu dans les brancards face à cet enjolivement maternel de la réalité. Rien que de très normal donc.anne percin,cancer du sein
La  découverte du cancer du sein de la mère va changer la donne et transformer radicalement les deux femmes et les relations qu’elles entretiennent.
Tania, adolescente pleine d'humour, parfois vachard,n'hésite pas à tarabuster sa "mammouthe" et par là même à lui insuffler de l'énergie pour se battre contre la maladie. La solidarité qui s'instaure entre mère et fille e n'est pas dépeinte dans un but d'édification des masses ou de vidages de boîtes de mouchoirs en papier. Tania ne devient pas une adulte en miniature mais demeure bien une adolescente avec les réactions parfois excessives et les soucis de son âge: échapper au cours de sports, aux regards inquisiteurs des autres, mais aussi à cette fichue habitude de rougir quand Zlatan "le balourd des Balkans, alias le Yéti soviétique, alias La Patate qui venait du froid" lui adresse la parole...Et c'est ce qui fait toute la force de ce roman plein de vie, d'énergie et d'humour mais, qui ne nous voilons pas la face, m'a parfois mis les larmes aux yeux. Une description sensible et pleine de justesse .

Le joli marque-pages accompagnant ce roman rappelle qu'il est partenaire de la campagne officielle de sensibilisation de l'association " le cancer du sein Parlons en ! "dont acte.

Ma mère, le crabe et moi, Anne Percin, le Rouergue 2015, 127 pages juste parfaites.

Et zou, sur l'étagère des indispensables !

14/05/2014

Mon père ce héron

"Moi, mon père, il travaille à la télé...c'est lui qui présente la météo en haut d'une échelle !"

La surenchère règne dans la mare chez les petites grenouilles: "Moi, mon père...", "Moi mon père" jusqu'à ce que  l'une d'entre elles, emportée par son élan, lâche "Moi , mon père...c'est un héron !". Or, "Tout le monde sait que les hérons mangent les grenouilles" Et, justement, voilà un héron qui fait irruption...jul
Rebondissements en cascade jusqu'à la toute dernière page (les hérons ne sont pas épargnés par la vantardise), références culturelles à la nouvelle star ou à Karl Lagerfeld, sans compter celles plus littéraires à Victor Hugo ("Mon père ce héros au sourire si doux"), voire politique avec l'anaphore présidentielle ("Moi, président de la république"), sans oublier l'humour malicieux des dessins de Jul, cet album présente plusieurs niveaux de lecture pour plaire aux petits (5 ans et plus) et aux grands ! Un pur régal !

Mon père ce héron, Jul, Rue de Sèvres 2014, pour enfants de 5 ans et plus.

06:00 Publié dans Jeunesse | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : jul

26/02/2014

Le chat assassin s'en va

"Rentre vite à la maison que je puisse t'étrangler"

Se sentant trahi par Ellie, sa petite maîtresse, Tuffy, alias le chat assassin, décide théâtralement de quitter son foyer. à lui l'aventure ! Mais Tuffy aime son petit confort et n'est pas du tout prêt à se nourrir d'un oisillon qu'il n'a même pas tué:" "Ne sois pas si douillet! C'est de la viande.  Toute fraîche. c'est bon et traditionnel. Et tu as vraiment faim."
Hélas ! Mes amis, je suis encore loin d'avoir assez faim""anne fine
Il lui faudra donc se faire adopter et là les ennuis commencent, pour le plus grand plaisir des lecteurs grands ou petits ! Quel plaisir de retrouver Tuffy le roi de la mauvaise foi et toute sa petite famille ! Les dessins  pleins de malice de Véronique Deiss accentuent encore l'humour des aventures de notre chat préféré ! Un petite plaisir à (s) offrir sans faute !

 

Le chat assassin s'en va, Anne Fine, traduit de l’anglais par  Véronique Haïtse, École des loisirs 2014, pour les enfants qui aiment déjà lire tout seuls.126 pages et un final haut en couleurs !

06:00 Publié dans Humour, Jeunesse | Lien permanent | Commentaires (12) | Tags : anne fine

13/12/2013

Une preuve d'amour

"Entre Abdou et moi, il y a Cosette. Elle nous tient chacun une main.Elle nous lie l'un à l'autre."

Fantine, abandonnant Cosette est-elle une mauvaise mère ou bien cet acte est-il Une preuve d'amour ? La question est posée aux élèves qui étudient en lecture suivie Les Misérables. Les opinions sont tranchées , mais tout à coup, Abdou quitte la classe. Sonia a bien vu les larmes qui brillaient dans les yeux de son camarade et elle a aussi deviné, au moins en partie, les liens existant entre le roman de Victor Hugo, Abdou et elle-même.valentine goby,les misérables
En 87 pages, Valentine Goby réussit un petit miracle:  elle traite un thème d'actualité (les  jeunes migrants) avec sensibilité et sans vouloir faire pleurer Margot, redonne un coup de jeune au roman de Victor Hugo (et montre au passage que les thèmes qui y sont abordés sont toujours d'actualité), évoquerde manière subtile le monde de l'adolescence et les parents solo. Le tout en balayant d'un revers de la main les clichés attachés à la région Nord-pas de Calais . En effet,  l'action se déroule à Berck, Berck dont elle dépeint les ciels et la plage avec des yeux qui sont tout sauf "égoïstes" ! Un roman qu'on dévore d'une traite et qu'on a envie de partager avec tous ses amis, quel que soit leur âge ! Un grand coup de cœur !

Une preuve d'amour, Valentine Goby, Thierry Magnier 2013.

Le billet de Noukette , celui d'Antigone et de Lucie

Du même auteur: clic !



25/10/2013

Roulez jeunesse

"Bingo. Voilà qui va raviver les couleurs de ma journée."

 Ils "litote[nt]à leur[s] heure[s]",surtout quand ils s'adressent à leurs parents,  mais des paroles s'échappent :"Au secours. Mon corps s'échappe et je ne peux rien retenir.", "La plage naturiste, c'est la mort.",débordés qu'ils sont par les changements physiques de l'adolescence et par un trop plein d'émotions.luc tartar
Séquences courtes, voire très courtes, pouvant indifféremment être jouées par "Filles et garçons, en alternance ou en même temps", il s'en dégage une grande proximité et une grande tendresse. Petites et grandes hontes, sentiments exacerbés ,attachement à des détails du corps de l'autre ne sont jamais tournés en dérision et se plonger dans ces textes c'est regarder  ensuite d'un œil neuf tous les ados qui gravitent autour de nous. Un petit délice, même à la lecture , que j'ai hâte de découvrir mis en scène !

Roulez jeunesse !, Luc Tartar, Lansman éditeur, 2012, 43 pages sensibles .

Déniché à la médiathèque.

06:00 Publié dans Jeunesse, théâtre | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : luc tartar

02/04/2013

Toutes les maisons sont dans la nature

"Pour les fondations, on dispose des caisses de bière en plastique remplies de sacs de sable."

Non, les architectes ne bâtissent pas que des musées ou des tours géantes ! Ils imaginent aussi des habitations répondant aux demandes et aux besoins de leurs clients, sachant s'adapter et tirer parti de leurs compétences premières qui n'ont souvent rien à voir avec l'architecture.didier cornille,architecture,maisons
Composé de dix chapitres, consacré chacun à un architecte renommé, le livre de Pierrre Cornelle m'a dans un premier temps déroutée par le parti pris des couleurs primaires utilisées. Mais la qualité des informations, la clarté des dessins et l'accent mis sur la relation à l'humain m'a finalement séduite. Un petit livre, par la taille, qui m'a intéressée et saura, j'en suis sûre, capter l'attention aussi des plus jeunes.

 

Merci à Libly et aux éditions Hélium !didier cornille,architecture,maisons

27/03/2013

La mémoire de l'éléphant

"Un voyage inoubliable dans la mémoire de Marcel."

Savez-vous à quoi on reconnaît un éléphant gaucher ?* à qui était destiné en premier lieu le tabouret tam-Tam ?** Sauriez-vous dire, comme ça tout à trac, comment s'appelle la plus grande fleur du monde (qui peut peser jusqu'à 10 kg, quand même !) ? ***sophie strady,jean-françois martin
C'est à ces questions et à beaucoup d'autres que se propose de nous répondre Marcel l'éléphant, au cours d'une journée fertile en surprises et en souvenirs.
Une lecture très agréable qui pourra même se prolonger grâce à aux riches bibliographie et webographie qui clôturent cet album appréciable autant par les enfants que par les parents !

Merci à Libfly et aux éditions Hélium !

*au fait que sa défense gauche est plus usée que la droite.

**aux pêcheurs.

***la rafflésie.sophie strady,jean-françois martin

19/03/2013

Cartes /voyages parmi mille curiosités et merveilles du monde

Plus jeune, j'ai beaucoup rêvé en regardant la carte de l'Australie dans un Atlas, tout simple. Peut êtait-ce l'immensité de ce territoire peu peuplé qui me fascinait.aleksandra mizielinska et daniel mizienlinski
Dans l'ouvrage d'Aleksandra Mizielinska et Daniel Mizielinski, c'est exactement l'inverse qui m'a séduite. On retrouve ici l'esprit des cartographes d'antan qui dessinaient, sans respecter les échelles, tout ce qui peuplait les continents niouvellement découverts: aussi bien la faune que la flore ou les indigènes. Plusieurs milliers de vignettes nous donnent à voir aussi bien le musée de la chaussure tchèque que le viaduc de Millau enFrance, le roi des harengs dans l'océna Atlantique que la harpie féroce du Pérou.
En 50 cartes, les continents et 40 pays sont ainsi passés en revue, d'une manière faussement foutraque et donennt ainsi libre cours à l'imagination et à la rêvrie.

Un format extra-ordinaire  (27x37) qui contribue au dépaysement ! à (s') offrir absolument, quel que soit l'âge !

 

Editions Rue du Monde 2012.aleksandra mizielinska et daniel mizienlinski

 

 Un grandMerci  àLibfly et à l'éditeur !

13/03/2013

Dictionnaires Desmarteaux

"amour: c'est pas avec des épinards, du chou et des endives qu'on nourrit correctement un enfant."

Les dictionnaires sont mon péché mignon, alors quand on m'en offre un deux- en- un, jugez de mon bonheur ! Surtout quand c'est Claudine Desmarteau (oui, l'auteure du Petit Gus, cher à mon coeur) qui s'y colle !claudine desmarteaux
En un seul volume ont donc été rassemblés: Le petit rebelle (un délice irrévérencieux de dictionnaire foutraque dont l'auteur prétendu a un pied dans l'enfance et l'autre dans l'adolescence, souffre d'un ego surdimensionné et affirme tout de go : "à la question  "Qu'est ce que tu veux faire quand tu seras grand ? Je réponds: "NON". ça a le mérite d'être clair.
Quant au Dictionnaire des synonymes , glissant d'un registre de langue à un autre dans une même phrase, il se propose tout à la fois d'enrichir le langage de son lecteur (explications discrètes à l'appui), tout en racontant l'histoire d'un pauvre garçon qui finira par avoir la bosse des maths d'une manière bien particulière, on s'en doute ! Que Claudine Desmarteau place dans un texte en principe destiné à  la jeunesse de savoureuses énumérations compilant "couards" ou "haridelle" à côté de "trouillards" ou "sac d'os", voilà qui a fait mon bonheur ! Les dessins sont à l'avenant , rageurs et tendres et l'on ne peut que sourire à la lecture de cet ouvrage ! à (s')offrir sans plus attendre !