03/03/2011
Malo de Lange, fils de Personne
"Mais si je n'aidais que les saints, je serais au chômage, comme disait Jésus à son papa."
Malo de Lange poursuit ses aventures et, de déguisements en mauvaises rencontres, échouera dans l'enfer du bagne de Brest, ce qui nous vaudra au passage l'explication du juron si cher au capitaine Haddock.
Il aime aussi et ses amours sont bien évidemment contrariées car son rival n'est autre que le fils du préfet de police.
Un pied chez Dickens et l'autre chez Vidocq, l'inspiration de Marie-Aude Murail ne s'essouffle pas et nous donne un roman plein de pittoresque mais où les sentiments sont un peu moins présents. On ne s'ennuie pas une minute même si l'effet de surprise a disparu. Un roman confortable et qui tient toutes ses promesses !
Malo de Lange, fils de personne, Marie-Aude Murail, Ecole des Loisirs 2011, 243 pages qui fleurent bon l'arguche !
06:00 Publié dans Jeunesse, romans français | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : marie-aude murail
24/02/2011
On n'est pas des oiseaux
"Le bonheur est dans les forêts, et il est dans les jardins."
Il y a du grabuge entre les parents de Camille et Matthieu. Chacun des enfants s'accommode comme il peut de la situation, s'échappant pour l'une dans les rêves et dans son paradis: son jardin chéri. Pour l'autre dans des colères et des crises de somnambulisme.
Pourtant, quand tout va soudain changer, les deux enfants feront face. Ensemble devant l'inacceptable.
Commencé comme une histoire de couple qui se déchire devant des enfants, On n'est pas des oiseaux bascule page 49 dans une situation qui va dépasser Camille et Matthieu et à laquelle ils feront face de manière à la fois surprenante et d'un pragmatisme forcené, qui pourra choquer certains.
Mais l'écriture fluide et poétique de Gisèle Bienne nous épargne tout aspect sordide et l'évocation du jardin en particulier et de la nature en général comme havres de paix sont autant de respirations dans un texte qui dépeint de manière fine et acérée la fin de l'enfance . L'amour, même chez les oiseaux ne se vit pas forcément dans la fidélité et la pérennité, comme le rappellent au passage les paroles de Barbara qui scandent ce roman troublant, aussi bien destiné aux adultes qu'aux adolescents.
On n'est pas des oiseaux, Gisèle Bienne, collection médium de l'Ecole des loisirs 2011 , 207 pages qui m'ont donné envie de poursuivre ma découverte de cette auteure que je ne connaissais que de nom (et aussi par le titre , fascinant d'un de ses romans : Bleu, je veux.)
Ps: je suis fan de la couverture de Sereg ! (plus taupe que grise).
pps: à noter la mention du nom très évocateur d'une boutique de perles: "Le nid de la pie" qui existe pour de vrai à Reims!:)
Le site de Gisèle Bienne
Gisèle Bienne à L'école des loisirs.
06:00 Publié dans Jeunesse, romans français | Lien permanent | Commentaires (11) | Tags : gisèle bienne, fraternité, jardin
18/02/2011
Aux bords du lac Baïkal
"Il faut dire que la pitié, les gloutons, ça les faisait bien rire."
Une même scène, aux bords du lac Baïkal vue par douze paires d'yeux différents (moins un oeil, la pie est borgne !). Parmi ces narrateurs, un seul animal humain : un jeune chaman , Geirg Dordjé, le seul à être capable de capter ces paroles muettes échangées par la faune locale, mais comme il est peu loquace, pas de danger qu'il les répète.
Un monde "beau, implacable" où il ne fait pas bon être une marmotte trop gourmande ou un glouton pas assez agressif, mais un monde aussi où l'on croise un aigle maladroit, un tigre plus paresseux que féroce et surtout mon chouchou, l'inénarrable l'escargot Dwayne Dodo qui" se raconte à lui même des histoires qui le font rire jusqu' à l'intérieur de sa coquille. " En outre ce gastéropode est persuadé, en toute modestie, d'être l'animal le plus beau du monde !
Les noms des héros de ces nouvelles sont à eux seuls un vrai régal (citons au passage l'ours Pandolphe Popovitch) et Christian Garcin, un peu dans l'esprit des Histoires comme ça de Kipling, n'hésite pas à créer des effets de refrains , ce qui renforce la continuité d'un texte à l'autre.
Un livre qui vous prend par la main, quel que soit votre âge, et qui ne vous lâche plus ! Un vrai coup de coeur !
Cuné a aussi été séduite !
Aux bords du lac Baïkal, Christian Garcin, Ecole des Loisirs 2011, 134 pages pleines de surprises et d'humour !
06:00 Publié dans Jeunesse, Nouvelles françaises | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : christian garcin, animaux, humour
17/02/2011
Le dur métier de loup
Le jour de son septième anniversaire , les parents de Lucas, loup de son état, lui demandent ce qu'il veut faire. Et Lucas de répondre aussitôt : "C'est facile. je serai loup." Hélas la forêt est trop petite , il n'y a plus assez à manger : Lucas devra partir et trouver un autre métier.
Emportant un baluchon, contenant le vent qui ne parle qu'allemand, voici donc Lucas parti à l'aventure. Au fil de ses rencontres, le petit loup trouvera sans doute ce qui lui plaît vraiment et apprendra aussi à se faire confiance et à faire confiance aux autres.
Joli programme donc pour ce louveteau mais joli programme aussi pour les cinq auteurs successifs des différents chapitres de ce roman d'apprentissage tendre et poétique : Alex Cousseau, Kéthévane Davrichewy, Marie Desplechin, Christian Oster et Olivier de Solminihac. Chacun d'entre eux a su à la fois se couler dans cette histoire et l'imprégner de sa personnalité. Les différentes tonalités ne nuisent en rien à la fluidité du récit et les illustrations épurées et souvent malicieuses de Delphine Perret accompagnent avec bonheur le jeune lecteur dans sa découverte d'un monde qui n'est à la fois ni aseptisé ni trop rude. Un très joli conte initiatique.
Le dur métier de loup, Mouche de l'école des Loisirs 2011.
54 pages pleines de musique.
06:00 Publié dans Jeunesse | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : loup, alex cousseau, marie desplechin, kéthévane davrichewy
27/01/2011
Oeuf
Il a neuf ans, vient de perdre sa mère et vit chez sa grand-mère qui supporte tant bien que mal ses sautes d'humeur et son comportement bizarre.
Elle en a treize, possède une mère folledingue dont elle se passerait bien volontiers, dort dans un van très cosy, est très débrouillarde.
Forcément ils ne pouvaient que se rencontrer. Ce sera au cours d'une chasse à l'oeuf à laquelle ni l'un ni l'autre ne voulaient participer.
David et Primrose, de chamaillerie en chasse aux vers de nuit, apprennent à se connaître, à devenir amis et à surmonter, chacun à leur manière, les épreuves de la vie. Un roman chaleureux et loufoque, sensible et plein d'empathie. Une très jolie découverte.
Oeuf, Jerry Spinelli, traduit de l'anglais par Jérôme Lambert, Ecole des Loisirs 2011, 247 pages tendres.
06:01 Publié dans Jeunesse | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : jerry spinelli
13/01/2011
Le mouton botté et le loup affamé
Un loup, un mouton ? Un couple agaçant d'emblée car la problématique ne peut être résolue que d'une manière cruelle ou angélique.
Pourtant le suspense fonctionne à plein (j'avoue j'ai regardé la fin avant de pousuivre car vraiment j'avais le coeur qui battait) et Maritgen Matter fait de ces personnages convenus des êtres complexes et attachants: le loup, tiraillé entre son instinct de survie et la sympathie qu'il ressent pour sa proie ; le mouton solitaire, en quête d'amis et que sa candeur semble mener tout droit dans la gueule de son nouvel et si séduisant ami qui fait de la poésie. Une écriture à la fois tendre , poétique mais aussi diablement inquiétante. Un équilibre subtil que l'auteure a su maintenir du débit à la fin et que renforcent les illustrations en noir, blanc et rouge de Jan Jutte : épurées et expressives.
Une manière efficace et imagée de mettre en garde les enfants contre les séducteurs de tous poils.
Une totale réussite ! Cela faisait longtemps qu'un livre pour enfants m'avait autant tenue en haleine !
Le mouton botté et le loup affamé, Maritgen Matter, traduit du néerlandais par Maurice Lomré, illustrations Jan Jutte, Mouche de l'Ecole des loisirs. Pour les enfants qui aiment déjà lire tout seuls.
06:00 Publié dans Jeunesse, romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : maritgen matter
04/01/2011
La traversée
"entreÉvidemment qu'on peut être constitué de deux pierres différentes."
Délaissant bien malgré elle la France , son soleil et ses campings, Margot part en vacances en Islande en compagnie de sa mère et du énième amoureux de celle-ci, Bjarni.
Et ce séjour va s'avérer bien plus surprenant que prévu. Déjà parce qu'embarquer pantalon de pluie, pulls et bonnet en plein été (le temps est très changeant dans ce pays !) n'est pas vraiment du goût de la pré ado. Ensuite parce que, bizarrement Margot va vraiment aimer ce paysage lunaire , entrecoupé de rivières omniprésentes qu'il faut sans cesse traverser à ses risques et périls. Enfin, encore plus surprenant, elle va même beaucoup apprécier, pour une fois, le compagnon de sa mère. Mais les adultes ont une manière vraiment bizarre de se comporter et l'amour n'est pas une chose facile...
Aventure et humour sont au rendez-vous dans ce roman de Marjolijn Hof. Cette dernière ne se permet jamais de juger ses personnages et leur comportement . Elle prône juste le parler vrai entre parents et enfants, chacun se débrouillant le mieux possible pour faire face à ses contradictions.
Inutile de vous dire que j'ai savouré ce voyage-trop court- en Islande , prolongé -excellente initiative !- par un Guide de prononciation de l'islandais qui permet de mieux prendre conscience de la difficulté de cette langue (certaines lettres ses prononçant différemment en fonction de leur place dans le mot !).
La traversée, Marjolijn Hof, traduit du néerlandais par Emmanuèle Sandron, Seuil jeunesse 2009.126 pages seulement !
06:00 Publié dans Jeunesse, romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : marjolijn hof, adolescente, islande
28/12/2010
Ma mère zéro
"Parce que je me mettais à chercher ma mère Zéro, tout le monde dans la famille avait soudainement besoin d'aide."
Feyzo est né aux Pays-bas mais dans sa famille personne ne ressemble à personne car sa soeur aînée , An est chinoise et lui est né d'une mère biologique qui a quitté la Bosnie au moment de la guerre. Les deux enfants ont été adoptés et cela ne leur pose pas de problèmes jusqu'au jour où Fé se met en tête de découvrir l'identité de celle qu'il appelle sa mère Zéro.
Ce court roman évoque avec sensibilité et empathie toute la gamme d'émotions par lesquelles passent le jeune garçon et sa famille. Pas facile en effet pour la petite chinoise de devoir se résoudre à ne jamais savoir qui est sa mère naturelle puisque les circonstances de son abandon ne le lui permettent pas.
Marjolijn Hof peint ici aussi le portrait d'une famille diablement sympathique dans un quotidien proche du lecteur, sans jamais idéaliser ni jouer sur la corde sensible. Un roman plein de justesse et de délicatesse.
(On espère juste que les choses se déroulent aussi bien en France...)
Ma mère zéro, Marjolijn Hof, traduit du néerlandais par Emmanuèle sandron, Seuil jeunesse 2010, 125 pages pleines de vie.
Emprunté à la médiathèque.
06:00 Publié dans Jeunesse, romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : marjolijn hof, enfants, adoption
15/12/2010
Le rap des rats
Faites gaffe, le rap, c'est contagieux ! La preuve :
Fi des Ratatouilles
Et des Rapetout
Les rats se radinent
Et râlent un p'tit coup !
Des villes ou des champs
Ils veulent leur ration
De blé, d'affection !
Ras l'bol du poison !
Michel Besnier et
Henri Galeron
Rappent pour ceux qui
Sont pas rabougris.
Ils veulent sans ratés
nous rabibocher
Avec les ratons
Tout ravigotés !
Signé cathulu .
Plein de tendresse et d'humour ! à ne pas rater !
Editions Motus ,2000
Emprunté à la médiathèque.
06:00 Publié dans Jeunesse, Poésie | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : michel besnier, henri galeron, rats à toutes les sauces!
08/12/2010
La grande ourse
La grande ourse a quitté le ciel , est descendue sur terre . Comme elle n'est pas commode, personne n'arrive à la faire regagner sa demeure céleste. Personne vraiment ?
Un album à la fois plein de poésie et de vigueur, avec un format très attractif (36x21,5). Le texte de Carl Norac et les illustrations de Kitty Crowther (jouant principalement de l'ocre, du jaune , du blanc et du noir) s'allient pour nous donner un album fourmillant de détails.
Un livre qui donne envie d'observer les étoiles.
La grande Ourse, Carl Norac, Kitty Crowther, Pastel 2010.
06:00 Publié dans Jeunesse | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : carl norac, kitty crowther